00:00Quand j'ai eu 22 ans, je me suis dit que je devais être 900, quelque chose comme ça,
00:09900 mondiales. Je me disais un peu que je n'ai pas trop d'avenir. Si j'ai 22 ans,
00:17je suis 900e joueur mondial. Je sentais que surtout sur l'année complète, il y avait
00:25des moments où je faisais bien les efforts, mais je ne les maintenais pas sur la durée.
00:31J'ai eu un peu ce truc de me dire que si tu veux te donner une chance et arrêter de te mentir
00:39à toi-même, il va falloir vraiment changer, surtout au niveau de la mentalité.
00:46Quand c'est dur, que ce soit en match, en entraînement, faire l'effort et être tout simplement professionnel.
00:55Et puis, ça a mis quand même un peu de temps à se mettre en place. Même si c'était
01:02beaucoup mieux, ce n'était encore pas top. Après, j'ai eu 23 ans, c'est pareil.
01:09Je me suis dit un petit peu la même chose. Il faut vraiment que j'enclenche la vitesse
01:13supérieure. Je trouve que là, ça fait quand même deux ans, même s'il y a des périodes
01:20où c'est un petit peu moins bien. C'est quand même mon niveau d'exigence, que ce soit
01:28l'entraînement ou en tournoi. Il est quand même beaucoup plus proche d'un niveau professionnel,
01:35on va dire. Il y a plein de moments où je me suis un peu posé des questions sans que
01:39ça soit vraiment concret. Après, il y a une fois où vraiment à la fin de la saison,
01:46moi, je considère la fin de la saison, c'est un peu l'année scolaire. Donc, en fin août,
01:52j'étais toujours 900 ou 880, quelque chose comme ça. Et voilà, je suis allé voir mes parents
01:56parce que c'était eux qui finançaient quasiment totalement mes saisons. Donc, je suis allé voir
02:05et je leur ai dit, bon, peut-être que voilà, moi, j'adore le tennis, j'adore m'entraîner,
02:11j'adore être la vie du circuit et tout ça et tout. Mais bon, je vois que je fais plus
02:16d'efforts. Mais mon classement, il stagne un petit peu. Je passe toujours pas le cap.
02:23Donc, je me dis autant que tout le monde garde son argent. Surtout que moi, je sentais
02:30qu'au niveau des entraînements, c'était quand même mieux, mais c'était quand même
02:33encore pas parfait. Donc, je leur ai dit que tout le monde garde son argent et qu'on
02:39l'utilise un peu différemment. Surtout que j'avais mon petit frère aussi. Mes parents,
02:45ils investissaient beaucoup sur moi et un peu moins sur mon frère, forcément, même
02:50aussi. Ils ont essayé de garder au maximum un équilibre. Donc, vis-à-vis de mes parents,
02:57de mon frère, je me sentais un petit peu pas vraiment un petit peu redevable et pas
03:07vraiment fiable de mon côté. Donc voilà, je leur ai dit ce que je te dis là. Et voilà,
03:13eux m'ont dit qu'ils trouvaient que c'était dommage parce que les trois, vraiment,
03:18m'ont dit qu'ils trouvaient quand même qu'il y avait des progrès un petit peu, que
03:21ça soit dans mes résultats ou même dans ce que leur racontaient mes coachs, tout ça
03:26et tout, que dans ma manière de m'entraîner, tout ça et tout. Et eux, ont tous dit que
03:30l'aspect financier, c'était pas vraiment un sujet. Et que si moi, vraiment, je me régalais
03:36toujours à jouer au tennis, eux, ils voyaient vraiment aucune raison d'arrêter. Donc,
03:43ça m'a fait aussi vachement du bien d'entendre ça de leur part. Et voilà, je suis content
03:47d'un peu leur rendre un peu cette confiance aujourd'hui.
03:52Alors, on imagine aussi que la all-in, elle a eu un grand rôle dans ta progression et le
03:59gain de confiance.
03:59Évidemment, ça fait au moins quatre ans, peut-être cinq ans même que je suis à la
04:08all-in. Et donc, moi, avant, je m'entraînais moitié ligue, moitié à la Ligue du Lyonnais,
04:17moitié FCL tennis. C'était une académie aussi à Caluire. Et voilà. Et en fait, ça se passait
04:26plutôt bien avec tous mes coachs. Enfin, ça se passait même très bien avec tous mes
04:30coachs. Voilà. Mais je sentais que j'étais un petit peu arrivé à la fin d'un cycle. Et
04:36du coup, il y a la all-in qui est arrivée à Lyon. Et je me suis dit, ça peut être une
04:41super occasion de un petit peu de me bouger le cul, tout simplement. Et voilà. Et d'entrer
04:50quand je suis arrivé dans mon investissement physique, mental, tout ça, j'étais déjà
04:59beaucoup plus professionnel, même si j'étais encore loin du compte. Et voilà. Et au fur et
05:07à mesure des années, je me suis de plus en plus professionnalisé, on va dire. Et voilà.
05:13Et là, ça fait deux ans que je travaille avec Olivier Coiras. Du coup, entraîneur. Et franchement,
05:20ça fait deux ans que j'ai des bons résultats. Je pars aussi un peu plus accompagné en
05:27tournoi. Alors qu'avant, je faisais vraiment toute ma saison tout seul. Alors que là, ça
05:31fait deux, trois saisons que je fais 15 tournois avec, pour la plupart du temps, Olivier.
05:39Donc ça m'a aussi beaucoup aidé. Moi, souvent, quand on me demandait quel était l'objectif
05:53ultime pour moi au tennis, j'avais pas spécialement d'objectif de classement ou gagner un certain type
06:04de tournoi parce que je me sentais vraiment, entre guillemets, assez loin de tout ça.
06:11Donc c'était difficile pour moi de mettre des mots dessus. Mais vraiment, je dirais, moi,
06:18ce qui me motivait vraiment, c'était de jouer un match sur le Châtrier ou sur l'Anglaine
06:24avec le public en fusion et partager ce moment avec mes proches, avec le public, avec forcément
06:34mon équipe et vraiment vivre des émotions de fou. À Roland, sur un gros cours contre
06:42un bon joueur. À la limite, victoire ou défaite, c'était même pas important, mais c'était
06:48vraiment sentir un peu toute la foule un peu derrière moi. Et voilà. Donc c'était plutôt
06:57ça mon plus gros objectif, entre guillemets.