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  • il y a 6 semaines
Le courage ou la fuite. Deux façons d’interpréter le surprenant quitte ou double d’un Premier ministre qui, déjà la corde au cou, remet son sort entre les mains de ses opposants, en choisit le jour et l’heure plutôt que de subir la censure qui lui était promise, quelques semaines ou mois plus tard.

Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00Et c'est l'édito politique Patrick Cohen, François Bayrou, le courage ou la fuite ?
00:05Voilà, ce sont les deux façons d'interpréter le surprenant qui tout double d'un Premier ministre
00:09qui déjà l'accorde au cou, remet son sort entre les mains de ses opposants,
00:13qui choisit le jour et l'heure plutôt que de subir la censure qui lui était promise
00:17quelques semaines ou quelques mois plus tard.
00:19Il n'y a pas d'issue à cette situation politique si l'on n'est pas courageux,
00:24dit cet orgueilleux qui a détesté entendre qu'il était à Matignon pour durer et ne rien faire
00:28et qui aime être comparé à Pierre Mendès-France, renversé après 8 mois de gouvernement il y a 70 ans,
00:33après avoir lui aussi sollicité la confiance.
00:36Et donc, tant qu'à partir, autant le faire la tête haute et le verbe clair,
00:40et plutôt qu'une censure, par une auto-censure, ça s'appelle le panache,
00:43mais les 15 jours qui viennent diront s'il s'agit d'un sacrifice ou d'une démission,
00:48d'un acte de courage ou d'un geste de découragement.
00:51Comment savoir ?
00:52Par les chances de succès de la manœuvre, qui pour l'instant ne sont pas loin de zéro,
00:55le courage suppose une part de risque, mais aussi les moyens de le déjouer,
00:59sinon c'est un suicide.
01:00François Bayrou, hier, n'a fait qu'acter la probabilité de son propre départ,
01:04il met son poste dans la balance, le problème étant que ça ne baisse pas grand-chose,
01:08ni dans une assemblée qui lui est majoritairement hostile et qui se soucie peu du jour d'après,
01:13ni chez des Français qui ont déjà vu tomber sans drame son prédécesseur Michel Barnier,
01:17il y a moins d'un an, sans catastrophe pour le pays.
01:19Le malheur de Bayrou, c'est que les deux crises ne se recouvrent pas.
01:23La gravité de la crise financière ne rend pas l'opinion plus soucieuse de l'aggravation de la crise politique.
01:29L'annonce surprise du vote de confiance n'a pas créé d'électro-choc et elle n'a pas atteint sa cible, le Parti Socialiste.
01:35C'est à lui, Patrick, que s'adresse l'appel à la responsabilité de François Bayrou ?
01:39Le PS est le seul mince espoir du Premier ministre d'échapper à sa mise en minorité et à la démission forcée le 8 septembre.
01:47Mais le changement de méthode interroge, puisqu'il n'y a pas d'accord sur les mesures, dit Bayrou.
01:52Accordons-nous sur le constat que la dette est un péril mortel, avant de voir ensemble comment y remédier.
01:58Cela revient à dire, votez pour moi d'abord, ou votez pour que je reste,
02:01et discutons après, naturellement inacceptable, pour n'importe quel parti d'opposition.
02:06S'il n'y a pas de négociation sérieuse avec le PS dans les jours à venir, la partie sera finie.
02:12Et la clarification aura échoué.
02:13Ah oui, quand même sidérant que François Bayrou ait brandi ce terme dès le début de son intervention,
02:19un moment de clarification, alors qu'Emmanuel Macron avait justifié de la même façon la dissolution au soir du 9 juin 2024,
02:26un temps de clarification indispensable, avec le succès que l'on sait,
02:31ce qui confirme que François Bayrou, nommé un vendredi 13, n'est pas superstitieux.
02:36Patrick Cohen !
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