Dissolution ou pas, bienvenue dans le chaos

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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 26 août 2025.

Transcript

00:00RTL Matin

00:02Il est 7h16, l'édito d'RTL Matin, Etienne Jernel, directeur Dupont.

00:06Etienne, hier matin, vous tentiez ici même une comparaison entre François Bayrou et Charles Aznavour,

00:11l'homme qui n'en finissait pas de faire ses adieux.

00:14Ce matin, on peut se demander si notre Premier ministre n'a pas plutôt un côté d'Alida,

00:17sur le mode « moi je veux mourir sur scène », avec donc ce vote de confiance qu'il va demander le 8 septembre à l'Assemblée.

00:23Sauf que là, il et on foncent dans le mur, non ?

00:25Oui, il y a un petit parfum de chaos sur la France ce matin.

00:29D'abord, soyons clairs, le Premier ministre a très très peu de chances d'obtenir la confiance du gouvernement le 8 septembre.

00:36Il avait une toute petite fenêtre pour échapper à la censure,

00:40mais dans ces conditions, poser la question de confiance, c'est y répondre par avance.

00:45Et d'ailleurs, il ne s'en cache pas vraiment, François Bayrou, ça n'est pas une prise de risque, c'est une sortie orchestrée.

00:51Alors, ça ne demande pas de panache, ni de vertu pédagogique.

00:54Vous savez, enfin un gouvernant qui ne s'accroche pas au pouvoir.

00:57Mais pour la France, c'est, sauf grande surprise, le début d'une nouvelle saison des tempêtes,

01:03après 8 mois de très relative accalmie.

01:06C'est-à-dire que, qu'est-ce qui nous attend concrètement ?

01:09De quelle tempête vous parlez ? A quoi vous pensez ?

01:10Écoutez, la grande question, c'est dissolution ou pas ?

01:12Emmanuel Macron, elle a semblé-t-il écarté ?

01:14C'était dans une interview à Paris-Mâche cet été.

01:16Et pourtant, c'est là qu'il devrait dissoudre.

01:18Ça sert à ça, une dissolution.

01:20Ça sert à faire trancher par le peuple un différent entre l'exécutif et l'Assemblée.

01:25C'est la Constitution.

01:27Autant la dissolution de l'an dernier était absurde et elle avait tout d'un caprice,

01:31autant là, ça se justifierait pleinement.

01:34Sauf qu'évidemment, il en a fait une l'an dernier.

01:36Et Chaudet craint l'eau froide.

01:39Et puis, le résultat de nouvelles élections, ça pourrait être une Assemblée encore plus ingouvernable,

01:44avec un rassemblement national encore plus fort,

01:46voire carrément au pouvoir avec une majorité,

01:50car le fameux front républicain ne marchera pas forcément aussi bien,

01:54tout le monde le dit, à gauche et à droite d'ailleurs.

01:56Bon, ça c'est l'hypothèse 1, si Emmanuel Macron dissout,

01:58mais si le chef de l'État ne dissout pas ?

02:00Eh bien, en ce cas, c'est le retour dans la grande pataugeoire de l'été 2024,

02:04après la dissolution, avec un nouveau Premier ministre,

02:08qui pourrait être par exemple Sébastien Lecornu, ou un autre,

02:11mais qui serait forcément lui aussi en sursis,

02:14dont on ne sait pas, mais alors pas du tout comment il pourrait faire passer un budget.

02:19Alors, quant à faire des vraies économies, ça deviendrait une illusion totale,

02:23avec donc la perspective de voir les déficits et la dette continuer leur dérive infernale,

02:28et désormais assez dangereuse.

02:29Bref, il y a le chaos rapide d'un côté, le chaos lent de l'autre côté.

02:33Alors, il y a peut-être une autre issue possible,

02:35mais pour l'instant, franchement, je ne vois pas du tout.

02:37Vous savez, Georges Clémenceau, il avait cette phrase géniale,

02:40il disait « Gouverner, c'est tendre jusqu'à les casser tous les ressorts du pouvoir ».

02:46Eh bien là, François Bayrou a décidé de tout casser lui-même.

02:49Vous n'êtes pas loin de penser qu'il a fait une faute, j'ai l'impression.

02:51Ce n'est pas terrible, je trouve.

02:52Bon, merci beaucoup, Étienne.

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