Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois
Haïm Korsia, grand rabbin de France, revient sur la montée de l'antisémitisme en France un an après l'attaque de la synagogue de La Grande Motte : «Il est impératif que la lutte contre l'antisémitisme soit une grande cause nationale»

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Je vous assure que c'est essentiel. C'est que beaucoup des agresseurs antisémites ont presque le sentiment de faire quelque chose de bien.
00:07Avant, quand quelqu'un était antisémite, il savait que ce n'était pas bien, mais il avait sa haine qui débordait et donc ça s'exprimait.
00:14Aujourd'hui, regardez le responsable de ce lieu de vacances, c'est-à-dire de joie, des co-branches qui refusent des Israéliens en disant
00:24« ça ne correspond pas à mes convictions personnelles ». Il a le sentiment de faire le bien, c'est la pire des choses.
00:28Donc cet antisionisme s'exprime maintenant avec les mêmes mots, la même violence, la même haine que l'antisémitisme.
00:35Le premier qui a dit ça en France, c'est le 17 juillet 2017, le président de la République, lors de son hommage aux victimes du nazisme, de la déportation et l'hommage au juste,
00:47pour lequel d'ailleurs il avait invité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, et donc il l'a dit en 2017.
00:54Il y a une implication assez incroyable de tous les services de l'État, le ministre de l'Intérieur, mais tous les services de l'État,
01:02pour faire en sorte que tout le monde soit recherché, retrouvé et sanctionné.
01:07Maintenant on a un problème réel, qui est celui de la sanction, le quantum de la sanction.
01:11Je pense qu'il faut à la fois avoir un quantum qui soit réellement dissuasif,
01:15et qui manifeste que la société n'accepte pas, n'a aucune compassion pour quelqu'un qui se livre à un geste d'antisémitisme,
01:21comme n'importe quel autre geste de racisme.
01:24Et en plus, il y a quelque chose qui est évident, mais je le demande depuis des années,
01:28donc j'ai l'impression de me répéter, et peut-être qu'un jour on y arrivera.
01:31Je vous donne un exemple simple.
01:32Lorsque Jacques Chirac, président de la République, décide que 12 000 morts par an,
01:38c'est insupportable sur les routes, 12 000 morts par an sur les routes que nous avions à l'époque,
01:42il décide d'en faire, de la lutte contre les morts sur les routes, une grande cause nationale.
01:48Donc, après avoir tous perdu des points, perdu des permis, avoir été sanctionnés et sans aucune faiblesse,
01:55nous en sommes maintenant à 3 000 morts par an, c'est-à-dire qu'on a divisé le chiffre par 4,
01:593 000 c'est toujours beaucoup plus, mais imaginons, rêvons un instant,
02:03que nous fassions de la lutte contre l'antisémitisme, une grande cause nationale,
02:06et rêvons un deuxième instant, dans le sens que nous soyons capables d'avoir une division des actes antisémites par 4,
02:13si on divisait par 4, vous savez ce qu'on ferait, on ne serait pas un jardin d'Éden,
02:18nous reviendrons juste à ce que nous étions avant le 7 octobre, mais cela nous suffirait déjà.
02:24Donc je pense qu'il est impératif maintenant que nous fassions collectivement, tous ensemble,
02:29de la lutte contre l'antisémitisme, une grande cause nationale,
02:31c'est-à-dire mettre tous les moyens de l'État dans une politique commune.
02:35Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations