- il y a 4 mois
Emmanuel Macron juge que François Bayrou "a les capacités" pour tenir le gouvernement jusqu'à la fin de son mandat et répète qu'il ne veut pas de nouvelle dissolution, estimant que c'est "aux responsables politiques de savoir travailler ensemble". "Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel", plaide Emmanuel Macron, ce mardi 29 août dans Paris Match. On en parle avec : Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes de Paris. Et Alexis Cuvillier, chef adjoint du service politique BFMTV.
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00:00On va revenir à la politique française maintenant, parce qu'au cœur de l'été, vous savez que François Bayrou est en train de faire monter l'opposition contre lui,
00:09si le besoin s'en faisait sentir, avec la préparation du budget et l'histoire des deux jours fériés.
00:12Voilà ce que dit Emmanuel Macron, le président de la République, dans un entretien à Paris Match, qui est publié là, aujourd'hui.
00:20Voilà ce qu'il dit Emmanuel Macron, à propos de François Bayrou, du chef du gouvernement.
00:24Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel.
00:27« Je pense que le plan qu'il a proposé est un bon plan. Il est lucide et courageux, dit le chef de l'État, qui continue.
00:36Les responsables politiques doivent faire attention à ce qu'ils feront dans le contexte international.
00:42Le pays a besoin de stabilité, donc, dit le président de la République, pas de coût politique. »
00:47Nous sommes avec Sandrine Rousseau, députée des écologistes de Paris.
00:50Bonsoir Madame la députée.
00:51Bonsoir.
00:52Vous avez signé une tribune dans laquelle vous soutenez le mouvement qui est parti des réseaux sociaux.
00:59On verra quelle est son ampleur, mais le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre prochain.
01:04Donc, vous êtes dans le coût politique, comme le dit le chef de l'État ?
01:07Je ne sais pas si c'est un coût politique, mais en tout cas, c'est une manière de soutenir les personnes qui se révoltent et qui n'arrivent plus à vivre.
01:11Je crois qu'il y a une trop grande proportion de la population aujourd'hui qui est en mode survie, qui ne sait pas comment demain va se passer, qui vit au jour le jour, qui n'a pas un euro d'avance, qui souffre au travail, qui souffre dans leur logement, qui souffre dans leur vie.
01:24En fait, on ne peut pas continuer comme ça. On ne peut pas.
01:26Mais ce « Bloquons tout », vous l'avez décrypté, ce mouvement ? Vous pouvez m'expliquer ce dont il s'agit, là, précisément ?
01:32C'est un mouvement de révolte contre des conditions de vie qui sont inacceptables pour les gens, contre l'augmentation d'une pauvreté laborieuse, c'est-à-dire d'une pauvreté qui travaille.
01:43Il faut comprendre que, là, les niveaux de pauvreté aujourd'hui en France ont atteint les mêmes niveaux qu'en 96, il y a 30 ans.
01:50On a gâché 30 ans de lutte contre les inégalités, contre la grande pauvreté.
01:55Et les personnes qui sont les plus...
01:57Il n'y a pas que ça, mais il y a aussi ça.
01:59Et en fait, à un moment, on n'a pas de système économique ou de priorité qui ferait que les gens crèvent chez eux tranquillement.
02:06On crève chez soi aujourd'hui en France ?
02:07Je pense que oui. Je pense qu'il y en a certains, oui.
02:10Parce qu'il y a des déserts médicaux bien trop importants, parce qu'il y a des bâtiments et des appartements qui sont invivables,
02:17parce qu'il y a des métiers qui sont absolument trop durs et qui sont dans une perte de sens,
02:24avec des notions de rentabilité qui n'ont aucun sens.
02:27Enfin, voilà, moi, je pense que là, il y a une espèce de perte de sens.
02:30Pour moi, c'est une manifestation qui dit qu'on veut retrouver du sens à ce qu'on fait, à notre vie.
02:34En fait, on n'en a qu'une de vie.
02:36Dans ce mouvement Bloquons-Tout du 10 septembre, bonsoir Alexis Cuvillier,
02:40on trouve aussi un mouvement anti-fiscalité.
02:44Notamment, on entend dire stop à la fiscalité, restons chez nous, retirons notre argent des banques.
02:49C'est ce qu'on peut lire parmi les mots d'ordre qui sont assez divers.
02:52Les revendications sont extrêmement diverses.
02:55Le mouvement est arrivé à émerger un peu au cours de l'été,
03:00notamment dans la foulée des propositions de François Bayrou,
03:05les propositions budgétaires du Premier ministre présentées le 15 juillet dans cette conférence de presse
03:09qui a marqué, évidemment, l'agenda politique de cet été.
03:13Des propositions de François Bayrou qui sont, évidemment, des sujets de débats politiques intenses
03:18pour tenter de trouver des économies.
03:22Et alors que les oppositions politiques étaient nombreuses,
03:25vous en faites partie, bien sûr, Mme Rousseau,
03:27et vos autres collègues ont été nombreuses à commenter sur le fond ces propositions,
03:31à dire à quel point elles n'étaient pas toujours d'accord,
03:34et souvent pas d'accord avec un certain nombre de propositions.
03:37On a vu, d'un autre côté, ce mouvement émerger,
03:41cette proposition de bloquer tout, de bloquer tout le 10 septembre.
03:44Dans un premier temps, les partis politiques s'en sont tenus assez éloignés.
03:49En disant que ça venait de l'extrême droite.
03:51En disant, en tout cas, certains remarquaient, en effet,
03:53que ça pouvait venir de l'extrême droite,
03:56qu'il y avait aussi un certain nombre d'anciens gilets jaunes
03:59qui partageaient ces revendications.
04:01Et puis, comme souvent, évidemment,
04:02quand un mouvement n'est pas lancé en lien avec un parti politique,
04:06on laisse le mouvement se créer indépendamment.
04:09Et puis c'est vrai que là, ce week-end,
04:11Jean-Luc Mélenchon, lui-même assez prudent avec ce mouvement,
04:14lorsqu'il s'est exprimé à ce sujet au mois de juillet,
04:17cette fois-ci a dit qu'il fallait le soutenir,
04:18et qu'il fallait soutenir ce mouvement
04:21pour, d'une certaine façon, participer à une protestation globale
04:24contre le gouvernement de François Bayrou.
04:26Ce bloquant tout, vous êtes pour la paralysie du pays ?
04:30C'est un jour, ça va, on va survivre à ça.
04:32Mais quand même, ça peut faire mal à bon nombre d'entreprises.
04:34Et par ailleurs, c'est une révolte.
04:35Pour moi, c'est une révolte, une volonté de vivre, en fait.
04:39En tous les cas, on verra ce que ça donne le 10 septembre.
04:41C'est pour ça que moi, je l'ai soutenu.
04:43C'est que j'entends derrière ça des gens
04:45qui sont dans des situations de famille monoparentale,
04:48des gens qui sont dans des situations de temps partiel,
04:50de souffrance au travail, de souffrance dans leur vie.
04:53Et qu'en fait, ils veulent arrêter ça.
04:55Et ils veulent retrouver du sens, et un sens collectif.
04:58Alors évidemment, ça n'est pas un mouvement...
04:59En quoi bloquer toute une journée pour redonner du sens à leur vie ?
05:03Quelle est la finalité derrière ?
05:04Mais de dire à quel point ils ne vont pas bien.
05:06Enfin, vous regardez les chiffres de la santé mentale,
05:09ils s'effondrent, mais ils s'effondrent.
05:11Chez les jeunes, le taux de suicide est en explosion,
05:14mais dans une proportion qui devrait faire la une de tous les journaux.
05:17Le nombre de personnes qui consomment des psychotropes,
05:20des anxiolytiques, explose.
05:21Le nombre d'arrêts de travail pour souffrance au travail, explose.
05:25En fait, la France ne va pas bien, je pense qu'il faut qu'on se le dise.
05:28La France ne va pas bien.
05:29Donc là, évidemment, ce n'est pas un mouvement très organisé.
05:32Donc évidemment, il y a des revendications qui sont multiples.
05:33Vous vous ferez quoi ce jour-là, par exemple ?
05:35Moi, ce jour-là, je pense que je vais aller dans les cortèges.
05:37Je pense que je vais aller soutenir.
05:39Mais à ma place, c'est-à-dire en arrière-plan,
05:41puisque c'est un mouvement qui est un mouvement spontané, citoyen,
05:44moi, je ne me mettrai pas en tête de ce cortège.
05:46Je me mettrai à l'arrière en soutien.
05:47Et c'est normal.
05:48Et vous, en tant qu'élu de gauche, vous, ça ne vous pose pas de difficulté,
05:52éventuellement, de cohabiter dans un cortège avec des personnes qui ont des idées politiques
05:57extrêmement éloignées, possiblement des personnalités qui sont plutôt en soutien
06:01du Rassemblement national.
06:03Mais là, en l'occurrence, c'est un mouvement citoyen.
06:05Donc, on va voir comment ça évolue.
06:07Mais à ce stade, je vous le dis, la situation de la santé de la France,
06:13d'une manière générale, mais d'une partie de la France,
06:15vraiment, moi, je suis extrêmement inquiète de ce qui peut se passer.
06:18Ça justifie qu'on dépasse des clivages, d'après vous, ce type de situation ?
06:22Ça justifie qu'on soutienne les personnes qui vont arrêter le travail.
06:27Et ce matin, je vais vous dire, moi, ce matin, j'ai fait un tour à pied
06:31dans ma circonscription comme ça.
06:33En fait, le nombre de gens qui m'ont dit qu'ils allaient y aller, c'est incroyable.
06:36C'est-à-dire, tout le monde, les commerçants qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois,
06:40les gens qui travaillent dans l'entretien et qui me disent
06:43« Mais nous, on n'en peut plus, on a mal au dos, on a notre balai, on n'y arrive pas, etc. »
06:46Et en fait, tout cela, ces gens-là vont se retrouver sur une revendication au fond commun
06:51qui est de dire « Nous voulons vivre dignement ».
06:54Moi, je trouve que c'est un slogan qui se suffit à lui-même, d'une certaine manière.
06:57Mais la finalité, c'est quoi ? C'est la chute du gouvernement Bayrou derrière ?
07:00Parce que vous êtes pour la censure du gouvernement Bayrou.
07:03Ça, c'est à un deuxième temps, c'est à la rentrée.
07:05Moi, je pense que quand on a fait des annonces pendant l'été
07:07où on fait deux jours fériés, travailler sans aucune compensation salariale.
07:13C'est-à-dire qu'en fait, les gens vont avoir le même salaire,
07:14ils vont juste travailler deux fois de plus.
07:15La proposition a été faite aux partenaires sociaux.
07:17Ensuite, c'est les partenaires sociaux qui, s'ils disent oui, vont en discuter.
07:19Oui, et d'ailleurs, je crois qu'ils vont faire une manifestation aussi ce jour-là.
07:26Donc voilà, les propositions qui ont été mises sur la table cet été sont encore une fois
07:31des propositions qui tapent sur les gens qui souffrent le plus, sur les gens les plus vulnérables,
07:35sur les gens qui n'arrivent pas à finir le mois, qui se demandent comment ils vont tenir demain,
07:40qui croisent les doigts tous les jours pour que leur voiture tienne,
07:43pour que la facture de chauffage ne soit pas trop importante, etc.
07:45Et en fait, tout ça n'est pas tenable. Tout cela n'est pas tenable.
07:48Mais est-ce que vous êtes pour la chute du gouvernement Bayrou ?
07:51Ah mais moi, je voterai la censure. Je voterai absolument la censure.
07:54Mais c'est là où le président de la République dit, il ne faut pas ajouter de l'instabilité,
07:57discutons, mettons-nous d'accord. C'est ce qu'il demande aux partis politiques.
08:00Évidemment qu'Emmanuel Macron, il n'a pas intérêt à ce que son gouvernement tombe.
08:03Je n'ai pas de très le monde doute là-dessus.
08:04Et à chaque fois, il nous fait le coup d'il y avoir une situation internationale compliquée.
08:08C'est vrai que la situation internationale est compliquée.
08:10Est-ce que pour autant, on doit laisser une partie des Français sur le bord de la route ?
08:13La réponse est non. La réponse est non.
08:16Est-ce qu'on doit pour autant sacrifier une partie des services publics ? Non.
08:20Est-ce qu'on doit diminuer les arrêts maladie, comme c'est proposé par le gouvernement ?
08:23La réponse est non. Voilà.
08:25Donc oui, il y a une situation internationale difficile.
08:27Personne ne le nie. Pour autant, on ne laisse personne au bord de la route.
08:31Dans cette interview à Paris Match, on a vu quelques extraits.
08:33On sent quand même le président de la République préoccupé par ce qui pourrait se passer à la rentrée.
08:38C'est-à-dire que François Bérot, on l'a vu, le chef du gouvernement fait monter un front d'opposition contre lui.
08:43Il y a ce fameux mouvement dont nous venons de parler avec madame la députée Rousseau,
08:47que vous avez évoqué, dont on ne sait pas trop ce qui peut se passer.
08:50Donc c'est pour ça que le chef de l'État a l'air de dire,
08:52oh là là, attention, il faut que chacun prenne ses responsabilités.
08:55C'est d'ailleurs ce qu'il dit, ne pas faire de coup politique.
08:58Il y a donc cette mobilisation pas toujours très bien identifiée autour du 10 septembre,
09:03qui est née au mois de juillet.
09:05Les responsabilités doivent faire attention à ce qu'ils feront.
09:07Et il y a bien sûr aussi le contexte politique, puisque c'est aussi ça la principale inquiétude pour François Bérot,
09:14c'est la possibilité d'être censuré peut-être même plus vite que certains ne l'avaient imaginé.
09:21Alors dans un premier temps, il n'y a pas de session parlementaire.
09:24Les choses vont arriver à la fin du mois de septembre,
09:27au moment où les travaux du Parlement reprendront.
09:31Ensuite, il y a cette discussion budgétaire.
09:33Est-ce que le Premier ministre peut tomber à ce moment-là assez rapidement sur un obstacle de censure ?
09:39C'est la volonté de M. Mélenchon de dire, nous, nous voulons le censurer tout de suite.
09:44Je ne sais pas si sur le calendrier de cette censure, vous avez une opinion, Mme Rousseau.
09:46Vous voulez une question extraordinaire aussi ?
09:48Est-ce qu'il faut le faire au cours du débat budgétaire ?
09:50Ça, ça ne dépend pas de nous.
09:51Donc on peut appeler à une session extraordinaire.
09:53Je veux bien qu'on se mette à travailler.
09:55Plus on a de temps pour travailler sur le budget, mieux c'est en vérité.
09:58Mais en tous les cas, à la censure, au moment de l'étude du budget, ça je le voterai.
10:03Mais il n'y a pas l'ombre d'un doute.
10:05Ça n'est pas possible de tenir un budget de cette nature-là.
10:08Donc je rappelle que les inégalités explosent, qu'il n'y a pas une mesure écologique qui a été annoncée.
10:13On vient de vivre 15 jours de canicule.
10:17Chez certaines personnes, c'était invivable.
10:18Maintenant, on va voir les orages et les inondations.
10:20Absolument.
10:21Chez certaines personnes, c'était invivable.
10:23Invivable.
10:23Il y a des personnes âgées, il y a des personnes handicapées,
10:25il y a des personnes qui ont des problèmes de santé,
10:27et des enfants en bas âge.
10:29C'était invivable.
10:30Quelle est l'annonce qui a été faite ?
10:32Vous avez entendu quelque chose, vous ?
10:33C'est scandaleux.
10:35En fait, on laisse les gens seuls face à une espèce de défi majeur,
10:40qui est le principal défi que l'humanité a eu à affronter,
10:43qui s'appelle le réchauffement climatique.
10:45Et on a l'impression que le gouvernement fait du golfe pendant ce temps-là.
10:48Enfin, ce n'est pas possible, en fait.
10:49Vraiment, ça n'est pas possible.
10:51Quelles ont été les mesures annoncées suite à ces canicules, à ces feux ?
10:54Quelle est la protection qu'on met en place ?
10:59Quelle est l'adaptation que l'on met en place ?
11:01Comment on diminue l'effet de ce réchauffement climatique ?
11:04Et au contraire, on a l'impression qu'il faut produire, produire, produire, produire,
11:06produire, être rentable, rentable, rentable, faire de la croissance, de la croissance,
11:10et qu'on crèvera de ça.
11:11Voilà.
11:11On crèvera collectivement de ça, et tout le monde sera très content.
11:13Enfin, moi, ce n'est pas mon projet politique.
11:15Mon projet politique est de sortir de ce système.
11:17Mais justement, sortir de ce système, admettons que le gouvernement Bayrou chute.
11:21Rien ne dit que ce sera à vous, votre famille politique.
11:25Alors, c'est plus...
11:25Non, puisqu'on est arrivé en tête et que personne n'a voulu...
11:27Voilà, une UPS qui puisse venir aux commandes à ce moment-là.
11:31Donc, c'est quoi le coup d'après ?
11:32Vous demandez quoi à ce moment-là ?
11:33Vous demandez des élections législatives ?
11:35Vous demandez une élection présidentielle anticipée ?
11:37Déjà, qu'on arrête cette espèce d'austérité budgétaire qui, encore une fois, tape sur les plus vulnérables.
11:44Qu'ensuite, on fasse un gouvernement qui respecte le résultat des urnes,
11:48qui fait que la gauche est arrivée en tête.
11:49Je sais que ça défrise certains, mais la gauche est arrivée en tête,
11:52et à un moment donné, il va falloir l'accepter.
11:53Et trois, que si ça ne se passe pas, qu'on fasse des élections législatives anticipées,
11:57voire qu'on fasse une élection présidentielle.
11:59Enfin, je veux dire, il ne faut pas avoir peur de retourner aux urnes, en fait.
12:01Pour vous, ça ne paraît pas inenvisageable d'avoir une élection présidentielle avant 2027 ?
12:08Non.
12:09C'est-à-dire que vous demandez à Emmanuel Macron de prendre ses responsabilités ?
12:13Je pense que son bilan est catastrophique.
12:15Catastrophique.
12:16Et donc, dans ce cadre-là, en fonction de l'aggravation, pas de la crise politique,
12:22mais il a une partie des clés en main.
12:24C'est-à-dire que c'est lui aussi qui décide de maintenir Bayrou,
12:26c'est lui qui a décidé de mettre Bayrou,
12:28où c'est lui qui se satisfait du budget qui a été mis en place,
12:33enfin, qui a été annoncé cet été.
12:34En fait, voilà, il a une partie soit de la solution,
12:36soit de la crispation entre les mains.
12:39Et sa responsabilité est engagée.
12:41C'est trop facile de dire c'est aux autres d'agir,
12:43c'est aux députés d'être responsables.
12:46Il dit aux formations politiques, mettez-vous d'accord, discutez.
12:48Oui, et moi je dis, Emmanuel Macron, vous avez une responsabilité
12:50dans la situation de blocage du pays.
12:52C'est lui qui a fait la dissolution.
12:54Enfin, personne ne l'a forcé à faire ça.
12:56Donc, il a une responsabilité première dans la crise du pays
12:59et il doit ne pas la rejeter sur les autres,
13:03mais en prendre toute la dimension.
13:04Aujourd'hui, force est de constater qu'il continue à...
13:06Mais c'est vous aussi qui avez la responsabilité en étant au Parlement,
13:08parce qu'il y a trois blocs au Parlement, il n'y a pas de majorité.
13:10Donc, c'est à vous aussi à voir sur quoi vous pouvez peut-être vous mettre d'accord.
13:13En fait, Emmanuel Macron n'a jamais voulu changer de politique.
13:17Jamais.
13:17Et malgré le résultat des urnes,
13:19il a toujours pensé avoir raison et mettre la France sur le bon chemin.
13:23Permettez que je ne partage pas cette opinion.
13:25permettez qu'au regard de l'aggravation de la situation économique,
13:29de l'aggravation de la situation écologique, de la situation sociale,
13:32je ne partage en rien le fait que ce soit sa stratégie qui soit la bonne.
13:36Donc, oui, je me battrai pour que ce soit une autre stratégie politique.
13:39C'est au responsable politique de savoir travailler ensemble.
13:42C'est ce qu'il vous demande, de travailler ensemble.
13:44Qu'a fait Emmanuel Macron pour travailler avec nous ?
13:46Sur la retraite, qu'est-ce qu'il a fait ?
13:49Il a laissé la main aux partenaires sociaux.
13:52C'était le fameux conclave.
13:54Non, ça, ça a été obtenu par le PS lors des discussions après la dissolution.
13:59Il n'a jamais travaillé avec nous.
14:01Il n'a jamais passé un seul amendement.
14:03En fait, il est dans cette idée que lui sait ce qu'il faut faire.
14:07Parce que dans sa toute puissance et dans sa toute grandeur,
14:10il sait ce qu'il faut faire.
14:11Et que tous les autres se trompent.
14:13Non seulement je ne suis pas d'accord,
14:14mais je pense qu'il nous met tous et toutes en danger.
14:17Les écologistes vont recevoir Olivier Faure jeudi soir
14:21à l'occasion de leur université d'été autour de Marine Tondelier.
14:25Quel est le message qu'il faut passer aux socialistes ?
14:27Est-ce que vous êtes convaincu que cette fois-ci,
14:30toute la gauche sera réunie autour de la censure ?
14:34Eh bien, le message que j'ai envie d'envoyer à Olivier Faure,
14:36c'est de dire l'esprit, l'éthique, la droiture du socialisme
14:42et de se battre pour les droits du peuple.
14:44Et que là, le budget qui est annoncé est à l'inverse de cela.
14:48Donc ne fais pas défaut.
14:49Parce que ce défaut-là serait de la trahison.
14:54C'est encore un partenaire ou pas ?
14:55Oui, c'est bien sûr un partenaire.
14:57Et la FI est toujours un partenaire ?
14:59Bien sûr, c'est un partenaire.
15:00Donc là, le bloc de gauche existe toujours pour vous ?
15:03Absolument.
15:05Absolument.
15:07Ça vous surprend ?
15:08Non, mais moi je vais aller aux Amphi.
15:09Parce qu'on a entendu bon nombre de dissensions ces derniers temps.
15:13Au moment où Olivier Faure est chez les écologistes aux journées d'été,
15:15moi je serai aux universités d'été de la France Insoumise.
15:21Et comme ça, il y a des croisements qui se font
15:24pour qu'on puisse discuter de notre projet.
15:27Et en fait, là...
15:29Vous avez toujours un projet commun ?
15:30Bien sûr qu'on a toujours un projet commun.
15:32Et ce projet commun, c'est de changer la vie des gens.
15:33Mais sans changer la vie des gens,
15:35rien ne dit que s'il y a des élections législatives anticipées,
15:37ce soit vous qui gagnez.
15:38Rien ne dit que s'il y a une présidentielle,
15:41ce soit vous qui gagnez, de toutes les manières.
15:43Absolument.
15:44Absolument, mais accordez-moi le fait
15:46qu'Emmanuel Macron joue avec la démocratie
15:49comme il jouerait dans une partie de poker.
15:51C'est-à-dire que des fois, il a des cartes en main,
15:52alors il les utilise.
15:54Des fois, il utilise des argusies de la Constitution
15:59et des articles de la Constitution
16:00qui n'avaient quasiment jamais été utilisés
16:02dans l'histoire de cette Constitution.
16:04Des fois, il fait tapis comme au moment de la dissolution.
16:06En fait, c'est un joueur de poker.
16:08Moi, j'ai en très haute estime notre démocratie,
16:11j'ai en très haute estime notre Constitution.
16:13Et je pense qu'on ne joue pas avec notre Constitution
16:15et avec notre démocratie comme Emmanuel Macron le fait.
16:17Moi, je voudrais qu'il y ait un respect
16:19des équilibres démocratiques de ce pays.
16:22Et donc, ça nécessite, aujourd'hui,
16:24si on respecte ces équilibres,
16:26ça nécessite d'avoir un programme et un projet politique
16:29bien plus écologiste, bien plus social qu'il ne l'est actuellement.
16:33Ça, ça peut se passer au Parlement.
16:35Ça peut se passer dans le budget.
16:36Il y a des amendements, il y a des discussions,
16:38il y a des propositions.
16:39Vous me dites ça à moi.
16:39Moi, j'ai fait une mission d'information
16:41avec une autre députée de Renaissance,
16:44donc du camp de Macron,
16:45sur les urgences psychiatriques
16:48et la crise incroyable de la psychiatrie en France.
16:51On a extrêmement bien travaillé.
16:53Mais quand je dis extrêmement bien,
16:54c'est extrêmement bien travaillé.
16:56Donc, je veux dire, on n'est pas dans une fermeture.
16:58On n'est pas dans quelque chose
17:00où on a des pics autour de nos bureaux.
17:02Mais il y a une ligne politique
17:05et Emmanuel Macron, dans son obstination
17:07à ne pas vouloir en changer,
17:09nous met non seulement en danger,
17:11met la démocratie en danger,
17:12mais derrière, aggrave aussi les crises.
17:16Donc, le 10 septembre,
17:17c'est la résultante de cette tendre politique de Macron.
17:20Enfin, je ne vois pas comment on peut l'interpréter autrement.
17:22Alessi Cubillier,
17:23je pensais que vous aviez fait si une question.
17:25Moi, j'ai une question pour vous au cœur de l'été,
17:28avant de se quitter.
17:29Vous avez acheté votre résidence secondaire, en fait, ou pas ?
17:32Alors, ce n'est pas une...
17:33Enfin, c'est une ruine.
17:34C'est une ruine totale.
17:35Enfin, je le dis.
17:36Non, parce que sur Twitter,
17:38il est dit que j'avais deux piscines, etc.
17:40Alors, il n'y a que trois murs,
17:41il n'y en a même pas quatre.
17:41Donc, c'est pour vous dire à quel point c'est une ruine.
17:44Vous allez rénover, retaper en Bretagne ?
17:45Voilà.
17:46Alors, non, j'ai juste signé un compromis.
17:48Et je pourrais juste dire que les violences...
17:50Je ne sais pas encore.
17:51Mais les violences...
17:52Enfin, il y a quand même un droit d'installation.
17:55Il y a un droit de vivre dans ce pays.
17:57Et les violences qui ont été manifestées à cette occasion-là
18:00sont des violences qui pourraient très bien tomber sous le coup de la loi.
18:04Et donc, je me réserve aussi la possibilité d'une action en justice.
18:06Mais vous avez bel et bien l'intention de vous installer.
18:09Je ne sais pas encore.
18:10Je ne peux pas vous le dire encore,
18:11parce que je n'ai pas encore pour la décision.
18:11Ça pourrait vous faire reculer, cette tension.
18:14En tous les cas, j'attends quelques informations encore.
18:18Et je vous donnerai ma décision à l'issue de ça.
18:20Et je remercie vraiment tous les Bretons qui m'ont soutenue.
18:22Parce que j'ai reçu des centaines, voire des milliers de messages.
18:24Et je voudrais dire que, pour moi,
18:26c'est un lieu que je concevais comme un lieu de refuge.
18:30Parce que la politique est extrêmement dure.
18:33Ce que je fais en politique est extrêmement dure.
18:35Et donc, un lieu où je puisse être comme ça en confiance.
18:37Et je dois dire qu'il y a de la résistance en Bretagne.
18:41C'est vraiment un lieu de résistance citoyenne.
18:43Et que tous les messages que j'ai reçus m'ont fait très chaud.
18:45Et même, dans ces cas-là, vous dites, j'en ai fait un peu trop en braquant les agriculteurs,
18:49en disant, votre rentabilité, je m'en fous.
18:51Je pense que les agriculteurs sont malades de la rentabilité.
18:55Je pense que les 27 fermes qui sont supprimées par jour,
18:59c'est par défaut de rentabilité.
19:01Et précisément, le sur-endettement, les suicides bien plus nombreux que dans le reste de la population,
19:07les maladies professionnelles, psychiques, etc.,
19:12devraient être interrogées en regard de cette obligation de rentabilité.
19:15Moi, je veux un revenu digne pour les agriculteurs.
19:17Par contre, je pense que la rentabilité,
19:19surtout quand elle se fait au détriment de notre santé,
19:22ne peut pas être une priorité.
19:24Merci d'avoir été avec nous, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris,
19:28pour parler de la situation politique des dernières déclarations
19:31du président de la République, Emmanuel Macron.
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