00:00Jean-Claude Gandon est passé tout près de la mort, alors qu'il devait subir un simple curtage pour un cancer de la prostate.
00:07Sa femme Annie se souvient exactement du jour et de l'heure.
00:1017 janvier 2017, à 9h20 à peu près, et là, là, tout s'est écoulé.
00:18Annie se souvient bien aussi de la première fois où elle a croisé le docteur Péchier.
00:22En me tapant sur la cuisse, il m'a dit, vous ne faites pas de soucis Madame Gandon, il ne boit pas, il ne fume pas, il n'a pas de mauvaise graisse, il va s'en sortir.
00:29Arrêt cardiaque, choqué plusieurs fois, trois jours de réa, Jean-Claude est un miraculé, mais avec cette affaire, la vie est celle de son épouse à tourner au cauchemar.
00:38Je ne dort pas, j'ai des boutons de fées partout, j'ai des...
00:40Les premiers mois, la télé marchait.
00:44Ah ben, on dort avec la télé.
00:46Moi, j'avais la trouille, pour dire le mot, de ne pas me réveiller, quoi.
00:50Je dort sur le divan, puis moi dans le fauteuil.
00:53Avant, les époux Gandon vivaient paisiblement dans leur petit village de Recologne-les-Rios.
00:57Désormais, tout a changé.
00:59Déjà, les voisins, ça fait 50 ans qu'on est ici, quand même.
01:03Certaines personnes ne nous disent encore pas bonjour.
01:05Quand il y a eu cette affaire, l'arc est sorti.
01:07Les voisins s'arrêtent devant la porte, là-bas.
01:10Alors, vous avez touché le pactole ?
01:12Ou alors, quand on va à l'enterrement ?
01:13Alors, Jean-Claude, tu fais les honneurs du journal ?
01:16Mes petites-filles, pareil, à l'école.
01:17Les petits-enfants, ils n'ont plus été embêtés que vous, quoi.
01:20Aujourd'hui, on est quasiment dix ans après.
01:22Vous avez... Qu'est-ce que vous avez comme sentiment à l'intérieur ?
01:25C'est de la colère ?
01:26Oui. Ah oui, moi, je suis en colère, là.
01:28Il ne dira rien. Non, non, il n'avouera pas.
01:30Non, non.
01:31Non, il n'avouera pas. De toute façon,
01:34depuis le début, il dit que ce n'est pas à lui.
01:35Donc, il ne va pas dire au dernier moment...
01:37Oui, c'est moi, je le reconnais.
01:38Il va y avoir des semaines et des semaines de procès, mais...
01:42Il y a tout pour lui, hein.
01:43Il y a tout pour lui. Il n'y a rien pour nous, pour les victimes.
01:46Moi, encore, je ne me plains pas, je suis encore là.
01:48Mais je ne me plains pas parce qu'elle est morte.
01:50Il y a des pauvres gens, des pauvres patients qui sont décédés.
01:53Les époux Gandon sont victimes, c'est certain,
01:56mais ils se sentent surtout peu de choses dans cette affaire,
01:59face à une clinique, face à un médecin,
02:00face à une machine judiciaire qui les dépasse totalement.
