00:00Monsieur Richard, tu fais des mots croisés ? C'est pas compliqué ? Ça m'est arrivé d'en faire, oui.
00:11Alors, mots croisés, c'est une petite interview à base de mots croisés. Chaque définition t'amènera
00:18un mot et ensuite, on te posera une ou deux questions qui correspondent à ce thème. Voilà.
00:22Trop bien, c'est parti. Donc, le premier mot, Myrpourri à Gênes en 2021.
00:30En combien de lettres ? En huit lettres.
00:37Victoire ? C'est dur celui-là. Alors, Yoann, en 2021, vous avez remporté avec Myrpourri Foundation
00:46la 1ère édition. Quel souvenir vous en gardez ?
00:52Un souvenir excellent. Alors, il faut savoir que c'était un projet Tour du Monde à la base.
00:57Et avec le Covid qui était arrivé là-dedans, l'organisation du Tour du Monde avait été chamboulée
01:01et ça avait été un peu remplacé, on va dire, par un Tour d'Europe.
01:05Et du coup, on est arrivé méga près. On a eu une super belle équipe, bien préparée, du beau matos et tout.
01:11Et en fait, on avait mal engagé l'épreuve. Il n'y avait pas beaucoup d'étapes, de mémoire.
01:16Il y avait trois étapes, quatre étapes, j'ai vu.
01:19Et la première, on la perd en fini dernier, qui arrivait à Cascaille, en plus, la ville-mère de notre projet.
01:28Et voilà. Et après, on n'a fait que cravacher pour remonter.
01:31Et ça s'est joué au dernier moment, sur la dernière course, avec quelques petits rebondissements.
01:37Notamment un spy mal attaché, qui a failli nous coûter la régate, du coup.
01:42Mais, tout a bien fini. Et on gagne.
01:45Ce n'était pas en Imoca, c'était en VO65, en 12 ?
01:47C'est les anciens, enfin, les bateaux qui venaient de faire le Tour du Monde.
01:51C'est des super bateaux d'équipage. On est une dizaine à bord, à peu près.
01:56Il y avait les Imoca qui commençaient à rentrer dans le jeu.
01:59C'était la transition.
02:01L'organisation avait souhaité faire une transition entre les VO65 et les Imoca.
02:05Donc maintenant, aujourd'hui, on n'est plus qu'en Imoca.
02:08Après, c'était des bateaux beaucoup plus adaptés à ce programme.
02:12Côtier, navigation méditerranée et tout ça.
02:15Les Imoca, ce n'est pas leur spécialité, le petit temps.
02:18Mais là, vu le plateau, ça va plutôt être de la Ligue des Champions qu'aussi à The Ocean Race Europe.
02:22Là, on ne se concentre que sur les Imoca.
02:24Et c'est vrai qu'il y a un bon plateau. C'est assez cool.
02:27Deuxième mot.
02:28Alors que le Vendée Globe étant solitaire, The Ocean Race Europe étant ?
02:33J'imagine équipage, si ça passe.
02:35Ça passe, c'est bien ça.
02:37Alors, Johan, qu'est-ce que vous préférez ? L'équipage ou le solitaire ?
02:40Moi, j'adore l'équipage.
02:41Ça, je ne m'en suis jamais caché.
02:42En France, on a un système de course qui est essentiellement centré autour de solitaire.
02:49C'est un autre challenge.
02:50C'est génial.
02:51Mais être là avec des gens qu'on aime, rigoler, bien travailler, le travail de groupe et tout ça, c'est quand même quelque chose qui me parle.
02:58Moi, je suis un enfant du Tour de France à la voile.
03:01Ça a été mon éducation.
03:02Ça a été ma formation.
03:03Et je continue d'adorer ça.
03:07Mais être équipier sans être le boss du projet, vous diriez oui ou vous poseriez vos conditions maintenant ?
03:16Ah non, je n'ai aucun problème à être équipier.
03:19Du coup, je connais le rôle du skipper, ce qui me permet aussi d'en accepter les responsabilités chez les autres et tout ça.
03:25Enfin, dans le sens où on discute de tout, mais une fois que le skipper a pris une décision, on y va à fond, on la respecte, etc.
03:34Et du coup, je n'ai pas de mal à passer de skipper à équipier.
03:37Alors là, vous êtes le skipper de Paprec Arkea.
03:40Et c'est quoi les qualités impératives pour faire partie de l'équipage de Yohan Richaume ?
03:44J'espère la bonne humeur, en tout cas.
03:47Enfin, en tout cas, les qualités humaines déjà, en premier lieu.
03:50C'est vrai que j'aime bien me marrer.
03:53J'aime bien avec des gens agréables, posés, tolérants.
03:58Voilà, donc j'essaie de m'entourer de personnes comme ça.
04:02Et après, j'aime beaucoup les techniciens, des gens très complets aussi.
04:06Donc voilà, c'est ce que je suis allé chercher chez Corentin, Mariana, Pascal.
04:11Comment on fait pour transformer une équipe de 5-6 équipiers en vraie équipe avec un esprit ?
04:20Transformer un assemblage de personnalités en un vrai équipage, c'est dur.
04:28Il faut idéalement pas mal de leadership pour donner une vraie direction, des consignes, des méthodes de fonctionnement.
04:37Donc ça, ça vient avec les années d'expérience.
04:40Et idéalement, créer des temps forts aussi qui permettent d'avoir une base commune.
04:45Voilà, ce qui n'est pas évident dans nos emplois du temps, parce que nous, on a eu trois jours d'entraînement et encore au mélanger avec des navigations, avec des invités à Lorient.
04:54Et après, on a surtout eu le convoyage pour le Fastnet, plus le Fastnet, plus là le convoyage pour Kiel, qui, je savais, était une bonne base pour construire notre équipage The Ocean Race Europe.
05:05Voilà, donc c'est un peu tout ça. Il faut créer une base commune de discussion, de compréhension, surtout avec des bateaux qui ont autant de leviers de performances différents.
05:17Il faut avoir une compréhension de comment l'utiliser. Et on en est là et ça donne des discussions intéressantes.
05:23Donc après, il va falloir valider tout ça sur l'eau.
05:24Mais trois, ils sont six. C'est concurrent, non ?
05:29Ça commence par un A.
05:30Ça commence par un A, j'y suis pas, alors. Adversaire ?
05:33Adversaire.
05:34Oh ouais, mais c'est pas beau, adversaire.
05:36C'est une compétition, quand même.
05:37Ah ouais, mais c'est un manque de respect, adversaire.
05:39Non.
05:41Quand on a dit ami, on a dit adversaire.
05:43Je mettrai, je regrette.
05:45Bon, alors, la question qui va avec.
05:46Non, mais en fait, on a une bonne entente dans la flotte.
05:49Donc c'est vrai qu'adversaire, tu vois, quand je l'entends comme ça, ça me choque un peu.
05:52Mais c'est vrai, c'est des adversaires.
05:54T'as raison.
05:55La question, c'est qui c'est qui va gagner ?
05:57Qui va gagner ?
06:00C'est difficile.
06:01Donc, sept bateaux sur la ligne.
06:05J'ai du mal à écarter les bateaux un par un, comme ça.
06:10Je me dis surtout, je commence, mon analyse, elle est la suivante, c'est que je pense que
06:14chaque bateau est capable de gagner une étape.
06:17Donc, à partir de là, tout le monde est un peu dangereux.
06:19Et dans ces événements-là, il faut souvent se méfier des bateaux qui sont très en forme,
06:24au début et qui peuvent finir moins en forme à la fin.
06:29C'est très vrai sur les tours du monde, en tout cas.
06:31Ça peut être vrai sur des épreuves qui durent un mois et demi aussi.
06:34Donc ce qui est dur, c'est d'arriver à continuer de monter crescendo et pas avoir de moments trop faibles.
06:41Tu peux nous dire un petit mot sur chacun, Pascal ?
06:44À la grande D, plus, moins ?
06:46À la grande D, c'est le même bateau que nous, avec un plan de voilure différent.
06:50Donc, pour une fois, ce sera peut-être intéressant de pouvoir faire une opposition entre les deux.
06:54Le niveau des marins, absolument excellent.
06:57Enfin, là, il n'y a pas de commentaire à faire.
06:59C'est une des meilleures équipes sur le plateau.
07:02Donc voilà, très, très dangereux.
07:04Malizia ?
07:05Malizia, un bateau qui est très orienté offshore, mais qu'on a vu bien performer dans le petit temps.
07:12Pas mal de fois.
07:14Bateau étonnant en termes de performance.
07:15Et après, un très bon équipage, mené par Boris, par Will, Harris surtout, j'ai l'impression.
07:22Voilà, beaucoup de rotation à bord.
07:24Est-ce que ça leur coûtera en termes de cohésion d'équipage ou pas ?
07:28Je ne sais pas.
07:28C'est quand même une belle équipe et qui sont globalement toujours au rendez-vous.
07:34Biotherme ?
07:35Biotherme, très bon bateau.
07:37Je pense un bateau assez léger, qui marche bien avec sa nouvelle version de foil.
07:41On a vu Paul bien progresser avec, notamment dans le Vendée Globe.
07:45Ouais, podium, je dirais.
07:50All sim ?
07:52All sim, méga dangereux, super équipage, super bateau.
07:56J'ai navigué dessus, ce bateau-là, sur les deux dernières étapes du Tour du Monde, en équipage.
08:03Ouais, podium aussi, je dirais.
08:05Canada ?
08:07C'est un outsider, je dirais.
08:10Bateau qui peut très, très bien performer.
08:12Aucun doute là-dessus.
08:13Mais bon, forcément, un équipage monté pour l'occasion.
08:20Bateau récupéré il n'y a pas très longtemps.
08:21Je ne sais pas les situer.
08:22Ils ont eu des bonnes phases aux faces nettes, avant une petite casse.
08:25Je me méfierais d'eux, quand même.
08:28Et Amala ?
08:29Amala, avec un programme plus junior, mise en place d'équipiers.
08:33Un bateau d'une ancienne génération aussi.
08:37Beaucoup plus à outsider, clairement, sur le papier.
08:40Mais sur une petite étape, je me méfierais.
08:44Dernier mot.
08:46Dernier mot.
08:47Quatre, horizontale.
08:49Capitale allemande de la voile.
08:50Si ce n'est pas kill, là, je n'ai rien compris.
08:52Bonne réponse.
08:56C'est un souvenir pour toi, le fly-by de 2023, j'imagine ?
09:00Oui, d'ailleurs, il faut que tu retrouves la vidéo où on est en train de passer aux fesses d'un bateau de transport de bagnole qui sort du port là-bas.
09:08Parce qu'en fait, ils avaient réservé deux heures de créneau sans navigation commerciale pour qu'on passe.
09:13On est arrivés en retard.
09:14Le trafic commercial reprenait.
09:16Et nous, on est arrivés sous Genac, là, dans le fond du port, avec le cargo qui recule.
09:20Et moi, j'ai tout le monde qui est en train de matosser dans la soute à voile à l'intérieur.
09:22Je suis tout seul à la barre.
09:24Et petit moment de stress, quand même.
09:26Et donc, on est allés tourner une bouée au fond.
09:28Et surtout, énormément de bateaux.
09:31On est arrivés du large.
09:33Il y avait des 49ers, des 470, des bateaux à moteur dans tous les sens.
09:37Je ne sais pas, peut-être des milliers de bateaux qu'on a vus en rentrant.
09:41Alignés de chaque côté du chenal, comme à la parade.
09:44Et puis nous, tranquillement, en passant au milieu.
09:46Un beau moment, un joli moment de fête, de gens qui apprécient vraiment la voile,
09:51qui sont contentes de nous voir passer.
09:53C'est quand même assez génial.
09:54Ça fait un bout, quand même, de venir ici, de prendre un départ, quand on est basé à Lorient.
09:59Quand on est basé à Lorient, oui.
10:00Ça ne fait pas loin d'une semaine qu'on voyage.
10:04C'est loin, mais c'est sympa.
10:05On va dans la Baltique, où on n'a jamais l'occasion de venir,
10:09naviguer ici, entre les îles, passer au nord du Danemark, pas loin de la Norvège.
10:14Ça fait quand même un petit peu de voyage qui nous sort de notre Bretagne adorée,
10:17mais moi, j'aime plutôt ça.
10:19Oui, sur cette première étape, ça va être un parcours que vous connaissez assez peu,
10:23finalement, en termes de subtilité du parcours, passer au nord du Danemark, etc.
10:28On le connaît peu, c'est clair.
10:29Je crois que, du coup, j'ai eu l'occasion de passer deux fois, je pense.
10:32Ça sera ma troisième.
10:34Oui, c'est quand même...
10:37J'ai trouvé ça hyper intense comme navigation quand on est venu en convoyage,
10:42parce qu'il y a énormément de zones avec des éoliennes, des plateformes pétrolières.
10:47Il y a des bouées partout qui ne sont pas forcément au bon endroit, des pêcheurs.
10:51Voilà, tu mélanges quand même pas mal de choses.
10:53Donc, il faut être sur le qui-vive en permanence.
10:55Oui, première étape compliquée, c'est un peu comme tous ces lancements d'événements.
10:58Il ne faut surtout pas se prendre les pieds dans le tapis, déjà, pour commencer.
11:01Ça aide pour la suite, ce qui n'a pas été d'autre cas, si tu as retenu ce que j'ai dit,
11:05de notre édition de 2021, où là, on avait fait le truc en grand en terminant dernier de la première étape.
11:11Voilà, mais toujours piégeux.
11:13Et puis après, j'ai l'impression que le temps de course, ça a l'air assez long pour l'instant.
11:18L'étape, pas très rapide.
11:20Donc, voilà, c'est forcément toujours des durées délicates à gérer, avec des moments d'action assez intenses.
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