Canicule: les indications du ministre chargé de la Santé Yannick Neuder

BFMTV

12 départements sont placés en vigilance rouge canicule par Météo-France pour la journée du 11 août. Ce dimanche, plusieurs villes ont dépassé la barre des 40°C, dans l'Hérault, les Pyrénées-Orientales ou le Gard.

Transcript

00:00On va retrouver à présent, depuis Bastia, le ministre de la Santé, Yannick Noder, ministre chargé de la Santé et de l'accès aux soins.

00:06Merci d'être en direct avec nous sur BFM TV.

00:11C'est une journée à haut risque, aujourd'hui ?

00:16C'est une journée à haut risque qui nécessite la mobilisation de tout le monde.

00:21Vous le savez, 12 départements sont en vigilance rouge, 41 en vigilance orange,

00:27particulièrement sur les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

00:30Donc l'objectif, naturellement, c'est de sensibiliser l'ensemble de la population, les élus locaux, les soignants,

00:38pour qu'on puisse passer collectivement ces 48 prochaines heures qui vont être particulièrement difficiles.

00:43Très concrètement, quand on parle de risque, c'est quoi le plus gros risque ?

00:50Le plus gros risque, c'est surtout pour les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées,

00:55les gens de plus de 65 ans qui sont isolés, qui peuvent être victimes de la chaleur,

01:01particulièrement du fait de leur pathologie sous-jacente.

01:04Donc l'important, c'est de pouvoir ne pas s'exposer à la chaleur,

01:07de pouvoir aussi tous être acteurs de cette canicule, en prenant soin de nos aînés, de nos anciens,

01:14en rappelant aussi que les personnes de plus de 65 ans vulnérables

01:17peuvent se faire inscrire auprès des municipalités.

01:20Je rappelle aussi la forte mobilisation des acteurs locaux, les élus locaux,

01:25avec les centres communaux d'action sociale qui se rendent à domicile,

01:29comme toutes les équipes du domicile, qui prennent soin des gens les plus fragiles.

01:34Et puis surtout, c'est de permettre que notre système hospitalier,

01:37qui est fortement en tension, puisse tenir.

01:38Donc là, c'est une mobilisation de l'ensemble des professionnels de Santé,

01:42pour plus de coordination entre la ville et l'hôpital,

01:45pour éviter la saturation de nos urgences,

01:48pour permettre justement que nos urgences restent accessibles

01:51et puissent bénéficier aux personnes qui en ont besoin.

01:54Et puis surtout, en cas de nécessité de consulter,

01:58d'avoir recours à son médecin traitant,

01:59ou sinon d'appeler le 15,

02:01qui pourra orienter vers une consultation urgente,

02:03puisque 40 à 60% des appels du 15

02:06peuvent éviter un passage aux urgences.

02:08Donc je crois que c'est vraiment une affaire de tous,

02:11si on veut que notre système aussi de santé puisse se tenir

02:14pendant ces fortes sollicitations.

02:17Justement, vous parlez des hôpitaux.

02:19Plusieurs hôpitaux connaissent déjà des situations très tendues

02:22avant même le début de la canicule.

02:24Certains, encore la semaine dernière,

02:26le centre hospitalier de Saint-Tropez, par exemple,

02:28qui se trouve évidemment dans le sud,

02:29confronté à ces fortes chaleurs,

02:31a dû fermer le temps de quelques heures,

02:33faute de personnel disponible.

02:35Situation tendue aussi du côté de Perpignan.

02:37Encore une fois, un hôpital en première ligne

02:39face au début de cette canicule.

02:43C'est votre crainte d'avoir des urgences surchargées,

02:47alors qu'elles le sont déjà,

02:48avant même que la chaleur soit là ?

02:52Alors effectivement, pendant ces périodes de canicule

02:55qui s'annoncent importantes,

02:57puisqu'on annonce des pics de température

02:59à plus de 42 degrés,

03:02on a tous les facteurs,

03:03puisqu'on a des urgences qui sont en tension.

03:05C'est une période estivale.

03:07Vous avez cité Saint-Tropez.

03:08Je suis moi-même aujourd'hui à Bastia.

03:10Il y a beaucoup de zones touristiques

03:11avec un afflux touristique.

03:13Et puis c'est la période aussi

03:14où les soignants souhaitent pouvoir aussi

03:15prendre des congés bien mérités.

03:17Donc c'est pour ça que l'idée,

03:18c'est de pouvoir réguler au mieux,

03:21de pouvoir avoir un maximum de lits d'aval,

03:24des urgences ouverts

03:25pour pouvoir prendre en charge

03:26un maximum de patients.

03:28Ça nécessite une coordination de tous les instants,

03:31puisque nous faisons des réunions en permanence

03:33avec les agences régionales de santé,

03:35avec les services de préfecture,

03:37avec les différents centres hospitaliers naturellement,

03:40et les cliniques privées,

03:41puisque c'est une participation publique et privée

03:44des professionnels libéraux

03:45et des professionnels hospitaliers,

03:47médicaux et paramédicaux,

03:48que je remercie d'ailleurs,

03:49puisque c'est grâce à eux

03:50qu'on va pouvoir passer ces jours difficiles.

03:53Et puis surtout de rappeler

03:54qu'il y a aussi un numéro vert

03:56qui permet aussi d'avoir des conseils.

03:57C'est le 0800 066 66 66,

04:01qui permet aussi de pouvoir éviter

04:03d'engorger le 15 si on a besoin uniquement de conseils.

04:07Mais je crois que c'est vraiment un acte citoyen

04:09de ne pas s'exposer,

04:10de se protéger de la chaleur,

04:12de prendre soin des gens vulnérables autour de soi,

04:15puisque c'est collectivement qu'on va pouvoir passer

04:17cette période particulièrement difficile,

04:20selon les données de Météo France

04:23et de Santé publique France.

04:24C'est pour ça que nous avons enclenché

04:26ces 12 départements en vigilance rouge,

04:29ce qui nous permet aussi d'intensifier la communication

04:31avec des spots télé, des spots radio,

04:34le 107.7 pour toutes les personnes

04:36qui sont dans leur véhicule

04:37et qui fréquentent nos autoroutes.

04:39Je crois qu'il y a vraiment nécessité de mobiliser

04:41et de rappeler, comme le faisait tout à l'heure la sportive,

04:44de ne pas faire d'activité physique

04:46pendant les fortes périodes de chaleur,

04:48de ne pas boire d'alcool,

04:49puisque ça fait très mauvais ménage

04:51avec les fortes températures,

04:53et puis de pouvoir se mettre dans des lieux réfrigérés,

04:56le temps de passer quelques heures,

04:57puisqu'on sait que le plus difficile,

04:59c'est de pouvoir, notamment la nuit,

05:01quand on ne peut pas refroidir la température corporelle

05:03et de ne pas hésiter à se couvrir de vêtements humides,

05:06de prendre des serviettes.

05:07Il faut vraiment que l'on puisse

05:09vraiment se mobiliser collectivement

05:11et vraiment conseiller nos entourages.

05:13Alors justement, au bout de combien de temps,

05:16au bout de quelle durée de cet épisode caniculaire

05:19qui est parti justement pour durer,

05:20vous considérez la situation comme critique ?

05:25Je crois que c'est difficile de vous répondre pour l'instant.

05:30On suit plusieurs fois par jour la situation.

05:34En fait, on sait qu'une canicule,

05:36ce qui fait sa sévérité,

05:37parfois, ce n'est pas tant les pics de température

05:39extrêmement élevés,

05:40mais c'est sa durée dans le temps

05:41et le fait que la nuit, justement,

05:43les logements ne puissent pas se rafraîchir,

05:45que l'on ne puisse pas baisser la température corporelle.

05:48Donc je crois qu'on a des indicateurs précis

05:50avec les sapeurs-pompiers,

05:52avec le SAMU,

05:53avec également la Croix-Rouge,

05:56pour pouvoir avoir le nombre de patients

05:58pris en charge chaque jour,

06:00le nombre d'appels téléphoniques,

06:02pour pouvoir avoir des chiffres

06:04les plus près des réalités,

06:06pour se rendre compte de comment évolue

06:08l'incidence de cette canicule

06:10en termes de santé.

06:11Mais c'est un suivi constant et permanent

06:13et sur lequel l'ensemble des services de l'État

06:16est mobilisé, je pense notamment aux préfectures,

06:18aux agences régionales de santé

06:19et encore l'ensemble du système de santé,

06:22qu'il soit public ou privé.

06:24Plus globalement, est-ce que dans notre pays,

06:26on est prêt pour affronter des épisodes caniculaires

06:29de plus en plus nombreux,

06:31de plus en plus intenses

06:32et de plus en plus longs ?

06:34En tout cas, je crois que c'est un sujet

06:39extrêmement important.

06:40On doit réfléchir à ces sujets,

06:42notamment lors des conceptions

06:43de nouveaux hôpitaux,

06:44parce qu'on sait très bien

06:45qu'on a besoin aussi de mettre à l'abri

06:47quand ils sont hospitalisés, les patients.

06:49Je crois que c'est une démarche permanente.

06:52Je l'ai rappelé, il ne faut pas s'exposer au soleil.

06:54Ces sources de mélanomes ont des nombres

06:56entre 150 000 et 250 000 cancers de la peau

07:00chaque année.

07:00Il faut aussi lutter contre les informations

07:02sur les réseaux sociaux,

07:04avec les sun tattoos, les sunlines,

07:07qui favorisent des brûlures cutanées,

07:09des effets sur TikTok

07:10qui sont très délitères

07:12pour la santé de nos enfants.

07:13Je crois qu'il faut lutter aussi

07:14contre toutes ces fake news.

07:16Et puis naturellement, il faut penser à tout ça

07:17dans la rénovation de nos logements,

07:19parce que le changement climatique

07:21est bien devant nous.

07:23Et je crois qu'on a vraiment besoin,

07:25au fur et à mesure de nos politiques publiques,

07:28de bien envisager ce changement climatique

07:30extrêmement important,

07:31qui a des impacts extrêmement importants

07:33sur notre santé.

07:34Et on le voit d'autant plus

07:35pendant les périodes de canicule.

07:37Tout le monde a bien sûr en tête,

07:39dès qu'on parle de canicule,

07:40celle de 2003,

07:41qui avait fait 15 000 morts en France,

07:43avec un gouvernement pris de court,

07:45un ministre de la Santé à l'époque,

07:48qui avait fait l'objet de toutes les critiques.

07:51On imagine que quand on est ministre de la Santé,

07:53que l'on connaît cette période de canicule

07:56qui débute.

07:56Ça reste un traumatisme,

07:57une inquiétude pour vous,

07:59au vu de vos responsabilités ?

08:02Vous le savez, je suis médecin,

08:05donc j'ai l'habitude d'avoir fait des gares,

08:07d'avoir géré des urgences.

08:08En tant que cardiologue,

08:09là, je crois que c'est une urgence

08:10qui s'impose à nous.

08:12Avec l'ensemble de mon ministère,

08:13nous restons mobilisés tout l'été.

08:16C'est le rôle de mon ministère,

08:18c'est le rôle du ministre,

08:19de pouvoir s'enquérir

08:20dans toutes les situations difficiles,

08:21de rester joignables,

08:23de rester mobilisés

08:24pour apporter des solutions

08:26aux Françaises et aux Français.

08:28C'est l'engagement aussi

08:29que nous prenons quand nous sommes ministres.

08:31Donc il faut veiller à la santé des Français

08:33pendant ces périodes.

08:34La système de santé est souvent,

08:36d'ailleurs, soumise à des vagues.

08:38Nous avons connu les épisodes de chikungunya,

08:41les épisodes de grippe,

08:42la méningite.

08:44C'est des épisodes aigus, intenses.

08:46Et là, c'est un problème de canicule

08:48qu'il va falloir passer collectivement.

08:50Nous avons appris aussi depuis la crise de 2003

08:52avec davantage de collaboration

08:54entre la ville et l'hôpital,

08:56davantage d'échanges aussi avec les élus locaux.

08:58Et je le rappelle,

08:59je remercie encore l'ensemble aussi des maires,

09:01leurs conseils municipaux

09:02pour qui il n'y a pas de vacances non plus,

09:04qui restent mobilisés auprès de leur population.

09:06Et puis aussi les coordinations

09:08avec les sapeurs-pompiers,

09:09avec toute la sécurité civile

09:11qui prend soin de la population.

09:13Puis nous avons davantage d'informations.

09:15Vous êtes d'ailleurs des relais précieux d'informations

09:18pour réexpliquer à l'ensemble des personnes

09:21qu'effectivement, s'exposer pendant les fortes températures

09:24est très nuisible pour la santé.

09:27Et puis surtout, ne pas trop aller aussi.

09:29Je sais que les fortes chaleurs

09:30vont enclencher le recours à aller vers l'eau.

09:32Et on sait qu'on a aussi beaucoup de noyades

09:34pendant ces périodes-là.

09:35Donc, il faut être extrêmement vigilant.

09:37Vigilant quand on est parent.

09:39C'est pour ne pas culpabiliser les parents,

09:40mais vous savez que le moindre instant d'inattention

09:43peut être fatal pour un enfant

09:44qui peut se noyer dans quelques centimètres d'eau.

09:46Donc, il faut vraiment accompagner les enfants

09:48pendant leur baignade.

09:50Et puis surtout, de se baigner dans les espaces surveillés.

09:53J'étais cette semaine sur une plage

09:55avec des sapeurs-pompiers

09:57qui réexpliquaient bien la nécessité

09:59de se baigner dans les zones protégées.

10:01Notamment quand on est plus âgé,

10:02qu'on a d'autres pathologies,

10:04qu'on est fatigué.

10:05L'eau est un milieu hostile.

10:07On peut faire des malaises quand on est dans l'eau,

10:09si on a bu de l'alcool.

10:10Donc, il faut vraiment respecter les consignes.

10:12Et se baigner dans les zones protégées,

10:15c'est très important.

10:17Appel à la responsabilité des parents

10:19pour leurs enfants,

10:20pour les aînés aussi,

10:21pour tous ceux qui peuvent être fragiles.

10:24Est-ce que vous pouvez nous donner l'assurance

10:26que ce qui concerne les EHPAD,

10:29là où se trouvent nos aînés,

10:31tous les EHPAD sont prêts

10:33à affronter cet épisode de canicule

10:36et que tous les EHPAD sont armés

10:38pour y faire face

10:39et que tout se passera bien

10:40pour les résidents ?

10:43Alors, c'est difficile

10:45de prendre des engagements.

10:46C'est ce que nous souhaitons tous,

10:47que pour les EHPAD,

10:48ça puisse se passer le mieux possible.

10:51Je crois que tous les établissements

10:52ont prévu des espaces réfrigérés,

10:55des espaces climatisés.

10:57Ma collègue en charge

10:58des personnes âgées et handicap,

11:00Mme Parmentier-Lococ,

11:02est très mobilisée également de son côté.

11:04Je crois que tous les établissements

11:06et particulièrement les EHPAD

11:07sont aussi mobilisés

11:08parce qu'on sait que c'est des endroits

11:10qui cumulent malheureusement les risques

11:12avec des personnes âgées en difficulté

11:14et aussi des difficultés de personnel

11:17puisque c'est la période aussi des congés.

11:19Donc, c'est une période difficile

11:20des patients qui sont fatigués,

11:23qui sont vulnérables,

11:24des périodes de congés pour les professionnels

11:26et puis surtout des fortes températures

11:28et qu'on supporte encore moins

11:29quand on est âgé.

11:30Mais je crois que je fais confiance

11:32à la mobilisation de l'ensemble

11:34des soignants,

11:35qu'ils soient du secteur sanitaire

11:37ou du secteur médico-social,

11:39les secteurs aussi du handicap

11:40qui se mobilisent

11:41pour que leurs résidents,

11:43pour que leurs patients

11:43puissent effectivement

11:44passer cette vague de chaleur

11:46qui va être très éprouvante

11:48d'ici quelques jours.

11:50Donc, il faut vraiment

11:50qu'on soit tous mobilisés

11:52et qu'on soit tous solidaires

11:53face à cette canicule.

11:54C'est vraiment le message

11:55que je souhaite faire passer ce matin

11:57en tant que ministre de la Santé.

11:58En un mot,

12:00une dernière question,

12:01en un mot,

12:01votre état d'esprit aujourd'hui ?

12:06Eh bien, je crois que

12:07ce réchauffement climatique,

12:09cette canicule,

12:10on a la chance de pouvoir

12:11un peu l'anticiper.

12:13On a des informations

12:13par Météo France,

12:15on a un certain nombre de plans

12:16qu'on a pu enclencher,

12:17comme là,

12:18le plan Vigilance Rouge.

12:19L'idée, c'est de communiquer

12:20pour que personne

12:21ne se mette en difficulté

12:22et puis surtout

12:23de prendre soin

12:24des plus vulnérables

12:25et de respecter

12:26les consignes

12:27de ne pas s'exposer inutilement,

12:29de ne pas faire de sport

12:30pendant les fortes températures

12:32pour globalement

12:32ne pas se créer soi-même

12:34un problème de santé

12:35qui va derrière

12:36aller embouteiller les urgences

12:38et bien laisser la fluidité

12:39de l'accès aux soins

12:40aux personnes

12:41qui malheureusement

12:42ne choisiront pas

12:44d'être malades

12:45et pendant ces canicules,

12:47il y a encore

12:47tout le reste des pathologies,

12:49les infarctus,

12:49les accidents vasculaires cérébraux,

12:51les empolies pulmonaires

12:52qui elles,

12:53canicules ou pas,

12:54malheureusement,

12:54vont survenir

12:56donc il faut vraiment

12:57que l'on soit tous

12:58très responsables

12:58vis-à-vis de ces fortes températures

13:01qui vont fortement éprouver

13:02notre pays

13:03mais je crois que c'est tous ensemble

13:04qu'on va pouvoir passer

13:06cet épisode

13:06et je crois que c'est vraiment

13:07aussi une question

13:08de solidarité nationale.

13:10Nous avons tous appris

13:11de ces canicules

13:13de 2003

13:14et maintenant

13:15faisons en sorte

13:15que collectivement

13:16nous puissions passer

13:17cet élément

13:19fortement éprouvant

13:20pour les Françaises

13:21et les Français.

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations