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[#Interview]Milena Vumbi-Mihindou epse Nzoghe : "Agir ou me taire. J’ai choisi d’agir pour Mayumba. "

Entrepreneure et candidate à la députation dans la Basse-Banio, appelle à une mobilisation citoyenne pour faire de Mayumba un pôle de développement national. Dans cet entretien, elle dénonce les inégalités d’aménagement et défend une vision d’avenir fondée sur les infrastructures, la formation des jeunes et l’économie locale.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, on a nos enfants qui ont du mal à venir à Mayumba.
00:03Et demain, on dira peut-être qu'ils ne sont pas de Mayumba, mais pourquoi ils ne viennent pas ?
00:07Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de courant, il n'y a pas de route.
00:10Toutes les commodités qu'une ville moderne devra avoir.
00:13Lorsqu'on parle de Mayumba aujourd'hui, on parle des belles plages de Mayumba.
00:18Mais comment on fait pour arriver à ces belles plages ?
00:20Où on dort quand on arrive pour passer du temps à Mayumba ?
00:24C'est toutes ces problématiques-là qui font qu'aujourd'hui, je me positionne
00:28parce que je suis une jeune qui veut mettre la main à la pâte.
00:35Je suis Milena Petouvumbi-Minindou, épouse au Guémour.
00:40Je suis chef d'entreprise et je suis originaire du département de la Basse-Bagnon,
00:47où je me présente au deuxième siège.
00:49Je suis de père de Mayumba, de mère de Mayumba,
00:54avec des origines lointaines à Moabie et Mabanda.
00:57Je suis membre de plusieurs associations
01:01et particulièrement sur le plan politique du Front Patriotique Maïsien.
01:06Pourquoi ? Parce que la politique, en vérité, s'intéresse à la vie de la cité
01:11et il est difficile au fil des années de ne pas prendre position.
01:17Dans les années passées, on a accompagné nos aînés de différentes manières
01:21et je pense qu'aujourd'hui, il est temps, au vu de l'actualité,
01:27au vu des opportunités qui nous ont été données, de se positionner.
01:31Et c'est ce que je fais aujourd'hui.
01:33Parce qu'il est difficile de ne pas donner son avis.
01:36J'ai un adage, actuellement c'est agir ou se taire.
01:43Et on s'est tué trop longtemps, on s'est tué par respect, on s'est tué par peur.
01:49Et depuis août, je vis à Port Gentil et je vais toujours à Mayumba en passant par la route.
01:58Je suis allée en 2023 pour les élections par la route avec ma famille
02:02et malheureusement, ça ne s'est pas passé comme je voulais.
02:06Donc lorsque le 30 août est arrivé, j'en ai pleuré de joie.
02:11Parce que j'ai pensé à mes ancêtres qui ont attendu ce jour
02:13et je me suis dit que le temps est venu de s'exprimer,
02:18de donner notre avis sur le développement de notre contrée.
02:20Alors, comment comprendre qu'un département du Gabon
02:25qui représente plus de 50% de l'économie pétrolière du Gabon
02:34ne soit pas développé en 2025 ?
02:37Aujourd'hui, on a nos enfants qui ont du mal à venir à Mayumba.
02:40Et demain, on dira peut-être qu'ils ne sont pas de Mayumba.
02:42Mais pourquoi ils ne viennent pas ?
02:44Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de courant, il n'y a pas de route.
02:47Toutes les commodités qu'une ville moderne devra avoir
02:50Lorsqu'on parle de Mayumba, aujourd'hui, on parle des belles plages de Mayumba.
02:55Mais comment on fait pour arriver à ces belles plages ?
02:57Où on dort quand on arrive pour passer du temps à Mayumba ?
03:01C'est toutes ces problématiques-là qui font qu'aujourd'hui, je me positionne
03:05parce que je suis une jeune,
03:10même si je suis un âge qui n'est plus un âge de la jeunesse,
03:15mais je suis une jeune qui veut mettre la main à la patte
03:19et qui le fait déjà.
03:20D'une certaine manière, dans différentes activités, en s'impliquant sur place.
03:24Mais en me levant, je veux tirer d'autres jeunes
03:27pour leur dire que c'est notre temps.
03:30C'est le temps d'accompagner la Ve République.
03:33Si vous avez prêté attention au discours du chef de l'État le 31 décembre 2024
03:37sur les trois projets prioritaires qu'il a cités,
03:40deux concernent Mayumba, deux concernent mon département.
03:43Et je ne peux pas être de côté.
03:47À ce moment, il faut que nous impliquions les Maïsiens,
03:51mais tous les autres Gabonais,
03:53parce que Mayumba va devenir le poumon du Gabon,
03:56avec la construction du port en eau profonde,
04:00avec l'arrivée du chemin de fer.
04:02Mais toute l'économie va se déporter du côté de Mayumba.
04:04Bien qu'aujourd'hui, l'économie est générée par Mayumba
04:09et les fonds sont traités ailleurs.
04:11Donc, il est important de sensibiliser les populations,
04:16les vieux, les jeunes, pour leur dire,
04:19levons-nous.
04:21Quand il y aura le port, qui va nourrir les travailleurs
04:25qui viendront pour le port ?
04:27La nourriture viendra du Cameroun ?
04:29Non, il faut qu'elle sorte du département de la Basse-Bagnon.
04:31Il faut qu'elle sorte de la Nianga.
04:33Quels jeunes viendront travailler ?
04:35Aujourd'hui, on a trois grosses compagnies pétrolières
04:39qui travaillent à Mayumba.
04:41Mais ils disent qu'il n'y a pas de personnel qualifié.
04:44Mais il faut qu'on les forme.
04:45Il faut qu'on mette à disposition,
04:47parce qu'il y a des fonds dans ces sociétés,
04:50pour former les jeunes de chez nous.
04:52Et je vous ai dit que je vivais à Port-Gentilles,
04:55mais je travaille dans certaines sociétés pétrolières.
04:57Combien de personnels sont formés ?
04:59Il y a beaucoup d'HTM qui ont appris sur le tas.
05:01Alors pourquoi pas les enfants de Mayumba ?
05:04Pourquoi pas les enfants de la Nianga ?
05:06Donc voilà pourquoi on se lève,
05:07pour leur dire que c'est possible,
05:08et les accompagner,
05:09parce qu'on est entrepreneur,
05:11on sait un peu qu'est-ce qu'il faut faire.
05:13Bien sûr, avec les fonds qui sont destinés,
05:16parce qu'il y a des fonds de formation qui sont dédiés.
05:19On se demande aujourd'hui où ils vont,
05:21et on souhaiterait que dans la Ve République,
05:23ces fonds servent aux populations de Mayumba
05:25pour que nous soyons une contrée digne d'envie.
05:29Mon mot de fin, ce serait
05:30agir ou se taire.
05:35Je vous remercie.
05:36Sous-titrage Société Radio-Canada
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