- il y a 4 mois
- #filmcomplet
Monsieur de Fontenelle a résisté toute sa vie à la passion et aux sentiments amoureux, jusqu’au jour où il fait la rencontre d'Isabella, qui lui fait découvrir ce qu’il a toujours ignoré : l’amour.
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Genre : Nouveautés, Film Cinéma, Téléfilm, Romance, Histoire, Drame
© 2024 - Tous Droits Réservés #FilmComplet
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Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00:00Musique
00:00:008 heures !
00:00:11Votre bouillon !
00:00:15Il faut le boire bien chaud, sinon ça ne vous fera aucun...
00:00:20aucun bien !
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00:00:24Sidon !
00:00:38Sidon ! Mathieu !
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00:04:20La mesure du bonheur qui nous a été donnée est assez petite ma chère nièce
00:06:46Portez-vous toujours aussi aimablement, cher enfant.
00:06:57Eh bien, moi, c'est monsieur que je trouve trop aimable.
00:07:01Il n'en veut à personne et se contente de tout.
00:07:05Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense
00:07:09ou de pas de bonté du tout.
00:07:11Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière.
00:07:21Il me fait peur.
00:07:23Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle.
00:07:27Je comprends.
00:07:28Être le neveu du grand Corneille, c'est une situation tout de même.
00:07:32Pour vous aussi, madame.
00:07:35Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète.
00:07:41Mais qu'est-ce que vous faites ?
00:08:05Monsieur en avait assez.
00:08:06Comment il en avait assez ?
00:08:08Ah oui, il ne veut plus le voir, ce coffre.
00:08:1060 ans, à ce qui paraît.
00:08:11Mais il est plein.
00:08:12Ah ben, pour sûr, madame, qu'il est plein.
00:08:15On sent bien quand on le porte.
00:08:17C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans.
00:08:19Mais qu'est-ce que tu racontes, Simon ?
00:08:20Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre.
00:08:23Ah ben, je dis point non.
00:08:24Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire.
00:08:26Qui vous a raconté ces sornettes ?
00:08:29C'est...
00:08:30C'est lui.
00:08:32Qui ça, lui ?
00:08:33Monsieur de Fontenelle ?
00:08:38C'est amusant, mais cela ne tient pas debout.
00:08:40Pourquoi ne les aurait-il pas lus ?
00:08:42Monsieur n'aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous.
00:08:46Répète quand même, madame te le demande.
00:08:48Ben, il les a point lus parce qu'il se doutait qu'on ne disait pas du bien de lui là-dedans.
00:08:53Même qu'on l'attaquait.
00:08:54Après tout, cela est assez dans sa manière.
00:09:04Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gâter votre humeur.
00:09:08C'est tout, lui, en effet.
00:09:10Débarras ! Allez !
00:09:12Et vous repasserez le balai.
00:09:43C'est tout, lui.
00:10:13Bravo !
00:10:22Quelle voix !
00:10:24Merci, monsieur.
00:10:25Restez, c'est pénible.
00:10:25Non, excusez-moi, je ne peux pas rester ici.
00:10:28Mais excusez.
00:10:30Vous l'avez effrayée ?
00:10:31Mais non, c'est une petite sauvage, voilà tout.
00:10:36Qui était-ce ?
00:10:37Nous vous attendions pour souper.
00:10:38Je ne dois plus souper.
00:10:40Et pourquoi donc ?
00:10:41Ça paraît que mon âge exige la tempérance.
00:10:45Très belle affaire.
00:10:46Qu'est-ce que l'âge, quand la gloire le surpasse.
00:10:49Accepterez-vous néanmoins quelques fruits confits ?
00:10:51Allez par ici.
00:10:55Monsieur de Fontenelle vous a repérés comme étant les plus spirituels de l'Assemblée.
00:11:00Les plus spirituels du salon de Mme Geoffrey ?
00:11:03C'est Mme Geoffrey.
00:11:06Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière.
00:11:09Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper.
00:11:12De quoi disputiez-vous ?
00:11:13Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme de déceler le sentiment sous une conduite galante.
00:11:21Monsieur de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès fait à la sincérité des hommes.
00:11:25Alors, qu'en pense le siècle passé ?
00:11:27Ma foi, je...
00:11:29Je n'observe point les sentiments comme je le fais des planètes.
00:11:33Vous n'avez pas à observer ce qui vous est simplement donné de ressentir ?
00:11:37Certes, mais il est présomptueux d'avancer que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit.
00:11:42Voilà 80 ans que j'ai relégué le sentiment dans mes poésies.
00:11:49Et vous appelez ça avoir vécu ?
00:11:52Je crois avoir été oppressé comme il convenait auprès des femmes.
00:11:55Mais l'amour...
00:11:59J'entends mal.
00:12:00Je parlais de l'amour.
00:12:03Lui et moi sommes des choses incompatibles.
00:12:06On dit pourtant que votre roman préféré n'est autre que La princesse de Clèves.
00:12:13Le style en est insurpassable.
00:12:15Il en est plus vif.
00:12:17Il n'en est pas de plus simple.
00:12:19Donc de plus grand.
00:12:21Mais La princesse, c'est une histoire d'amour.
00:12:23Qui n'a pas lieu.
00:12:25Quelle sagesse.
00:12:26Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers, je suppose ce sont les idées qui ont vos faveurs ?
00:12:32Pas davantage.
00:12:33Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner.
00:12:38J'aime trop mon repos.
00:12:42Et puis, pourquoi polémiquer ?
00:12:47Tout est possible et tout le monde a raison.
00:12:50Allons, allons.
00:12:53Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférents.
00:12:56Si je vous disais que M. d'Alembert est venu nous lire hier son discours préliminaire à l'encyclopédie
00:13:01et que le chevalier de Jocourt nous a montré d'admirables planches dans les métiers...
00:13:06C'était d'un ennui mortel.
00:13:09Vous avez l'air encore bien vivant, il me semble.
00:13:12Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie ?
00:13:15À instruire les médiocres de choses qu'ils n'entendront point ?
00:13:19Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers ?
00:13:23Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend.
00:13:27Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'académie, j'en réponds.
00:13:30Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins.
00:13:35Et moi j'entends bien naître de l'académie.
00:13:37Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens, mais les composés est d'un aussi dur labeur, croyez-moi.
00:13:43Une simple page me prend... trois ou quatre heures.
00:13:47Vous finirez bien par attraper tout ce temps perdu.
00:13:49Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur.
00:13:52Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur.
00:13:56Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salle.
00:14:00Pauvre Valière, il se croit à un esprit supérieur, mais la supériorité lui fait bien défaut.
00:14:09Et l'esprit lui manque.
00:14:12Venez, nous allons entendre la musique de près.
00:14:15Elle est bien assez insupportable de loin.
00:14:17Vous préférez la peinture ?
00:14:19Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits.
00:14:23La sculpture ?
00:14:25Je laisse les statues me regarder.
00:14:27Les arts vous touchent donc si peu.
00:14:32Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence.
00:14:38Plus tard, peut-être.
00:14:41Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances.
00:14:44Rien ne vous touche. Je vous admire.
00:14:46Bonsoir, chère Fontenelle.
00:14:50Pardon.
00:14:51Je vous souhaitais le bonsoir.
00:14:53Je vous souhaite le bonsoir.
00:15:23Regardez, monsieur de Fontenelle.
00:15:35Il n'est pas de mots murmurés que vous ne saurez entendre.
00:15:38Avec, on l'a souvent constaté, plus de précision encore que ceux qui entendent normalement.
00:15:42Cela provient de ce que le pavillon est fort large.
00:15:46Ne l'irait-on pas comme une corne d'abondance qui, au lieu de déverser ses fruits, engrangerait les sujets et les verbes par sa vaste embouchure pour vous les faire entendre.
00:15:54Voyons, monsieur, voulez-vous ajuster le cornet à votre oreille ?
00:15:58La plus petite des extrémités s'y glisse tout naturellement.
00:16:02Allez-y.
00:16:04Ouais.
00:16:06Alors, comment m'entendez-vous, monsieur de Fontenelle ?
00:16:08Trois fois !
00:16:09Ah oui, je suis confus. C'est parce que je...
00:16:12C'est naturel quand on s'adresse à quelqu'un dont Louis est défaillante.
00:16:15Alors, je n'en crois pas en mes oreilles.
00:16:26Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:16:27On nous a demandé de venir le chercher pour monsieur de Fontenelle.
00:16:30Mais qui vous a demandé ?
00:16:32Ajuster, enlever. Ajuster, enlever. Voilà. L'appareil n'est-il point trop lourd, monsieur ?
00:16:40Monsieur ! Monsieur !
00:16:42Madame Geoffrin vous envoie... Madame Geoffrin vous envoie quelque chose.
00:16:56Oh. Je lis beaucoup mieux.
00:17:02Ce portrait de votre ami Lefraignois, j'ai pu l'acquérir sans trop d'embarras auprès de ce qui lui reste de famille.
00:17:08Je l'ai fait dans l'intention de vous l'offrir.
00:17:10Persuadez que le visage de celui qui fut votre plus proche est si grand ami.
00:17:15Vous rappellerez ces longs moments que vous passiez ensemble à ne rien dire.
00:17:18Et pourtant à vous comprendre.
00:17:20Comme seuls savent s'entendre la discrétion et l'innocence.
00:17:24Oui.
00:17:27Alors aujourd'hui, vingt ans qu'il est mort.
00:17:29Je m'en vais sur le champ remercier madame Geoffrin.
00:17:34Pourquoi ces moments que vous passiez à ne rien dire ?
00:17:38Monsieur Lefraignois, t'es si peu bavard.
00:17:40Hum.
00:17:42Portrait respire la ressemblance.
00:17:46Regardez.
00:17:47On dirait qu'il va se taire.
00:17:55La belle compagnie que voilà.
00:17:57Et tout ce monde pour m'accueillir ?
00:18:03Nous sommes toujours ravis de vous voir, monsieur l'abbé.
00:18:06Pas bien.
00:18:08Pas bien.
00:18:10Pas bien.
00:18:10Je parle de cette lettre au marquis de la phare que le petit réservoir vient de publier.
00:18:19Eh bien.
00:18:20Comment ça, eh bien ?
00:18:21Que dit-elle cette lettre ?
00:18:23Vous vous moquez, on soutient partout qu'elle est de vous.
00:18:26M'a-t-on vu l'écrire ?
00:18:27Je le sens bien, moi, qu'elle est de votre plume.
00:18:30Parler avec une telle insolence n'appartient qu'à vous ou à Voltaire.
00:18:33Une lettre qui décrit l'embarras du Seigneur au moment de la Résurrection, désigne son auteur.
00:18:37M'en direz-vous le nom à la fin ?
00:18:40Raillez, raillez, je vois que sous couvert de montrer les choses de la science
00:18:43auxquelles les cœurs sains n'entendent rien, il est bien lisé d'y jeter le table.
00:18:47Qu'est-il besoin d'expliquer ce qui doit rester inexplicable ?
00:18:51Vous faites parfois songez à quelques navigateurs
00:18:54dont les cas laisseraient passer l'eau, mais qui interdiraient qu'on écope.
00:19:02Oui, pas d'égard.
00:19:03On dit que ce sont vos ouvrages qu'ont enfanté Voltaire.
00:19:06Laissez dire.
00:19:09Car vous ne pouvez accepter que votre oeuvre apporte caution à cet empire.
00:19:12Que me reprochez-vous ? N'est-ce pas fait mes Pâques ?
00:19:15Si fait, mais vous ne pouvez ignorer que Voltaire parle de Dieu comme s'il n'existait pas.
00:19:20Comme quoi ?
00:19:20Quelle malice que tout doit me faire répéter ces choses.
00:19:23Comme s'il n'existait pas.
00:19:27Voltaire ne nie pas.
00:19:30Il s'interroge.
00:19:32C'est votre histoire des oracles qui a fait le mal.
00:19:35Ne me rejette pas dans mes oracles au spectacle de l'ignorance et de la sottise,
00:19:40exploité par la mauvaise foi.
00:19:42Certes, mais...
00:19:43Mais ce spectacle, me semble promis, a un grand avenir.
00:19:47Bah justement, des esprits faibles et impurs ont pu en déduire que Dieu n'existait que parce que nous voulions y croire.
00:19:53C'est que...
00:19:53Mon ami, l'ignorance se démontre moins par les choses qui sont et dont la raison nous est inconnue que par celles qui ne sont point.
00:20:05Et dont nous trouvons la raison.
00:20:08Car non seulement nous ne possédons pas les principes qui mènent au vrai,
00:20:13mais nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux.
00:20:16Monsieur l'abbé, restera-t-il à dîner ?
00:20:24Fait-il ?
00:20:24Non, votre servante.
00:20:26Bah, qui y a-t-il ?
00:20:27Le dîner !
00:20:28Eh bien !
00:20:29Désirez-vous des asperges ?
00:20:31Oh, j'en raffole.
00:20:33J'en raffole.
00:20:35Moi aussi.
00:20:36Ça, au beurre, qu'elle dit.
00:20:38Mais, je préfère à lui.
00:20:39Au beurre, elle garde de leur vermeté.
00:20:41Et à lui, le goût en sort davantage.
00:20:43Elle se digère tout aussi bien au beurre.
00:20:46Ma nièce ne les apprécie qu'à l'huile.
00:20:48Bon, mais que dois-je faire ?
00:20:50Une moitié à l'huile, une moitié au beurre.
00:20:56Je connais bien votre manière, savez-vous.
00:20:58Jamais rien de véhément.
00:21:00Votre impertinence est des plus doux, à peine visibles.
00:21:03Point d'éclat, point de taca.
00:21:05Ainsi, ce ne sera pas pas les idées les plus terribles, les plus terribles.
00:21:09Je ne professe point d'idées.
00:21:10Je constate et je souris.
00:21:14C'est bien suffisant.
00:21:16Vous vous mêlez tout sans en avoir l'air.
00:21:18Voilà la vérité.
00:21:19Raisonnement, raisonnement, c'est votre unique défense.
00:21:21Moi, je maintiens qu'il est mauvais de raisonner sans cesse,
00:21:24que c'est le moyen le plus insidieux de s'écarter peu à peu
00:21:26du chemin qui nous a été tracé.
00:21:29Par qui ?
00:21:32Vous voyez, vous raisonnez encore.
00:21:35Ça, j'aime d'avance si toutes mes parrières
00:21:36ne seront jamais suffisantes pour votre salut.
00:21:38Essayez.
00:21:54Françoisse!
00:21:58Les asperges, toutes à l'huile.
00:22:00Non, non, dites-moi à l'entrée du jardin.
00:22:13Enfin, vous voilà.
00:22:33Nous n'attendions que vous pour souper.
00:22:36Attendez, nouvelle de ce bon abbé Chalon.
00:22:38Il est à nouveau sur pied,
00:22:41si l'on peut ainsi dire,
00:22:42de quelque chose de rond.
00:22:44Vous ne cessez de le redoyer.
00:22:46Je me demande ce qu'il vous a fait.
00:22:47Il me fait peur.
00:22:52Le voilà.
00:22:59Chère Fontenelle,
00:23:00je ne crois pas vous avoir présenté Isabelle.
00:23:02La fille de ma soeur du comte d'Ella Torre.
00:23:06Elle est arrivée de Florence la semaine passée.
00:23:10Ah!
00:23:11Des asperges.
00:23:19On dit, monsieur,
00:23:19que vous n'avez pu résister à un mot cruel
00:23:21dont l'abbé Chalon fut l'innocente victime.
00:23:24La cruauté n'est pas ma façon, monsieur.
00:23:26Mais si cela est vrai,
00:23:27ce que j'ai dit semble avoir remis
00:23:28les asperges à la mode.
00:23:32Monsieur le philosophe,
00:23:35il paraît que vous refusez
00:23:36de croire à l'amour.
00:23:38Plaît-il.
00:23:39N'est-il point vrai que l'amour existe?
00:23:44J'avoue qu'à sept minutes,
00:23:46je ne doute plus.
00:23:50On m'a dit une charmante désenterie
00:23:52qui vous concerne,
00:23:53chère Fontenelle.
00:23:55À quelqu'un qui souhaitait faire
00:23:56un placement d'argent,
00:23:57il a été déconseillé de le faire
00:23:58sur votre tête,
00:23:59sauf à fond perdu,
00:24:00car vous rajeunissez en vieillissant.
00:24:02L'autre jour,
00:24:04j'ai voulu faire déplacer
00:24:05un meuble de famille,
00:24:05un vieux secrétaire
00:24:06qui avait toutes les apparences du neuf.
00:24:09Eh bien, à peine l'a-t-on touché
00:24:10qu'il s'est effondré.
00:24:11Il était vermoulu.
00:24:15Vieillir me fait peur.
00:24:17Pour les femmes,
00:24:18la disgrâce des sens,
00:24:19c'est une horrible chose.
00:24:23Une sottise.
00:24:24Pour éviter l'innocence de vieillir,
00:24:27il faut veiller à leur fonctionnement régulier,
00:24:29les entretenir en quelque sorte.
00:24:31À suivre vos conseils,
00:24:33on tomberait vite dans l'excès,
00:24:34il me semble.
00:24:35L'homme de qualité
00:24:36sait tempérer ses audaces.
00:24:38Je crains, mademoiselle,
00:24:41que nos discours vous ennuient.
00:24:42Les vôtres, vous voulez dire.
00:24:46Quand la beauté et la jeunesse
00:24:47s'accordent si magnifiquement,
00:24:50a-t-on envie d'entendre
00:24:51des propos desséchés ?
00:24:53A-t-on d'ailleurs envie
00:24:54d'entendre quoi que ce soit ?
00:24:56Les paroles retardent toujours les actes.
00:24:57Oh, non, ce n'est pas possible.
00:25:01Grand-pense, votre nièce ?
00:25:03Elle va vous le dire elle-même,
00:25:04baron Grimm.
00:25:05Je n'en suis pas encore
00:25:07à me laisser des conseils
00:25:08qu'elle en me donne.
00:25:09Ce qui n'empêche pas
00:25:10d'en faire le tri,
00:25:11de reconnaître la vérité
00:25:12dans ce qui est généreux,
00:25:14sensible, dévoué,
00:25:16en un mot,
00:25:17dans ce qui vient du cœur.
00:25:19Tous les êtres possèdent un cœur,
00:25:21me direz-vous.
00:25:22Eh bien, non.
00:25:24La science nous le cache encore,
00:25:25mais certains en sont
00:25:27réellement dépourvus.
00:25:28Vraiment ?
00:25:29J'en connais personnellement.
00:25:30Dans quelques contrées lointaines,
00:25:32je pense.
00:25:32Point du tout, ici même.
00:25:34Nous direz-vous.
00:25:35À quoi bon ?
00:25:36Il s'est déjà reconnu.
00:25:44Je suis résolu à faire
00:25:45à l'Académie
00:25:46une communication
00:25:48sur l'intelligence
00:25:50de l'asperge.
00:25:53C'est un légume
00:25:54particulièrement savoureux,
00:25:57mais aussi
00:25:57commande à manger.
00:26:00En somme,
00:26:00fait pour nous plaire,
00:26:03mais avec une discrétion
00:26:04qui enchante.
00:26:06Il suffit d'ailleurs
00:26:07de savoir comment
00:26:08poussent les asperges.
00:26:10Elles passent
00:26:10la tête
00:26:12pour d'abord
00:26:14voir si elles ne dérangent pas
00:26:17et puis alors
00:26:19se sachent attendues,
00:26:22elles viennent
00:26:24toutes entières.
00:26:29Aucun autre légume
00:26:30ne possède
00:26:33cette élégance.
00:26:35À vrai dire,
00:26:36monsieur,
00:26:36ça n'est pas précisément
00:26:37sur l'Académie
00:26:38et les asperges
00:26:39qu'on vous attendait.
00:26:40Sur quoi d'autre ?
00:26:41Eh bien,
00:26:41sur ce qu'affirme
00:26:42monsieur de Vallière,
00:26:43l'absence de cœur.
00:26:44Vous avez du mal
00:26:46entendre.
00:26:47Comment cela ?
00:26:48Monsieur de Vallière
00:26:49pense que cela
00:26:50n'existe pas
00:26:51parce que le cœur
00:26:52comme le cerveau
00:26:52sont des organes
00:26:53qui lui sont encore
00:26:54étrangers.
00:26:57J'ai cru comprendre
00:26:57que pour l'instant,
00:26:59il ne s'intéressait
00:26:59qu'à la partie comprise
00:27:00entre la hanche
00:27:01et le genou.
00:27:08Bénissons l'esprit,
00:27:09monsieur.
00:27:10C'est lui
00:27:10qui vous tuera.
00:27:11Alors ne songez plus
00:27:13à l'Académie,
00:27:15vous voilà déjà immortel.
00:28:16On dirait que la musique
00:28:42vous est soudainement
00:28:43supportable.
00:30:14Merci.
00:30:26Merci.
00:30:34Venez.
00:30:35Monsieur le forger a promis
00:30:36de nous enseigner
00:30:36un nouveau jeu d'esprit.
00:30:37Je préfère me retirer.
00:30:39Comme vous voudrez. Ma nièce ne possède-t-elle pas une voix merveilleuse ?
00:30:43Sans doute. Mais comment en aurais-je profité ?
00:30:47C'est à vous ?
00:30:50Je ne vois pas l'utilité de m'encombrer du bien d'autrui.
00:30:54Je veux dire, vous en avez réellement besoin ?
00:30:57Hélas, ma bonne amie, me voici parvenue à l'âge des accessoires.
00:31:09Monsieur ?
00:31:15Monsieur ?
00:31:19Quelqu'un parle ?
00:31:22Moi, monsieur.
00:31:39Votre esprit m'a charmé, monsieur.
00:31:42Je comprends que ma tante tient tant à votre présence.
00:31:46Avez-vous aimé les airs que je chantais ?
00:31:49Votre voix et votre accent feraient aimer tous les airs du monde.
00:31:55Savez-vous que je connais vos entretiens sur la pluralité des mondes ?
00:31:59Ils sont très célèbres en Italie.
00:32:01Quelle chance a eu cette marquise d'être instruite par vous ?
00:32:05Des Mercure, des Vénus, des Jupiter.
00:32:07Mais je vous mets en retard.
00:32:11Bonsoir, monsieur.
00:32:18Nous sommes prêts, monsieur.
00:32:20Pas moi !
00:32:20Je vous pardonne d'avoir interrompu mon chemin si vous acceptez que je me mette en travers du vôtre.
00:32:41Aurais-je droit à une licence d'astronomie ?
00:32:44J'aime les sciences, vous savez.
00:32:47J'imagine que vos soirées passées à instruire la marquise étaient pareilles à celle-ci.
00:32:52Enfin, voyons, vous vous conduisez avec moi comme si j'avais dix ans de moins.
00:33:05Puisque je ne peux prétendre tenir la place de votre marquise, je me contenterai de la beauté de ce spectacle.
00:33:16Qui cela serait ?
00:33:18Les sceaux et les savants.
00:33:21Je crois qu'un jour viendra où l'homme visitera les planètes.
00:33:23Vous avez raison.
00:33:26Il n'aura pas la sagesse d'y renoncer.
00:33:29Et il ne pourra s'empêcher d'y mettre de l'orgueil.
00:33:32Comme toujours.
00:33:34Vous étiez moins pessimiste avec la marquise.
00:33:38Marquise...
00:33:39Imaginaire.
00:33:44Êtes-vous sérieux ?
00:33:48Je voulais raconter simplement les principes qui régissent l'univers.
00:33:51Alors j'ai imaginé des conversations avec une marquise.
00:33:55Le soir, dans le parc d'un château.
00:34:00Je rêvais d'un ouvrage ni trop sec, ni trop léger.
00:34:04Mais il se peut bien qu'en cherchant un juste milieu qui convainc tout le monde,
00:34:07j'en ai trouvé un qui ne convienne à personne.
00:34:11Les justes milieux sont impossibles à tenir.
00:34:16On ne m'y prendra plus.
00:34:18C'est pourtant grâce à vous que les femmes prennent plaisir à la science.
00:34:22Beaucoup d'hommes ne vous le pardonneront jamais.
00:34:26Enfin,
00:34:28l'aveu que vous m'avez fait me dispense désormais de me montrer jalousie envers votre marquise.
00:34:33Je vous demande pardon.
00:34:34J'ai parlé de la jalousie.
00:34:39J'avoue, ignorez ce que c'est.
00:34:42Je vous crois.
00:34:43Il n'y a que la femme pour savoir.
00:34:47Allons, je ne suis pas tout à fait honnête.
00:34:51Pardon.
00:34:53Cette marquise,
00:34:54je ne l'ai pas entièrement inventée.
00:34:58Je me suis inspirée d'une personne réelle.
00:34:59Je me suis inspirée d'une personne réelle.
00:35:01Qui ?
00:35:04Une dame de ma province,
00:35:06auprès de laquelle beaucoup pensaient que j'étais assidue.
00:35:12L'étiez-vous ?
00:35:14Elle fait en sorte que mes manières fussent toujours honnêtes et obligeantes.
00:35:17Les jeunes gens n'entendent plus cela.
00:35:23Le seul intérêt des jeunes gens est de fuir les sentiments.
00:35:29Enfin, monsieur,
00:35:31fuir les sentiments,
00:35:32l'étranges conseils.
00:35:36Quelle importance ?
00:35:38On reconnaît les bons conseils à ce qu'ils ne sont jamais suivis
00:35:40et les mauvais à ce que tout le monde s'est hâté de les précéder.
00:35:46Je ne vous ai que trop retardé, monsieur.
00:35:48Aurais-je prononcé quelques paroles pour vous déplaire ?
00:35:52La nuit est fraîche, soudain.
00:35:56Elle est fort douce, au contraire.
00:35:59Je porte de prendre voie.
00:36:00Je m'en voudrais donner ton point attentif à votre santé.
00:36:12Le troisième acte commence par une scène entre la marquise et Dubois.
00:36:21Buvez.
00:36:25C'est brûlant.
00:36:27Vous vous souciez moins du chaud et du froid dans certaines maisons que je connais.
00:36:30Je dois écrire une lettre.
00:36:36Allez.
00:36:43Oh.
00:36:50C'est chaud.
00:36:53Ah ben mon pauvre ami, vous voilà dans un triste état.
00:37:18À cause de l'humidité de votre jardin.
00:37:21Que me dites-vous là ?
00:37:23Que les faiblesses arrivent par où on ne les attend pas.
00:37:27Ma nièce m'a chargée de vous remettre cette lettre.
00:37:31Elle vous remercie d'être restée pour l'écouter chanter.
00:37:33Ah.
00:37:35Je crois avoir bien agi en exigeant qu'Isabelle s'installe chez moi.
00:37:39Elle ne pouvait rester à Florence plus longtemps.
00:37:40Sa mère n'aurait jamais trouvé sur place remède à son mal.
00:37:44De quel mal vous fera-t-elle donc ?
00:37:46De quoi voulez-vous ?
00:37:48L'amour, mon ami.
00:37:50L'amour.
00:37:53Isabelle a connu il y a peu le revers d'une passion qu'elle croyait partager.
00:37:57Elle a surpris celui qui lui avait juré sa flamme dans les bras d'une autre.
00:38:01Enfin, quand je dis dans les bras, j'espère que vous me comprenez.
00:38:05Ma sœur s'est alarmée, car la santé d'Isabelle donnait des signes d'inquiétude
00:38:08après cette pénible déconvenue.
00:38:11On ne saurait compter le nombre de fois où Isabelle a été surprise en larmes.
00:38:15Sans parler de ce jour pas si lointain où elle a voulu se jeter dans la rivière.
00:38:20Enfin !
00:38:21J'ai arraché ma nièce à son tourment et la voilà guérie.
00:38:27Je vous vois fatiguée, chère Fontenelle.
00:38:28Vous dites ?
00:38:31Ah, oui.
00:38:33L'amour.
00:38:38Me pardonnerez-vous, monsieur, un comportement aussi ce qu'inexplicable,
00:38:43alors que vous me faisiez la faveur de votre immense savoir.
00:38:47Il me faudra bien du courage pour réparer devant vous,
00:38:51alors même que je ne saurais me résigner à ne plus vous voir.
00:38:58...
00:39:00...
00:39:20...
00:39:24Mademoiselle, mademoiselle, monsieur de Fontenelle m'a chargé de vous remettre ceci.
00:39:54Ah, monsieur de Fontenelle, je suis bien l'aise de vous revoir.
00:40:10Monsieur Diderot et monsieur d'Alembert disaient à l'instant que vous étiez leur maître.
00:40:13Ce n'est pas un mince privilège, madame, que d'être renaît avant tout le monde.
00:40:18Fontenelle, vous avez retrouvé bonne mine.
00:40:21Mademoiselle sera ravie de vous revoir.
00:40:22Cette jeunesse nous donne le vertige.
00:40:35Qu'il me soit permis de saluer l'esprit le plus libre et le plus avancé de notre temps.
00:40:42Monsieur d'Alembert, vous me faites trop d'honneur.
00:40:45Notre encyclopédie vous est cent fois redevable.
00:40:48Vous verrez que mon âge finira par me rapporter.
00:40:52Je ne suis point un de ces hommes qui exhibent des certitudes.
00:41:02Mais je sais que c'est par la connaissance et le raisonnement que le monde sortira des ténèbres.
00:41:07Nos articles lui ouvriront les yeux et nos souscripteurs ne seront pas que des lecteurs.
00:41:12Comprenez-vous, ils transmettront, ils témoigneront.
00:41:15Monsieur de Fontenelle.
00:41:22On me dit que vous ne ménagez point votre peine pour nous soutenir.
00:41:25Soyez-en mille fois remerciés.
00:41:26Ce premier volume de votre encyclopédie me ravit, monsieur Diderot.
00:41:32C'est une vaste entreprise.
00:41:34Trop vaste, peut-être.
00:41:35En tout cas, elle vous apportera peu de satisfaction.
00:41:39Les hommes tels que vous sont faits pour les grandes aventures et la règle des 3D.
00:41:46J'ignore cette règle.
00:41:48Déconvenu.
00:41:50Difficulté.
00:41:51Découragement.
00:41:52Eh bien, j'en ajoute un quatrième.
00:41:54Défine.
00:41:55Je veux le relever.
00:41:56Vous avez raison.
00:41:58Il était tombé assez bas ces derniers temps.
00:42:06Charmant tableau.
00:42:08Lequel se tient l'autre ?
00:42:09Diderot préférera toujours Fontenelle à Voltaire.
00:42:12Il vaut caresser un chat qu'un scorpion.
00:42:22Monsieur de Fontenelle.
00:42:26Vous me voyez confuse.
00:42:28Je veux vous assurer que l'idée que vous avez de moi n'est pas la bonne.
00:42:31Mais puisque je n'ai rien vu.
00:42:33Le jour où vous m'avez surprise, mon mari m'avait insultée.
00:42:39Imaginez mon trouble.
00:42:40Comment elle pourrait-je, madame ?
00:42:42C'est parce qu'il m'avait infligé cet affront que je me suis vengée de lui.
00:42:46Imagine que pareille vengeance vous coûte énormément.
00:42:48Personne n'est mort d'avoir été infidèle, n'ose pas ?
00:42:54Certains m'aiment vivre, madame.
00:42:56Mon mari m'a traité de catin.
00:42:59Pourtant, j'ai éprouvé de l'affection et de la tendresse pour tous les hommes qui m'a été donnée de connaître.
00:43:05Dans ce cas, madame, ce n'est pas une insulte, c'est de la reconnaissance.
00:43:09Un peu de fraîcheur, un peu de fraîcheur me fera du bien.
00:43:12Quelle situation, monsieur ?
00:43:24Comment cela ?
00:43:26Ce rendez-vous que vous m'avez fixé dans les plus grands secrets.
00:43:29À la suite d'une lettre de vous et votre tante, qui me l'a remise, croit encore que vous m'adressiez de simples remerciements.
00:43:36Je vous devais des excuses.
00:43:40J'ose à peine imaginer ce que vous avez pensé de moi après cette soirée.
00:43:44Mais ce que j'ai pensé dans l'instant n'a rien à voir avec ce que je crois désormais.
00:43:49Que voulez-vous dire ?
00:43:52Que sans l'évocation d'un sentiment qui vous tourmente, plus qu'il ne faudrait,
00:43:56je n'aurais pas assisté à un départ qui ressemblait à une fuite.
00:44:03Vous savez donc, je suis moins forte que je le pense.
00:44:11Je crois oublier, je ne fais qu'un fuir.
00:44:13Il est vrai et je crois que ce sera là ma plus grande gloire.
00:44:18Par quelle force faut-il donc être habité ?
00:44:21Je ne vois rien de banal dans les mouvements du cœur, mais j'ai préféré m'en garder.
00:44:27Comme si nous avions les choix.
00:44:28Nous l'avons.
00:44:31Il ne faut jamais chercher qu'à simplifier sa vie.
00:44:35Pour ma part, j'ai voulu faire l'économie d'histoire d'amour qui m'eussent les sépantelants.
00:44:41Je me connais trop bien.
00:44:43Mais vous avez aimé, monsieur.
00:44:45Il avait été en retour.
00:44:47Soutiendrez-vous le contraire ?
00:44:49C'est un sujet bien personnel pour qui déteste parler de soi.
00:44:53Ainsi donc, vous pourriez tout connaître de moi et ne rien me confier en retour.
00:45:00Qui mon existence intéressera-t-elle ?
00:45:05Moi.
00:45:09Pourquoi je vous prie ?
00:45:11Je ne sais.
00:45:14Ou plutôt, pour la première fois, je le sentimente d'être comprise.
00:45:22Nous nous connaissons peu, il est vrai, et pourtant, il me semble que nous avons déjà partagé un peu de notre vie.
00:45:32Vous ne voulez donc rien me dire ?
00:45:35Un jour.
00:45:37Quel jour ?
00:45:38Un prochain jour.
00:45:42Protégez-vous des secrets.
00:45:47C'est avec pareil raisonnement que ma petite-nieuse prétend que tout m'a réussi.
00:45:51Je crains que l'affliction qu'elle me porte
00:45:53m'efface voir de travers.
00:45:57En quoi aurait-elle tort ?
00:45:58Oh !
00:45:59Il suffit de regarder de quelle manière j'ai parcouru le chemin.
00:46:03Quand j'ai voulu embrasser la carrière d'avocat dans ma ville natale,
00:46:06j'ai perdu la seule affaire qui me fut confiée.
00:46:10Quelle importance !
00:46:11Vous aviez la poésie.
00:46:12Je ne lui ai donné plus qu'elle ne m'a rendu.
00:46:16Je fais mine aujourd'hui d'être détaché, mais je sais à quel point les détracteurs avaient raison.
00:46:21Mes ouvrages ne faisaient qu'imiter ce que l'on représentait de pire sur le théâtre.
00:46:26L'académie vous a pourtant accepté.
00:46:30Après quatre tentatures, ils auraient su que j'allais vivre vieux, qu'ils me faisaient
00:46:35attendre davantage.
00:46:38Vous êtes un grand savant.
00:46:40Sans la lecture de vos ouvrages, aurais-je du goût pour les sciences et aurais-je commis...
00:46:46Quoi donc ?
00:46:47Un petit traité.
00:46:50Un petit traité.
00:46:51Deux remarques plutôt sur la réfraction de la lumière.
00:46:56Aurais-je l'honneur de les lire ?
00:46:58Accepteriez-vous en échange de m'enseigner l'observation des étoiles ?
00:47:03Je suis trop mal habile.
00:47:05L'observation des...
00:47:06Isabelle !
00:47:07L'observation des étoiles, oui ?
00:47:09Je ne m'y entends guère enseigner quoi que ce soit.
00:47:12Isabelle !
00:47:12Alors, acceptez-vous.
00:47:15Quel entêtement !
00:47:16Isabelle !
00:47:17Soit, soit !
00:47:19Quel était cet air que vous chantez ?
00:47:24C'est un air qu'on chante à Florence et qui parle d'amour.
00:47:32Isabelle !
00:47:33Qui sait à quel instant de la succession des générations animales nous en sommes ?
00:47:45Qui sait si ce bipède déformé qui n'a que quatre pieds de hauteur, qu'on appelle encore un homme,
00:47:50et qui ne tarderait pas à perdre ce nom en se déformant un peu davantage,
00:47:55n'est pas l'image d'une espèce qui passe ?
00:47:57Diderot est merveilleux.
00:47:59C'est grâce à des hommes comme lui que le monde va s'ouvrir.
00:48:01Le monde, le monde, vous rendez-vous compte ?
00:48:04Qui puis-je ?
00:48:05Nous allons découvrir tant de choses nouvelles, comme j'ai hâte, et comme j'ai envie.
00:48:09Mon fils, les envies sont inutiles quand on peut tout avoir.
00:48:13Qui sait si tout ne tend pas à se réduire à un grand sédiment inerte et inuline ?
00:48:18Qui sait quelle sera la durée de cette inertie ?
00:48:21Qui sait quelle race nouvelle ?
00:48:23peut résulter d'un amas aussi grand de points sensibles et vivants.
00:48:39Il sera plus aisé d'enseigner la mécanique que la tolérance.
00:48:44Sans doute.
00:48:44Il le faudra, pourtant.
00:48:48C'est peut-être là notre véritable dessein.
00:48:50Certes.
00:48:52Mais l'homme, l'homme, il avance et il recule.
00:48:57Vous ne le changerez pas aisément.
00:48:59Je ne suis pas pessimiste.
00:49:01Des soirs comme celui-là, moi non plus.
00:49:04Je ne suis pas pessimiste, je ne suis pas pessimiste, je ne suis pas pessimiste.
00:49:34Eh bien, qu'attend-on ? Françoise ?
00:49:58Il n'y a personne, Françoise !
00:50:02Qu'est-ce que vous avez à crier comme ça ?
00:50:04D'abord, que faites-vous de beau ?
00:50:06Ben, il est bien temps, il me semble.
00:50:08Cette heure n'a pas encore sonné ?
00:50:09Oh, voilà, mais qu'ai-je besoin des cloches ?
00:50:12Mon horloge à moi me dit qu'il est l'heure.
00:50:15L'heure de quoi ?
00:50:16Mais, voyez-vous !
00:50:18Oh !
00:50:19Oh !
00:50:20Oh !
00:50:25...
00:50:55...
00:51:26Je sais que, quand on se comporte ainsi dans sa 95e année, c'est que la déraison est à l'œuvre.
00:51:33...
00:51:34...
00:51:35...
00:51:36...
00:51:37...
00:51:42...
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