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Les débats de l'été avec Fabien Verdier, maire de Châteaudun (Eure-et-Loir) et porte-parole des sous-préfectures
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00:00On le voit avec des centres-villes qui se vident de plus en plus, des services publics qui ne sont plus au rendez-vous
00:05et forcément des habitants qui parfois disparaissent ou décident de quitter cette ville ou n'ont plus ce qu'il faut au centre de leur ville.
00:13Bonjour, bonjour monsieur.
00:16Bonjour Fabien Verdier.
00:17Merci, oui oui bonjour, j'allais y venir. Merci beaucoup d'être avec nous Fabien Verdier.
00:21Vous êtes le maire de Châteaudin et le porte-parole des sous-préfectures.
00:24Vous, vous avez un parcours absolument étonnant parce que vous avez décidé d'aller conquérir la mairie de Châteaudin il y a quelques temps
00:31avec aucun parcours, on va dire, au préalable politique.
00:34Vous avez fait l'ENS, vous y êtes allé sans étiquette et vous avez décidé quand même de vraiment prendre le sujet de cette ville à bras-le-corps.
00:42Oui tout à fait, en développant l'aérodrome civil, 400 hectares que l'État a abandonné, c'était une base aérienne.
00:47En développant l'industrie, on a 73 entreprises industrielles, Vorverx, Safran et d'autres dans le grand Châteaudin.
00:53Mais on manque beaucoup d'ingénierie, de possibilités que l'État ne nous permet pas d'avoir.
01:00Et comment vous avez réalisé, si vous voulez, qu'il fallait absolument redonner un dynamisme de façon non pas aussi simple,
01:08mais c'est-à-dire qu'il fallait vraiment commencer à relever les manches pour y aller franchement ?
01:12Est-ce qu'il y a un élément déclencheur qui vous a donné envie de vous engager pour Châteaudin de manière, comme vous le faites, c'est-à-dire de façon politique ?
01:19Depuis plusieurs années pour Châteaudin, j'adore cette ville, on a 58 monuments classés, la Légion d'honneur, elle est magnifique, à 130 km de Paris.
01:26Mais ce sont des visages des femmes et des hommes, Katia et d'autres, qui me disaient, vous nous avez laissé tomber en parlant aux élites,
01:32vous ne me voyez que moi, en porte-à-porte ou autre.
01:33Et ces images, ces visages de classe moyenne, de ville moyenne, et on s'est dit, il faut qu'on monte un mouvement national.
01:39On a commencé en 2022-2023, mouvement de développement des villes sous préfectures.
01:43C'est le mouvement pour les villes de sous préfectures, c'est ça ?
01:46Voilà, tout à fait, c'est bien les villes, c'est-à-dire c'est Langon, c'est Romorantin, c'est Châteaudin, c'est La Flèche, c'est Saint-Pierre en Martinique,
01:52c'est Calvier en Corse, c'est toutes ces villes moyennes, souvent entre 5 000 et 30 000 habitants, souvent je dis bien ville-centre,
01:58et puis qui a un bassin de vie énorme, et on estime à 12 millions d'habitants en France, dans ces villes, qui habitent à 10, 15, 20, 30, 40 kilomètres,
02:06qui vont chercher des charges de centralité ou des équipements culturels, médiathèques, salles de sport, il y a 3 lycées à Châteaudin, etc.
02:13Fabien Verdier, comment, si vous deviez nous faire, vous aviez déjà commencé, vraiment le portrait, ou le croquis de cette ville moyenne,
02:20qui va mal, où c'est justement les habitants se sont délaissés, que l'État a mis de côté pendant des années ?
02:25Tout à fait, je vais vous faire, sur 20-30 ans, c'est la mondialisation, c'est la désindustrialisation,
02:30nous à Châteaudin, on a perdu 3 000 emplois en 30 ans, c'est le départ de...
02:333 000 emplois en 30 ans, rien qu'à Châteaudin ?
02:35Oui, on était à 13 000 habitants, 3 000 emplois publics et privés,
02:39fermeture des tribunaux, fermeture des maternités, fermeture de la chirurgie, fermeture d'usines,
02:44fermeture de base aérienne, fermeture d'un camp de munitions à Etamath,
02:4780 à l'heure, grande région, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, quand tu as Bressuir, sous pré-fil, sous préfecture,
02:53tu pèses moins que quand tu es dans l'ancienne région, Vitry-le-François dans le Grand Est,
02:58Valenciennes dans les Hauts-de-France, etc.
03:01Le sous-préfet qui est moins puissant que le DREAL, ou le directeur régional de l'environnement,
03:05ou le DRAC, c'est cet État régional qui est devenu un peu plus puissant.
03:10Mais c'est ça, pardon, et si moi je me permets de rebondir là-dessus, Fabien Verlier,
03:13c'est quand même très intéressant ce que vous venez de dire avec les acronymes
03:15que vous avez prononcés de manière quand même très familière,
03:18c'est aussi ça qui a tué toutes ces villes moyennes,
03:20parce qu'on a rajouté des strates administratives au-dessus, en dessous, au milieu,
03:24et quand on a un problème, on ne sait plus à qui s'adresser.
03:27Tout à fait, ce n'est plus le maire qui gouverne, c'est le directeur régional qui est à Orléans,
03:30c'est le directeur régional qui est à Nantes quand tu es à Fontenay-le-Comte,
03:33vu sous préfecture de Vendée.
03:35C'est la technocratie qui a gagné, c'est la technocratie qui a pris le pouvoir.
03:38Chaque fois qu'on fait des AI, des autorités administratives indépendantes,
03:41des opérateurs, des agences, qu'elles soient nationales ou régionales ou européennes,
03:43c'est le peuple qui perd parce que c'est les élus qui perdent.
03:46Et le dimanche, quand le peuple vote pour un maire, un député ou peut-être un ministre,
03:50en fait, ils ne votent plus pour lui parce qu'ils votent pour un...
03:52Ce sont des hauts fonctionnaires qui gouvernent le pays,
03:54ce sont les chefs de bureau, les sous-directeurs qui ont pris le pouvoir en France.
03:58Et comment on fait, justement, pour essayer d'apporter du concret dans ces villes
04:02qui ont perdu ce lien social ?
04:03Vous, à Choteaudin, vous expliquiez un peu,
04:05comment on fait pour essayer, justement, de réanimer ces centres-villes
04:08qui manquent cruellement, parfois, qui sont devenus des déserts ?
04:12Les commerces vacants, c'est la partie émergée de l'iceberg.
04:16C'est les dentistes qui manquent, c'est les dermatos, c'est les urgences,
04:19c'est la maternité, c'est l'industrie, c'est l'économie, c'est mille choses.
04:21Le médecin généraliste qui parle à la retraite qu'on n'arrive plus à remplacer.
04:24C'est tout de A, Z, c'est avoir un bon lycée,
04:26c'est avoir un bac plus 5 en formation post-bac,
04:28c'est avoir de la sécurité.
04:29Qu'est-ce qu'on fait ?
04:30Moi, je passe ma vie à chercher des investisseurs,
04:32des investisseurs privés à Paris, à Genève, à Dubaï,
04:35avec les équipes, avec les aérodromes...
04:37privés, évidemment, parce que l'État ne fait pas grand-chose,
04:40ou plus rien, il s'est désengagé.
04:41Donc, c'est où il vous dit, le château d'un ?
04:44Oui, c'est mes équipes.
04:46Et la sous-préfecture à Château d'un ?
04:48Oui, la sous-préfecture, ils ne sont plus que 8 avec le chauffeur.
04:50Avant, il y avait les cartes grises.
04:52Nous, on a des propositions simples.
04:53On en a 21, on voulait être transmises,
04:5621, 15 sont sans coups, sans coups pour la France.
04:59Par exemple,
05:01nous permettre d'avoir
05:02des administrateurs territoriaux,
05:04nous permettre un droit à construire dans des villes sous-préfectures
05:06comme Château d'un, 100 hectares de droit à construire
05:08sur l'industrie, pour faire des usines.
05:11Le président de la République a dit,
05:12je vais doubler le budget militaire entre 2025 et 2027.
05:15Ce n'est pas à Saint-Germain-des-Prés qu'on va mettre
05:16des usines Thalès, ou d'Assaut Aviation.
05:19Ce sera peut-être à Châteaudun
05:20et à Limoux,
05:22ou à Alès dans le Gard.
05:24Des choses très simples, et en plus, qui rapporteraient de l'argent à l'État,
05:26puisqu'après, ça créerait de la valeur ajoutée,
05:28ça créerait de la taxe sur la valeur ajoutée. Dans 10 ans,
05:302035, 2040, 2050, on crée des recettes
05:32pour la France. Et on stabilise.
05:34Ce qu'il faut, c'est des choses structurantes pour nos villes
05:36moyennes sous-préfectures. Je dis les blocs
05:38de granit sur le sol de France, pour paraphraser
05:40Napoléon, c'est-à-dire qu'il faut remettre des blocs de granit
05:42à Saint-Germain-des-Ronds dans le Cher,
05:45à La Flèche dans la Sarthe,
05:46à Saint-Lys dans l'Oise, dans ces villes
05:48sous-préfectures, qui, encore une fois, parce qu'elles
05:50sont décentrées dans les départements,
05:52la fameuse journée à cheval pour aller à la préfecture,
05:55elles sont décentrées, c'est l'argentière
05:56en Ardèche, c'est le Vigan dans le Gard,
05:58elles stabilisent le sol français.
06:00On dit qu'il y a 235 points à aller
06:02ré-irriguer ville-sous-préfectures et
06:04sous-préfectures les deux. On propose d'avancer sur deux gens,
06:06l'État est déjà là avec la sous-préfecture,
06:08ré-irrigons le territoire, sans coup pour la France.
06:11Mais Fabien Verdier, vous êtes le maire
06:12de Châteaudin, vous êtes justement le
06:14porte-parole de ces sous-préfectures et de ces
06:16centres-villes et de ce que vous décrivez
06:18une France qui souffre, et ça
06:20a souvent été appelé la France qui
06:22se déclasse. Vous évoquiez à l'instant
06:24votre rôle de maire, qui consiste à quoi ?
06:26Aller carrément chercher des investissements
06:28privés à droite et à gauche pour financer
06:30des projets du côté de Châteaudin, on en est là ?
06:33Bien sûr, une
06:34ancienne usine désaffectée de 2 hectares,
06:36je cherche un porteur de projet qui promette 45
06:38millions d'euros, qu'on va aussi mis à
06:40Paris, selon l'immobilier, j'ai les
06:42équipes dans mon domaine aéronautique qui
06:44vont à Genève, en Allemagne, à Dubaï,
06:46à Barcelone, pour aller chercher
06:48de la maintenance d'aéronefs,
06:50des industries, de l'aéro-industrie, des
06:52activités type bord de piste pour mon aérodrome de
06:54400 hectares. On n'a pas le choix, il faut aller chercher
06:56des investissements privés. Et en même temps, ça peut avoir des
06:58Vous êtes combien de maires aujourd'hui en France à faire ça ?
07:00Vous êtes plusieurs ? Parce que je n'ai jamais entendu un maire
07:02qui nous a appelés, et Dieu sait que sur cette antenne,
07:04on essaye d'être au plus proche de vous, des territoires
07:06de beaucoup de maires, on en a beaucoup au téléphone,
07:08qui racontait que ces équipes voyageaient absolument
07:10partout, sur tout le territoire et sur toute
07:12la planète, juste pour trouver des fonds, pour
07:14réussir justement à redresser
07:16une usine, à reconstruire un hangar,
07:18à aller redynamiser un centre-ville, c'est quand même inouï.
07:21Bien sûr, on a fait venir
07:2212 dentistes avec mon adjoint, Sofiane Sobi,
07:24d'Antego, ils ont fait venir 12 dentistes,
07:26ce sont des investisseurs privés, on paye de la CLG en France,
07:28on paye des impôts, que fait l'ARS ? Que fait
07:30madame Clara de Borme, la DGDRS ?
07:31À part déshabiller Châteaudin.
07:34Julien Cohen a fait venir,
07:36on a fait une belle maison des brocanteurs à Châteaudin,
07:37il a investi 2 millions d'euros, si on n'a pas
07:39ces capex privés, aujourd'hui on ne peut pas se redévelopper.
07:42Et nous, on insiste sur cette politique de développement
07:43des territoires, il faut redévelopper les territoires,
07:45c'est ce que Françoise Gattel, par exemple,
07:47une ministre n'a pas du tout compris, elle nous a annulé un rendez-vous
07:50de pas plus tard qu'il y a 10 jours, alors que
07:51des dizaines de villes sous-préfectures avaient répondu à l'appel,
07:55Parnier, Grasse, etc.
07:57Non, ce n'est pas sérieux,
07:57et on n'entend pas cette colère
07:59qui est énorme, le peuple
08:01vomit aujourd'hui, ses élites, vomit
08:03fortement, et ça peut
08:05mal finir. Cette parole venant de vous,
08:07Fabien Verdier, qu'être maire, on va dire
08:09a un sens beaucoup plus grave que ce qu'on
08:11peut entendre ici et là, ou en tout cas
08:13beaucoup plus profond. Une dernière question, comment on fait
08:15alors justement pour réussir à
08:17réinvestir, à ne pas laisser tomber
08:19ces villes de sous-préfectures ? Est-ce qu'il faut
08:21repenser peut-être un cumul des mandats entre le maire
08:23et le député, justement pour faciliter
08:25les liens entre Paris et le territoire,
08:27les interpellations des ministres ?
08:30Il faut par exemple la DGE,
08:31ils étaient 360 sur le territoire, direction générale
08:33des entreprises à Bercy, 360 sur le territoire.
08:36Aujourd'hui, ils étaient
08:37600 en 2018.
08:39Aujourd'hui, on entend dire que les personnels
08:41de la DGE font des visios
08:42pour visiter l'usine. Il faut qu'ils soient sur le terrain.
08:45J'ai envie de dire, chiche, le sous-préfet adjoint,
08:47ce sera un directeur de l'industrie pour mon arrondissement,
08:49pour Châteaudin et son chef flux d'arrondissement.
08:52Il faut qu'on ait 100 hectares
08:53en développement industriel, économie.
08:55Il faut qu'on simplifie ces normes.
08:57Quand on nous met des règles,
08:58C'est toujours la même chose, simplifier les normes.
09:01Quand on nous met des GHT,
09:03c'est Blois qui gagne,
09:04et c'est pas Romorantin et Vendôme.
09:05Parce que tout est absorbé.
09:07DSI, système d'information, CME, etc.
09:10Pareil pour la loi Elan de Julien-Normandie.
09:11Quand on met un seuil de 12 000 logements
09:14pour ton bailleur social,
09:15à Châteaudin, j'en ai un, il fait 1900 logements.
09:17On va vers les économies légères.
09:19On peut l'entendre.
09:20Sauf qu'on déshabille Châteaudin.
09:21On filialise nos villes sous préfectures.
09:23La holding est à Paris, elle est ailleurs.
09:25Quand on fait le code de la commande publique,
09:27quand on refait une place chez soi ou un bout d'école,
09:29on ne peut plus prendre la boîte de BTP
09:31de 25 salariés qui est dans le territoire.
09:33Parce que le code de la commande publique
09:34te fera payer plus cher.
09:36Les contribuables, au lieu de payer 100,
09:37ils vont payer 230, 250, 300.
09:40Et en plus, ça sera une multinationale qui va gagner.
09:42Donc en fait, on fait du Robin des Bois à l'envers.
09:44C'est-à-dire qu'on déshabille Saint-Amand-Moron
09:45et on donne les dividendes à Neuilly-sur-Seigne.
09:48Alors que le revenu médian,
09:50à Serré, en Pyrénées-Orientales,
09:52ville sous préfecture, ou Michel Costemer,
09:53est à 12 000 euros par an.
09:55Pareil à l'Espermédoc, en Gironde.
09:56C'est-à-dire dans des villes sous préfectures,
09:57on est les nouvelles banlieues de la République.
09:59On a des revenus médians très bas.
10:01Et en fait, on fait remonter les profits
10:03dans les grandes métropoles
10:04ou dans la mondialisation,
10:05c'est-à-dire à Bruxelles et à New York.
10:07C'est absolument inacceptable.
10:08Il faut qu'on se batte.
10:09Il faut que le gouvernement,
10:11Emmanuel Macron, en tant de raison,
10:12on demande un plan d'action puissant et rapide.
10:16Il y a eu la loi MAPTAM en 2014 pour les métropoles.
10:18Il faut que les métropoles se développent.
10:20Il faut que Toulouse soit concurrentielle face à Shanghai.
10:22Mais il faut que Châteauden soit compétitif aussi.
10:24On demande un plan d'action.
10:26Et 15 mesures sur 21 sont sans coup.
10:28On attend la réponse de l'État.
10:29Bien sûr.
10:29Merci beaucoup Fabien Verdier,
10:31maire de Châteauden et porte-parole des F1.
10:32C'est vous qui menez ce combat
10:34en ayant créé il y a déjà trois ans
10:36le mouvement des villes sous-préfectures
10:39et vous battez justement pour réanimer
10:40ces centres-villes,
10:41ces sous-préfectures,
10:42comme vous les appelez,
10:43qui meurent dû à la mondialisation,
10:44à toutes les inégalités,
10:45aux strates administratives
10:46que vous avez parfaitement décrites.
10:48Merci beaucoup d'avoir été avec nous ici
10:50en direct sur Sud Radio.
10:52Dans un instant,
10:52qui écoute encore la voix de la France
10:54dans le monde et en Europe ?
10:55C'est la question qu'on posera
10:56à Pierre Lelouch,
10:57ancien ministre des Affaires européennes
10:59et du commerce extérieur.
11:00Autant vous dire qu'avec cette actualité,
11:02nous ne manquons pas de questions
11:03à lui poser.
11:040826 300 300.
11:06Grand dialogue avec Pierre Lelouch
11:07dans un instant.
11:08Vous êtes bien sur Sud Radio.
11:09A tout de suite.
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