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  • il y a 5 mois
Les professionnels du tourisme, hôteliers et restaurateurs, font grise mine en ce mois de juillet puisque les touristes ne sont pas au rendez-vous. Une des explications reste le prix des vacances en France, qui est beaucoup plus cher que chez certains de nos voisins.

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Transcription
00:00Oui, il y a un certain désarroi, on peut le dire comme ça, de la part de ces professionnels du tourisme qu'on a entendus, Vangelis Panayotis.
00:07Votre cabinet, vous, il a mené l'enquête. Alors, c'est vrai qu'on voit que par rapport à 2024, il y avait les Jeux Olympiques, donc ce n'est pas forcément comparable.
00:14Mais tout de même, il y a une stagnation quand on regarde 2023 et 2025.
00:19Oui, il y a des contrastes. Vous n'avez pas les mêmes dynamiques.
00:22Si on prend l'hôtellerie de luxe, par exemple, ou les destinations qui sont plutôt orientées sur le haut de gamme avec des clientèles internationales, ça fonctionne plutôt bien.
00:29Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on le voit au quotidien, on est dans un climat très anxiogène, également en termes d'économie.
00:35Donc, le pouvoir d'achat est un vrai juge de paix quand on va prendre ces vacances.
00:39Donc là, on voit qu'il y a eu beaucoup de réarbitrages, et notamment les pays du sud de l'Europe, qui offrent un très bon rapport qualité-prix,
00:45on le voyait dans votre reportage, attirent de plus en plus et ont su fidéliser ces dernières années ces clientèles de classe moyenne qui recherchaient une garantie soleil.
00:53Laurent Tournier, président de l'UMI de Gironde, on va vous poser la question parce que vous, vous êtes sur le terrain au quotidien.
01:01Quelles sont vos impressions ? Là, on est fin juillet, le mois d'août qui arrive, on le sait, le mois d'août qui est un mois extrêmement important sur la période estivale.
01:07Est-ce que vous ressentez effectivement qu'il y a une stagnation ?
01:10On entend quand même beaucoup de professionnels qui se plaignent en disant, mais en fait, cette année, il y a beaucoup moins de monde que d'habitude.
01:15Est-ce que c'est ce qui se passe en Gironde ?
01:17Oui, oui, le ressenti, il est identique.
01:21Alors, vous savez, la saison, elle se fait sur six mois.
01:24Ça va de mai à fin septembre, on arrive aux deux tiers.
01:30C'est assez disparate, en fait.
01:32Vous l'avez très bien dit, l'hôtellerie de luxe s'en sort plutôt pas trop mal, avec une clientèle étrangère.
01:38La restauration traditionnelle, elle, souffre beaucoup.
01:46Peut-être que la restauration rapide, elle, il ne s'en sort pas si mal que ça, parce que je pense que les habitudes de voyage ont changé.
01:53Dans votre partage, les gens disaient qu'ils recherchaient un prix, ils recherchaient à aller au restaurant à moindre coût.
02:01Et c'est ce qu'on note aujourd'hui dans nos restaurants.
02:03Il y a une baisse d'affluence, mais il y a aussi une baisse du ticket moyen.
02:06Les gens font un plat, un verre.
02:09Donc ça, c'est quelque chose qu'on a noté, mais ce n'est pas récent.
02:12Ça fait déjà un certain temps qu'on voit ces changements d'habitude.
02:17Alors, c'est vrai que l'avant-saison a été compliquée.
02:20La restauratrice le disait, c'est un jour oui, un jour non.
02:23Au mois de mai, il y a eu des très, très bons week-ends avec des records.
02:26Et puis des week-ends où on est passé à travers.
02:28Clairement, la météo a joué aussi un peu son oeuvre, puisque au mois de juin, les grosses chaleurs ont limité un petit peu l'activité.
02:36Donc bon, chaque saison a sa particularité.
02:40Je pense qu'il y a une tendance de fond, malheureusement, sur un changement d'attitude,
02:43sur cette nouvelle génération qui voyage différemment, qui voyait qu'une fois qu'elle a payé son transport et son hébergement,
02:52il ne lui reste plus beaucoup d'argent pour les extras.
02:55Donc ça, c'est notable.
02:57On avait vraiment espéré que l'effet JO ait un impact important.
03:03Bon, c'est un petit peu décevant.
03:04Je ne vous cache pas que cet été-là, on a l'impression que, oui, comme le disait la personne à Marseille,
03:09et là, les gens sont déjà venus pour les JO et la Coupe du Monde,
03:14et qu'aujourd'hui, ils choisissent d'autres destinations, l'Espagne, la Grèce, la Turquie, je ne sais pas.
03:19Et vous en parliez, Laurent Tournier, à cette question de la météo,
03:21qui est évidemment incontournable, qui revient à chaque été.
03:24Et il y a eu des grosses variations ces dernières semaines.
03:27On se souvient de cette canicule, des pluies.
03:29Ça compte et ça joue, bien évidemment.
03:31En effet, très clairement, il y a une corrélation qu'on peut observer
03:34entre les réservations en fonction de la météo qui est annoncée.
03:38Peut-être peut-on observer aussi des réservations qui se font moins longtemps à l'avance
03:43parce qu'on veut prendre en compte ce facteur-là.
03:45Peut-être des séjours moins longs.
03:48Donc on est d'autant plus exigeant, entre guillemets.
03:50On veut être sûr d'avoir du beau temps quand on part.
03:52Et c'est vrai que ce n'est pas forcément satisfaisant de ce point de vue-là.
03:57Si on regarde la météo de ces derniers temps, donc les grosses vagues de chaleur.
03:59Et puis là, même en ce moment, on a un temps qui est un petit peu maussade.
04:03On peut avoir pas mal de précipitations.
04:04Quand on veut aller au bord de mer, on se dit, bon, ça ne vaut pas le coup.
04:08Alors, il y a la météo, mais surtout, Evangelie, je me retourne vers vous.
04:11Mais partir en vacances en France, ça coûte cher.
04:13Louer une maison, il faut être plusieurs pour pouvoir la payer.
04:17Parce que je regardais un peu les prix ce matin.
04:19Vous voulez louer une maison en Provence.
04:21Vous êtes sur des semaines à 3 000, 3 500 euros au plus bas.
04:24Partir à l'hôtel, ça coûte cher aussi.
04:27Finalement, le budget, c'est le nerf de la guerre aussi.
04:29Oui, bien sûr.
04:30Ce qu'on a observé depuis la sortie du Covid,
04:32c'est une accélération beaucoup plus forte des prix par rapport au salaire.
04:36Donc forcément, à un moment donné, la réalité s'impose à nous.
04:39Et le pouvoir d'achat vient comme arbitre sur les vacances.
04:41Notamment pour les classes moyennes qui sont très nombreuses et qui veulent partir.
04:45Et c'est parfois très compliqué.
04:46Oui, bien sûr.
04:46Alors, c'est vrai qu'on prend des images de la plage,
04:49on va dire des lieux, entre guillemets, traditionnels pour les vacances d'été.
04:52Ce qu'on ne voit pas, et c'est là où j'aimerais amener un peu de contraste,
04:54c'est aussi tout l'arrière-pays, tout le côté rural,
04:57qui sont devenus des vraies alternatives en termes de pouvoir d'achat.
04:59Les vacanciers ne se sont pas évaporés.
05:01Ils sont toujours nombreux.
05:01C'est ça, d'ici beaucoup, qui a été un choix important cette année.
05:04Exactement.
05:04Depuis 3-4 ans, la montagne, c'est une vraie alternative sur l'été.
05:07On parlait des vagues de chaleur, on parle de cool-cation.
05:09Donc maintenant, à la fois, à un moment donné, on n'était pas content qu'on n'ait pas du bon temps.
05:12Et maintenant, quand il fait trop chaud, on va chercher des températures un petit peu plus clémentes.
05:16Parce que c'est vrai que c'est aussi fatigant d'être dans des températures caniculaires
05:19quand on veut passer ses vacances.
05:20Avec une hausse des réservations particulièrement marquée,
05:23notamment en Bretagne, aussi en Normandie.
05:25Oui, alors après, ce qui est assez marrant avec la Bretagne,
05:27qui a été un des grands champions du tourisme,
05:29c'est qu'on a redécouvert ces dernières années qu'il pouvait pleuvoir en Bretagne.
05:32Donc c'est bien, maintenant, on revient dans cette espèce de garantie soleil.
05:35Mais voilà, en tout cas, on voit que les gens changent leur habitude.
05:37Le pouvoir d'achat leur fait arbitrer des nouvelles destinations qui sont moins chères.
05:41On voit qu'il y a l'Europe du Sud qui est toujours championne.
05:44Et c'est une vraie question pour notre compétitivité.
05:46On parlait des Jeux olympiques, comment on capitalise, nous, Français,
05:49sur cette exposition qu'on a eue pendant quasiment un mois et demi au niveau mondial.
05:53Paris fonctionne bien, Paris arrive à surfer sur cette logique
05:56parce qu'il y a aussi de l'hôtellerie de luxe,
05:58parce que c'est plus exposé au niveau de l'international.
06:00Maintenant, il faut que collectivement,
06:01on trouve des stratégies pour retirer notre épingle du jeu.
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