Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Ursula von der Leyen joue gros donc aujourd'hui en Écosse.
00:03Donald Trump finalement, également d'une certaine manière.
00:06Bonjour Jean-Christophe Gallien.
00:08Bonjour.
00:09Politologue, expert des questions internationales.
00:12Jean-Christophe Gallien, on a senti ces derniers mois une certaine confiance du côté européen,
00:16mais aujourd'hui on a l'impression que Bruxelles essaie plutôt de limiter la casse.
00:19Est-ce qu'on peut parler d'un revirement de situation ?
00:23C'est toujours compliqué avec Donald Trump,
00:25parce qu'on sait bien que rien n'est fait jusqu'à la dernière, pas minute, mais la dernière seconde.
00:31C'est la dynamique diplomatique qu'il a mis en place depuis maintenant ce deuxième mandat,
00:36le début de ce deuxième mandat.
00:37On est vraiment dans cette alchimie-là.
00:40On le voit avec l'Europe, mais on le voit dans pratiquement toutes les géographies
00:44où il y a des négociations tarifaires, monétaires,
00:47enfin toutes les armes qui sont utilisées par les États-Unis aujourd'hui
00:50pour tenter de contraindre leurs partenaires, voire leurs adversaires.
00:55Et donc c'est compliqué aujourd'hui de dire qu'il y a un sentiment difficile.
00:59Ce qu'il y a de certain, c'est que c'est difficile.
01:02Il y a un moment géopolitique global qui est encore plus incertain aujourd'hui.
01:09Bien sûr qu'il y a des secteurs où sa stratégie progresse,
01:12mais il y a plein de zones géographiques où, pour le coup, il n'y a pas d'avancée.
01:17Donc on peut avoir de temps en temps effectivement quelque chose qui peut se braquer.
01:20Et en ce moment, au niveau européen, c'est évidemment un moment aussi un peu de creux.
01:25La présidence danoise, elle a essayé de faire ce qu'elle pouvait
01:28depuis qu'elle a repris cette présidence tournante.
01:31Mais c'est dans le derrière une étape pilotage, elle était en Chine.
01:33Maintenant, elle fait face à Donald Trump.
01:35Ça va être un moment compliqué en effet.
01:37Oui, justement, les discussions, les négociations s'annoncent âpres.
01:40Ça se déroule, on le disait, en Écosse, loin de Bruxelles et de Washington.
01:44C'est aussi assez symbolique que ces négociations se déroulent en Écosse.
01:50Oui, parce que c'est, vous savez, la Grande-Bretagne,
01:54et à l'intérieur de la Grande-Bretagne, l'Écosse,
01:57c'est maintenant une espèce de zone de passage.
02:00On a quelque chose qui s'est réécrit dans la relation Europe-Grande-Bretagne,
02:05mais aussi évidemment avec l'arrivée de Trump,
02:07mais la victoire de Kerstamer un peu plus haut tôt,
02:09qui est un travailliste, c'est un socialiste,
02:12donc ce n'est pas forcément un ami de Donald Trump.
02:13Mais les relations, évidemment, avec la Grande-Bretagne
02:15sont particulières pour les États-Unis.
02:17Et donc, c'est un pont, c'est une espèce d'espace
02:19où il peut y avoir une discussion particulière.
02:22Alors, évidemment, l'Écosse, c'est encore plus particulier
02:24parce que l'Écosse voulait rester, rappelons-nous,
02:26dans l'Union Européenne à l'époque où il y a eu le Brexit,
02:28très largement.
02:29Donc, on est face à quelque chose qui, aujourd'hui,
02:32cherche peut-être une zone, non pas de neutralité,
02:34mais un endroit où on peut, effectivement,
02:36retrouver des liens qui se sont un peu dispendus,
02:39il faut le dire très concrètement,
02:40depuis l'arrivée de Donald Trump.
02:41On verra tout à l'heure si un accord est conclu.
02:43entre Donald Trump et Ursula von der Leyen
02:45sur ses droits de douane.
02:47Dans le reste de l'actualité, Jean-Christophe Gallien,
02:50il y a aussi ce dossier très sensible.
02:51Emmanuel Macron veut reconnaître, vous le savez,
02:53en septembre, un État palestinien devant les Nations Unies,
02:55un pari risqué pour le président de la République.
02:58Mais avant de vous faire réagir,
02:59je vous propose d'écouter ce décryptage
03:01d'Arthur Delaborde du service politique d'Europe 1.
03:04Le coup de poker diplomatique d'Emmanuel Macron
03:06risque de rallumer une mèche déjà consumée,
03:09car sur le terrain, rien ne justifie ce saut.
03:11Le Hamas se réjouit, l'autorité palestinienne est à bout de souffle
03:15et Israël, encore marqué par les massacres du 7 octobre,
03:18ne voit là qu'un geste unilatéral sans issue.
03:21En Europe, les réticences sont claires.
03:23Dernière en date à les exprimer,
03:24Giorgia Meloni, la chef du gouvernement italien,
03:26avertit,
03:27« Je suis très favorable à l'État de Palestine,
03:30mais pas à le reconnaître avant qu'il n'existe. »
03:32Dans un monde dominé par le rapport de force,
03:35Paris peine à faire entendre sa voix.
03:37Et en France, ce choix alimente les fractures,
03:39l'extrême gauche applaudit,
03:41les tensions communautaires s'exacerbent,
03:43l'antisémitisme s'enracine,
03:45une grenade dégoupillée dans une société déjà très polarisée.
03:49Emmanuel Macron veut encore croire à la puissance
03:51de la parole française sur la scène internationale,
03:53mais en projetant le conflit israélo-palestinien
03:56dans l'arène intérieure,
03:57il prend le risque de ne pas contrôler la déflagration.
04:00Arthur Delabor du service politique d'Europe 1,
04:02l'antisémitisme qui s'enracine.
04:05Jean-Christophe Gallien,
04:06c'est donc un gros risque de la part d'Emmanuel Macron ?
04:10Écoutez, il y a deux risques.
04:12Il y a un risque externe,
04:13un risque diplomatique et géopolitique plus largement,
04:16et un risque interne,
04:17puisqu'effectivement,
04:18compte tenu de notre situation sociale,
04:20je veux dire démographique,
04:22presque ethnologique dans notre pays en particulier,
04:24on est face à quelque chose
04:26qui n'a non pas apporté le conflit,
04:28mais qui était là depuis très longtemps.
04:29Cette relation à la communauté juive,
04:31une relation aussi à la communauté musulmane,
04:33c'est compliqué en France.
04:34Donc pour prendre d'abord le premier point,
04:36celui de la géopolitique,
04:38c'est un pari,
04:38c'est un pari un peu solitaire,
04:40un pari qui risque,
04:42alors qui peut donner des résultats,
04:44qui peut donner des résultats,
04:45mais je n'y crois que très peu,
04:47parce qu'il a abandonné en route
04:48les quatre points qui étaient essentiels pour lui.
04:50C'était cohérent de dire
04:51oui à l'État palestinien reconnu par la France,
04:54alors rappelons-le d'autres États européens importants,
04:56l'Espagne l'a fait cette année,
04:58l'Irlande l'a fait cette année,
04:59ce n'est pas forcément le poids lourd français
05:02à l'intérieur de l'Union Européenne,
05:03mais c'est l'Espagne de plus en plus,
05:04quelque chose qui compte au niveau diplomatique.
05:07Eh bien vous avez abandonné en route quoi ?
05:09Vous avez abandonné en route la fin du Hamas,
05:11le débarquement du Hamas,
05:12en tout cas cette démilatérisation,
05:14le fait qu'Israël soit lui-même reconnu
05:16par son voisinage,
05:17ce qui n'est pas le cas aujourd'hui en tant qu'État.
05:19Le troisième point,
05:20c'était effectivement qu'on relâche les otages,
05:24vous voyez ce qui se passe,
05:24c'est très important,
05:25et que l'autorité palestinienne se réforme,
05:27et donc en tout cas change de tête
05:29et change d'organisation.
05:30On est loin du cas,
05:31et puis il a laissé tomber tout ça.
05:32Ce qui veut dire qu'il prend le risque
05:33d'avoir un contrepoint potentiel au mois de septembre,
05:37c'est-à-dire de se retrouver encore plus isolé
05:38et de perdre encore en capacité aujourd'hui.
05:40Jean-Christophe Gallien,
05:41j'aimerais rapidement avoir une réaction
05:43sur cette déclaration aujourd'hui
05:45du ministre des Affaires étrangères
05:47qui évoque la nécessité d'un État palestinien,
05:49mais qui ne dit rien sur le rôle du Hamas
05:51ou du contexte sécuritaire,
05:53sur les otages.
05:54Est-ce que c'est une manière un peu d'éluder
05:55une partie du problème ?
05:57C'est ce que je vous dis,
05:57c'est exactement ça.
05:58C'est-à-dire qu'en fait,
05:59les quatre points qui ont encore une fois
06:00fondé la position d'Emmanuel Macron
06:02lorsqu'il devait y avoir cette conférence,
06:04et l'attaque d'Israël sur l'Iran
06:05a fait que Mohamed Mel Salman,
06:07qui présidait cette conférence,
06:08n'était pas venu à New York,
06:10et donc il avait été annulé,
06:11ce qui était à ce moment-là vraiment,
06:12non pas un échec,
06:17et bien c'est compliqué de laisser tomber
06:19ces quatre points.
06:20C'est-à-dire qu'on ne peut pas avancer
06:21sur une situation dont c'est très bien
06:22que si le Hamas ne reconnaît pas
06:24sa défaite militaire,
06:26militaire et politique,
06:27et bien il n'y a pas de solution
06:28en réalité aujourd'hui
06:29dans la situation à Gaza,
06:31et donc il faut absolument contraindre
06:32et faire en sorte que le Hamas
06:35cède la partie,
06:36et cède la partie,
06:37on en est loin aujourd'hui,
06:38débarrasse entre guillemets
06:39le plancher au niveau militaire
06:41et surtout au niveau politique,
06:42sinon je ne vois pas comment même
06:44les voisinages arabes,
06:45évidemment Israël
06:46et les Etats-Unis,
06:47qui sont quand même
06:48le grand parrain de la région
06:49encore aujourd'hui,
06:50pourraient soutenir la France
06:51dans sa démarche
06:52qui est celle d'au-delà
06:53de la reconnaissance,
06:54d'essayer de trouver une solution.
06:55On a bien compris votre analyse,
06:56merci beaucoup Jean-Christophe Gallien,
06:58politologue,
06:58expert des questions internationales.

Recommandations