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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:01L'heure des pros 2, on est ensemble jusqu'à 21h pour parler de l'actualité.
00:05Avant de vous présenter, les invités qui m'accompagnent ce soir, on fait un point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:10Bonsoir Isabelle.
00:11Bonsoir Thomas, bonsoir à tous.
00:13A la une, la pétition de tous les records dépasse les 600 000 signatures pour dire non à la loi Duplon.
00:20Du jamais vu sur le site de l'Assemblée nationale, les signataires demandent l'abrogation de cette loi
00:25et sa mesure contestée de réintroduction d'un pesticide.
00:28La voie est donc ouverte à une discussion sur le bien fondé du texte, mais pas à son réexamen.
00:34La pétition a été lancée par une étudiante le 10 juillet, deux jours après l'adoption de la loi Duplon.
00:41La justice a suspendu un arrêté interdisant le Burkini sur les plages de Mandelieu-Lanapoul dans les Alpes-Maritimes.
00:47La ligne des droits de l'homme avait saisi le tribunal administratif de Nice.
00:51L'arrêté avait été pris le 15 juillet par le maire LR de la commune qui pointe une porte ouverte au communautarisme.
00:59Le juge des référés, lui, a dénoncé une atteinte à la liberté.
01:03Et puis, septième jour d'affrontement meurtrier en Syrie.
01:06Malgré l'annonce d'un cessez-le-feu entre le Premier ministre israélien et le président syrien,
01:11la France salue l'annonce de cette trêve dans la région de Suïda,
01:15mais exhorte l'ensemble des partis à la respecter.
01:17Des combats ont opposé aujourd'hui des tribus et bédouins sunnites aux combattants de ruse.
01:23Au total, au moins 940 morts sont à déplorer, selon l'OSDH.
01:27Merci beaucoup Isabelle.
01:30Je salue les invités qui m'accompagnent ce soir.
01:32Naïma Mfadel, bonsoir.
01:33Jonathan Siksou, Amine El Khatmi, Geoffroy Lejeune et Julien Drey, particulièrement désagréable en début de l'émission.
01:39C'est pas très sympa ce qu'il y a.
01:41Non, je veux dire, c'est déjà grave de prendre de vos nouvelles.
01:44Ah, non, non.
01:46Oh, la mauvaise foi.
01:47Oh, la mauvaise foi.
01:50Je commence à le connaître.
01:52En fait, c'est une technique de déstabilisation trottiniste avant de commencer l'émission.
01:55J'ai pas encore tous les mots pour décrypter le langage du baron noir.
01:58Une fois que vous voulez être humain avec vous.
02:00Une fois, oui.
02:01Bon, on va commencer cette émission avec un article que j'ai trouvé absolument passionnant.
02:06J'espère que vous l'avez vu aussi.
02:07Un article qui a été publié dans le magazine du Monde qui parle d'un quartier chic qui s'oppose à l'installation d'une supérette dans leur quartier.
02:15On est dans le 6e arrondissement.
02:17On vous a préparé une carte, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est dans le centre de Paris, plutôt dans le sud, derrière le quartier de Montparnasse.
02:23Et alors, il y a des habitants de ce quartier, des riverains de ce quartier très chic, disons-le,
02:27qui s'organisent et qui ont même lancé une pétition contre l'installation d'un magasin, d'une supérette, au pied de leurs habitations
02:35parce qu'ils craignent que ça détériore la qualité de vie du quartier.
02:39Alors, je vous ai juste sélectionné 4 extraits avant qu'on ouvre le débat, mais il y a vraiment tout dans cet article.
02:45Alors d'abord, voilà ce que dit l'article.
02:47L'arrivée de Carrefour, donc vous avez la marque, est perçue par beaucoup comme la fin d'un entre-soi élitiste, d'une nonchalance villageoise et cossue.
02:55Et alors là, on arrive dans les déclarations.
02:57Les livraisons à Carrefour à 6h du matin, ça va être insupportable.
03:00C'est un quartier résidentiel, pas un quartier ouvrier.
03:03Il faut tenir compte du biotope, c'est de la sociologie.
03:06Donc ça, c'est une ex-communicante de la télé qui parle sous anonymat.
03:09Voilà, autre déclaration, donc là c'est Madame Hervieux, députée socialiste de la circonscription.
03:15On a le ras-le-bol d'une forme d'uniformisation, donc plaide Céline Hervieux.
03:21Dans le 6ème, on est différent, on a envie de garder nos spécificités, l'aspect culturel de Montparnasse, l'accès au beau, une qualité de vie, ne pas être dans cette marche forcée.
03:29Et puis dernière déclaration, qui est peut-être la meilleure d'ailleurs, c'est très protégé ici et c'est normal, la police vient dès qu'on l'appelle.
03:36Quand on est à plus de 20 000 euros le mètre carré, on n'a pas envie d'avoir de la racaille en bas de chez soi.
03:40Et ça, c'est les propos d'un coiffeur.
03:42Il y a tout dans cette histoire parce qu'il y a la déconnexion, évidemment, entre un entre-soi qui prône ailleurs, ce qu'il ne veut pas chez lui.
03:50C'est-à-dire qu'on ne va pas être trop méchant ce soir, mais Madame Céline Hervieux, par exemple, elle est favorable à l'installation de salles de shoot à Paris.
03:57Elle ne veut pas d'une supérette en bas de chez elle.
03:59Oui, mais c'est un résumé chimiquement pur, c'est un chef-d'œuvre, ce papier, un chef-d'œuvre absolu, avec la députée NFP qui parle effectivement de manière absolument surréaliste.
04:15Mais vous avez raison de souligner que c'est toujours le double discours.
04:21C'est-à-dire qu'on prône une société ouverte, inclusive, on veut des migrants, on veut des salles de shoot, etc., mais pas chez soi.
04:28Pas chez soi parce qu'en bas de chez soi, on a envie de garder un certain cadre de vie.
04:35Donc, chez les autres, ça va, mais chez soi, ça ne va plus.
04:38On rappelle qu'on parle d'une supérette.
04:39On parle d'une supérette, oui.
04:41On ne parle pas encore d'un centre d'accueil.
04:42La supérette au niveau de mise en s'en a connu pire quand même.
04:45On a quand même peur que ça génère...
04:47C'est incroyable, il est fabuleux cet article.
04:49Il est hors du commun, il est exceptionnel.
04:51Merci au monde.
04:52C'est vrai, vous avez raison.
04:53Merci au monde d'avoir fait ça.
04:55Vous savez, moi, j'ai développé une passion ces derniers mois pour des gens sur les réseaux sociaux qui font l'équivalent, en fait.
04:59Ils font des micro-trottoirs en demandant aux gens, est-ce que vous pensez qu'il faut accueillir les migrants ?
05:02Les gens disent, oui, évidemment, bien sûr.
05:04Mais pourquoi ? Parce que l'humanisme, on est la France quand même.
05:07Eh bien, ça tombe bien, je vous présente Boubacar.
05:08Et là, il y a un acteur qui vient.
05:10Et ce soir, il est à la rue et donc il voudrait venir dormir chez vous.
05:13Et là, tout le monde a une excuse exceptionnelle.
05:14« Ça ne m'arrange pas, j'ai de la famille, en ce moment, je loue mon appartement. »
05:17Et c'est extraordinaire.
05:18Pour moi, c'est la même chose.
05:20Et en fait, déjà, tous ces gens sont de gauche.
05:22Ça, c'est extraordinaire.
05:23Et moi, je suis d'accord avec tous les arguments.
05:25On veut garder notre cadre de vie, on veut garder notre identité, on veut garder certaines transitions, etc.
05:28Mais dans ce cas-là, il ne faut pas interdire aux Français de vouloir la même chose.
05:31C'est juste ça.
05:32Absolument.
05:32Alors, il y a des personnalités qui sont citées dans l'article.
05:34On ne les a pas citées ce soir, mais c'est vrai qu'il y a des personnalités dont on connaît l'orientation politique.
05:38L'humanisme affichée.
05:44La tournure, la façon dont le monde présente la chose est effectivement drôle, caricaturale, malgré lui.
05:53Et si vous voulez, ce qui est intéressant, il se trouve que, de vous à moi, c'est le quartier de mon enfance.
05:59Et avant, actuellement, il y a un magasin de jouets.
06:01Avant ce magasin de jouets, il n'y a pas eu grand-chose dans ce local.
06:03Et avant, c'était un garage auto.
06:05Donc, si vous voulez, ce n'est pas non plus ce qu'il y a de plus chic, comme dirait le monde,
06:09que d'avoir un garage auto sous ses fenêtres.
06:10Et il se trouve qu'à à peine 150 mètres de cette place, il y a exactement déjà une supérette de la même enseigne,
06:18qui ne pose aucun problème à personne, puisque tout le monde va faire ses cours.
06:20Je suis en train de me dire que vous faites partie des pétitionnaires.
06:23Non, je n'ai pas signé, j'ignorais même l'existence de cette pétition, pour tout vous dire.
06:27Mais je comprends, parce que dans tous les quartiers de Paris, effectivement, dans la majorité des quartiers de Paris,
06:33dès lors, comme l'a souligné, une perturbation quelconque d'un environnement, d'un équilibre existant,
06:37il est compréhensible que les riverains disent, ben non, moi je préfère garder...
06:41Non, mais ça, on l'entend.
06:42Mais ce n'est pas tellement ça le sujet.
06:44Le sujet, c'est qu'ils prônent chez eux ce qu'ils ne prônent pas ailleurs.
06:47C'est ça le discours, en fait.
06:48Mais moi, je crois davantage la façon dont le monde présente la situation,
06:51le casting qu'il a fait, et la façon dont il présente les choses,
06:54plutôt que l'état de la situation dans la réalité.
06:57Justement, je trouve que c'est intéressant, l'article du Monde,
07:00parce que là, ils ne cachent pas aussi cette sociologie de Bobo-Repu,
07:04qui effectivement...
07:06Tu caricatures un peu quand même.
07:07Non, non, non, parce qu'effectivement, ils sont dans l'entre-soi.
07:09On n'est pas dans le divien, là, c'est autre chose.
07:11Ils décident pour les autres, souvent, sous prétexte d'humanisme, etc.
07:16Mais ils ne voudraient absolument pas que ça soit chez eux.
07:19Donc l'article du Monde, il est révélateur aussi de ces gens-là,
07:23effectivement, qui sont dans une espèce de posture idéologique,
07:26mais encore une fois, qui décident même, au niveau moral,
07:30avec cette pression morale, pour les autres,
07:32et qui nous dénie le droit aussi de donner notre avis.
07:35Est-ce que c'est le symbole de cette gauche déconnectée, Julien ?
07:38Vous savez, j'ai pensé aussi à des élus dans le 18e arrondissement
07:41qui est vite à Versailles.
07:42Je comprends que vous ayez les uns et les autres
07:46un tropisme anti-gauche très, très prononcé,
07:48qui relève parfois de la psychiatrie, je le reconnais.
07:53C'est très médical, tout le soir.
07:54C'est vrai que c'est très médical.
07:57Mais comment vous arrivez déjà à décider qu'ils sont tous de gauche ?
08:00Ils ne sont pas députés.
08:02Je n'ai pas lu l'article.
08:03La députée est de gauche.
08:04Après, la députée, elle est effectivement...
08:07D'ailleurs, elle n'est pas socialiste.
08:09Elle n'est pas si c'est énergie.
08:11C'est pas la gauche, elle est socialiste ?
08:12Elle est foriste.
08:13Elle est foriste.
08:14C'est toujours pas pareil.
08:15C'est pas pareil.
08:17Une balle perdue en passant.
08:18Voilà, c'est exactement pareil.
08:20C'est la génération qui est proche de Olivier Faure.
08:22Après, pour être honnête, c'est pas possible.
08:24Moi, je se trouve peut-être à l'inverse de vous.
08:26Moi, j'habite en face d'une supérette.
08:29Ah !
08:29Dans le 20e.
08:29Vous n'avez pas fait de pétition pour...
08:30Je n'ai pas fait de pétition, mais c'est vrai que le matin, à 5h30 du matin,
08:33quand les camions arrivent, ce n'est pas très agréable.
08:35Je vous le dis honnêtement.
08:36Moi, ça ne me gêne pas.
08:37Je sors mon chien.
08:38Ça me permet de discuter avec les gens, etc.
08:40Mais je comprends que par ailleurs, il y a un autre problème.
08:43C'est qu'il y a une explosion des supérettes dans Paris,
08:44dont on ne sait pas bien comment ça se passe.
08:47Voilà.
08:47Donc, je suis d'accord avec vous, certainement, tout ça est très rigolo et tout,
08:50mais il y a d'autres problèmes qui sont...
08:51Derrière, il y a d'autres problèmes.
08:52Je vais vous donner un autre problème qui, moi, me choque énormément dans Paris.
08:55Vous avez vu le nombre de vitrines fermées, quoi, de magues de commerce
09:00qui sont totalement inoccupées.
09:01Quand vous interdisez la voiture, si vous voulez, en fait, à un moment, c'est un peu compliqué.
09:04C'est un problème sérieux, d'après moi, qui n'est pas traité.
09:07Et j'aurais préféré, d'ailleurs, que le monde se penche sur cette question-là,
09:09parce que Paris est défiguré maintenant par ces rideaux de fer,
09:15qui, d'ailleurs, suscitent des tas qui ne sont pas effacés, etc.
09:19C'est un énorme problème qui est posé.
09:21Voilà, je voulais qu'on parle de cette...
09:22Oui ?
09:22Je vais leur donner un conseil.
09:24C'est aussi bien la supérette, parce que quand vous avez une course à faire la dernière minute,
09:28c'est bien que la supérette soit ouverte en face.
09:30Oui, elle fermera, en plus, un peu plus tard.
09:31Bon, je voulais qu'on commence avec ça, parce que c'était vraiment une lecture savoureuse de cet article.
09:35On va venir à un sujet un peu moins réjouissant et, évidemment, qui va moins prêter à sourire.
09:39C'est la situation à Limoges.
09:41Ça fait plusieurs jours que la situation est chaotique à Limoges.
09:43Il y a des policiers qui ont été pris pour cible encore la nuit dernière.
09:46Il y a une dizaine de policiers blessés.
09:48On parle quand même d'une situation très grave.
09:49Face à eux, il y a des dizaines de jeunes qui leur tentent des guet-apens,
09:52qui les attendent et qui tirent des mortiers d'artifices.
09:55Ça a commencé depuis le 14 juillet et ça continue depuis,
09:58si bien que ce soir, la CRS8, c'est une unité spécialisée dans les violences urbaines,
10:03va être déployée à Limoges.
10:06Regardez ce sujet de Tancred-Guillotel et on en parle juste après.
10:11Des tirs de mortiers d'artifices, des véhicules volés incendiés.
10:17Le quartier prioritaire du Val-de-Laurence s'est à nouveau embrasé.
10:21Quelques jours seulement après les violences du 14 juillet,
10:24où plusieurs policiers étaient tombés dans un guet-apens,
10:26les forces de l'ordre ont encore été prises à partie.
10:29Les faits ont recommencé, grand classique, véhicules brûlés, pompiers,
10:32forces de l'ordre à tirer et là, un déferlement de violences avec de nouveaux mortiers d'artifices,
10:38cocktails Molotov, barres de fer.
10:40Tout cela a duré trois heures avec des blessés, de nombreux dégâts,
10:45des personnes qui passaient par là parce qu'il y a eu des barrages montés sur une route nationale,
10:50donc à une heure du matin, entre une heure et quatre heures.
10:52Mais aucun individu n'a été interpellé.
10:54Le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement de CRS
10:58et le maire de la ville, Émile Roger-Lomberti,
11:01est prêt lui aussi à investir davantage de moyens.
11:03Je suis favorable, si l'État me met 40 policiers de plus,
11:08me finance 40 policiers de plus,
11:10de financer 40 policiers municipaux supplémentaires,
11:13de telle manière qu'on ait une présence régulière dans les quartiers la journée.
11:18On risque de glisser tout doucement vers la guerre civile,
11:21parce qu'hier soir, c'était une organisation de guérillas,
11:25vraiment organisée.
11:26Au total, cette nuit, dix policiers ont été blessés.
11:31Voilà donc pour la situation très très tendue à Limoges.
11:34On va réécouter le maire, parce que vous avez peut-être entendu dans le sujet ce qu'il dit.
11:37Il faut vraiment écouter attentivement ce que dit cet élu local,
11:39élu de terrain qui connaît la réalité qui est élue à Limoges depuis un moment,
11:44et qui fait face aujourd'hui.
11:45Il dit que la violence, elle a changé de nature
11:47et on est dans une guérilla urbaine,
11:49voire un glissement vers une guerre civile.
11:50Voilà ce qu'il dit le maire de Limoges.
11:52Écoutez.
11:53Le rôle d'un élu local, et les maires notamment,
11:59est de plus en plus difficile par rapport à ça.
12:02Notre population justifie la sécurité et justifie le repos.
12:08Ils le demandent, ils en ont besoin,
12:11et plus ils le réclament, moins ils l'ont.
12:13Et toute notre République est fragilisée sur ses bases.
12:19Parce que les gens s'éloignent et on risque de glisser tout doucement vers la guerre civile.
12:25Parce qu'hier soir, c'était une organisation de guérillas, vraiment organisée.
12:30Cette semaine, on avait également le maire de Charleville-Mézières qui disait
12:33qu'il y avait une forme de séparatisme.
12:34Et beaucoup de gens vous disent, il y a maintenant une organisation,
12:36un niveau d'organisation de ces délinquants qui font face aux policiers,
12:40qui vraiment sent comme une mesure avec ce qui se passait avant.
12:43La violence a pu exister, on a en mémoire les émeutes.
12:45Là, il y a vraiment une contre-organisation, une contre-société qui se met en place.
12:48Moi, je pense que c'est parce qu'on en parle beaucoup plus aujourd'hui
12:52et que ça s'est élargi à d'autres quartiers.
12:57Mais moi, j'ai travaillé pendant dix ans au Val-Fouré.
13:01Pratiquement tous les deux jours, vous aviez ce genre de manifestation de guérilla urbaine
13:06où on faisait tout pour faire venir les policiers.
13:08Ou si les policiers venaient dans le quartier, ils étaient accueillis à tir de mortier.
13:13C'est ça, la réalité.
13:14En fait, aujourd'hui, on en parle beaucoup plus
13:16parce qu'encore une fois, il y a une explosion
13:18dans pratiquement tous les quartiers qui sont touchés
13:21parce qu'on a laissé aussi faire.
13:24Et dans le cadre de cette guérilla urbaine,
13:26quand vous attrapez les gamins, j'allais dire, c'est des mineurs.
13:31Et c'est vrai que souvent, on parle des habitants des quartiers
13:33qui sont les premiers impactés,
13:36mais c'est aussi ces gamins des quartiers
13:38qui sont justement à la manœuvre.
13:41Il y a une violence qui est quand même montée en intensité ?
13:45Elle est montée en intensité.
13:48Il y a eu une diffusion sur des territoires qui étaient relativement épargnés
13:51puisqu'effectivement, la violence structurelle dans les quartiers populaires,
13:56on la connaissait.
13:57Mais toute la France un peu périurbaine et rurale
14:00était relativement...
14:01Il s'y passait aussi des choses,
14:03mais il était relativement épargné.
14:04Là, ce n'est plus le cas.
14:06Et sans doute aussi qu'une des explications,
14:10c'est qu'on a un système judiciaire qui n'est ni sévère ni efficace.
14:13Donc, en fait, les gamins, ils savent qu'ils peuvent faire à peu près ce qu'ils veulent.
14:16Ils ne risquent rien.
14:17Vous tapez un policier, vous prenez 500 euros.
14:20J'ai cité l'autre jour cette affaire absolument surréaliste
14:22de proxénétisme en Essonne
14:25où un garçon de 22 ans prostituait une fille de 14 ans
14:29dans un hôtel avec des clients qui passaient.
14:32Il a pris 18 mois de prison, dont 9 avec sursis.
14:36Ce qui veut dire que les 9 mois fermes seront aménagés.
14:39Il a prostitué une fille de 14 ans.
14:41Il ne passera pas un jour en prison.
14:44Tout est dit.
14:45Écoutez, peut-être, vous allez découvrir,
14:47parce que la question qu'on va se poser,
14:48c'est quelle réponse, évidemment, face à ce phénomène ?
14:50Alors, Marine Le Pen vient de poster un message sur les réseaux sociaux.
14:52Elle dit, en substance,
14:54il faudra bien plus que des discours d'intention
14:56et des interviews au ton combinatoire du ministre de l'Intérieur
14:58pour rétablir l'ordre, assurer la tranquillité.
15:01Il faut maintenant des actes, et vite.
15:02Évidemment, elle est dans le combat politique qui est le sien
15:04et qui pointe le fait qu'il y a un manque de résultats, selon elle.
15:07Non, elle n'est pas dans le combat politique.
15:09Elle pointe, il faut être honnête,
15:10elle pointe une réalité qui existe.
15:12C'est-à-dire, il y a des discours,
15:14où les choses se dégradent,
15:15et on a l'impression qu'on est incapable d'arrêter cette dégradation.
15:18Alors, si vous me permettez, par rapport à vos interlocuteurs,
15:21la violence, elle s'est déplacée, maintenant,
15:24dans des territoires où elle ne se manifestait pas auparavant.
15:27Et il y a une raison.
15:28Le trafic de stupéfiants s'est étendu.
15:30Et d'ailleurs, il s'est étendu dans des petites villes,
15:33parce que jusque-là, dans ces petites villes-là,
15:35il était plus facile à exercer.
15:37Et donc, la guerre de territoire, maintenant,
15:38s'installe dans ces petites villes-là.
15:40Parce que vous avez toute une série de petites villes
15:43où les gens des grandes villes viennent s'achalander
15:46dans ces petites villes-là.
15:47Donc, toute cette violence-là,
15:49ce n'est pas de la violence gratuite.
15:50C'est une guerre de territoire
15:52où ceux qui mènent cette bataille-là
15:54veulent que les policiers les laissent tranquilles
15:56ou sont en affrontement avec d'autres bandes.
15:58Et la question qui est posée,
15:59c'est quand on va s'attaquer véritablement
16:01à l'ensemble de ce trafic de stupéfiants.
16:03C'est mafia.
16:04Je disais, en arrivant, j'en parlais avec Geoffroy,
16:06je proposais même de faire un article
16:07dans le journal du dimanche.
16:09Un truc effroyable.
16:10Préparer des articles en coulisses, non ?
16:11Non, je crois que j'apprends, là.
16:12Mais non, je proposais de...
16:13Il a plein d'idées, il est incroyable.
16:14Non, je lui proposais d'aller faire une enquête.
16:17Moi, je suis atterré par cette histoire
16:19de DZ mafia.
16:21Atterré.
16:21Et je ne comprends pas,
16:23parce que j'ai vu les séries télé à l'italienne,
16:26etc.
16:26Je ne comprends pas qu'on n'ait pas un parquet spécialisé
16:29qui soit installé, spécialisé, sûr,
16:32avec un magistrat spécialisé
16:34qui soit chargé de casser cette mafia-là.
16:36La criminalité organisée dans la loi narcotrafic,
16:38c'est ce qui est prévu.
16:38Il y a un parquet dédié.
16:39Non, d'accord.
16:40Alors, des bonnes intentions, vous en aurez.
16:43Là, normalement, la chose, elle est très simple.
16:45Il doit y avoir un pôle de magistrats,
16:47trois, avec des policiers et de police judiciaire affectés
16:51et qui n'ont qu'une seule mission,
16:53casser, comme l'ont fait les Italiens
16:55par rapport à un certain nombre de mafias.
16:56Si on ne fait pas ça,
16:57on n'en a pas beaucoup parlé,
16:59mais ce qui s'est passé à Nîmes,
17:01ce jeune homme qui a été guillenappé,
17:03brûlé, les images ont été diffusées,
17:06on en est.
17:06C'est une méthode digne du Mexique.
17:08Et moi, ce que je note,
17:08c'est que le champ lexical qu'on emploie depuis ce soir,
17:10que ce soit nous, mais le maire aussi de Limoges,
17:12guérilla, guerre civile,
17:14il faut faire la guerre au narcotrafic,
17:15ça veut dire qu'il faut aussi assumer
17:18des décisions qui vont être radicales
17:19si on va vraiment mettre fin à ce business.
17:22C'est là où ce que dit Marine Le Pen
17:23est assez cruel pour toute la classe politique.
17:25C'est vrai qu'en fait,
17:26au bout d'un moment,
17:26quand vous avez les images
17:27et en même temps les discours,
17:28les discours deviennent insupportables
17:29puisqu'ils ne se traduisent jamais dans la réalité.
17:32Donc en effet, il va falloir à un moment donné
17:33que les choses changent radicalement.
17:35Emile Roger Lamberti,
17:36le maire de Limoges,
17:36qu'on a écouté tout à l'heure,
17:37c'est un modéré,
17:39c'est un très modéré à l'origine.
17:40Moi, ce qui me frappe,
17:41je n'ai rien à ajouter sur le diagnostic
17:43à ce qu'on dit Amine et Julien Dré,
17:45mais en revanche, par contre,
17:47ce qui me frappe,
17:47c'est la rapidité avec laquelle ça bascule.
17:49Je me souviens très bien
17:49parce que Limoges,
17:50c'est une ville amusante,
17:51ça a été socialiste pendant presque 100 ans
17:52et Emile Roger Lamberti,
17:53c'était la ville la plus anciennement socialiste
17:55et il a gagné en 2014.
17:57C'était une surprise incroyable pour tout le monde,
17:58personne ne s'attendait à ce que la droite
17:59gagne cette ville
18:00et moi, ça m'avait amusé à l'époque,
18:01j'étais jeune reporter,
18:02donc j'étais allé faire un reportage,
18:03j'avais passé quelques jours avec eux
18:04et donc déjà,
18:11aujourd'hui,
18:11la rapidité avec laquelle ça a basculé
18:13est stupéfiante.
18:14A l'époque,
18:14c'était l'attractivité du territoire,
18:16c'était comment on fait rayonner la gare
18:17parce qu'il y a une très jolie gare à Limoges,
18:19les restes d'industrie dans le quartier,
18:21etc.,
18:22ça ne parlait pas du tout d'insécurité,
18:24pas du tout
18:24et c'était il y a 10 ans.
18:26Non, on n'en parlait peut-être pas
18:27mais certainement que ça devait exister.
18:29Oui, l'ampleur à avril.
18:31La plupart des villes,
18:31non mais la plupart même des villes
18:33qui sont dans le cadre
18:34de cette politique de la ville,
18:35je voudrais juste rappeler
18:36que la politique de la ville
18:37elle s'est créée
18:37à cause de ces problèmes-là.
18:39La plupart ne parlaient pas
18:40parce qu'ils pensaient contenir
18:42cette délacance.
18:43Mais la campagne n'était pas là-dessus,
18:43les électeurs n'étaient pas là-dessus.
18:44Non mais Limoges,
18:45c'était une ville,
18:46je peux témoigner
18:48que c'était une vieille ville socialiste,
18:49le maître s'appelait Longqueux
18:50à l'époque,
18:51pendant très longtemps.
18:52Limoges,
18:53c'était une ville calme,
18:54c'était une ville quasiment touristique.
18:55On allait,
18:56on mangeait bien à Limoges,
18:58voilà.
18:58Donc il y a quelque chose
18:59qui a basculé
19:00mais j'insiste auprès de vous tous,
19:02la question du trafic de stupéfiants
19:04et la question clé.
19:05De toute façon,
19:05on va marquer une pause
19:06et puis on continuera
19:07d'évoquer justement
19:08cette insécurité
19:09qui touche des endroits
19:10qui étaient préservés
19:10parce que c'est ça,
19:11la clé
19:12et notamment les émeutes.
19:13Lors des émeutes 2023,
19:14des villes qui étaient là
19:15jusque-là épargnées
19:16avaient aussi été touchées.
19:17On va continuer d'en parler,
19:19on marque une pause,
19:19on revient dans l'heure des pros.
19:20A tout de suite.
19:25Un plateau particulièrement dissipé ce soir
19:27que j'ai beaucoup de mal
19:28à maintenir autour de moi.
19:30Ça sent les vacances.
19:31Ça sent les vacances.
19:31Là, il y a des perversences ici.
19:33C'est amine.
19:34Il y a un élément perturbateur.
19:35Vous dénoncez très vite.
19:36Oui, oui.
19:37Oui, oui.
19:38C'est bon.
19:38On m'a livré au loup.
19:42Sans vergogne.
19:43Et il m'a dit
19:44que j'étais la plus sage.
19:45Oui, Julien.
19:46C'est vrai.
19:46Et en plus,
19:47il a madoucé vos voisines.
19:48C'est parti pour moi.
19:51Bon, on va encore perdre le sourire
19:53parce qu'on va parler
19:53d'un sujet qui est vraiment
19:55très grave
19:56qui s'est passé à Joulouville.
19:57C'est une ville dans la Manche.
19:59Une ville, il se trouve,
20:00que je connais bien
20:00puisque j'y vais régulièrement.
20:01Mais vous allez voir
20:02que là aussi,
20:03c'est une ville
20:03qui est très calme
20:04en temps normal
20:04et tout le monde
20:05est assez unanime
20:05sur la question
20:06et qui a été touchée
20:07par un phénomène
20:07de violence terrible.
20:0830 jeunes qui sont venus
20:09et qui sont sentés
20:10à un restaurateur
20:10couteau pour ce restaurateur
20:12qui est évidemment
20:13sous le choc.
20:14Ça vous est raconté
20:14par Anaïs Bauché.
20:20C'est une nuit d'horreur
20:21endurée par un couple
20:22de commerçants.
20:23Dans la nuit du 16 au 17 juillet
20:24vers 1h du matin,
20:26une trentaine d'individus
20:27munis de couteaux
20:27et de bombes lacrymogènes
20:28arrivent pour saccager
20:29la terrasse d'un restaurant
20:30situé au cœur de Julouville.
20:33Portes, tables, fenêtres,
20:35l'ensemble du mobilier
20:35est brisé.
20:37Le gérant et son épouse
20:38tentent de protéger
20:38leur établissement
20:39en vain.
20:40Ils sont violemment frappés.
20:42Le restaurateur est blessé
20:43par un coup de couteau
20:44au niveau du fessier.
20:45Sur les réseaux sociaux,
20:46il témoigne d'une plaie
20:47de 10 centimètres
20:48qui lui vaut
20:49une brève hospitalisation.
20:50Mais son état
20:51est aujourd'hui rassurant.
20:52Il va bien.
20:53Il continue son travail.
20:56C'est une force de la nature.
20:58Mais le lendemain,
21:00il était en cuisine.
21:01Le midi,
21:02il était en cuisine
21:03en train de travailler.
21:05Pour le maire,
21:05cet épisode de violence
21:06au sein de la station
21:07balnière
21:08est une première
21:08mais ne doit en aucun cas
21:10être traité à la légère.
21:12Moi, j'ai donné
21:12comme consigne
21:13à tous les propriétaires
21:16des staminés
21:16de bars
21:17de dire
21:18attention,
21:19pas de fourniture d'alcool
21:20à des jeunes inférieurs
21:21à 18 ans
21:22parce que ça,
21:23au niveau de l'alcool,
21:23c'est mortel.
21:25Ça va bien.
21:27Moi, je suis
21:28sur le laxiste,
21:29je n'en veux pas.
21:31On est là,
21:31c'est une village familial.
21:33Les gens sont contents
21:33d'être ici.
21:34Une enquête a été ouverte
21:35par la gendarmerie
21:36pour déterminer
21:36les circonstances précises
21:38de l'agression.
21:40Je vous le disais,
21:41il se trouve que je connais
21:42cette ville.
21:42C'était inimaginable
21:43qu'il puisse se produire
21:44des choses pareilles.
21:45Je me mets à la place
21:45de ce maire,
21:46là encore.
21:46Mais comment,
21:47il n'est pas prévu
21:48pour lui de gérer
21:49ce genre de fait ?
21:5030 jeunes qui viennent
21:51qui poignardent un restaurateur.
21:52Je suis même surpris
21:53d'une partie
21:54de son intervention
21:55que je découvre
21:56avec vous maintenant
21:56parce que l'agression
21:58spectaculaire
21:59qui a eu lieu
22:00il y a deux ou trois jours
22:01n'est pas dû au fait
22:03que ces jeunes
22:03aient été alcoolisés
22:04par le restaurateur.
22:06Le restaurant
22:08sur cette plage
22:09de cette station balnéaire
22:10de la Manche
22:11était ouvert,
22:12il allait fermer
22:12et il y a 30 jeunes
22:14qui arrivent
22:14et qui s'assoient
22:15sur la terrasse
22:16du restaurateur.
22:16Le restaurateur
22:17leur demande de partir.
22:18ils ne partent pas,
22:20ils appellent la gendarmerie,
22:21qu'ils débarquent,
22:22qu'ils les font fuir
22:23et ce n'est donc
22:24que dans la nuit
22:24de mercredi à jeudi
22:26que ces 30 types
22:28reviennent
22:29armés
22:30de barres de fer
22:31et de couteaux,
22:33saccagent tout,
22:34molestent la femme
22:35du restaurateur
22:36également
22:37et c'est là
22:38où le restaurateur
22:40lui-même
22:40et comme le disait
22:41votre reportage
22:42est poignardé.
22:43On assiste,
22:44donc ce n'est pas
22:44une question
22:45de fait
22:46de l'interdiction
22:48de vente à l'alcool
22:48à des mineurs.
22:49On n'assiste pas
22:50à l'imposition
22:52de la loi
22:54du nombre,
22:55la loi du groupe.
22:56C'est encore
22:56une fois
22:57un phénomène
22:57de meute.
22:58Ils n'arrivent pas
22:59à un ou deux,
23:00ils arrivent à 30
23:01et donc
23:02si vous ne respectez pas
23:03la loi
23:04qu'ils vous imposent,
23:06vous y passez.
23:07Et moi ce qui me marque
23:08et ça rejoint un peu
23:09les sujets précédents,
23:10c'est-à-dire qu'on a
23:10l'irruption
23:11d'une réalité
23:12qui n'existait
23:13mais qui était cantonnée
23:14à certains endroits
23:14qui désormais arrivent
23:15dans des endroits
23:15qui étaient épargnés.
23:17Est-ce que ça va faire
23:17prendre conscience
23:18peut-être qu'il y a
23:18un problème très large
23:20qui se pose en France ?
23:21Je trouve que le mot
23:22meute est très bien
23:23choisi
23:24parce qu'on voit
23:25des choses
23:26proprement sidérantes.
23:27Ça me fait penser
23:27à la fameuse île de loisirs.
23:29Vous savez,
23:30sur l'eau,
23:30le plan d'eau
23:31qui a dû fermer
23:32au cours de trois jours
23:34parce que le gérant
23:35explique qu'il venait
23:36à 200.
23:37Ils sont venus
23:38saccager son île
23:40de loisirs
23:40à 200 personnes.
23:42Moi, je n'ai pas souvenir
23:43je ne suis pas du tout
23:45partisan du
23:46c'était mieux avant
23:47mais je n'ai pas souvenir
23:49d'assister
23:50comme ça
23:50à des scènes
23:51où on arrive
23:52à 30, 40, 50, 200
23:54pour s'en prendre
23:55à un restaurant
23:56à une île de loisirs
23:57et je ne parle même pas
23:58des célébrations
23:59entre guillemets
24:00des matchs
24:01donc c'est vrai
24:03que c'est assez sidérant.
24:06Il y a quelque chose
24:06qu'il y a un peu
24:08un non-dit.
24:08D'après moi,
24:09il n'y a pas besoin
24:09de faire une longue enquête.
24:10C'est une bande
24:11de dealers.
24:12C'est un classique.
24:13Une bande de dealers
24:14qui est en vadrouille
24:15dans le coin
24:16et elle ne supporte pas
24:17qu'on ne lui obéisse pas.
24:19Elle fait la loi classique
24:20de venir après.
24:22C'est peut-être un mobile
24:23en effet
24:23mais ça ne...
24:24Le mobile,
24:25c'est ça.
24:25Ce n'est pas que
24:26le mobile,
24:27c'est qu'ils ne supportent pas
24:28de ne pas faire leur loi
24:29comme ils ont l'habitude de le faire.
24:30Vous avez peut-être raison,
24:31je viendrai,
24:32mais une bande de 30 dealers
24:33qui se baladent
24:34sur une plage de Normandie,
24:35pardon,
24:36mais ce n'est pas quelque chose
24:37qu'on a vu depuis des années.
24:38Vous avez expliqué parfaitement
24:39la mécanisme.
24:40Il y en a quelques-uns
24:41qui sont venus,
24:42ils n'ont pas été servis,
24:43ils ont été maltraités
24:44parce qu'on leur a dit
24:45de partir,
24:46donc ils ont décidé
24:46le lendemain...
24:47Il y a quand même un sujet
24:48de cette présence
24:48de 30 personnes.
24:49Parce qu'ils ont décidé
24:50le lendemain
24:50de montrer leur loi.
24:52C'est comme ça que ça se passe.
24:53Ce n'est pas spontané.
24:55J'ai une explication là-dessus.
24:56Tout à l'heure,
24:57Julien parlait à propos
24:57de Limoges
24:58de guerre de territoire.
24:59Il y a une guerre de territoire
25:00évidemment en ce qui concerne
25:01le narcotrafic
25:02et il y a ce qu'on appelle
25:03les territoires perdus,
25:03la police ne rentre plus.
25:04On connaît tout ça par cœur.
25:05Ça existe pour le coup.
25:06Maintenant, c'est installé
25:07et ça durera d'ailleurs longtemps
25:08tant qu'on ne fait rien.
25:09Mais il y a aussi une guerre...
25:11La guerre de territoire,
25:12elle ne s'arrête jamais.
25:12C'est-à-dire qu'en fait,
25:13quand vous avez conquis
25:14des endroits où vous êtes chez vous,
25:15vous voulez conquérir le reste.
25:16Et en fait, pour moi,
25:17je suis d'accord,
25:18il n'y a pas une enquête
25:19très longue à faire.
25:19C'est des racailles de banlieues,
25:21la plupart du temps
25:21issues de l'immigration,
25:22désolé de le dire comme ça,
25:23qui en fait ont décidé
25:24que chez eux, ils sont bien
25:25mais qu'ils veulent être
25:26chez eux partout
25:27et qui donc du coup maintenant
25:28vont terroriser le reste du territoire.
25:31Donc c'est des endroits
25:31où ils n'ont pas leurs habitudes.
25:34Pourquoi vous pensez
25:35que les élus locaux
25:35maintenant demandent
25:36à ce qu'il n'y ait plus
25:37de train chez eux ?
25:38Parce que ça permet
25:39de convoyer ces populations.
25:40Pourquoi les élus locaux
25:41ont peur quand un McDo
25:41s'installe ?
25:42Parce que ça attire
25:43ces populations.
25:44Pourquoi aujourd'hui
25:44il se passe ce genre de choses
25:45sur des petits bords de plage
25:47très tranquilles, etc.
25:49C'est juste parce que
25:49on est chez nous,
25:50en fait, vous n'êtes plus chez vous.
25:52Et si on vient,
25:53c'est nous qui faisons la loi.
25:54Mais parce qu'on a laissé faire.
25:55Mais bien sûr,
25:56on a laissé faire
25:56et on a une responsabilité énorme.
25:58Mais bon,
25:59on, je ne sais pas
26:00qu'il y a...
26:00Non, les gouvernements,
26:02les gouvernements,
26:03effectivement, vous avez raison,
26:04on a tendance à dire
26:04on a...
26:05Mais c'est les gouvernements
26:06qui ont laissé faire.
26:08Parce que tant que c'était localisé
26:09dans certaines villes,
26:11dans certains quartiers,
26:12tout allait bien.
26:13Sauf qu'aujourd'hui,
26:14le phénomène,
26:15c'est que les gens
26:15habitent ailleurs aussi.
26:17Il y a une répartition même
26:18voulue dans le cadre
26:19de la loi SRU,
26:2025% de logements sociaux.
26:22Même dans tes petites communes,
26:24on a demandé
26:25est-ce qu'il y ait des logements.
26:26Et on a réparti.
26:27Moi, je le vois même
26:27en heure et loire.
26:28Il y a eu énormément
26:29de répartition.
26:30Mais on a réparti
26:31aussi la délinquance.
26:33Et là, ce qui se passe aujourd'hui,
26:35c'est le phénomène
26:35effectivement de bande.
26:37Parce qu'ils ne peuvent pas
26:38en général seuls.
26:39En général,
26:39ils fonctionnent en bande.
26:42Et quand on parle
26:42de l'ensauvagement
26:43de la société,
26:44effectivement,
26:45c'est depuis ce que
26:45Chevènement en avait parlé,
26:47les sauvageaux.
26:47Mais on a laissé faire aussi.
26:49Donc aujourd'hui,
26:50on a même les conséquences
26:51de génération en génération.
26:53C'est très intéressant,
26:55attendez Julien,
26:56dans un instant,
26:56ce que vous avez dit
26:57sur les élus locaux,
26:58pourquoi ils refusent les trains.
26:59Je pense que là,
27:00parce qu'il y a un non-dit
27:00dans la stratégie de l'évitement,
27:03on choisit les lieux
27:03où on part en vacances,
27:05on choisit de fréquenter
27:05tel ou tel endroit
27:06parce qu'on sait
27:06que ça peut être mal
27:07de fréquenter.
27:08Il y a quelque chose
27:08qui est de l'ordre du non-dit.
27:10Tout le monde le sait,
27:11plus ou moins,
27:12et personne n'en parle vraiment.
27:13Aujourd'hui,
27:14les endroits qu'on pensait préserver,
27:15ils ne le sont plus.
27:16Et donc là,
27:16ça change un peu la donne quand même.
27:18Mais parce que le trafic
27:18de stupéfiants,
27:20c'est tellement étendu
27:21et génère de telles masses financières
27:23que c'est des contre-sociétés
27:24qui existent aujourd'hui.
27:26Le trafic de stupéfiants,
27:26le ministre intérieur
27:27vous dit 8 à 10 milliards.
27:28Moi, je pensais le double
27:29sur le territoire français.
27:31Ça veut dire qu'ils vivent
27:34dans une...
27:35Bon, alors,
27:35c'est des bandes très organisées.
27:36Ils pénètrent aujourd'hui
27:38l'université pénitentiaire.
27:39On le sait.
27:41Les chefs, d'ailleurs,
27:42ne sont pas en France.
27:43La plupart du temps,
27:44ils sont dans les Émirats.
27:45Ils dirigent avec leur portable
27:46des équipes.
27:47Ils liquident
27:47celui qui s'oppose à eux.
27:49C'est ça, la réalité.
27:50Donc, c'est pas simplement
27:51un problème...
27:52Il y a eu...
27:53Je m'excuse deux mots.
27:54Il y a eu un problème territorial.
27:55Je l'ai connu.
27:55La politique de la ville,
27:57les quartiers, etc.
27:57Mais là, on a franchi
27:58une autre étape.
27:59Parce que le trafic
28:00de stupéfiants,
28:02c'est substitué
28:02à nos échecs politiques,
28:04globales,
28:05d'intégration,
28:05d'insertion, etc.
28:07Et c'est en ce sens-là
28:07que moi, je suis très inquiet.
28:09Parce que je vois
28:09les discours des uns
28:10et des autres,
28:11mais je ne vois pas
28:11le dispositif politique
28:12qui va permettre
28:13de casser ce système-là.
28:15Et il ne va pas être simple.
28:16Il faut avoir l'honnêteté
28:17de le dire.
28:17Il ne va pas être simple.
28:18Sauf, Julien,
28:19qu'en général,
28:20les dealers,
28:22trafiquants de drogue,
28:25le regard sur eux
28:28ou attirer la police, etc.
28:30En général,
28:31ils font attention.
28:32Même, par exemple,
28:32sur les émuteurs urbaines
28:35qu'il y a eu,
28:35souvent, on a parlé
28:36c'est à cause des dealers.
28:38Mais les dealers,
28:38non, aucun intérêt,
28:39surtout pour leur business.
28:41Et d'ailleurs,
28:41c'est eux qui ont arrêté
28:42en 2005 les émuteurs urbaines
28:45et c'est eux
28:46qui ont arrêté en 2023
28:47les émuteurs urbaines.
28:49Aujourd'hui,
28:49on a une décivilisation,
28:51on a un ensauvagement.
28:52On a des gamins
28:52qui ne sont pas éduqués.
28:54Moi, je l'ai connu
28:54quand j'étais directrice
28:55des centres sociaux,
28:56notamment de la ville de Trappes.
28:57On ne pouvait plus aller nulle part
28:59quand on emmenait les gamins
29:00parce qu'on avait,
29:01malheureusement,
29:02des gamins qui se comportaient mal
29:03et qui se comportaient
29:04en meute,
29:06en bande.
29:07Et donc,
29:07ils faisaient peur à tout le monde
29:08et donc des villes
29:09nous interdisaient
29:10de venir sur leur étanche.
29:11En Suisse,
29:12on interdit les piscines français.
29:14J'entends l'explication du lien
29:17que je partage,
29:18mais je pense que
29:19ce n'est pas la seule explication.
29:21Aujourd'hui,
29:21quand vous êtes,
29:21par exemple,
29:22parisien,
29:22il y a des événements
29:23ou des lieux
29:24que vous évitez.
29:25La foire du trône,
29:27les gens n'y vont plus.
29:28Et là,
29:29ce n'est pas des dealers
29:30qui viennent à la foire du trône,
29:31c'est vraiment des jeunes.
29:32Donc,
29:33je revois ce que j'ai dit.
29:34Tout le monde le sait,
29:35personne ne le dit,
29:36mais c'est...
29:37Bien sûr,
29:38on évite,
29:38on n'y va plus
29:39parce qu'il y a des racailles.
29:40À Qua Boulevard,
29:41par exemple,
29:41les gens n'y vont plus.
29:42Les gens bien élevés,
29:43un peu polis,
29:44qui ont des enfants,
29:44qui n'y vont plus.
29:47Vous avez des gens
29:47qui évitent les clubs de foot,
29:49par exemple,
29:49on en parle souvent.
29:50Ils mettent les petits au tennis,
29:52à l'équitation,
29:52je ne sais pas quoi,
29:53mais ils ne les mettent plus au foot
29:54parce qu'ils savent
29:54qu'il y a une population
29:55qui vient là
29:56avec laquelle la cohabitation,
29:58pour le dire poliment,
29:59risque d'être compliquée.
30:01Et là,
30:01c'est là que je...
30:02Votre explication,
30:04pardon Julien,
30:05je la comprends,
30:07mais je pense qu'on ne peut pas
30:08généraliser cette explication.
30:10Pas dans ces cas prêts.
30:11Moi, je m'excuse de vous le dire,
30:14ce que vous racontez
30:15sur les jeunes, etc.,
30:16je suis d'accord,
30:17je l'ai vécu,
30:17mais vous n'imaginez pas
30:19ce que représente désormais
30:21cette contre-société.
30:23Parce que c'est une contre-société.
30:25Et tous ceux dont vous parlez
30:27sont la plupart du temps
30:28les petits trafiquants.
30:29Donc ils vont effectivement
30:31faire la loi
30:31parce que c'est comme ça.
30:33Ils font la loi dans le quartier,
30:33ils font la loi...
30:34Leur loisir, c'est d'aller là, etc.
30:36C'est une contre-société
30:37qui s'est fabriquée,
30:39qui a ses propres règles.
30:40Et maintenant, on découvre
30:41que ces règles-là sont devenues...
30:42Ils ont franchi une nouvelle étape.
30:44C'est que maintenant,
30:44ils utilisent les armes.
30:46Vous savez, j'avais écrit un livre
30:47en 1999
30:48et le commandant de la BAC me disait
30:50« Un jour, ils tireront ».
30:52Ça s'appelait le commandant Adam.
30:54C'était 1999.
30:55Aujourd'hui,
30:55c'est devenu monnaie courante de tirer.
30:57Si vous êtes au ministère de l'Intérieur
30:59et vous avez la fameuse note
31:00qui arrive à 7h30 le matin
31:01sur le bureau du ministre
31:02qui est le bilan
31:03de tout ce qui s'est passé,
31:04vous allez voir le nombre
31:05de règlements de comptes,
31:08d'agressions, etc.
31:09Tout ça...
31:10C'est pour ça que je comprends
31:11tout ce que vous dites
31:12et les histoires d'insertion
31:13à l'intérieur.
31:13Mais je vous le dis honnêtement,
31:14si on ne casse pas
31:15cette contre-société,
31:16la société française
31:17va être dans un péril terrible.
31:19Il y a une question d'autorité aussi,
31:20de respect de l'autorité.
31:21Je vais vous donner un autre exemple.
31:22Dans les mois qui viennent,
31:24ils seront sur le terrain politique.
31:26Dans un certain nombre de villes,
31:27dans un certain nombre de villes,
31:29ils vont pousser des listes
31:31et ils vont tenir des élus
31:32en leur disant
31:33« Si tu nous donnes la possibilité d'eux,
31:35alors on fera voter pour toi ».
31:37En tout cas,
31:38c'est assez sidérant ce que vous dites.
31:40Non, c'est la vérité.
31:40Oui, mais je ne dis pas que c'est faux,
31:42je dis que c'est sidérant.
31:44Vraiment,
31:45ce qui aussi va nous occuper
31:46pour les prochaines minutes,
31:47c'est comment les Français
31:48réagissent face à ce phénomène.
31:50C'est-à-dire que,
31:50il y a ce qu'on ne dit pas,
31:53mais que tout le monde sait,
31:54il faut éviter certains endroits,
31:55etc.
31:55Il y a l'insécurité
31:56qui frappe au quotidien
31:57et il y a des commerçants,
31:58par exemple à Nice,
31:59vous allez voir ce reportage,
32:00il est incroyable,
32:01ils sont livrés à eux-mêmes
32:02cambriolés trois fois
32:04en l'espace de quelques semaines.
32:06Ils se disent,
32:06on va s'organiser
32:07parce que là,
32:07véritablement,
32:08on n'a plus le choix.
32:09Regardez ce reportage
32:10incroyable de Franck Trivio
32:11et Charlotte Diry.
32:13La scène a été filmée
32:15par une caméra
32:16de vidéosurveillance.
32:18Même sans son,
32:19les images sont sans appel.
32:21Un homme,
32:21qui n'en est pas
32:22à son coup d'essai,
32:23est en train de dérober
32:24plusieurs articles
32:25de ce magasin.
32:27Marine et Vladimir,
32:28les gérants,
32:29ainsi qu'une employée,
32:30décident alors
32:31de lui tendre
32:32un véritable guet-apens.
32:33Il nous a cambriolé trois fois,
32:35il nous a appris
32:36pour plus bête
32:37que ce qu'on en est
32:38et on a décidé
32:39de l'attendre
32:39pour lui tendre un piège.
32:42Déterminés,
32:42les trois commerçants
32:43se cachent
32:44dans la réserve du magasin,
32:45bien décidés
32:46à interpeller eux-mêmes
32:47le cambrioleur.
32:48On a fermé le magasin
32:49à 22h,
32:50on a attendu
32:50une bonne heure 30
32:52et il est venu très tôt,
32:54il était très sûr de lui.
32:55Une initiative risquée
32:56qui aurait pu tourner au drame.
32:58C'est jeté sur moi,
32:59tout simplement,
33:00il m'a mis à terre,
33:01il m'a mis une patate.
33:02De là,
33:03mon conjoint est arrivé
33:04à tenter de le maîtriser
33:05mais ça,
33:05on s'est suivi
33:06une vraie bagarre
33:07sachant qu'en même temps
33:09qu'il se frappait,
33:09il essaie de glisser
33:10en dessous de la grille
33:11ou de le tirer.
33:12Une scène violente
33:13qui finalement
33:14n'étonne pas vraiment
33:15ce policier.
33:16Les gens ont envie
33:17de protéger leur bien
33:18et encore une fois,
33:19on arrive à les comprendre.
33:20Par contre,
33:21le flic de la République
33:22que je suis
33:23ne peut pas les inciter
33:24à utiliser l'autodéfense.
33:25Par contre,
33:26je peux inciter
33:26le ministre de l'Intérieur
33:28à faire de telle sorte
33:29qu'on recrute
33:29des effectifs de police.
33:31Fier d'avoir permis
33:31l'arrestation du cambrioleur,
33:33les trois commerçants
33:34réalisent tout de même
33:35qu'ils s'en sortent bien.
33:37C'est ça le sujet.
33:38C'est vrai que le risque
33:39face à cette insécurité,
33:40c'est que les gens
33:41s'organisent
33:41et c'est déplorable.
33:42On ne peut pas encourager
33:43les gens
33:43à se défendre eux-mêmes.
33:45C'est évidemment pas
33:46ce qu'on dit
33:47et c'est d'ailleurs
33:47ce que dit très bien
33:48les policiers.
33:49Il y a aussi cette réalité,
33:50malheureusement,
33:50les gens se disent
33:51bon d'un moment,
33:51je n'ai pas d'autre choix.
33:52C'est quoi faire ?
33:53Ça a déjà commencé.
33:54La vérité,
33:55c'est que ça a déjà commencé.
33:55L'évitement et l'autodéfense
33:57ont déjà commencé.
33:58Le samedi,
33:59je lis le journal du dimanche
34:00du lendemain
34:01et je lisais,
34:02c'était si bien.
34:03C'est le travail du rédacteur.
34:04Ça, c'est un privilège.
34:05Vous avez la chance.
34:06On attend le dimanche.
34:07C'est bien que le rédacteur en chef
34:08ait dit son journal de la veille.
34:09C'est rassurant.
34:13Rien ne vous sera épargné.
34:15J'ai dit juste
34:15pour expliquer pourquoi je le lis
34:17alors qu'on met la veille.
34:18Il a fait le grand patron de fesses
34:20qui, quand ça sort de l'imprimerie,
34:22regarde comment on voyait au cinéma,
34:23prend le journal.
34:24C'est bien.
34:24Il est en forme ce soir.
34:27Je lisais un article
34:28sur les piscines privées
34:29qu'il y a un boom
34:30de la location de piscines privées
34:31justement parce que les gens
34:32vont fuir les piscines municipales.
34:33C'est toujours ce que disait
34:33Amine tout à l'heure.
34:34L'évitement,
34:34on n'essaie de ne pas se retrouver
34:35ensemble, etc.
34:36Et sur l'autodéfense,
34:37ça a commencé.
34:38Dans le 17e,
34:38il y a des pères de famille
34:40qui se sont ligués
34:41à un moment donné
34:41pour faire la police
34:42des halls d'immeubles,
34:43etc.
34:44parce qu'il y avait
34:44des débuts de problèmes
34:45d'insécurité.
34:45Et Nice, très intéressant.
34:47Il y a 10 ans,
34:48souvenez-vous,
34:49le bijoutier de Nice.
34:49Je ne sais pas si ça vous rappelle
34:50quelque chose.
34:51C'est une très très vieille histoire.
34:51Il avait tiré, lui,
34:52sur son agresseur.
34:54Il avait été soutenu
34:54par une pétition.
34:55Il y avait un million de signatures
34:56dans les jours
34:57qui avaient suivi.
34:57C'est-à-dire que c'était
34:58il y a 10 ans.
34:59Déjà il y a 10 ans,
35:00les gens n'en pouvaient plus.
35:01Vous imaginez aujourd'hui
35:01avec ce qui s'est passé en 10 ans.
35:03Il y a une défaillance de l'État.
35:04Quand on arrive à là,
35:04c'est grave.
35:05Ça doit nous alerter, en tout cas.
35:07La petite question que je me pose,
35:09c'est ce cambrioleur
35:10multi-récidiviste
35:11qui a été arrêté.
35:13À quoi il va être condamné ?
35:14C'est le sujet.
35:16Bien sûr.
35:16C'est le sujet.
35:17Donc il va peut-être prendre
35:18un stage de citoyenneté
35:20où on va lui expliquer
35:21« Monsieur, ce n'est pas bien
35:22d'aller voler des chips
35:23et du coca dans les supérettes »
35:26où il va prendre
35:27500 euros d'amende.
35:28En fait, on en est là.
35:29La réalité, c'est qu'il y a
35:30une impulité.
35:31Il sera 102.
35:32pas solvable.
35:33Donc il ne paiera pas d'amende.
35:35Et en fait, il n'aura rien
35:36en réalité.
35:38C'est là où notre système
35:41est défaillant.
35:41Parce qu'il y a d'autres pays
35:42qui ont des solutions.
35:43Un délinquant comme ça,
35:45pendant un mois,
35:46tu le fais se lever
35:47à 5h du matin,
35:49nettoyer les villes
35:50et avec un uniforme spécial
35:52qui montre qu'il est en train
35:53de faire ça,
35:54tu verras qu'il ne le refera pas
35:55deux fois.
35:56C'est là tout l'intérêt
35:57que la justice française
35:58n'a pas encore saisi,
35:59me semble-t-il,
36:00des travaux d'intérêt général.
36:02Il y a peine de réparation.
36:03C'est-à-dire que la peine
36:04de...
36:05Ils la font pas ?
36:05Oui, la font pas.
36:06C'est pas apprécié généralement.
36:07Mais que les tiges
36:09soient réellement efficaces
36:11pour la vie de la société.
36:12C'est-à-dire...
36:13Il n'y a pas balayé les feuilles...
36:14C'est efficace,
36:15mais quelque chose de...
36:16Il y a autant d'exemples
36:16qu'on pourrait trouver
36:17selon les situations,
36:18mais que les tiges
36:19rejouent réellement un rôle
36:21aussi bien pour celui
36:22qui est condamné à les faire
36:24que pour ceux
36:24qui en bénéficieront.
36:25Mais parce qu'il n'y a pas
36:26de magistrats.
36:26Et parce que...
36:27Il n'y a pas de magistrats
36:28qui sont mandatés pour le faire.
36:29Et ce à quoi on assiste,
36:30c'est quoi ?
36:31C'est effectivement
36:32ce qu'on appelait au Moyen-Âge
36:33les milices bourgeoises
36:34qui assurent la sécurité
36:36dans les quartiers,
36:37dans leur quartier,
36:38parce qu'il y a une défaillance
36:39de l'État,
36:40parce qu'il n'y a pas d'État
36:41parfois.
36:42Et c'est malheureusement
36:43la seule solution
36:45qui se présente
36:45à bon nombre d'entre nous.
36:47C'est à mon avis
36:48un signal d'alerte
36:48qu'on va tous avoir en tête.
36:51Alors, je voulais vous montrer
36:52un tweet maintenant.
36:53C'est peut-être
36:53l'information la plus importante
36:56en pensée, peut-être même
36:57de ces derniers jours.
36:58C'est Marion Maréchal
36:59qui s'en est fait l'écho.
37:00Voilà, c'est historique.
37:01Désormais, on meurt plus
37:02qu'on ne naît en France.
37:03C'est les statistiques
37:04qui ont notamment été publiées
37:06par l'INED.
37:07Et donc, elle appelle
37:08un état d'urgence démographique
37:10qu'il nous faut.
37:10Mais donc désormais,
37:11il y a plus de décès
37:12que de naissances.
37:13Donc le solde est négatif.
37:14Ce qui, évidemment,
37:15pour un pays en matière
37:16de démographie
37:16est absolument terrifiant.
37:18Et donc, Marion Maréchal
37:19alerte, ce n'est pas la seule.
37:20J'ai vu qu'il y avait
37:21pas mal de responsables politiques
37:22qui alertent là-dessus.
37:23Est-ce que vous pensez
37:24qu'on prend suffisamment
37:25en compte cet aspect-là
37:26de la politique ?
37:28Oui, parce qu'on se félicite,
37:29paraît-il, de faire venir
37:30l'équivalent de la ville
37:31de Toulouse, de l'étranger
37:32chaque année.
37:33Vous pensez donc
37:33que la réponse passe
37:34par une immigration ?
37:36C'est une mauvaise réponse,
37:37mais c'est la réponse
37:38pour le moment
37:39qu'on nous suggère d'accepter.
37:41J'ai entendu parler
37:42de réarmement démographique
37:43par le président de la République.
37:44Pour l'instant,
37:45on ne voit rien aboutir
37:46de ce point de vue-là.
37:47Il faut être honnête,
37:48qu'il y a une évolution
37:48de la société.
37:50On a des couples
37:51qui font moins d'enfants
37:52parce que, par ailleurs,
37:53c'est difficile
37:54d'élever des enfants aujourd'hui.
37:55Ça coûte de plus en plus cher
37:56et donc on a
37:57des cellules familiales
37:58qui sont moins fortes
38:00qu'auparavant.
38:01Donc il y a une vraie politique
38:02nataliste de soutien
38:03à toutes ces familles
38:05en leur donnant
38:06les avantages nécessaires
38:07et en leur expliquant,
38:09par ailleurs,
38:09ce qui est important,
38:10que c'est aussi bien
38:11de faire des enfants
38:11et que c'est une belle réalisation
38:13parce que l'idéologie
38:14qui s'est développée aussi,
38:15c'est une idéologie
38:15totalement individualiste.
38:16Vous avez toute une génération
38:17maintenant qui considère
38:18que la planète va exploser
38:20et que ça ne sert à rien
38:20de faire des enfants
38:21parce qu'on va les envoyer
38:22à la mort.
38:23Donc vous voyez,
38:24c'est tout ça
38:24qu'il faut faire évoluer.
38:25Alors qu'on a eu des périodes
38:26dans le passé
38:26qui n'étaient pas réjouissantes
38:28non plus
38:28et ça n'empêchait pas
38:29les gens de faire des enfants.
38:29Oui, mais il y avait
38:30une vraie politique familiale.
38:31Oui, c'est ça la différence.
38:32La politique familiale,
38:33elle a été détruite
38:34notamment par François Hollande
38:35en 2012.
38:36J'avais l'idée.
38:37Il y avait notamment
38:37les alléquations familiales
38:39qui ont été mises en place.
38:46Ça a été mis en place
38:48d'ailleurs en les cinq dernières minutes.
38:51Laissez finir laïm.
38:52Dès 1938,
38:53il y a eu vraiment
38:54le souci
38:55d'une politique familiale
38:58qui était volontaire
39:00et qui était effectivement
39:01pour booster la natalité
39:04avec notamment
39:05l'universalité
39:06des allocations familiales
39:07parce que c'était
39:07un geste de la France
39:11envers ses enfants.
39:13On avait aussi énormément
39:14de crèches municipales
39:16où l'accès était très facile.
39:18Moi, je l'ai vu
39:18dans la ville où j'habite
39:20mais j'ai eu quatre enfants.
39:21Je n'ai eu aucun souci
39:22pour les mettre en crèche.
39:24Donc ça, c'est des choses
39:25aussi qui sont importantes.
39:26Maintenant, vous en avez
39:26beaucoup moins.
39:27La plupart des crèches municipales
39:29ont fermé
39:29et ça a été donné
39:31aux privés
39:32et on voit
39:32que l'augmentation
39:33du tarif de la crèche
39:35qui a explosé
39:36de 200 à 300 %.
39:37Donc c'est ça la réalité.
39:39On n'a rien fait
39:39pour faciliter effectivement
39:41une politique familiale
39:42qui est nécessaire.
39:43On ne peut pas remplacer.
39:44Moi, vous savez,
39:44je suis très sensible
39:46au fait qu'on ne remplace
39:47pas un peuple.
39:48Un peuple, il est souverain
39:48et c'est important.
39:50Et moi qui suis enfant
39:51d'immigrés,
39:51que je suis immigrée,
39:52je suis devenue française,
39:53je suis heureuse
39:54de faire partie d'un peuple
39:56qui soit,
39:57qui reste ce qu'il est.
39:58Et je n'aimerais pas
39:59non plus, par exemple,
40:00que mon pays d'origine,
40:01à un moment,
40:01soit un grand remplacé.
40:02C'est tout simplement ça.
40:03Avant de refermer cette émission,
40:06je voulais quand même
40:06qu'on revienne
40:06sur les propos
40:07de Bruno Retailleau
40:07sur l'Algérie.
40:08Vous avez vu
40:09qu'il a désavoué totalement
40:09le ministre des Affaires étrangères
40:12en disant
40:12la diplomatie des bons sentiments
40:13s'est terminée,
40:14c'est un échec.
40:15Alors, on vous a mis en parallèle
40:16les deux déclarations.
40:18La diplomatie des bons sentiments
40:19a échoué.
40:19Il faut assumer un rapport de force
40:20que le pouvoir algérien
40:21a lui-même choisi.
40:22J'y suis prêt
40:22depuis le début de cette crise.
40:24Ça, c'est ce que dit Bruno Retailleau
40:25hier dans les colonnes du Figaro.
40:27Et Jean-Noël Barraud lui a répondu
40:28qu'il n'y a ni diplomatie
40:29des bons sentiments
40:30ni diplomatie du ressentiment.
40:32Il y a juste la diplomatie.
40:33C'est un grand succès.
40:35On va passer vite
40:36sur le fait qu'encore une fois
40:37le gouvernement expose ses divisions.
40:39Mais là, il y a deux lignes
40:39qui s'affrontent
40:40et plus que jamais,
40:41il y en a une quand même
40:41qui ne marche pas.
40:42Jean-Noël Barraud
40:43oublie une autre proposition
40:45qui est ce qui s'appelle
40:46le rapport de force.
40:47Et le rapport de force en soi
40:48n'est pas quelque chose de négatif.
40:50Le rapport de force
40:51est même quelque chose
40:52qui par définition
40:53peut être constructif.
40:55Et de voir que
40:56le ministre des Affaires étrangères
40:57s'enfer,
40:58il est télécommandé,
41:00mais s'enfer officiellement
41:01dans cette politique
41:03du droit dans le mur
41:04est quelque chose
41:05qui pourrait être
41:07à la limite
41:07prêté à sourire.
41:10Mais c'en est scandaleux
41:11quand on a deux otages français
41:12qui sont dans les geôles
41:13du régime algérien.
41:15Et c'est ça qui est tragique.
41:17Vous avez vu que Jean-Luc Rotaillot
41:18utilise la phrase
41:19« Pour être libre,
41:19il faut être craint ».
41:20C'est ce qu'avait dit
41:20le président de la République.
41:22Pendant un temps,
41:23j'ai cru effectivement
41:24qu'il y avait opposition
41:24au gouvernement.
41:26Mais je peux vous dire aujourd'hui
41:27que la réalité est plus complexe
41:28que ça.
41:29C'est qu'on chevauche les deux
41:30et que c'est fait exprès.
41:32C'est-à-dire qu'il faut
41:33qu'il y en ait un
41:33qui soit dur
41:34contre l'Algérie
41:35et il y en a un autre
41:36qui soit...
41:36C'est good cop, bad cop ?
41:38Voilà, c'est...
41:39Ah, c'est assumé ?
41:40Oui, voilà.
41:41Les informations
41:41que vous nous donnez ce soir...
41:42Je vous fais comme Paul Amard.
41:43C'est une information
41:44que je vous donne avec.
41:46Bruno Rotaillot,
41:47on lui a quand même demandé
41:47de se taire et de s'écraser.
41:49Enfin, il n'est pas viré.
41:50Non, il n'est pas viré.
41:51Il est là, il est en place.
41:52Et alors, quel est l'intérêt
41:52de cette stratégie ?
41:53Ça permet après,
41:54dans la discussion que vous avez
41:55avec les Algériens,
41:55de jouer avec les uns
41:56sur tel aspect des choses
41:58ou alors de dire,
41:59vous savez, on fait ça
42:00mais derrière,
42:01il y a des méchants chez nous.
42:02Vous voyez, c'est tout un jeu
42:03que la diplomatie française adore.
42:06Mais ça fonctionne ?
42:07Ça ne fonctionne pas trop pour l'instant.
42:08Non, ça ne marche pas
42:09mais c'est comme ça.
42:09Oui, ça ne marche pas.
42:11Parce qu'il y a quand même
42:12un principe de réalité
42:12en diplomatie
42:13comme dans d'autres sujets.
42:14On juge une politique
42:14à ses résultats.
42:15C'est le résultat, oui.
42:15Là, le résultat,
42:17on ne les a pas.
42:17Le problème sans salle
42:17est toujours dans son cachot à Alger.
42:19Donc, ça ne marche pas.
42:21Et alors, il y aura un rendez-vous
42:22la semaine prochaine
42:23à l'Élysée, visiblement
42:24avec Bruno Rotaillot
42:24et entre Bruno Rotaillot
42:25et le président de la République.
42:27Alors, selon Julien Drey,
42:28ce sera juste de la para
42:29mais peut-être qu'ils vont
42:30vraiment discuter
42:30de la ligne politique adoptée.
42:33Peut-être qu'il est temps
42:33de changer de braquet
42:34pour le président de la République.
42:35C'est encore possible ?
42:36Non ?
42:37Je n'y croyais pas trop ?
42:38En fait, j'adorerais
42:39mais je n'y crois malheureusement pas.
42:40En fait, en lisant les déclarations
42:42et en vous écoutant,
42:43je me disais,
42:43je pense qu'on est
42:44la dernière puissance
42:45qui se pense comme une puissance
42:46qui n'est pas dans le rapport de force.
42:48On est peut-être,
42:48quand vous voyez Trump,
42:49il n'est que dans le rapport de force.
42:51Quand vous voyez
42:51toutes les grandes puissances,
42:52la Chine évidemment,
42:54la Turquie,
42:56l'Iran, l'Italie,
42:58toutes les grandes puissances
42:59sont dans le rapport de force
43:00et assument des confrontations
43:01extrêmement musclées
43:02avec leurs arguments
43:03et plus elles sont puissantes,
43:04plus elles gagnent
43:04leur rapport de force.
43:05Et nous, on est les derniers
43:06à croire qu'en étant
43:07des bisounours,
43:07ça va mieux marcher.
43:08Mais surtout avec l'Algérie.
43:10Surtout avec l'Algérie.
43:10L'Iran et l'Iran.
43:12Merci de le rajouter.
43:13On a ouvert l'émission ce matin
43:15avec cette image.
43:16On va la refermer ce soir
43:16avec cette image.
43:17Celle d'Amir sur scène hier,
43:19c'était au francophonie
43:20de Spa en Belgique.
43:22On rappelle qu'il a été
43:23la cible d'une cabale
43:24de certains élus,
43:26notamment de la France Insoumise.
43:28Des artistes avaient décommandé
43:29pour protester
43:31contre la présence d'Amir
43:32qui est simplement
43:33franco-israélien.
43:34Et hier, il a reçu
43:35une acclamation du public
43:36et il a prononcé
43:37quelques mots.
43:38Il était très ému,
43:39Amir, visiblement.
43:39Je propose peut-être
43:40d'écouter ce qu'il a dit hier
43:42sur la scène des francophonie.
43:43La première fois que je venais
43:48avec des appréhensions
43:49et ne plus pas serein
43:50en me posant 36 000 questions.
43:53Et ce soir,
43:54de vivre sept heures
43:55entières avec vous.
43:57Il m'a prouvé que
43:59les réseaux sociaux,
44:01ce n'est pas la réalité.
44:02c'est entre humains,
44:13entre vrais humains,
44:14on a une connexion forte
44:16d'amour,
44:17de présence,
44:18de chaleur,
44:19d'humanisme.
44:20Quel courage,
44:22quel courage de la part d'Amir
44:23et bravo au public aussi
44:24d'avoir réservé cet accueil.
44:26C'est comme pour l'Eurovision,
44:27il y a un décalage
44:28entre les raclures antisémites
44:31qui ont des mégaphones
44:32et qui crient très fort
44:32et qu'on entend beaucoup
44:33et la réalité des gens,
44:35du public
44:37qui était aux côtés
44:40de la candidate israélienne
44:41et qui hier était avec Amir.
44:44Et vraisemblablement
44:44des organisateurs
44:45puisqu'ils ont maintenu
44:47la programmation de son concert.
44:48Moi je pense que
44:49le premier acte de courage
44:50c'est les organisateurs.
44:52Parce que l'objectif
44:52c'était que les organisateurs...
44:54Je vous signale que
44:55hier on a un chercheur israélien
44:57qui a été déprogrammé
44:59justement parce que...
45:00Parce qu'il a fait l'armée
45:02il y a 25 ans.
45:02Parce qu'il y a 25 ans
45:03il a fait l'armée.
45:03C'est vrai que c'est moins médiatisé
45:04mais partout dans tous les domaines
45:06dans tous les secteurs
45:06il y a ce phénomène.
45:07C'est ça qui devient
45:07l'invisibilisation.
45:09C'est systématique.
45:10En tout cas voilà
45:11on salue évidemment
45:12le courage d'Amir
45:13et on voulait finir
45:13sur une note un peu plus positive.
45:15Merci à tous les cinq
45:15de m'avoir accompagné ce soir.
45:17Merci à Lucas Buzutille
45:19qui m'a aidé
45:19à préparer cette émission.
45:21Dans un instant
45:21vous avez rendez-vous
45:22avec Face à Renfray
45:23sur l'antenne de CNews.
45:25Demain matin
45:25vous retrouverez
45:26Eliott Deval
45:27qui reprend son poste
45:28pour l'heure d'épreuve.
45:29A bientôt.
45:30Il faut donner l'heure
45:30à laquelle il se réveille.
45:33Écidemment.

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