00:00Il est 9h moins 10, nous accueillons l'invité de RTL matin week-end, Emile Roger Lomberti, maire d'hiver droite de Limoges. Bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Votre ville secouée dans la nuit de vendredi à samedi par des violences urbaines à un quartier de Val-de-Laurence.
00:13Une centaine d'individus qui ont cassé, brûlé des voitures, se sont pris aux forces de l'ordre.
00:17Les automobilistes ont également été visés. Première question, comment s'est déroulée la nuit ?
00:23La nuit, hier soir, calme. À partir du moment où il y avait la CRS 8 en place et qu'ils patrouillaient dans le quartier, ils n'ont pas cherché l'affrontement.
00:35On a vraiment une structuration de guerrillas urbaines avec des groupes qui interviennent pour montrer qu'ils sont chez eux, que c'est leur territoire.
00:43Et dès qu'ils sont en position d'affronter les forces de l'ordre, officiellement, et que les forces de l'ordre sont présentes et structurées,
00:55eh bien, ils restent calmes et tranquilles.
00:59Guerrillas urbaines, les termes sont tout de même très forts, monsieur le maire. Vous maintenez cette expression ?
01:06Non seulement je maintiens cette expression, mais comment vous expliquez que des groupes puissent être autant armés,
01:14avoir préparé des cocktails molotovs, avoir préparé des quête-à-pens, avoir bloqué la circulation,
01:21caillasser, casser des pare-brises, faire du carjacking, voler des voitures et la brûler.
01:28Enfin, bref, c'était très, très organisé, structuré. Et donc, ça, ça s'appelle de la guérilla.
01:34Et comment vous expliquez que ce soit autant structuré ? Parce que quel est l'intérêt de ces individus qui sèment la violence ?
01:42Est-ce que vous avez une idée ?
01:45Vous savez, il y a le phénomène. Après, vous avez la grande pauvreté qui a été accumulée dans ces quartiers au fil des années.
01:54Vous avez l'effet de l'immigration, mais tout le monde le dénie et se ferme les yeux dessus.
01:59Vous avez le fait du... Comment dire ?
02:02Mais c'est la faute de l'immigration, monsieur le maire ?
02:05Non, ce n'est pas la faute de l'immigration.
02:06J'imagine qu'il n'y a pas que des personnes qui viennent de l'étranger dans ces quartiers.
02:10Ah si. C'est des quartiers majoritairement et essentiellement marqués par la grande pauvreté.
02:18Et c'est ceux qui sont issus de l'immigration. Tous.
02:21Oui, mais il y a aussi des Français.
02:23La grande difficulté. Comment ?
02:24Il y a aussi des Français. C'est ça que je veux dire.
02:27Des personnes qui sont nées en France.
02:29Non, ce que je suis en train de vous dire, c'est quand même, et on ne veut pas y réfléchir,
02:35mais accumuler des gens dont on s'organise pour accepter qu'ils ne parlent pas le français,
02:40que leurs enfants soient scolarisés à l'élastique, que la grande pauvreté soit structurée,
02:49qu'ils vivent essentiellement grâce au trafic de drogue qui gangrène le quartier,
02:56que d'autre part, vous avez deux idéologies qui viennent en plus les structurer parce que c'est dans leur culture,
03:02l'idéologie, l'extrémisme musulman qui gangrène ceux qui veulent s'intégrer en France
03:10et de l'autre côté, et c'est la campagne électorale qui le veut,
03:15on a pour les municipales les LFistes qui les incitent à la désobéissance citoyenne.
03:23Donc on est là dans quelque chose qui est en plus sur une structure de groupes et de sous-groupes communautaires
03:33qui sont organisés autour des pays d'origine.
03:38et ils s'organisent contre la République française autour de noyaux qui sont des noyaux idéologiques et surtout de territoire.
03:49Je ne sais pas si ce sont des idéologies qui sont derrière ces violences, mais vous l'avez dit...
03:54Ah non, mais j'en suis sûr.
03:55Les idéologies viennent créer le noyau de l'organisation.
04:03En tout cas, vous l'avez dit, c'est un quartier difficile, paupérisé.
04:06Est-ce que vous, au niveau de la ville, est-ce que vous mettez en place des politiques pour ces quartiers sensibles ?
04:12Bien sûr, bien sûr que nous mettons en place des politiques, mais nous sommes bien seuls.
04:17Ça fait deux ans que j'ai essayé de remettre à l'ordre du jour la prévention à tous les niveaux pour pouvoir accompagner.
04:23On a des mères seules avec des enfants, des garçons qui gouvernent leur mère à 8 ans, 9 ans, 10 ans.
04:30Ça, c'est des phénomènes culturels que l'on ne veut pas prendre en compte dans notre pays.
04:35Les départements ont enlevé les travailleurs sociaux et ont enlevé les éducateurs.
04:41Nous, nous y mettons le maximum de travailleurs sociaux.
04:47Nous refaisons complètement le quartier au niveau de l'habitat, qui était devenu indigne.
04:53Nous allons refaire les écoles.
04:58J'ai mis les études gratuites.
05:00Mais là, ce que vous demandez, par exemple, au département, c'est de réembaucher des travailleurs sociaux qui puissent y aller le quartier ?
05:06Non, ce n'est pas que ça.
05:10Si vous n'avez pas la justice qui vous accompagne, si vous n'avez pas les travailleurs sociaux et le département et la ZE,
05:17tout ce qui tourne autour de la protection maternelle et infantile, ça a disparu.
05:22On l'a fait disparaître complètement en France.
05:24Si vous n'avez pas tout ça, si vous n'avez pas une éducation nationale qui répond présente, ça ne marche pas.
05:33Je fais une rentrée scolaire il y a trois ans dans ce quartier.
05:35Je demande à la directrice de l'école combien elle a d'enfants qui ne parlent pas le français.
05:40Elle me dit, j'en ai plus de 40.
05:42Je lui dis, combien avez-vous de classes allophones ?
05:45Classes allophones d'enfants qui ne parlent pas le français.
05:49On met des enseignants spécialisés pour leur apprendre le français, pour qu'ils prennent après le cursus normal.
05:55Eh bien, elle a une seule classe, 10 élèves.
05:59Les 30 autres sont dans les classes réparties, dans les classes d'âge.
06:03Et c'est une catastrophe parce qu'ils n'apprennent pas.
06:06Et les professeurs sont en difficulté.
06:08On mesure l'ampleur du problème.
06:10Merci Emile Roger Lamberti, maire d'Hivertroite de Limoges.
06:15Et on continuera de suivre évidemment la situation dans votre ville, ces scènes de violence.
06:20Mais on retient que la nuit a été calme dans ce quartier sensible de Limoges,
06:25après des scènes que vous avez pu décrire comme des scènes de guérilla urbaine.