Céline Pina : «Les peines planchers deviennent absolument nécessaires. [...] Je pense qu'il y a des quartiers qu'il faut détruire. Quand un territoire est à ce point-là malade, vous n'avez pas vraiment le choix.»
00:00En fait, c'est extrêmement inquiétant. Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est qu'en l'état de la justice, pour le coup, les peines planchées deviennent absolument nécessaires.
00:10Autrement dit, il faudrait que dans certains cas bien identifiés, vous ayez en fait des peines quasi automatiques qui permettent d'accélérer les choses
00:19et qui évitent justement toutes ces stratégies d'évitement. Mais au-delà de ça, la question aujourd'hui de ces quartiers, c'est peut-être, est-ce qu'on a intérêt à les maintenir ?
00:28Je pense qu'il y a des quartiers qu'il faut détruire. On va partir de Pisevain dans pas très longtemps.
00:33Il y a des moments, quand un territoire est à ce point-là malade, en fait, vous n'avez pas vraiment le choix.
00:41C'est-à-dire que quand vous essayez de réintroduire un peu d'éléments sains, ils se font bouffer parce qu'ils sont trop peu nombreux par rapport aux éléments malsains.
00:48Et donc, les trois quarts du temps, et moi, je l'ai vu faire sur un quartier assergi qui était complètement enquisté par le trafic, la drogue, la violence.
00:57Il a fallu le démolir. Bon, après, comme les imbéciles qui l'ont démoli ont expliqué à la population qu'il fallait les reloger dans le même endroit,
01:05forcément, ça a redémarré parce qu'accessoirement, ils n'ont pas viré les dealers.
01:09Mais il y avait moyen de faire quelque chose de très intelligent.
01:13Donc, je crois qu'aujourd'hui, ce qu'il va falloir dire, c'est des quartiers comme ça deviennent des plaies.
01:18Oui, on peut les détruire. Ah bon, il y a des gens qui n'auront pas de solution ?
01:21Oui, mais aujourd'hui, il y a plein de gens qui n'ont pas de solution.
01:24Il y a des gamins qui meurent et qui se font brûler vif et des gens qui reçoivent les vidéos de ces objets.