Cinq pays européens, dont la France, vont tester une application permettant de vérifier l'âge des utilisateurs en ligne et d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux. Les explications d'Inès Legendre, juriste et responsable du plaidoyer de l’association "E-Enfance".
00:00Cinq pays européens, dont la France, vont tester une application permettant de vérifier l'âge des utilisateurs en ligne,
00:07donc du coup d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus dangereux.
00:11Notre première question, Inès Le Gendre, c'est comment ça fonctionne ?
00:15Bonjour à tous et merci de me recevoir.
00:18Alors comment ça fonctionne ? L'idée c'est de déployer une application dans ces cinq pays et ça va être une phase test.
00:24C'est-à-dire que ces cinq pays vont pouvoir tester les paramètres, comment on va pouvoir mettre ça en place.
00:30Et l'idée c'est, la méthodologie, on a un principe du double anonymat et du tiers de confiance,
00:35c'est-à-dire qu'une personne va prouver sa majorité sous n'importe quelle méthode que ça soit,
00:40c'est-à-dire qu'elle va pouvoir donner une garde d'identité, un passeport.
00:43Et l'idée c'est qu'il va y avoir un tiers, donc vraiment une personne annexe qui va pouvoir vérifier si la personne a plus de 18 ans ou non
00:50et va pouvoir valider auprès de la plateforme. Ce qui est essentiel à retenir, c'est qu'aucune donnée ne va pouvoir permuter du tiers de confiance jusqu'à l'application.
00:59Et ça veut dire que si on n'est pas en mesure de prouver la majorité, on va avoir une application qui par défaut sera paramétrée de la façon la plus prudente possible, c'est ça ?
01:08C'est exactement ça. C'est-à-dire que le DSA met en place ce qu'on appelle une approche fondée sur l'évaluation des risques.
01:14Et pour être tout à fait simple, c'est-à-dire que les plateformes numériques, elles imposent des risques aux mineurs en fonction de leur design, de leur interface.
01:21Et l'idée c'est qu'elles sont obligées de faire une évaluation en amont.
01:25Et donc en fonction du niveau de risque qui va être mis sur la plateforme, elles vont devoir mettre en place un système de vérification d'âge.
01:32Donc soit un système strict, soit un système d'estimation de l'âge.
01:35Inès Legendre, il faut quand même bien spécifier de quelle plateforme on parle. Vous parlez de TikTok, de Snapchat, ce genre de plateforme ?
01:43Justement, l'idée c'est qu'on va pouvoir séparer les plateformes qui sont les plus à risque.
01:48Donc là, comme vous dites, les sites pornographiques, les plateformes de jeux d'argent par exemple,
01:52des réseaux sociaux qui sont, elles, des plateformes qui sont moins à risque.
01:56Mais pour évaluer leurs risques, justement, elles vont devoir faire ce travail en amont
01:59et prouver finalement que leurs plateformes ne comportent pas autant de risques, par exemple, qu'une plateforme pornographique.
02:05– Je voudrais comprendre par exemple sur les réseaux sociaux comme TikTok et Snapchat,
02:09en quoi par exemple ça peut protéger les mineurs de contenus dangereux sur ces réseaux sociaux ?
02:14– La mise en place justement d'un système de vérification de l'âge, ça va permettre de les protéger
02:19puisque ça va permettre de séparer, en tout cas de distinguer un mineur d'un majeur.
02:24Et donc dans les lignes directrices qui ont été publiées en parallèle du lancement de cette application,
02:28les comptes pour mineurs vont faire en sorte de mettre en place des systèmes algorithmiques
02:34qui sont beaucoup moins nocifs pour les mineurs et pour les enfants et les adolescents,
02:39aussi de finalement cadenasser un petit peu leurs comptes et les passer en mode privé par défaut,
02:43donc interdire aussi toute interaction avec des comptes avec lesquels ils n'auraient pas accepté d'être en contact en amont.
02:49Et donc le système de vérification de l'âge va permettre tout ça.
02:52– Votre avis d'experte, Inès Le Gendre, c'est une bonne idée, c'est bien ce qui se passe ?
02:55– C'est une excellente chose et je trouve que la Commission européenne
02:58est vraiment très motivée à ce propos et je trouve que c'est une chose extrêmement bien
03:04de pouvoir mettre en place des outils pour et bien donner aux États membres
03:08la possibilité finalement de faire en sorte de respecter une majorité numérique dans chaque pays
03:12et que les plateformes finissent par vraiment protéger les mineurs en ligne.
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