Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/ Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Christophe Berthonneau, président du Groupe F.
00:00C'est le moment que beaucoup d'entre nous attendent, les festivités du 14 juillet et bien sûr le célèbre feu d'artifice à Paris.
00:06Le spectacle promet une fois de plus d'être grandiose pour celles et ceux qui pourront y assister et on a la chance aujourd'hui d'être avec Christophe Bertoneau.
00:13Bonjour et bienvenue, merci de nous accompagner. Vous êtes président de groupe F-Concepteur et metteur en scène de ces festivités du 14 juillet,
00:20de ce fameux feu d'artifice dans la capitale à Paris. Ça va être entre tradition et modernité cette année, on peut résumer comme ça ?
00:28Oui, je pense qu'on a tous envie de faire la fête et d'être tous ensemble et là on prend les outils, les plus beaux outils pour faire le maximum pour que la fête soit réussie,
00:37tout en finesse, tout en poésie, tout en beauté et puis évidemment avec le côté spectaculaire que tout le monde attend pour cette fête nationale.
00:46Donc il y aura un mélange de quoi ? De feu d'artifice, on va dire traditionnel, et de drones ? C'est ça maintenant la tendance, c'est ça ? On mêle les deux ?
00:53Oui, on mêle les deux et le groupe F a inventé ces espèces de drones pyrotechniques qui permettent d'être complètement raccord avec l'idée quand même d'un grand feu d'artifice.
01:02C'est-à-dire les gens l'attendent et ces drones permettent vraiment une avancée spectaculaire dans la chorégraphie et dans la beauté des choses.
01:11Ça réduit assez sensiblement le caractère polluant des feux d'artifice et donc on est en train de faire cette révolution nécessaire pour, comme avec les voitures,
01:23être plus propre, plus efficace en termes de sécurité et plus grand aussi dans le ciel.
01:28Ce qu'on voit là à l'image, c'était l'année dernière pendant les Jeux Olympiques, il y avait déjà ce maillage entre les deux, entre le feu d'artifice traditionnel et les drones.
01:36Est-ce qu'on a le droit d'avoir quelques indiscrétions de type ? Quelle est par exemple la thématique ? Est-ce qu'il y en a une en particulier cette année ?
01:43Je crois qu'il y a une année culturelle France-Brésil. Est-ce que c'est de ça dont vous vous inspirez ?
01:46Oui, on célèbre cette ville-monde. Paris est une ville qui bouge, qui est sans cesse touchée par des tas de choses.
01:55Regardez le PSG. Et donc, il y a effectivement les années France-Brésil.
01:59Donc, au cœur du spectacle, on a un hommage fort à ce pays magnifique.
02:04Et puis, on a aussi un hommage à la Seine. On vient de pouvoir se baigner dans la Seine.
02:09On va faire un clin d'œil au PSG. On a évidemment les valeurs de la République parce qu'on reste au 14 juillet.
02:16Et tout ça est une fête qui est à la fois parisienne, mais qui est aussi la capitale.
02:22C'est-à-dire qu'on est là pour un moment, un instant qui doit toucher par la beauté
02:29tous les gens qui n'ont pas l'occasion de se retrouver dehors à regarder le feu d'artifice.
02:34Ça doit réunir.
02:35Oui, parce qu'il est retransmis sur…
02:37Chez nous, il est retransmis sur les antennes de France-Télé.
02:39Vous expliquez donc que les drones apportaient peut-être plus de précision concrètement.
02:43C'est-à-dire qu'un feu d'artifice traditionnel, vous savez exactement où il va aller,
02:46où est-ce qu'il y a une petite différence, alors que le drone, c'est pratiquement au millimètre, au centimètre près ?
02:51Oui, les drones qu'on utilise ont une précision de 2,5 cm dans le ciel, malgré le vent, malgré les courants d'air.
02:58Ah oui, c'est très, très étonnant.
03:00C'est très étonnant.
03:01Donc, ça permet vraiment de faire des figures, mais surtout des mouvements.
03:05C'est-à-dire qu'au lieu de placer des images fixes, on est en perpétuel mouvement.
03:09La lumière circule à toute vitesse dans les drones.
03:11Et le feu d'artifice vient vraiment, quand c'est nécessaire, donner le petit coup supplémentaire qui fait l'émotion.
03:17J'imagine, quand on est à votre place, qu'on doit être le nez scotché sur la météo.
03:23Comment ça se passe de ce côté-là ?
03:24Est-ce que vous pensez que vous avez passé entre les gouttes ?
03:26Parce que Frédéric, qui nous parlait de météo tout à l'heure, nous disait « on ne sait pas trop, là ».
03:31Vous savez, dans ce métier, on travaille pendant des mois sur des choses qui sont toujours incertaines.
03:36Ça fait 40 ans que je fais ça.
03:37Ça fait 40 ans qu'on passe des mois, qu'on se bat, qu'on est monde.
03:40Et puis, dame nature décide, in fine, de notre travail.
03:44Donc, il y a toujours des fragilités.
03:46Là, on croise les doigts, mais ça a l'air plutôt très, très bon.
03:48Quelle est l'ennemi du feu d'artifice et du drone ?
03:50C'est la pluie, c'est le vent, c'est que sais-je ?
03:53Parfois, l'ennemi est l'endroit où on ne l'attend pas.
03:56Un tout petit peu de vent, et puis le spectacle un peu chargé, puis la fumée, on ne voit plus rien.
04:01Parfois, trop de vent, ça déforme les choses.
04:04L'ennemi, c'est évidemment la tempête.
04:06C'est le moment où le public ne peut même plus venir, parce que les conditions météo ne sont pas réunies.
04:09Ça vous est souvent arrivé ?
04:11Ça vous est souvent arrivé, ces conditions-là ?
04:13Non, c'est rare, mais par exemple, quand je faisais les cérémonies olympiques à Rio,
04:18sur quatre cérémonies, on a eu une fois 80 km hors de vent,
04:22une fois une tornade avec un orage terrible.
04:25Il a plu pendant les cérémonies, mais la drache.
04:27On a joué quand même, on a tiré quand même,
04:29mais c'était un peu décevant, après ces années de travail, de voir le travail un peu abîmé.
04:33Mais ça fait partie du jeu.
04:34On vit sur une planète où l'environnement est très important,
04:38où les conditions météo sont importantes.
04:40Nous, on y est confrontés tout le temps, parce qu'on travaille dehors.
04:43Justement, là-dessus, puisque vous me tendez la paire, j'aimerais votre sentiment,
04:46parce qu'on a vu plusieurs communes décider d'annuler leur feu d'artifice,
04:49justement à cause des conditions climatiques et météo,
04:52parce qu'il fait très chaud, parce que certains endroits sont très secs,
04:54et qu'on craint des risques de feu.
04:56Qu'est-ce que vous pensez de ces décisions ?
04:58Je pense qu'elles sont très bonnes selon les endroits.
05:00En fait, si on est en mer, si on est sur les surfaces maritimes,
05:03et que le vent pousse vers le large, ça va, on peut maintenir cette tradition d'été.
05:07Mais beaucoup de villes, ma bonne ville d'Arles,
05:11est passée à un feu en hiver, au mois de décembre,
05:15où là, les risques incendies sont beaucoup plus limités.
05:17Donc, on voit se développer de plus en plus de feux au 31 décembre,
05:20ou dans les périodes hivernales,
05:22qui sont des périodes où on a beaucoup besoin de lumière.
05:24Donc, ça fonctionne aussi très, très bien,
05:28et il va falloir s'adapter à ce changement climatique.
05:32Concrètement, Christophe Bertoneau,
05:33le feu d'artifice de Paris, c'est le 14 au soir, 14 juillet,
05:36vous préparez depuis quelques jours, ou vous allez seulement vous y mettre ?
05:39C'est quoi, techniquement, le temps nécessaire pour installer tout ça ?
05:42Alors, là, maintenant, on a une bonne pratique,
05:45puisque le premier feu qu'on a préparé sur la Tour Eiffel,
05:48c'était le passage à l'an 2000.
05:49Donc, on arrive à réduire un petit peu les temps d'installation,
05:52mais on est toujours sur une bonne semaine de préparation.
05:55Il y a déjà, là !
05:56Ah, la Tour Eiffel, c'est très complexe,
05:57il faut aller s'installer sur tous les angles.
05:59Il y a une cinquantaine de travailleurs sur corde
06:02qui sont en train de peaufiner toutes les installations.
06:05Et par contre, la partie, on va dire, active,
06:07les feux d'artifice n'arrivent que le dernier jour
06:09pour monter les choses au dernier moment dans l'espace urbain.
06:14Alors, on rappelle, pour ceux qui sont à Paris,
06:15ce sera donc lundi soir à 23h, je ne me trompe pas,
06:18et pour ceux qui ne sont pas à Paris,
06:19mais qui ont envie de voir cet incroyable spectacle,
06:21sur France 2, précisément.
06:23À la même heure, il n'y a pas de décalage horaire.
06:24Non, même heure, mais en droit télévisuel, quoi.