00:00Charlotte Parmentier-Lecoq a répondu là-dessus. Je voudrais vous interroger sur le 15 juillet.
00:04Le 15 juillet, François Bayrou donnera ses grandes orientations, notamment budgétaires.
00:08Question tout à fait directe et simple, avez-vous des craintes que l'on vous coupe des budgets ?
00:13Alors je vais laisser complètement le Premier ministre faire ses annonces le 15 juillet sur d'abord la situation budgétaire.
00:21Vous allez le laisser parce que vous n'avez pas le choix de toute façon.
00:23Voilà, je ne lui évidemment ne couperai pas la priorité.
00:25Ma question c'est est-ce que vous avez des craintes ?
00:27Par contre, je pense que ce qui est très important avant tout, c'est d'expliquer dans quelle situation nous sommes.
00:35Et là je pense que le Premier ministre l'a dit plusieurs fois et il l'a redit.
00:39Nous sommes dans une situation financière qui est grave et qui est alarmante.
00:44Et qui appelle à une mobilisation générale et à prendre des décisions qui appellent à un effort aussi de l'ensemble des Français.
00:53parce que si nous ne faisons pas ces efforts, les conséquences de ne pas faire des efforts auront des impacts bien plus forts, bien plus violents.
01:05Et s'agissant des personnes en situation de handicap ou des personnes âgées, les personnes les plus vulnérables et qui relèvent particulièrement de mon champ,
01:13c'est elles qui seraient les premières impactées et le plus violemment impactées.
01:17C'est pourquoi il est essentiel que nous fassions ces mesures.
01:21Ensuite, le Premier ministre va expliquer la manière dont il travaille et la manière dont on avance.
01:29Je crois que, en tout cas des échanges que nous avons, qu'il a une attention très particulière à l'efficacité de la dépense publique.
01:38C'est-à-dire que nous devons être attentifs à ce que chaque euro dépensé a bien un retour sur investissement aussi en matière d'efficacité de l'action publique.
01:49Et en ce qui concerne aussi méchant, on a vraiment un enjeu très fort sur la prévention.
01:54Notamment, par exemple, la prévention de la perte d'autonomie des personnes âgées.
01:59Et moi, j'ai porté des propositions fortes pour qu'on puisse continuer à investir.
02:04Vous sortez d'un tour de France du handicap, c'est comme ça que vous l'avez appelé, vous êtes allé sur le terrain, vous êtes allé sonder la population, les besoins.
02:12Il y a deux choses qui ressortent de cela, c'est simplifier la vie des personnes handicapées, réduire les délais.
02:18Et vous sortez donc 18 mesures, sur ces 18 mesures qui vont être présentées demain.
02:24J'ai une dépêche sous les yeux, donc je pourrais les lire, mais je vous laisse la primeur puisque vous êtes dans ce studio.
02:28Oui, je vous remercie beaucoup de m'avoir convié à cette occasion parce que, finalement, la situation des personnes en situation de handicap,
02:37elle est quand même très peu mise en lumière de manière globale dans les médias.
02:41Sauf quand il y a un événement très grave ou un événement très heureux, comme les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques,
02:47qui ont permis de montrer aussi une image positive et de changer le regard sur les personnes en situation de handicap.
02:54Moi, j'ai voulu m'atteler à la vie quotidienne des personnes en situation de handicap et de leurs proches et de leurs aidants,
03:01qui m'ont très très souvent interpellée lorsque j'étais députée, puis je suis aussi conseiller départemental,
03:06pour me dire à quel point les démarches administratives qui sont liées à la demande de droit et d'aménagement de sa vie,
03:15pour les personnes en situation de handicap, c'est Kafka, et je crois que le mot est vraiment faible,
03:20et cela provoque en fait des souffrances aussi pour les personnes.
03:23C'est-à-dire qu'en plus d'avoir la situation de handicap et les complexités que ça apporte dans la vie quotidienne,
03:31notre système rajoute de la lourdeur et de la souffrance.
03:35Donc j'ai voulu vraiment m'atteler à ça, en allant à leur rencontre,
03:39et en allant rencontrer des personnes en situation de handicap ou leurs proches,
03:44en allant rencontrer aussi des agents des MDPH, vous savez les maisons des personnes handicapées,
03:48qui traitent les dossiers de demande des personnes en situation de handicap,
03:52considérant que ces agents ont aussi beaucoup d'idées et de solutions à proposer,
03:59et souhaitent pouvoir améliorer le service rendu.
04:01Et effectivement, plusieurs choses, alors évidemment à part rebalayer là les 18 mesures,
04:07mais grosso modo ce qu'ont expliqué les gens...
04:09Quelques-unes, les grands axes.
04:11Les grands axes, c'est que ce qu'ont expliqué beaucoup les gens,
04:14c'est que très souvent ils doivent faire un dossier qui est hyper fastidieux,
04:18qui est long, qui est complexe à remplir,
04:20qui demande aussi beaucoup de pièces justificatives, etc.
04:25Et que, de manière très rapprochée et récurrente,
04:28on leur demande régulièrement de reproduire ce dossier,
04:32un an, deux ans, trois ans après.
04:33L'administration, on connaît tous ça.
04:34C'est extrêmement lourd et parfois difficile, un peu violent à vivre,
04:38quand on vous demande si vous avez toujours votre handicap qui est présent,
04:42alors que c'est un handicap qui n'est pas susceptible d'évoluer favorablement.
04:46Donc nous prenons le dossier après le corps,
04:48et ça va apporter des mesures pour dire,
04:51voilà, dans certaines situations,
04:53notamment lorsque le handicap ne peut pas évoluer favorablement,
04:57on arrête de demander un renouvellement aux personnes.
05:00C'est déjà dans la loi, mais elle n'est pas complètement appliquée sur certains types de dossiers.
05:04Donc nous réaffirmons et réexpliquons cette obligation d'appliquer ces droits,
05:10mais on va l'étendre aussi, en particulier pour les enfants,
05:13l'aide aux parents qui ont des enfants en situation de handicap,
05:17qui pourra être attribuée pour l'ensemble, jusqu'aux 20 ans de l'enfant.
05:24Et tout ça, c'est quand ?
05:25Ça intervient quand ?
05:27En fait, toutes les mesures que je vais présenter en détail demain,
05:31elles vont s'échelonner entre 2025 et 2026,
05:35parce qu'il y a un temps ensuite de législation à ajuster,
05:41de réglementation à ajuster,
05:43et d'implémentation informatique, etc.
05:48Mais mon objectif, c'est qu'on soit le plus rapide possible.
05:52Donc ça, ce sera représenté pour chaque mesure,
05:54mais en gros, d'ici à la fin de l'année,
05:56il y a déjà une série de mesures qui vont rentrer en vigueur,
05:59et dès 2026, encore plus.
06:01On va détailler tout ça après une première pause.
06:03Charlotte Parmentier-Lecoq, ministre déléguée chargée de l'autonomie des droits de handicap,
06:06on parlera également de la santé mentale des Français,
06:10puisque Michel Barnier voulait en faire une cause nationale.
06:12A tout de suite sur Orbe.
06:13Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
06:17Avec Paul Melun et avec Louis Osalter du Figaro,
06:19et avec la ministre chargée des personnes handicapées,
06:21Charlotte Parmentier-Lecoq, qui annonce une série de 18 mesures
06:24pour simplifier la vie des personnes handicapées,
06:26faciliter leur accès aux droits, ça sera présenté demain.
06:29Louis Osalter, vous aviez un cas concret à présenter à Mme Blanier.
06:33Je suis ravi qu'on en parle ce soir sur Europe 1,
06:35et que vous ayez souligné, au terme de votre Tour de France,
06:36les difficultés très pratiques, très concrètes,
06:39des personnes en situation de handicap face à l'administration.
06:43J'ai des proches qui m'ont fait remonter des cas absolument kafkaïens.
06:48Ils sortent à l'hostilité d'un mur devant eux,
06:51qui s'appelle le site de la CAF, tout simplement.
06:55Concrètement, c'est un proche qui est placé sous curatel,
06:57en situation de handicap, pour lequel les tuteurs doivent actualiser,
07:03déclarer, actualiser sa situation à travers un compte tuteur
07:05sur le site de la CAF, sauf qu'il a été, dans un premier temps,
07:09impossible de créer un compte tuteur.
07:12Ensuite, une fois que le compte tuteur a été créé,
07:14au bout de plusieurs mois, il est impossible,
07:16ne serait-ce par exemple que de modifier ou déclarer
07:19des coordonnées bancaires pour que la CAF soit au courant
07:22de la gestion de ses comptes bancaires,
07:23de transmettre de nouveaux documents pour actualiser sa situation.
07:26Bref, le site est éminemment dysfonctionnel,
07:31et par ailleurs, les appels à l'aide envoyés
07:34aux services après-vente, je sais que ça ne s'appelle pas comme ça,
07:37aux conseillers qui, normalement, devraient aider les utilisateurs,
07:40les usagers du service public, ne sont d'absolument aucune aide.
07:43Je voulais vous soumettre ce cas-là,
07:45parce que ce n'est pas uniquement un cas,
07:47c'est-à-dire que ça signifie que le site,
07:48pour plein de gens qui sont devant, en train de cliquer désespérément
07:52et d'essayer de mettre à jour la situation, est dysfonctionnel.
07:55Et je pense, on parlait du budget, que ça n'est pas une question de moyens,
07:58c'est peut-être plus une question de loi votée ou pas,
08:00simplement une question d'organisation.
08:01En fait, on dirait que l'administration elle-même
08:03a une phobie administrative, qu'elle ne sait pas s'organiser
08:06pour tout simplement mettre un service public en ligne,
08:09ou d'ailleurs parfois en guichet,
08:11qui réponde aux attentes des usagers.
08:12Voilà, on livre ce cas concret.
08:14Oui, alors là, vous citez le site de l'ACAF.
08:16Moi, je suis sur les démarches MDPH,
08:19donc les problématiques, on peut les retrouver de façon différente,
08:23de façon similaire.
08:24Ce que vous évoquez, c'est l'enjeu des systèmes d'information.
08:27Oui.
08:27Et ça, ce sont des chantiers qui sont en cours,
08:30qui sont en cours aussi de révision, de développement,
08:33et spécifiquement pour les MDPH.
08:36Ça fait partie aussi des propositions que je vais faire demain,
08:39et pour tout vous dire,
08:39des travaux sont déjà enclenchés pour améliorer ces systèmes d'information.
08:44Beaucoup de gens nous ont évoqué
08:46la nécessité de pouvoir avoir un coffre-fort des documents,
08:51pour ne pas devoir redonner 150 fois le même document,
08:55et aussi qu'il puisse y avoir un dialogue entre les administrations,
08:58donc là en l'occurrence entre la MDPH et l'ACAF,
09:01pour favoriser justement cette transmission de documents.
09:04Donc ce sont des travaux qui sont encore à l'œuvre,
09:07et qui doivent encore s'améliorer,
09:09mais qui sont, je veux le dire, très clairement identifiés.
09:12Après, ce que j'entends aussi dans l'exemple que vous citez,
09:17c'est la difficulté à avoir un interlocuteur.
09:20Oui.
09:21Et ça, c'est vraiment vécu là aussi comme une souffrance,
09:26et comme une source d'exaspération assez énorme.
09:28Et ça concerne bien les services publics.
09:29Il y a que chez les impôts, on a facilement quelqu'un en général.
09:31Je veux vraiment rappeler aussi qu'il existe les Maisons France Service,
09:36qui sont assez plébiscitées, pour ne pas dire très plébiscitées,
09:41par nos concitoyens, pour leur bon niveau de formation, d'information,
09:46et aussi de proximité.
09:48Vous avez des Maisons France Service, en principe, très proches de chez vous.
09:52Vous avez des bus France Service aussi,
09:54qui se déplacent parfois dans des secteurs...
09:56Mais vous voyez, Charles Parmenty-le-Cocq,
09:57ce qui est assez étonnant, si je peux me permettre,
10:03c'est cette dichotomie entre, d'un côté,
10:06ce que décrit Louis,
10:08où on sent qu'il n'y a pas forcément,
10:11et c'est une question en même temps,
10:12parce qu'il avait fait le Tour de France,
10:13des personnes de très bonne volonté dans les services publics,
10:16y compris en service des personnes handicapées,
10:19ou au contraire, on devrait avoir une empathie,
10:21plus-plus, en fait,
10:23devant des gens qui souffrent déjà de fait.
10:26Il y a les handicapés qui sont nés handicapés,
10:29souffrent à la première seconde où ils naissent, en fait.
10:32Et, donc, personnes qui ne sont pas forcément qui suivent,
10:37où il y a des formulaires, etc.,
10:38on les perd, on redemande, etc.,
10:40parce que c'est comme ça,
10:41parce que c'est l'administration,
10:43parce que c'est la paperasserie,
10:44et parce qu'on est obligé de le faire,
10:45et puis si vous n'avez pas le papier,
10:45c'est comme ça.
10:46Et puis, d'un autre côté,
10:47vous avez les maisons France Service
10:49où on sent qu'il y a des personnes de bonne volonté.
10:51Comment est-ce qu'on ne peut pas mettre tout ça à plat,
10:52et j'imagine que c'est peut-être dans vos 18 mesures,
10:55en disant, en fait,
10:56on ne va mettre que des personnes de bonne volonté,
10:58que des gens qui veulent aider les gens,
10:59et on pourrait aller, peut-être de la façon
11:03que l'administration fiscale,
11:05où de toute façon, ils sont plutôt bienveillants,
11:07ils sont volontaires,
11:08parce qu'ils veulent récupérer de l'argent.
11:09Je veux vraiment réaffirmer
11:14l'engagement qui est celui de nos fonctionnaires,
11:17et le fait qu'ils sont tous de bonne volonté,
11:21et ont tous cette volonté de pouvoir rendre ce service,
11:23et ça se matérialise très bien
11:26dans les maisons France Service.
11:28Pourquoi ?
11:28Parce qu'il y a une organisation
11:30dans laquelle ils peuvent travailler,
11:33qui permet d'avoir cette proximité et cette efficacité.
11:36C'est ce travail-là aussi qu'on va faire avec les MDPH.
11:39Moi, je suis allée à la rencontre des agents des MDPH,
11:42partant du principe qu'ils n'ont pas
11:44envie d'empêcher,
11:46et de mettre des bâtons dans les roues,
11:47des personnes en situation de handicap,
11:48et plutôt de leur rendre service.
11:50Et c'est véritablement ce qu'ils nous expriment.
11:52C'est parfois aussi une frustration pour eux,
11:55de ne pas pouvoir, par exemple,
11:57identifier que la personne a fourni un document,
