- avant-hier
Les débats de l'été avec Anne Lauvergeon, ancienne présidente d'Areva, présidente d'ALP et auteure de "Un secret si bien gardé" (Grasset)
---
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##INVITE_DU_JOUR-2025-07-09##
---
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##INVITE_DU_JOUR-2025-07-09##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:06Là j'espère que vous êtes assis parce que le grand entretien qui va suivre, c'est un entretien issu d'un livre fascinant, un secret bien gardé, si bien gardé, séché, grassé, l'histoire en réalité d'un pays.
00:16Le nôtre, le drapeau bleu blanc rouge qui s'est torpillé, qui a torpillé sa politique énergétique.
00:21Et l'autrice de ce livre n'est personne d'autre qu'Anne Lauvergeon. Bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Merci beaucoup d'être avec nous en ce jour d'adoption de la loi Grémié qui est en réalité la grande loi de la politique énergétique française.
00:34Je rappelle quand même qu'à la base, sauf manifestation puissante ou grâce à une manifestation puissante de l'Assemblée, elle devait passer par décret cette loi.
00:41Il y a eu un débat hypothétique et on rappelle que c'est un coût quand même pour les 10 prochaines années entre 300 et 400 milliards.
00:49Avant qu'on rentre dans le détail de cette loi, comment vous avez observé l'état des débats, les arguments, l'agitation politique autour d'un sujet aussi conséquent et important à Neuvergeon que la politique énergétique de la France ?
01:02Alors d'abord, la loi Grémié, elle n'est pas encore passée. Elle a été votée par le Sénat.
01:07Elle doit retourner à l'Assemblée nationale.
01:09Et le ministre chargé de l'énergie, Marc Ferracci, a annoncé que de toute façon, ce qui s'appelle dans un langage assez technocratique la PPE 3, la programmation pluriannuelle de l'énergie 3ème phase,
01:25eh bien elle sortirait par un simple décret.
01:27C'est-à-dire qu'on pourrait très bien avoir, si on arrive à avoir un vote majoritaire à l'Assemblée nationale,
01:33une loi qui de toute façon ne sera pas prête avant octobre-novembre.
01:37Et puis avant ça, un décret organisant l'ensemble des sujets pour les 10 prochaines années, qui sera sorti avant.
01:45Donc on est quand même dans une situation juridique très compliquée.
01:49Et même démocratique absolument délicate.
01:51Alors que les enjeux, vous le dites, sont considérables.
01:54C'est-à-dire que c'est vraiment comment on va développer nos capacités énergétiques, comment on va les gérer pour les 10 prochaines années.
02:01Vous avez fondé, je le rappelais au début de cet entretien, Areva, et vous en avez accessoirement fait le leader du nucléaire.
02:08C'est le sujet, en réalité, de cette loi qui a été adoptée, vous le rappeliez, l'air au Sénat.
02:11La relance du nucléaire et le renforcement du renouvelable.
02:14Pourquoi je dis renforcement ?
02:16Voilà l'objectif.
02:17À coût de 150 milliards sur 10 ans quand même, et 130 milliards.
02:20Deux fois plus d'éoliennes terrestres, 50 fois plus d'éoliennes en mer, et quatre fois plus de panneaux solaires.
02:26Ce plan-là, c'est une forme de folie ?
02:27C'est quelque part le résultat de la volte-face faite par Emmanuel Macron.
02:35Emmanuel Macron, en 2019, fait passer la PPE2 en faisant 14 réacteurs nucléaires de moins, et donc à fond sur les renouvelables.
02:45Février 2022, il annonce à Belfort un changement total, 14 réacteurs nucléaires de plus, mais toujours autant de renouvelables.
02:56Donc, ça fait 28 réacteurs nucléaires de différence, c'est quand même considérable.
03:00Et le tout en l'espace de même pas 5 ans ?
03:023 ans.
03:033 ans.
03:03Moins de 3 ans.
03:04Et on additionne tous les renouvelables qu'on devait faire avec tout le nouveau nucléaire.
03:10On n'a pas besoin de tout ça, surtout que quand vous regardez, finalement, l'augmentation du prix de l'électricité ces 10 dernières années,
03:19on a pris 120%, c'est-à-dire 3 à 4 fois l'inflation, fait que les Français consomment de moins en moins d'électricité.
03:26Donc, qu'est-ce qu'on va aller investir massivement, et du nouveau renouvelable, et du nouveau nucléaire,
03:35alors même que, et c'est ça mon secret si bien gardé, on a un nucléaire existant, qui est sous-employé.
03:42Et ça, on y reviendra, mais votre livre, et je vous le disais à l'instant, excessivement complet,
03:46Un secret si bien gardé, vous détricotez réellement dans l'ensemble, et vous essayez d'analyser,
03:51de comprendre comment, en 20-30 ans, la France a totalement perdu sa souveraineté énergétique, sa puissance énergétique.
03:58Et quand je vois dans cette loi, on va multiplier par 4 les panneaux solaires.
04:02Vous dites d'un moment, mais écoutez, l'industrie européenne d'un solaire encore modeste,
04:05représentait en l'an 2000, 30% des capacités mondiales.
04:09Après un dumping chinois très efficace, et sans aucune réaction européenne,
04:1398% du photovoltaïque installé en Europe est aujourd'hui fabriqué en Chine.
04:18C'est-à-dire que l'argent du contribuable français va financer l'industrie chinoise.
04:23Mais c'est un fait, la Commission européenne ne s'est absolument pas intéressée à l'industrialisation des solutions qu'elle a imposées.
04:31Parce qu'il y avait le modèle allemand, le modèle allemand était la référence.
04:33Alors le modèle allemand, c'était très simple, c'était les renouvelables en devanture,
04:38avec un discours sur le fait qu'on ferait 100% de renouvelables.
04:41Alors qu'on sait très bien que les renouvelables étant intermittents, il faut des énergies de base.
04:44Derrière, il y avait caché charbon et l'inite, qui assuraient effectivement l'énergie de base, l'électricité de base.
04:52Et puis encore derrière, il y avait un moyen croissant,
04:54parce que les industriels allemands avaient besoin de beaucoup d'électricité, c'était le gaz russe.
04:59Et puis, on le dit en tout cas dans le projet de cette loi, il y avait un objectif de mix énergétique.
05:03C'est l'équilibre entre les renouvelables et les énergies que vous expliquez très bien dans votre livre,
05:08dites pilotables ou contrôlables, notamment le nucléaire.
05:1058%, c'est-à-dire qu'on laisse totalement, de façon consciente, le nucléaire de côté ?
05:15Le nucléaire existant, donc les 57 réacteurs nucléaires que nous avons en France,
05:19on est dans les plus grands parcs du monde,
05:22nous avons un opérateur de ces réacteurs qui fait l'avant-dernière plus basse performance du monde.
05:29C'est-à-dire qu'on ne produit pas suffisamment, on produit à 67% du temps,
05:35là où la moyenne américaine, si je prends ça,
05:39alors que c'est des réacteurs plus âgés, avec plusieurs opérateurs,
05:43des technologies différentes, etc., ils sont à 91-92%.
05:47Donc en fait, si on faisait fonctionner nos réacteurs mieux,
05:52on aurait une quantité d'électricité décarbonée beaucoup plus importante,
05:56et surtout, on fait baisser les factures.
05:59On a moins besoin d'investir, on produit plus, on fait baisser les prix,
06:04et on redevient, nous, le pays que nous avons été,
06:07c'est-à-dire un pays, effectivement, avec un prix d'électricité le plus bas,
06:12ou parmi les plus bas d'Europe.
06:14On va rentrer ensuite dans le détail de ce que vous racontez dans le livre,
06:16et même pour le prix de la facture des Français,
06:17le fait qu'EDF, en fait, sous-exploite totalement ses capacités,
06:21mais je ne sais pas si vous avez observé ces dernières semaines,
06:24avec attention et peut-être même un peu de gourmandise,
06:26l'hallucinante scission dans le gouvernement,
06:28entre ceux qui plaident pour du nucléaire,
06:31ça vous fait sourire, à nos vergeons,
06:32et ceux qui plaident, en réalité, aussi pour un arrêt des subventions publiques,
06:36et ceux qui crient au populisme énergétique,
06:38d'un invité tout à l'heure, parlait de trumpisme franchouillat.
06:41Comment vous regardez tout ça ?
06:42Ah ben, c'est la...
06:43Ça y est, on a réactivé la guerre de religion.
06:48Guerre de religion, les pro-renouvelables,
06:52anti-nucléaires, les pro-nucléaires, anti-renouvelables.
06:55On sait qu'il nous faut avoir une électricité décarbonée.
07:00Et c'est ça l'énorme chance de la France,
07:02c'est qu'on ait décarboné déjà à 95%.
07:04Grâce au nucléaire, grâce à l'hydroélectrique,
07:08on n'en parle jamais assez,
07:10et grâce aux autres renouvelables.
07:11Pourquoi on n'en a pas suffisamment ?
07:13On y reviendra tout à l'heure sur l'hydroélectrique.
07:14On pourrait investir beaucoup plus là-dessus.
07:15Mais tout ça pour dire qu'il faut arrêter d'opposer les uns aux autres.
07:21Ils n'ont pas les mêmes caractéristiques.
07:23On peut faire beaucoup plus de décentralisés avec les renouvelables.
07:26Mais c'est vrai que ça n'a pas grand sens
07:30que de dire qu'on va investir énormément sur du nouveau renouvelable
07:34et énormément sur du nouveau nucléaire.
07:36On n'en a pas besoin.
07:38C'est amusant que dans cette guerre de religion,
07:41on finisse par oublier complètement les basiques du sujet.
07:44C'est-à-dire de quoi a-t-on vraiment besoin aujourd'hui ?
07:48C'est d'ailleurs fascinant.
07:49Toutes ces propositions de loi, de PPE, etc.
07:53Il n'y a pas une seule étude d'impact.
07:55Vous faites une étude d'impact pour une installation à 2 millions d'euros.
07:58Vous avez 300 à 400 milliards d'euros d'investissement.
08:02Une étude d'impact ?
08:03Réfléchir à ce qu'on va faire ?
08:05Arrêtez.
08:06De quoi on a besoin ? Non.
08:08Et si on faisait une étude d'impact un peu sérieuse,
08:10on s'apercevrait que la façon la moins chère
08:14de développer de la production décarbonée,
08:17c'est d'utiliser mieux notre parc nucléaire.
08:18Mais peut-être est-ce totalement conscient de la part des politiques
08:20de ne pas faire de politique d'impact ?
08:22Peut-être par idéologie, en assumant le fait
08:24que c'est une certaine vertu
08:27d'aller dans un certain sens de l'écologie
08:29et donc on ne va surtout pas
08:30demander des outils qui vont nous pénaliser après.
08:34Je suis assez d'accord.
08:35Il y a une forme de
08:36on sait.
08:38Et puis cette bataille historique
08:40qui n'a plus grand sens pour moi,
08:42mais qui fait que, effectivement,
08:46ce n'est pas la peine d'aller étudier
08:47puisque si on étudie,
08:49on risque de devenir rationnel.
08:51On risque d'être d'accord avec la science.
08:53Et ça, c'est dangereux.
08:54Très dangereux.
08:54Et la rationalité, elle ne sera peut-être pas de mon côté.
08:56Je n'en sais rien s'il y a de mon côté ou pas de mon côté.
08:58Donc, je ne le regarde pas.
08:59En tout cas, il faut arrêter les stop and go.
09:01C'est-à-dire que quand vous regardez les grosses erreurs
09:03qui ont été faites ces 20 dernières années en France,
09:06ça a été de faire des arrêts idéologiques
09:08sur un certain nombre de sujets concernant le nucléaire.
09:11Bon.
09:11Stopper des subventions, par exemple,
09:15aux renouvelables aujourd'hui,
09:17là aussi, on sait très bien que les renouvelables
09:19ne sont pas rentables si vous ne mettez pas de subventions.
09:22Alors, peut-être qu'elles ne sont pas au bon niveau.
09:24Là aussi, essayons de regarder les choses tranquillement.
09:27On peut peut-être baisser des subventions,
09:29ce qui allégera les factures d'électricité.
09:31Parce que ce qu'on ne dit pas,
09:33et ce qu'on ne dit pas suffisamment,
09:34mais peut-être certains l'ignorent dans le monde politique,
09:37c'est que toutes les décisions d'investissement nouveaux
09:40sont payées par, non pas par le contribuable,
09:44mais par le consommateur d'électricité.
09:46Donc, elles se retrouvent dans vos factures.
09:48C'est pour ça que les factures augmentent non-stop.
09:50Et on va comprendre, grâce à vous et votre livre,
09:52Anne Lauvergeon, un secret si bien gardé aux éditions,
09:54grâce à comment, notamment, EDF est assis sur une mine d'or
09:57et ce qui explique que les factures d'électricité des Français,
10:01vos factures, auditeurs de Sud Radio,
10:02ont augmenté de façon considérable,
10:04conséquence aussi d'une impréparation politique
10:07et de mauvaises décisions à partir de la guerre en Ukraine.
10:10vous expliquez le double jeu de la Commission européenne.
10:12Il nous reste 15 minutes et, je vous préviens,
10:14vous allez être servis.
10:15A tout de suite sur Sud Radio.
10:16Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.
10:20Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
10:25Entretien avec Anne Lauvergeon,
10:27qui est, accessoirement, la fondatrice d'Areva
10:30et qui en a fait le leader mondial du nucléaire,
10:33qui signe ce livre, Un secret si bien gardé.
10:35Et on va essayer de soulever, justement, la boîte de Pandore
10:37pour voir de quoi est fait ce secret si bien gardé.
10:40Parce que c'est ce qui plombe l'électricité,
10:42enfin, la facture d'électricité des Français,
10:44c'est-à-dire de vous, auditeurs de Sud Radio,
10:47c'est-à-dire EDF qui sous-exploite totalement ses capacités.
10:50Totalement.
10:51Dans le classement de l'Agence internationale pour l'énergie atomique,
10:55l'Agence des Nations Unies qui s'occupe de nucléaire,
10:57et qui collecte, en fait,
10:58toutes les données de chaque réacteur à travers le monde,
11:02eh bien, EDF est l'avant-dernier
11:04dans ce qui est le critère numéro 1,
11:08c'est-à-dire le facteur de charge,
11:10numéro 1 de production.
11:12Alors, le facteur de charge, c'est ce que vous avez produit
11:15versus la capacité théorique à 100%
11:20de ce que vous auriez pu produire.
11:22Et là-dessus, EDF est l'avant-dernier
11:24dans le classement 2024.
11:2631 sur 33, vous dites.
11:28Ceci n'a rien de surprenant,
11:29car près de la moitié des réacteurs
11:31étaient arrêtés une partie de l'année.
11:32En 2022, c'était...
11:33Pour ça, 2022, il y a des raisons objectives.
11:36Mais 2023-2024, et puis vous reprenez avant,
11:40EDF est très très loin des performances
11:42de ses confrères.
11:45Donc, déjà, demander à EDF de produire plus,
11:49c'est faire baisser les factures d'électricité,
11:51c'est ne pas avoir à dépenser
11:54une quantité d'argent
11:55dont on sait qu'on manque, quand même, collectivement.
11:59Et produire plus, c'est aussi pouvoir faire
12:01l'électrification des usages.
12:03Puisque cette électricité décarbonée,
12:05elle peut, effectivement, remplacer du gaz,
12:08remplacer du pétrole.
12:11Et donc, nous avons une source en France
12:13extraordinaire.
12:14Alors, elle a trois caractéristiques.
12:17Un, elle est potentiellement beaucoup moins chère
12:19qu'elle ne l'est aujourd'hui.
12:20Deux, elle est décarbonée.
12:22Et trois, elle est stable.
12:23C'est-à-dire qu'un réacteur nucléaire,
12:26ça ne marche pas uniquement
12:27quand il y a du vent ou du soleil.
12:29Donc, c'est quelque chose qui nous permet
12:31d'avoir, dans un monde européen
12:34qui a beaucoup développé des moyens
12:37de production intermittents,
12:38que sont les renouvelables,
12:40d'avoir un avantage considérable.
12:42C'est-à-dire que, quelque part,
12:43on peut vendre même à nos voisins
12:44des électrons stables,
12:46et non pas des électrons qui sont là
12:48que par moment.
12:49Et, en général, quand le soleil, lui,
12:52en France, il lui aussi en Allemagne.
12:54Et ça, vous le dites très précisément
12:56dans votre livre.
12:56Si on prend la moyenne des années 2021-2022-2023,
13:00EDF réalise la plus mauvaise performance
13:02au monde.
13:03Le facteur de charge moyen des opérateurs
13:05se situe à 85 %,
13:07ce qui signifie qu'ils sont à 85 %
13:09de leur production maximale.
13:10Comment expliquer, si vous voulez,
13:11qu'ils n'aillent pas ?
13:12Quand on voit, enfin, pardon,
13:14on a quand même vu,
13:15sur les micros, sur les télés,
13:16à un moment, des ministres nous dire
13:18comment utiliser la clim,
13:19des ministres ensuite nous dire
13:20de porter un pull au vert,
13:22un ministre nous dire
13:23de porter une écharpe.
13:23Donc, comment expliquer
13:24que dans une situation
13:25qui n'est quand même pas glorieuse
13:26pour accessoirement
13:27la septième puissance du monde
13:28qui est la France,
13:29que EDF n'aille pas
13:30jusqu'au bout de ses capacités ?
13:32Eh bien, je pense qu'il y a
13:34plusieurs explications.
13:35Alors, ça, c'est la question
13:36qu'il faut poser au dirigeant d'EDF,
13:39au nouveau président d'EDF,
13:40qui a quand même dit...
13:42Alors, d'abord, EDF ne parle jamais
13:43en facteur de charge,
13:44parce que, forcément, ça se verrait.
13:46Il parle en terrawat-heure.
13:48Alors, terrawat-heure,
13:49ce n'est pas une unité...
13:50C'est le mot barbare.
13:51C'est un mot barbare.
13:52Alors, le terrawat-heure,
13:53EDF produit 360 terrawat-heure par an,
13:57et c'est là où la PPE 3
13:59fixe EDF pour les cinq prochaines années.
14:02360 terrawat-heure,
14:03ce qui dit rien à personne,
14:05c'est une production à 67%.
14:09Là où...
14:1067%.
14:1167%.
14:12On a, donc, l'État
14:13qui encourage
14:15et qui ordonne,
14:16d'une certaine manière,
14:16à EDF
14:17de ne faire que 60%
14:19de ce qu'elle pourrait.
14:2067%.
14:2067% de ce qu'elle pourrait.
14:2267%, c'est-à-dire
14:23qu'au lieu d'être l'instigateur,
14:25de produiser plus
14:26pour qu'on paye moins,
14:28eh bien, c'est continuer
14:29comme maintenant.
14:29Tout va très bien,
14:30Mme Lamarquise.
14:32Et on sait comment finir la chanson.
14:33C'est complètement...
14:34Exactement.
14:34C'est complètement surréaliste.
14:36Et comment vous expliquez même...
14:37Vous le dites dans un chapitre
14:39et vous allez dans la profondeur
14:41des sujets.
14:41Dans un chapitre,
14:42vous parlez de cette erreur
14:43presque capitale de la France
14:44en allant du projet Superphénix
14:46que les écolos ont torpillé
14:47jusqu'à la nomination
14:49de Nicolas Hulot
14:50alors que précédemment,
14:51la France était une puissance nucléaire
14:53avec une puissance énergétique.
14:55J'entends avec un parc nucléaire
14:57resplendissant.
14:58On a ensuite eu
14:58des décisions néfastes.
15:00À partir du début
15:01des années 2000,
15:01on va dire qu'on a vraiment
15:02eu un accélérateur.
15:03C'est le modèle allemand
15:04qui nous a...
15:05L'influence allemand.
15:06À l'influence allemande.
15:07Alors, le modèle allemand
15:08qui est devenu aussi
15:09le modèle européen
15:10entre-temps.
15:10On va en reparler juste après.
15:11C'était le modèle de référence.
15:12La France a fait de la résistance
15:14mais de la résistance
15:15pas très au tout cas
15:16pour être honnête.
15:17Mol.
15:17On a coupé en morceaux EDF,
15:20on a fait RTE,
15:21Enedis,
15:22on a coupé en morceaux ENGIE,
15:26GRT Gaz.
15:29Mais ce qui est très intéressant,
15:31c'est que cette politique
15:31qui a vraiment découpé
15:33le monde pétrolier
15:34et le monde gazier,
15:35qui l'a rendu beaucoup plus faible,
15:36qui l'a rendu moins actif,
15:38moins internationalisé,
15:39moins...
15:40Et puis des erreurs,
15:41je dirais,
15:41de politique intérieure,
15:42ça, on pourrait y revenir,
15:43mais je dois dire
15:45que ce qui est quand même
15:46très frappant,
15:49oui,
15:50c'est de voir
15:51à quel point
15:52ça a empêché
15:54le pilotage intelligent
15:56du système.
15:57On a perdu
15:58le sens du pilotage.
15:59quand vous regardez
16:01par exemple
16:01tout ce qui est
16:03scénario d'évolution,
16:05etc.,
16:05c'est plus fait par l'État
16:06en France,
16:07c'est fait par RTE,
16:07une filiale d'EDF.
16:09On a complètement
16:10perdu le sens
16:10du sujet.
16:13Or,
16:14vous prenez
16:15tous les autres
16:15grands ensembles
16:16dans le monde,
16:17ils sont obsédés
16:18par l'énergie.
16:19Vous prenez
16:19les États-Unis,
16:21les États-Unis,
16:22ils étaient
16:22importateurs nets
16:24de pétrole
16:24et de gaz
16:25jusqu'en 2010.
16:26ils sont aujourd'hui
16:28le premier producteur
16:29de gaz
16:30et le premier producteur
16:30de pétrole.
16:32Trump arrive
16:33dans son discours
16:35d'investiture,
16:36il déclare
16:36l'état d'urgence
16:37de l'énergie.
16:38Quand on est
16:40le premier producteur
16:40de pétrole,
16:41de gaz,
16:42je ne vois pas
16:42où il y a l'état
16:42d'urgence.
16:45C'est vrai
16:46pour la Russie,
16:48c'est vrai pour l'Inde,
16:49c'est vrai pour la Chine.
16:49Et je recommande
16:50aux auditeurs.
16:51Nous, on s'en fiche.
16:51Un secret si bien gardé
16:53aux éditions
16:53engracées par vous,
16:55Anne Lauvergeon,
16:55vous expliquez
16:56à quel point
16:56en réalité
16:57on est en train
16:57d'acheter
16:58toutes les énergies
17:00qu'on a refusé
17:01de produire
17:02sur le sol européen
17:03ou qu'on s'est obligé
17:04d'interdire.
17:05C'est le cas
17:05notamment du gaz de schiste.
17:06C'est-à-dire,
17:07non, surtout pas,
17:07ça c'est horrible.
17:08Par contre,
17:08on achète tout
17:09aux Etats-Unis.
17:10Oui,
17:10la dernière idée
17:12de la Commission européenne,
17:14c'est d'interdire
17:15à partir de fin 2027
17:17le gaz russe.
17:19Alors,
17:19pourquoi fin 2027 ?
17:20Pourquoi maintenant ?
17:21Pourquoi voilà ?
17:22Alors ça, bien sûr,
17:23ça fait flamber les prix.
17:24En tout cas,
17:26ça le fera
17:26pour l'hiver prochain.
17:27Et puis,
17:28on va acheter
17:28en lieu et place
17:29du GNL,
17:30du gaz naturel liquéfié
17:32venu des Etats-Unis.
17:33Alors,
17:34c'est à 80%
17:35du gaz de schiste.
17:36on le liquéfise
17:37qui demande beaucoup d'énergie,
17:38on lui fait traverser
17:39l'Atlantique
17:40s'il demande encore plus d'énergie,
17:41on le récupère
17:42et ce gaz de schiste,
17:45c'est sûr qu'on en a
17:46quelque part en Europe.
17:48On peut être pour,
17:49on peut être contre,
17:49mais pourquoi peut-on l'accepter
17:51venant des Etats-Unis
17:53et pas sur le sol européen ?
17:53On le refuse chez nous.
17:54On n'a plus aucun sens
17:56patriotique de l'énergie.
17:57C'est ça qui est dramatique.
17:58Et c'est un mot
18:00malheureusement cruel.
18:01En une minute encore,
18:02Anne Lauvergeon,
18:03deux questions.
18:04Est-ce que vous faites partie
18:05des femmes puissantes
18:07qui connaissent ce domaine
18:09et qui encouragent
18:10à une sortie
18:10du marché européen
18:12de l'électricité ?
18:13Et deuxième question aussi
18:14dans le même laps de temps,
18:16est-ce que plus
18:17que les autres présidents,
18:18Emmanuel Macron
18:19a une responsabilité
18:20beaucoup plus pesante
18:21sur la dérive
18:23de la politique énergétique française ?
18:25Sur la première question,
18:26non,
18:26je ne suis pas pour la sortie
18:27du marché de l'électricité.
18:28Je suis peut-être
18:29pour des règles différentes.
18:30Pourquoi il ne faut pas sortir ?
18:31Parce que c'est nous
18:31qui allons être
18:32les grands gagnants.
18:33Si on a un système,
18:34un parc nucléaire
18:35qui produit plus,
18:38on va vendre nos électrons
18:39et on va les vendre cher.
18:40Et sur Emmanuel Macron ?
18:42Et sur Emmanuel Macron,
18:43le girouettisme
18:452019-2022,
18:47Fessenheim en a fait
18:48d'abord les frais.
18:50Et cette idée de
18:52on va faire plaisir
18:52à tout le monde,
18:53donc on va faire
18:54tout ce que les gens veulent
18:55de tous les côtés,
18:57eh bien ça nous mène
18:58à la ruine.
18:59Les coulisses
19:00de votre facture énergétique
19:01qui a flambé
19:02ces dernières années,
19:03c'est les secrets
19:03et le secret si bien gardé
19:05qui est révélé par Anne Lovergeon
19:06qui est l'ancienne PDG d'Areva
19:08qui en a fait
19:09le leader mondial du nucléaire
19:10et qui est aujourd'hui
19:11à la tête d'ALP
19:12qui conseille les entreprises,
19:13les gouvernements
19:13et les entrepreneurs
19:14sur cette stratégie.
19:15Merci beaucoup
19:16d'être venu au micro
19:16de Sud Radio,
19:17Anne Lovergeon
19:17dans un tel contexte.
19:19Et nous on se retrouve demain
19:2010h, même radio,
19:22même heure.
19:23Sud Radio
19:24Parlons Vrai
19:25Parlons Vrai
19:26Sud Radio
19:27Parlons Vrai
Recommandations
12:36
|
À suivre
12:48
13:35
3:16
10:06
10:16
10:00
4:09
6:46
57:02
18:37