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Les débats de l'été avec Michel Aubouin, Haut-fonctionnaire, préfet honoraire

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##FAIT_DU_JOUR-2025-07-07##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:06Alors, du déjeuner, il est temps de s'intéresser à l'actualité chaude,
00:10et c'était passé un peu inaperçu ce matin, pourtant c'est très important,
00:13c'est un changement dans la façon que l'État national a de déléguer ses missions,
00:18c'est François Bayrou qui dit qu'il veut, je cite,
00:20« réorganiser complètement l'État et penser tout cela différemment ».
00:25Bonjour Michel Auboin.
00:27Bonjour.
00:27Merci beaucoup d'être avec nous, vous êtes haut fonctionnaire, préfet honoraire,
00:31et c'est vrai que cette organisation, en tout cas cette volonté de François Bayrou,
00:35nous ne l'avions pas vu venir, il dit, bon, il est grand temps en réalité de changer totalement tout ça,
00:39il faut s'appuyer beaucoup plus sur les préfets, parce que ce sont eux les chefs,
00:44est-ce que pour vous, c'est une bonne chose ?
00:48Oui, bien sûr, bien sûr.
00:50Oui, évidemment, je ne défends pas la corporation des préfets en disant ça,
00:54je dis simplement qu'il est nécessaire que dans l'administration locale, dans l'administration, dans les régions, dans les départements,
01:01nous ayons des décideurs, c'est très important, c'est parfois ce qui manque, les décideurs.
01:07Il y a beaucoup de gens pour faire de la coordination, pour donner du conseil, etc., mais parfois il faut décider.
01:11Or, les préfets sont des décideurs naturels, ils sont formés pour ça,
01:17et aujourd'hui, je pense que le Premier ministre en a pris conscience, et c'est très bien,
01:21dans la profusion des différents services qui existent, des multiples services qui existent au niveau de la région et du département,
01:29celui qui est le mieux placé pour faire mettre tout le monde autour de la table,
01:36et surtout mettre tout le monde d'accord, c'est le préfet.
01:38Pardon, comme le fait d'ailleurs le Premier ministre avec ses ministres, d'une certaine façon,
01:43parce que le préfet est le représentant de chacun des ministres,
01:45mais il est aussi le représentant du Premier ministre dans le département et la région.
01:48Donc oui, c'est une bonne chose.
01:51Alors, ce qui est un peu amusant, d'une certaine façon, c'est, souvenez-vous,
01:55il y a encore quelques années, j'étais interrogé pour savoir si le corps préfectoral allait disparaître.
02:01C'est ce que j'allais vous dire.
02:02Vous vous souvenez ?
02:03C'est ce que j'allais vous dire, mais comment vous expliquez, justement, que tout d'un coup, on a l'impression que c'est un peu comme les diplomates ?
02:08C'est-à-dire qu'on a supprimé le corps des diplomates, maintenant que le monde est en ébullition,
02:12maintenant que le monde est en ébullition, on se dit, ah ben mince, on n'aurait peut-être pas dû le faire.
02:15Comment vous expliquez qu'au sommet de l'État, on va dire, l'air pour les fonctionnaires est totalement tourné ?
02:21Oui, oui, mais c'est la même chose, effectivement, que pour les diplomates, c'est-à-dire que les politiques qui avaient pensé que les préfets servaient peu
02:31et qu'on pouvait les remplacer par des gens qui n'avaient pas eu leur formation, viennent de se rendre compte d'un seul coup,
02:38et le Premier ministre, tant mieux, c'est un élu local, ça joue beaucoup, évidemment.
02:43Le ministre de l'Intérieur, évidemment aussi, Bruno Rutaillot, très attentif à ce métier de préfet dont il parle souvent.
02:52Et puis, sans doute, tout au sommet de l'État aussi, le Président de la République a dû être convaincu aussi
02:56qu'en fait, il s'était trompé en voulant mettre fin au corps préfectoral.
02:59Donc, c'est tant mieux. Le corps préfectoral n'est pas mort.
03:04Les préfets sont toujours là, les sous-préfets aussi.
03:06Et je pense que tout le monde est en ordre de marche.
03:09Je pense que tous les collègues sur le terrain attendaient ça.
03:12Est-ce que... Je vous pose... Pardon, Michel, au moins de vous interrompre,
03:15je vous pose la question certainement avec un brin de provocation.
03:18Mais est-ce qu'on va résoudre ce problème de proximité ?
03:21Parce que c'est ce que dit aussi François Bayrou, est-ce que vous venez de dire,
03:23à savoir qu'à chaque fois, il y a tellement d'établissements, d'agences, de strates administratives
03:29pour avoir une réponse à une question.
03:31Est-ce que remplacer, on va dire, quelques fonctionnaires qui étaient dans des agences par un haut fonctionnaire,
03:35est-ce que c'est ça qui va résoudre les problèmes de proximité et de rapidité ?
03:39Si je vous disais oui, évidemment, je vous mentirais.
03:42Évidemment, c'est plus compliqué que ça.
03:45Vous avez d'abord un enchevêtrement de procédure.
03:48Et c'est surtout la question juridique qui paralyse la France aujourd'hui.
03:51On ne sait pas tellement la question des hommes.
03:53Mais de temps en temps, sur des chantiers, d'avoir quelqu'un qui pilote
03:57et qui est capable de dire oui, non, plutôt bien, etc.
04:01Tout ça, c'est très important.
04:05Alors, j'entends par exemple que, je ne sais pas si ça sera fait,
04:09que les agences régionales de santé qui avaient été créées pour que les préfets ne s'occupent plus de santé,
04:17justement, pourraient disparaître de nouveau pour laisser place à un pilotage plus direct par les préfets.
04:24Bon, à l'époque, on disait les préfets ne sont pas compétents en matière de santé.
04:28D'ailleurs, c'est vrai, ils ne sont pas compétents en matière de santé, pas plus que du reste.
04:32Et on a créé les ARS, où on a fait d'ailleurs venir parfois des anciens membres du corps préfectoral pour les diriger.
04:38Et aujourd'hui, on se rend compte que les ARS ont autant de mal que,
04:43enfin, plutôt, ont pas plus de facilité, en tout cas, à résoudre la question des hôpitaux.
04:47C'est surtout la question des hôpitaux qui se pose.
04:49Donc, remettre les ARS dans le giron de l'État
04:54et permettre aux préfets d'avoir un droit de regard sur le fonctionnement de la santé,
04:57je pense que ça peut beaucoup améliorer les choses, oui.
04:59Mais on se souvient, dans les années 2012, notamment, on avait souhaité la suppression du département
05:05en disant, regardez, ça va être tellement plus simple, ça va être tellement plus facile.
05:09Bon, on a découvert, sans trop d'étonnement quand même,
05:12qu'il y avait aujourd'hui encore quelques préfets qui étaient payés à ne rien faire,
05:16en tout cas, qui étaient en poste sans être en poste.
05:18Est-ce qu'avec tout ce que vous dites, c'est-à-dire des ARS,
05:21j'imagine que si le préfet récupère quelques zones de compétences,
05:26que va-t-on faire des ARS ?
05:27C'est-à-dire qu'est-ce qu'aujourd'hui, le préfet ne va pas créer beaucoup plus,
05:31si vous voulez, de difficultés que prévu ?
05:33Vous dites qu'il faut un chef, si on est tous d'accord.
05:35Encore faut-il que le chef sache sur quoi il a du pouvoir, non ?
05:39Oui, oui, tout à fait.
05:40Non, mais c'est surtout, ce qui est très embêtant dans la décision publique,
05:46c'est quand vous avez dix personnes qui, chacune, ont une partie de la décision
05:49et ne veulent pas la partager avec les autres.
05:51De temps en temps, il faut coordonner, de temps en temps, il faut dire
05:55voilà la ligne et voilà celle que nous allons faire.
05:59Ça permettra aussi d'ailleurs aux ministres de comprendre
06:03qu'il y a une action de l'État qui doit être unique
06:07et l'action unique de l'État, elle se joue évidemment à Paris,
06:11mais elle se joue aussi dans les territoires.
06:13C'est très important.
06:14Et sur les départements, je suis complètement d'accord avec vous.
06:17Je le suis d'autant plus que je lis que c'est le décret de 2004
06:20auquel j'ai participé qui devrait être modifié.
06:24À l'époque, j'étais sous-directeur et la grande idée,
06:27c'était qu'on allait petit à petit renforcer les régions
06:29au détriment des départements.
06:31Avec le recul, je pense que c'était une erreur.
06:33Voilà, je pense que c'était une erreur.
06:35Je pense qu'aujourd'hui, le département, c'est toujours la proximité.
06:38C'est là où habitent les gens et c'est le département qu'on doit renforcer.
06:41Je pense qu'on s'était trompé sur cette idée.
06:45Donc, il y a des préfets dans les départements, des préfets dans les régions,
06:49mais la vraie proximité, elle est dans le département.
06:52On ne va pas tout résoudre non plus.
06:53Oui, ça c'est sûr.
06:54Il ne faut pas rêver, mais de temps en temps, sur des grands sujets,
07:00faut-il ouvrir un hôpital ?
07:02Il faut que ce soit le préfet qui soit en Boucherne.
07:05Il faut qu'il y ait un préfet qui soit en Boucherne.
07:07Et ce que dit très bien d'ailleurs le Premier ministre,
07:09c'est qu'il y a un préfet, il est responsable.
07:11Et donc, comme il est responsable, il rend des comptes.
07:13Donc, la différence entre la décision et le conseil,
07:18c'est que celui qui prend la décision, il rend des comptes.
07:20Et donc, évidemment, il peut perdre sa place
07:21si jamais il n'a pas pris la décision adéquate.
07:26Celui qui conseille ne risque rien pour sa carrière.
07:30Et ça change beaucoup de choses.
07:31Et la myriade d'agences et d'autres établissements
07:34qui n'ont aucune responsabilité, qui ne font que passer les dossiers,
07:37là aussi, il y avait un problème de responsabilité.
07:39J'aimerais vous garder le temps encore d'une question, Michel Aubouin.
07:42Je rappelle que vous êtes haut fonctionnaire et préfet honoraire.
07:45On a appris tôt, en tout cas dans la matinée,
07:47qu'Emmanuel Macron, président de la République,
07:49allait convoquer à nouveau un conseil de défense
07:51pour s'occuper de la question de l'entrisme,
07:53notamment des frères musulmans, suite à ce rapport.
07:56À cette époque, nous vous avions reçu
07:59et vous nous aviez expliqué à quel point, en effet,
08:01la question de l'entrisme, notamment au niveau préfectoral,
08:03notamment à toutes ces différentes échelles, était importante.
08:07Est-ce que vous pensez que cette convocation, cette réunion
08:09que vient d'organiser le président de la République
08:11est enfin un pas vers la lucidité de certains de nos dirigeants
08:15sur ce sujet-là ?
08:17Alors, je l'espère.
08:19Je l'espère vivement parce que, évidemment,
08:22tous les services savent le travail de SAP
08:27que réalisent les frères musulmans.
08:30Maintenant, on a des rapports qui sont rendus publics.
08:32Les rapports existaient, ils n'étaient pas publics.
08:34Maintenant, ils sont publics, donc l'opinion publique est convaincue,
08:38je pense.
08:41Comment dire ?
08:42Le poids des frères musulmans,
08:45puisqu'on parle d'eux dans cette affaire,
08:47le poids des frères musulmans de nos institutions
08:49est devenu, et en Europe en particulier,
08:52est devenu trop important.
08:54Et l'État français doit absolument réagir.
08:57Donc, je crois que si le président affiche cette détermination,
09:03sans ça, il n'aurait pas convoqué, évidemment, un conseil de défense,
09:08c'est pour prendre des mesures plus efficaces
09:11que celles qui ont été prises jusqu'à maintenant.
09:13C'est très important.
09:14Il ne suffit pas de faire du renseignement et de savoir,
09:16et à un certain moment, il faut savoir dire non.
09:19Et là aussi, cette fois-ci, prendre des décisions.
09:21Merci beaucoup, Michel Aubouin,
09:22au fonctionnaire et prévu honoraire d'avoir répondu à nos questions.
09:26On y reviendra largement dans cette émission,
09:28demain à midi, sur ce qui a été mobilisé par Emmanuel Macron,
09:33c'est-à-dire ce conseil de défense sur la question des frères musulmans.
09:36Mais vous êtes sur Sud Radio et Amini 21.
09:38Il est l'heure de vous écouter.
09:390 826 300 300.
09:42Je vois déjà Laurent, du côté de Mérignac,
09:44qui nous a appelés, mais également Jacques.
09:45Vous voulez réagir à Emmanuel Macron,
09:47à cette question que nous avons beaucoup évoquée
09:49durant ces grands débats de l'été,
09:50à savoir, faut-il armer ou désarmer la police municipale ?
09:54On voit bien que politiquement, deux camps s'affrontent.
09:57Vous parlez vrai ?
09:570 826 300 300.
10:00L'application Sud Radio.
10:00A tout de suite.
10:02Sud Radio.
10:03Sud Radio.
10:03Parlons vrai.
10:04Parlons vrai.
10:04Sud Radio.
10:05Parlons vrai.

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