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  • 09/07/2025
Après de longues recherches, elle retrouva enfin sa mère. L’émotion fut immense : en un instant, le vide de ses origines se transforma en une famille élargie qu’elle n’aurait jamais imaginée. Entre larmes de retrouvailles et sourires timides, chacun sentit naître l’espoir d’un nouveau départ, porté par la promesse qu’ils construiraient désormais leur avenir ensemble.








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Transcription
00:00Quand on découvre qu'il y a cinq enfants abandonnés un par un,
00:03la mère, on n'en fait pas quoi.
00:04Enfin, on se dit, c'est quoi cette mère quoi ?
00:06C'est quand même un gros choc.
00:07Et au bout d'un mois, elle me lâche qu'on n'est pas que cinq.
00:11Elle me dit, c'est pas fini.
00:13Je suis née en 1994, d'une mère d'origine portugaise.
00:16Elle a été obligée de m'abandonner en tout début de l'année 1995,
00:20donc j'avais trois mois.
00:21Les circonstances sont assez floues de l'abandon,
00:24parce qu'elle n'a pas signé de consentement,
00:26elle n'a pas dit à quelqu'un qu'elle voulait m'abandonner,
00:29c'est simplement qu'elle a temporairement disparu
00:31jusqu'à ce que les services sociaux me récupèrent.
00:34Ils ont déclaré qu'ils ne l'avaient pas retrouvée.
00:37Et donc pendant six mois, je suis restée en pouponnière,
00:39avant d'être placée en vue d'adoption,
00:41parce que les délais de trois mois passés,
00:43je suis devenue publique de l'État à titre définitif,
00:45et donc je suis considérée comme adoptable.
00:47Ma mère a perdu tous ses droits parentaux,
00:49et j'ai été adoptée définitivement par mes parents adoptifs en avril 1996.
00:56Et à partir de l'adoption, ma filiation originale n'existait plus.
01:01C'est-à-dire que la filiation n'existe plus,
01:02donc ma mère biologique n'apparaît plus nulle part.
01:04En dehors que sur mes papiers officieux d'adoption,
01:07je pense que des plus vieux souvenirs,
01:10j'avais toujours considéré que j'avais deux familles.
01:12J'avais deux mères, j'avais...
01:14Alors, dans ma tête, j'avais qu'un seul père,
01:15mais dans ma tête, j'avais deux mères au minimum.
01:17Et en grandissant, je ne cachais pas mon adoption,
01:19je le disais, je n'avais pas de problème avec ça.
01:21Et très vite, du coup, j'ai été confrontée aux gens
01:22qui considéraient que ma famille biologique était ma vraie famille,
01:25par opposition, du coup, ma famille adoptive, qui était ma fausse,
01:28ou inversement, des gens qui essayaient de me dicter
01:30que ma vraie famille, c'était ma famille adoptive,
01:32parce que l'autre, c'était une famille incompétente
01:33et qui m'avait abandonnée.
01:34Enfant, je vivais vraiment cette dualité-là,
01:37de ce qu'on essayait de m'inculquer
01:39et de ce que moi, je pensais être dans ma propre tête.
01:42Et je pense que c'est un peu tout ça qui a fait
01:43qu'à l'adolescence, j'ai arrêté d'en parler.
01:46Mais mes parents, par contre, ont cru que ça ne travaillait plus,
01:49parce que je n'en parlais plus.
01:50Il y avait aussi le fait qu'en grandissant,
01:53on développe le sentiment de culpabilité.
01:55Il y a un conflit de loyauté qui se crée.
01:57C'est-à-dire, si je parle de ma famille biologique,
01:59ça va faire du mal à mes parents.
02:00Donc, en ne pas en parler, finalement,
02:02c'est leur éviter de leur faire du mal.
02:03Du coup, j'ai attendu mes 18 ans pour faire des recherches.
02:06La majorité était une libre délivrance,
02:07parce que même si je vivais encore chez mes parents,
02:09j'étais émancipée.
02:11Donc, à 20 ans, j'ai fini par demander mon dossier d'adoption.
02:14Les sociétés d'enfance, une fois qu'ils avaient désarchivé mon dossier,
02:17ils voulaient me donner un rendez-vous très vite.
02:19Là, j'ai ressenti la peur de perturber ma vie.
02:22Je ne savais pas ce que j'allais trouver dedans.
02:23Et la légende familiale disait que j'allais avoir des informations
02:27puisque je n'étais pas née sous X.
02:28Donc, j'avais peur de ce que j'allais trouver.
02:30Après avoir décidé de ne pas aller voir mon dossier,
02:33je suis rentrée dans un déni total.
02:34Mon adoption est devenue un sujet auquel je ne pensais même plus.
02:36C'était un mécanisme de défense, c'était un refoulement.
02:39Je n'étais pas prête à consulter.
02:40Il a fallu que je refoule,
02:41que je mettrai dans le déni de cette histoire-là.
02:44Ensuite, il y a eu le confinement, comme tout le monde.
02:46Je pense qu'on a beaucoup pensé à l'introspection.
02:49Et à la sortie du confinement, j'ai envoyé un mail
02:51à la personne que j'avais ghostée il y a 5 ans avant.
02:55J'ai retrouvé le mail et je lui ai dit « Maintenant, je vais mon dossier ».
02:58Ça a été assez rapide et j'ai été joint en juillet
03:01par un gars de l'aide sociale à l'enfance.
03:04Et donc, j'ai reçu mon dossier.
03:06J'avais tout.
03:06J'avais les dates de naissance de ma mère,
03:08j'avais son identité, son village de naissance
03:10et j'avais une photo d'identité.
03:11Et elle avait mon âge.
03:13Elle avait 25 ans sur la photo et j'avais 25 ans passés.
03:16Et c'est la première fois que je posais les yeux sur quelqu'un qui me ressemblait.
03:18Jusque-là, mes cheveux, du coup,
03:19c'était à 5 ans que je les lissais en permanence.
03:21J'avais des lissages brésiliens.
03:22J'avais tout fait pour les aplatir.
03:24Et pour la première fois, je voyais quelqu'un qui avait mes cheveux.
03:26Et je me suis dit…
03:28Elle était en noir et blanc, la qualité était pourrie.
03:31C'était pas du tout…
03:32Mais je me suis dit « Je le ressens vraiment. »
03:34Et je me suis dit « Il faut que je trouve cette femme. »
03:36Et dessus et sur la synthèse, évidemment, toutes les informations sur la mère.
03:40Et en dessous, fratrie, une fille aînée, née au Portugal, en 1991.
03:45Ça a été le plus gros choc parce que j'avais tellement peur qu'elle n'existe pas.
03:49Et j'ai dit « Il faut que je trouve cette fille. »
03:51« Il faut que je trouve ma mère. »
03:52Je pensais que ça allait prendre des mois.
03:55Je cherchais les réseaux sociaux, évidemment rien.
03:57Et puis en Portugal, ils portent deux noms.
03:58Elle, elle portait probablement pas le même que moi parce qu'elle avait probablement un père.
04:03Enfin, justement, elle n'avait pas le même père.
04:04Mais c'est ce que sous-entendait le dossier.
04:06Je me disais « Elle parle pas français, probablement, parce qu'elle est au Portugal, elle y est peut-être restée. »
04:10Et j'ai fait un avis de recherche sur Facebook.
04:13Je n'ai pas demandé si c'était légal de faire ça.
04:14Franchement, j'ai fait un avis de recherche en français et traduit portugais approximativement par le traducteur.
04:21En publiant sur deux ou trois groupes, quelques groupes de franco-portugais.
04:25Ça arrivait au village en cinq minutes.
04:28Dix-sept heures plus tard, je vois pas les commentaires sur le coup.
04:31Et je reçois un message d'une fille qui me demande qui je suis et qui me dit que la femme sur la photo, elle a une fille qui s'appelle Olga.
04:37Mais qu'elle n'a pas d'enfant.
04:39Je ne peux pas être sa fille.
04:40Du coup, elle me demande qui je suis.
04:41Elle est très agressive.
04:43Comme j'ai obtenu le nom de la Olga, je suis allée regarder dans sa liste d'amis qui était Olga.
04:47Et du coup, j'ai vu pour la première fois le visage de ma soeur.
04:49Et je reçois deux messages simultanés de la Olga qui me demande qui je suis.
04:53Et un deuxième, d'une fille qui me dit que la femme sur la photo, c'est sa mère.
04:56Mais qu'en 94, quand je dis que je suis née, elle était avec son père.
05:00Et que du coup, je ne peux pas être née parce que son père serait au courant.
05:02Et je mets vraiment quasiment dix minutes à me rendre compte que cette fille s'appelle comme moi.
05:06Mais elle n'est pas contente.
05:07Elle n'est pas très gentille.
05:09Donc je parle avec l'autre.
05:10C'est ce qui m'intéressait.
05:11C'était Olga.
05:12Donc elles disparaissent les deux de réseaux sociaux pendant une heure.
05:17Et Olga revient.
05:18Elle me dit écoute, je ne sais pas.
05:20Je ne savais pas que tu existais.
05:22On a une tante qui confirme qu'il y a eu une grossesse à l'époque où tu dis que tu es née.
05:26Personne ne le savait.
05:27Personne ne me l'a dit.
05:28Mais évidemment, c'est vrai.
05:29Donc l'autre Tania disparaît.
05:31Elle répond de plus en plus durement et finit par ne plus me parler.
05:36Et par contre, Olga parle français.
05:39Donc on s'appelle dix minutes.
05:41Et là, Olga me dit qu'elle ne nous a pas élevés.
05:43Aucune.
05:44Et on est cinq.
05:45Avec toi, on est cinq.
05:46Et elle les a tous abandonnés un par un.
05:48Ensuite, Olga m'apprend qu'elle est à connaissance de deux autres enfants après nous trois.
05:52Un garçon qui a été adopté en France, mais qu'elle a croisé quand il était petit et qu'elle a été en contact très vaguement quand il avait 11 ans.
05:58Il les a retrouvés et le contact s'est perdu.
06:00Et une sœur qui a été élevée par son père biologique en Algérie, qui est maintenant en Algérie.
06:04Elle a perdu le contact un ou deux ans avant.
06:06Donc je découvre qu'on est cinq à ce moment-là.
06:08Donc des liens entre guillemets commencent à se créer avec Olga.
06:12Donc Tania ne veut pas en parler de moi.
06:14Évidemment, quand on découvre qu'il y a cinq enfants abandonnés un par un, la mère, on n'en fait pas quoi.
06:20Enfin, on se dit, c'est quoi cette mère quoi ? C'est pas possible.
06:22Donc sur le coup, j'ai même pas envie de la chercher.
06:24Olga non plus. Tania non plus.
06:26Enfin, personne ne veut savoir.
06:28C'est quand même un gros choc.
06:29Il y a le miroir génétique qui se met surtout avec Olga parce qu'on se ressemble assez.
06:32Du coup, il me faut un bon mois pour me remettre de ça et je m'attendais pas à ce que ça aille aussi vite.
06:37Donc il faut se préparer quoi.
06:39Arrivé en septembre, mi-septembre, je décide de chercher mon frère.
06:42Et j'ai de la chance, c'est qu'une tante finit par se rappeler de la ville où il habitait quand il était petit.
06:48Donc je vise un groupe de gens qui habitent cette ville.
06:52Très vite, je reçois des messages de gens qui me disent
06:54« J'étais au primaire avec lui. J'étais au collège avec lui. »
06:56Je sais pas ce qu'il est devenu, mais voilà.
06:57Donc j'obtiens des photos de lui plus récentes et son nom de famille d'adoptif.
07:02Quelqu'un s'en souvient.
07:03Et là, je peux chercher un profil Facebook et je suis contactée par un profil qui a l'air complètement fake.
07:07Mais vraiment fake, c'est-à-dire pas de photo de profil sur un pseudo qui est imprononçable.
07:11Et franchement, j'ai failli ne pas l'ouvrir tellement je me disais que c'est n'importe quoi.
07:15Sauf que c'est moi qui ai fait la vie de recherche.
07:17J'ai pas parlé de mes soeurs ou de quoi que ce soit dans la vie.
07:21Et le premier message qu'on m'envoie, c'était « Olga ? »
07:24Le deuxième, c'est « Vous êtes qui ? »
07:26Je sais pas qui c'est, mais comment il connaît Olga ?
07:28Du coup, je dis « Je suis la petite soeur d'Olga. »
07:29Je dis « Vous, vous êtes qui ? »
07:30Et il me dit « C'est moi sur les photos, c'est moi que vous cherchez. »
07:33On s'appelle.
07:34Et là, en trois secondes, en trois mots, c'était mon frère.
07:37Donc j'ai retrouvé ce frère qui, lui, avait quelques informations un petit peu supplémentaires.
07:42Il a été adopté, mais contrairement à moi.
07:44Comme il avait eu un contact précoce, il a été adopté qu'à cinq ans.
07:48Donc il avait une identité, il avait des informations que moi j'avais pas.
07:51Quand il avait 11 ans, il était en contact avec ma soeur aînée.
07:53Et il avait rencontré une de nos tantes.
07:55Mais il avait connaissance à cette époque-là que d'une seule soeur.
07:58Et lui non plus ne savait pas où était ma mère.
08:00Et ça ne l'intéressait pas vraiment.
08:01Là, j'ai pris conscience que j'avais retrouvé des membres de ma famille.
08:04J'ai pris conscience que j'avais des frères et soeurs,
08:06que j'étais la deuxième sur cinq, a priori.
08:09Et je me suis dit « Il faut que je recherche les autres. »
08:11J'ai décidé que je trouve aussi ma soeur en Algérie.
08:13J'ai retrouvé son père.
08:14Alors là, c'était compliqué parce qu'elle parlait arabe, très mal le français.
08:18Mais on savait qu'elle allait bien.
08:19Il y avait Olga, moi, Tania, Kevin et ma petite soeur en Algérie, Joanna.
08:26Entre temps, Tania a décidé de l'apparaître.
08:28On s'est apprivoisées.
08:29Et on a décidé que pour avoir les réponses de ce qui s'était passé,
08:33parce que c'était que des hondis, il fallait trouver notre mère.
08:35Donc j'ai essayé de la chercher.
08:36J'ai eu un coup de main d'une personne anonyme sur Facebook qui m'a filé une adresse.
08:40Je l'ai trouvée.
08:41Et donc j'ai été en contact téléphonique avec elle.
08:43Au bout d'un mois, elle me lâche qu'on n'est pas que cinq.
08:46Et je veux savoir.
08:47Mais elle me dit, c'est bon, ça finit la conversation.
08:49Elle avait tendance à me couper les conversations au bout de...
08:51Quand c'était trop lourd, elle le coupait au bout de 30 minutes, 40 minutes.
08:54Et là, je me suis dit, vous ne pouvez pas balancer ça comme ça, quoi.
08:57Et là, je sens qu'elle ne veut pas me dire.
08:58Je lui dis, vous n'avez pas à avoir honte.
09:00Je lui dis, je ne vais pas vous juger.
09:01Et elle me dit, si tu vas me juger.
09:03Et là, je comprends du coup pourquoi elle ne veut pas me dire
09:05que déjà cinq, c'est beaucoup et que ça ne va pas s'arranger.
09:08Elle me dit qu'en fait, elle a eu une paire de jumeaux.
09:10Elle me dit, je n'ai pas la date exacte.
09:12Je ne me rappelle pas la date exacte de leur naissance.
09:14Mais ils sont nés en 2005, aux alentours du printemps.
09:17Et c'était une fille et un garçon.
09:18Je les ai appelés comme ça, tel hôpital.
09:20Sauf que du coup, 2005, c'était des mineurs.
09:22Là encore, je me fais un avis de recherche alors que ce n'est pas de tous les gars.
09:26Et là, je suis contactée par un détective privé.
09:28Il me dit, écoute, tu ne trouveras personne qui voudra chercher des mineurs.
09:31C'est trop risqué parce que les parents peuvent porter plainte.
09:34Il m'a dit, moi, je peux bien te les chercher pro bono gratuitement.
09:37Par contre, il va falloir payer un médiateur.
09:39Parce que je ne peux pas faire la médiation moi
09:41parce que je n'ai pas le droit de les chercher.
09:42Donc, il faut que je reste dans l'ombre.
09:43Au moins, jusqu'à l'accord des parents adoptifs.
09:45Et donc, alors moi, j'ai réussi un peu à manipuler l'aide sociale à l'enfance
09:48pour avoir leur date précise de naissance
09:50en disant que je voulais laisser une lettre dans leur dossier.
09:52Comme ils ne sont pas nés sous les, que j'avais le droit.
09:54Donc, ils ont trouvé très rapidement.
09:55Et la mère a appelé le médiateur pour avoir mes coordonnées.
09:58Donc, on est rentré en contact avec Gama, on a très bien réagi.
10:01Donc, ça s'est bien passé.
10:02Et là, au bout d'un mois, une fois que je lui annonce qu'on a trouvé les petits,
10:05qu'ils vont bien, elle me dit, c'est pas fini.
10:07Là, la première fois, je me mets, ma voix, elle tremble.
10:10Je dis, non, pas encore, je ne recherche pas.
10:12Cette recherche-là a été terrible
10:14parce qu'ils auraient pu refuser les parents.
10:16Elle me dit, je te promets, c'est les derniers.
10:17Alors, est-ce que c'est vraiment les derniers ?
10:19On ne saura, on ne sait pas.
10:20Elle me dit, il y en a encore deux.
10:21Et je lui dis, dites-moi qu'ils ne sont pas mineurs
10:23parce que je ne recherche pas des mineurs.
10:24Donc, elle m'a donné des informations et leur prénom de naissance.
10:26Du coup, le détective qui avait aidé pour les petits
10:28ne me le dit pas au début, mais les cherche.
10:31Et il m'appelle à minuit pour me dire, écoute,
10:34avec les infos que tu as publiées pour ton avis de recherche,
10:37je suis montée à Paris et j'ai pu chier toute la journée
10:39avec mon collègue, les actes de naissance, et j'ai trouvé ta soeur.
10:42Là, on sait qu'on est neuf, mais on a deux qui sont perdus.
10:44Il m'a dit, là, comme ils sont majeurs, je vais faire les médiations.
10:47La médiation avec ma soeur ne se passe pas bien.
10:49Et il découvre dans sa recherche que mon frère est en situation de handicap.
10:53Donc, on ne sait pas lequel.
10:54Et ça devient plus compliqué au niveau des médiations.
10:56Il y aurait une légitimité à ce qu'on ne perturbe pas sa vie
10:59en apparaissant comme ça.
11:00Ce n'est pas pareil qu'en fonction du handicap.
11:02Il me donne les coordonnées des parents de mon frère
11:05et le nom de ma soeur que je trouve sur les réseaux sociaux.
11:09Ma soeur, comme la médiation avait raté au début,
11:12au départ, elle ne veut pas.
11:14On voulait informer qu'on existait et que si un jour, elle voulait contacter,
11:17elle savait comment faire.
11:19À ce moment-là, on passe dans ça commence aujourd'hui.
11:20Donc, on est quatre à apparaître dedans, plus Olga en vidéo.
11:23Et je contacte les parents de mon frère.
11:26Au départ, évidemment, ils sont méfiants.
11:28Donc, on parle juste par message.
11:30Et ils voient ça commence aujourd'hui.
11:32Ils sont hyper émus, comme la plupart des gens.
11:34Ils m'appellent.
11:35Et ils me disent, on va lui dire à notre fils.
11:38Mais il est en situation de handicap cognitif.
11:40On va lui dire, on ne peut pas lui cacher.
11:42Et on verra comment ça se passe.
11:44Il va falloir s'adapter, etc.
11:46Avec mon frère, ça se passe très bien.
11:47Il est très heureux.
11:48C'est celui qui l'a vécu le mieux.
11:50C'est vraiment une boule d'amour.
11:52Et lui, il est juste content d'avoir des frères et soeurs,
11:55qui sont enfants uniques.
11:56Ma soeur, c'est plus compliqué.
11:57Ensuite, elle finit par me contacter une ou deux semaines après,
12:00à m'avoir jetée.
12:01Elle me dit, je ne veux pas créer de lien avec vous,
12:03mais je veux les infos.
12:04Je lui donne.
12:05Au départ, elle ne veut pas connaître les autres.
12:06Elle ne veut pas me connaître non plus.
12:07Il a fallu du temps et il en faut toujours.
12:09Mais aujourd'hui, on est en contact.
12:11Ma mère, juste après qu'on ait trouvé les deux derniers,
12:14pour des histoires de famille,
12:16elle est devenue pesante avec moi.
12:18C'est-à-dire qu'elle me réclamait des comptes,
12:20elle pouvait devenir agressive.
12:22Et moi, c'était devenu pesant.
12:23Je ne pouvais plus faire la médiation de tout le monde,
12:24gérer les émotions de tout le monde.
12:25Et donc, j'ai coupé le contact avec elle.
12:27Moi, j'ai l'impression d'avoir renoué avec moi-même,
12:29d'avoir trouvé une voie identitaire,
12:31mais en fait, d'être en construction
12:33et d'être instable comme une ado qui se reconstruit.
12:36Faire ça à 27 ans, c'est quand même un peu tard.
12:38Pour quelqu'un qui a fait beaucoup de tentatives de fusée dans sa vie,
12:40j'ai appris que ce n'est pas difficile de mourir pour les gens.
12:44Et je crois que ce qui est plus difficile de vivre pour les gens.
12:46Et si je peux vivre pour quelqu'un, c'est pour eux.
12:48Même s'il faut donner mon cœur, je leur donne mon cœur.
12:50Tous, c'est individuellement pas un plus que l'autre,
12:53même si les liens ne sont pas les mêmes les uns avec les autres.
12:56C'est ça qui, des fois, est un peu difficile,
12:58parce qu'on aimerait que tout le monde soit bien
13:00et que tout le monde s'entende et qu'il n'y ait pas divisé entre des conflits.
13:04C'est pas possible, je peux pas.
13:05C'était illusoire de croire qu'on pouvait être unis et s'aimer autant.
13:09Mais moi, j'ai fait pas de distinction,
13:11même si j'ai plus de complicités avec l'un qu'avec l'autre.
13:14Il n'y a pas de distinction.
13:15Et c'est pour ça que je pense qu'il y a un lien,
13:16il y a un truc inné qui se fait,
13:17parce que je ne les connais pas depuis longtemps.
13:19Et j'ai des amis, des amis très proches, j'ai ma famille adoptive.
13:22Il n'y a personne que j'aime plus au monde que...
13:24ORIGIN

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