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  • 04/07/2025

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Transcription
00:00Mais d'abord, Catherine Nett avec nous sur Europe 1. Bonjour Catherine !
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:05Vous nous parlez ce matin de François Bayrou, il a échappé mardi à sa huitième motion de censure.
00:09La question qu'on se pose c'est est-ce que la prochaine fois sera la bonne ?
00:13Le rescapé prépare-t-il sa chute au moment du budget ?
00:16En tout cas, François Bayrou s'est choisi un modèle. Catherine, c'est Pierre Mendès France.
00:20Et oui, nommé président du Conseil en juin 1954 par le président Cotty,
00:24Mendès était destitué du pouvoir en février 1955 par une coalition disparate d'intérêts frustrés
00:31qui signait là son incapacité à dégager une majorité réformiste, soit sept mois et dix-huit jours plus tard.
00:38La France était en pleine crise politique, lui avait incarné le parler vrai,
00:43gouvernait ses choisirs, disait-il, s'exprimant toutes les semaines à la télévision et sur tous les sujets,
00:48très pédagogue, toujours un peu tristouné, mais néanmoins très populaire.
00:53Alors François Bayrou vit aussi avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, il s'identifie donc à PMF.
00:58Voilà, c'est un moment Mendès, affirme-t-il, et voyez, soixante-dix ans après, on parle encore de lui
01:03parce qu'il a été le visage de la responsabilité et qu'il a dit aux Français,
01:07voilà ce qui est inéluctable et moi, je ne me déroberai pas.
01:11Arrêt sur image et petit rappel, en sept mois et dix-huit jours,
01:15PMF, comme on l'appelait, avait tout de même mis fin à la guerre au Vietnam,
01:18en signant les accords de Genève et acter l'autonomie de la Tunisie et du Maroc.
01:23Voilà pourquoi il a tant marqué les esprits.
01:26Mais à partir de 1954, Mendès n'avait plus de destin.
01:30François Bayrou, qui ne s'est jamais pris pour une mandarine,
01:32se plaît à faire ce parallèle, mais on ne parierait tout de même pas
01:36que dans soixante-dix ans, on l'évoquera encore pour ses résultats de son conclave,
01:42dont il est si fier néanmoins, mais tout de même, attendons la suite.
01:45Oui, c'est que François Bayrou doit dégager 40 milliards d'euros d'économie
01:50pour enrayer le déficit.
01:52Il présentera sa feuille de route le 15 ou le 16 juillet.
01:54Autant dire demain, en tout cas après le 14,
01:56car Emmanuel Macron pourrait bien faire des annonces budgétaires en hausse
02:00pour la défense lors de la traditionnelle Garden Party au ministère des Armées
02:03et la note risque de s'alourdir.
02:06Les macronistes réclament d'ailleurs un débat sur le sujet
02:08dans ce contexte d'efforts budgétaires contraints.
02:11En tout cas, hier soir sur BFM, le Premier ministre a affirmé
02:13que sa main ne tremblerait pas, mais qu'il ne s'interdit rien,
02:16pas même des mesures fiscales.
02:18Ça ne sera pas du rafistolage.
02:20On a compris que ça ne sera tout de même pas la tronçonneuse.
02:23Et l'on verra vite comment réagit la classe politique.
02:26Mais comme les députés seront en vacances,
02:28le Premier ministre est tranquille jusqu'à la rentrée parlementaire,
02:31ce qui l'autorise à dire qu'il fait mieux que Mendès en termes de durée.
02:34Arrivé le 13 janvier à Matignon,
02:36cela fera donc neuf mois qu'il occupe le poste.
02:38Mais il l'affirme aussi, il y a des gens qui sont là pour durer
02:41et moi je suis là pour changer la situation.
02:44Et dans ses propos, on croit comprendre que François Bayrou se prépare à sa chute.
02:47Et oui, quand on lui demande ce qu'il aimerait que l'on retienne de lui,
02:50de son mandat, il répond que nous avons essayé,
02:52que pour une fois, devant les Français et avec eux,
02:55on s'attaquait aux obstacles sans essayer de les contourner ou de les fuir.
02:58Ce qui n'est pas vraiment optimiste.
03:00Car le Premier ministre le sait bien,
03:02l'envie de sortir Bayrou démange tellement de monde.
03:04sûr qu'il menacera les parlementaires du pire en cas de refus d'obstacle
03:09et il aura bien raison.
03:10Mais à deux ans de la présidentielle,
03:12qui dans l'hémicycle a vraiment envie de bousculer les échéances ?
03:16Il se murmure que c'est peut-être le cas d'Emmanuel Macron.
03:18Devant ses proches, le président s'accase de l'immobilisme de François Bayrou.
03:23En clair, il ne serait pas fâché qu'il tombe.
03:25Oui, il pensait même que l'affaire Bétara
03:26m'abrégerait le bail du locataire de la rue de Varennes.
03:29D'ailleurs, vous l'avez remarqué,
03:30comme par hasard, le président est sorti de son silence
03:32pendant trois heures et demie, la veille de l'audition du premier ministre
03:35devant la commission d'enquête.
03:36Eh bien, raté.
03:37Le président n'y a pas le pouvoir politique de le congédier,
03:40comme il n'a déjà pas eu celui de le nommer.
03:42Alors à Matignon, Pierre Mendès France n'en fait qu'à sa tête.
03:46Mendès, un homme pas facile à manier.
03:48Ah oui, PMF avait rejoint Londres pendant la guerre.
03:50Et de Gaulle, chef du gouvernement provisoire,
03:52l'avait nommé ministre des finances.
03:54L'inflation galopée, la France était à terre.
03:56Donc, il avait concocté un plan de rigueur
03:58si rigoureux que même le général l'avait refusé.
04:01Et Mendès avait démissionné en mars 1945,
04:04comme s'il était écrit qu'il ne devait avoir
04:06que de brèves rencontres avec le pouvoir.
04:08Plus tard, devenu un opposant au général de Gaulle,
04:11trop obnubilé de lui-même,
04:13Mendès a attendu un rendez-vous avec l'histoire,
04:15mais celle-ci lui a posé un lapin.
04:18Signature Europe 1, Catherine Ney.
04:19Merci beaucoup Catherine.
04:20Dans un instant, sur Europe 1,
04:22Eugénie Bastier et la revue de presse d'Olivier Delagarde.
04:24A tout de suite.
04:247h-9h, Europe 1 matin.

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