Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 mois
Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, qui sont détenus en Iran depuis plus de trois ans, ont été inculpés ce mercredi "d'espionnage" pour le compte d'Israël, "complot pour renverser le régime" et "corruption sur terre".

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Les otages français, Cécile Collère et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans,
00:06sont inculpés pour espionnage pour le Mossad, le service de renseignement extérieur israélien.
00:12On va tout de suite écouter la réaction de la sœur de Cécile Collère, Noémie Collère.
00:19Les trois chefs d'inculpation ont été communiqués lors de cette visite consulaire.
00:24Ils les ont communiqués.
00:25Le premier, c'est espionnage pour le Mossad.
00:28Le deuxième, c'est complot pour renverser le régime.
00:32Et le troisième, c'est corruption sur Terre.
00:35De ce qu'on sait, chacun de ces trois chefs d'inculpation est passible de la peine de mort.
00:42Antoine Bassebouze, vous êtes politologue.
00:45Bienvenue sur ce plateau.
00:46Patrick Sos est également avec nous.
00:49Ils sont accusés d'espionnage pour le Mossad.
00:51C'est très sérieux.
00:52La sœur de Cécile Collère vient de le rappeler.
00:54Le risque, c'est la peine de mort.
00:56Oui, bonjour, Julie.
01:00À vrai dire, ce sont des otages qui ont été capturés il y a trois ans.
01:06Et c'est aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas eu, à ma connaissance, de nouveaux interrogatoires,
01:11qu'ils sont décrétés comme étant des agents du Mossad.
01:14Donc, c'est cousu de fil blanc.
01:16Ça n'a aucun sens, cette procédure.
01:20Oui, ils étaient accusés d'espionnage depuis le début, mais il n'a jamais été précisé pour quel pays.
01:25Et aujourd'hui, d'un coup, on dit, en plein contexte de tensions avec Israël, ce sont des agents du Mossad.
01:30Les touristes amoureux de l'Iran sont allés à la découverte de ce pays.
01:36Et puis, ils ont été pris comme d'autres avant eux, comme otages par le régime, parce qu'ils veulent des échanges.
01:43Ils veulent toujours avoir de quoi négocier.
01:46Donc, ça fait partie de la négociation, tout comme la suspension des inspecteurs de l'AEA,
01:57qui a été une mesure qui a été prise dans le but de pouvoir négocier, d'avoir quelque chose dans la négociation.
02:03Donc, c'est la méthode iranienne.
02:06On prend quelque chose comme gage et puis on négocie après.
02:10Et sans cela, sans la suspension des inspecteurs de l'AEA, sans l'accusation grave d'être agent du Mossad,
02:20eh bien, il n'aurait pas grand-chose à négocier.
02:23Donc, si je comprends bien, Patrick Sos, c'est pour peser sur les discussions très sensibles sur le nucléaire iranien
02:32qui vont avoir lieu dans les prochaines semaines ?
02:35Je dirais que ça, ce serait la réponse la plus optimiste, la plus pessimiste.
02:40C'est lorsqu'on constate ce qui est en train de se passer depuis la fin de la guerre des 12 jours, comme l'appelle Donald Trump.
02:46En fait, il y a, selon les ONG, entre 800 et 1200 personnes qui ont été raflées.
02:51Il n'y a pas d'autre mot.
02:52On a pris les suspects habituels, c'est-à-dire tout ce qui pouvait ressembler à une tête d'opposant en Iran.
02:57Ils ont été quasiment tous inculpés des mêmes chefs d'accusation,
03:02c'est-à-dire comme en espionnage à la solde d'Israël ou des États-Unis ou d'un pays hostile
03:07qui s'apparente à de la corruption sur Terre.
03:10Je lis totalement cet article, ce nouvel article qui est en train d'être étudié par le Parlement iranien.
03:17Et vous comprenez que tout ça a été totalement collé au chef d'inculpation de nos deux compatriotes français.
03:25Et c'est la grande inquiétude parce que ces gens qui ont été raflés depuis la fin de la guerre,
03:31il y a un certain nombre, difficile de trouver le chiffre,
03:34qui ont été jugés, pendus, dans les quelques jours qui ont suivi.
03:37Donc il y a effectivement soit...
03:40Vous dites le scénario le plus optimiste, pardon, c'est les utiliser comme levier de négociation.
03:47L'hypothèse la plus pessimiste, c'est la norcorélisation,
03:52c'est-à-dire qu'on quitte vraiment les instances, notamment l'institution de l'énergie atomique,
03:59et puis on part dans une fuite en avant, répression,
04:02on montre au peuple iranien que tous les agents vont être mis de côté,
04:06et ça passe par l'exécution de deux Français.
04:08J'ai cherché depuis une affaire de droit commun,
04:11ça fait 42 ans que des Français n'ont pas été exécutés par un État,
04:15je dis bien un État et pas des terroristes à l'étranger,
04:17c'était deux Français qui avaient été pendus au Zimbabwe.
04:19Donc ce serait un message très fort, mais c'est justement pour ça,
04:23parce que les Iraniens voient que nous nous émouvons de cette situation,
04:27qu'ils vont accentuer la pression.
04:29Avec une riposte possible de la France, si on va jusque là ?
04:32Ça reste difficile, c'est-à-dire que pour l'instant,
04:35on nous parle simplement d'indignation.
04:37Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud, était au Sénat hier
04:40et a dit que c'était absolument infondé,
04:44qu'un chargé d'affaires, et c'est ça qui est encore plus cynique,
04:47avant-hier, un chargé d'affaires de l'ambassade de France à Téhéran
04:51a pu s'entretenir avec les deux à la fois.
04:54C'est la première fois depuis des mois que Jacques Paris
04:56et Cécile Collère se voyaient ensemble.
04:58Ils ont passé 35 minutes dans une espèce de cellule remplie de gardes,
05:02dans une prison qui n'est pas la prison d'Evine,
05:04parce que ça c'est aussi un grand questionnement,
05:07où sont-ils en ce moment ?
05:08Il y a énormément de transferts, voire de disparitions de prisonniers,
05:11et vous ne me ferez pas dire que les Iraniens ne savaient pas
05:15qu'ils allaient se lancer dans ce nouveau chef d'accusation,
05:17quand avant-hier, un chargé d'affaires français a pu s'entretenir
05:21avec les deux ressortissants.
05:23C'est de la torture psychologique, il n'y a pas d'autre mot.
05:25Dans un contexte de répression grandissante en Iran,
05:28après ces opérations israélo-américaines ?
05:30Le régime a peur, il a grandement peur,
05:35et pour lutter contre sa peur et s'affirmer,
05:38il rafle les opposants, il les accuse facilement d'être des agents du Mossad,
05:44mais nos compatriotes sont en prison depuis plus de trois ans.
05:48Comment ont-ils pu participer à l'attaque des 12 jours ?
05:51Ils étaient en prison à Evine.
05:52Donc tout ça, c'est cousu de fil blanc, ça n'a pas de portée.
05:58Il est vrai que le dernier jour de l'attaque israélienne,
06:04la prison d'Evine a été frappée.
06:07Je pense que dans la précipitation,
06:09Israël pensait qu'en bombardant les casernes des Pasdaran et des Dibasidj à Téhéran
06:15et en ouvrant la porte d'Evine, il pourrait y avoir une révolte.
06:20Donc la contre-attaque du régime, c'est qu'ils reprennent les choses en main.
06:26Les prisonniers politiques qui étaient dans cette prison ont été déplacés, déportés.
06:32Et puis voilà, c'est un réflexe de peur à l'avant-veille d'une négociation
06:38avec les instances internationales et avec les pays concernés.
06:42Cécile Collère et Jacques Paris, les deux otages français
06:45qui risquent donc la peine de mort en Iran.
06:47Merci beaucoup à tous les deux.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations