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  • il y a 5 mois
Alors que le conclave des retraites s'est soldé par un échec, le Premier ministre s'est exprimé depuis Matignon pour annoncer qu'il allait recevoir les partenaires sociaux, pour tenter de trouver "une voie de passage". La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont été reçues ce midi, puis ce sera au tour du patronat. Le PS, lui, a annoncé qu'il déposera une motion de censure contre François Bayrou. On en parle avec Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC et négociatrice dans le conclave.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 24 juin 2025.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:03Il est 18h20, bonsoir Pascal Coton.
00:05Bonsoir.
00:06Vous êtes la négociatrice retraite de la CFTC au conclave des retraites.
00:10Je ne peux pas accepter qu'on se satisfasse d'échouer si près du but,
00:13expliquait François Bayrou ce matin.
00:14Vous avez répondu à l'invitation du Premier ministre à Matignon à midi.
00:18Êtes-vous prête à vous rasseoir autour de la table ?
00:20Alors certainement pas de se rasseoir autour de la table.
00:22Je pense qu'on s'y rassit suffisamment deux fois pendant cinq mois.
00:26Ne pas se rasseoir autour de la table ne veut pas dire négocier.
00:28Le Premier ministre ce matin a demandé aux organisations syndicales
00:32de faire la liste des points de blocage.
00:34Donc on va lui faire la liste des points de blocage.
00:37Il a posé le même impératif au MEDEF et ce soir le même impératif à la CPME.
00:41Et c'est lui qui débloquera les choses, il prendra un point par-ci, un point par-là.
00:45C'est lui qui prend ses responsabilités.
00:47En tous les cas, nous on ne veut plus avoir de journée de négociation, c'est terminé.
00:50Qui est responsable du blocage ?
00:52Le Premier ministre dans sa façon de mener en ce moment les débats ?
00:56Non, je ne pense pas.
00:57Moi je mets la responsabilité pleine et entière sur le patronat, sur la CPME et sur le MEDEF.
01:02C'est pour ça que le président Cyril Chabagné, président de votre syndicat,
01:06expliquait aujourd'hui que le patronat ne faisait aucun effort ?
01:08Aucun effort et il n'a fait aucun effort pendant cinq mois.
01:12Ils essayent de nous faire porter le chapeau
01:14que hier soir nous n'avons pas pu nous entendre sur les derniers points.
01:17Alors quand même il y a une question qui se posait.
01:18A-t-on été à un moment si près d'un accord, si près du but ?
01:22Ce sont les termes qu'emploie François Bayrou ou c'était de la méthode Coué de la part du Premier ministre ?
01:26Non, honnêtement hier soir j'ai dit à la presse que nous étions à deux doigts de réussir.
01:32Il suffisait juste que le MEDEF défasse le cordon de leur bourse
01:35et puisse participer à l'effort financier des retraites.
01:38Ce que veut le MEDEF, il veut bien qu'on touche aux retraites.
01:41Il n'y a aucun problème mais c'est aux salariés, aux retraités de payer.
01:45L'addition de payer la somme, eux ne veulent pas participer.
01:48Ils estiment par exemple que de valider dans le texte que les femmes puissent partir,
01:52avoir un meilleur calcul de retraite par exemple, qu'ils font des efforts.
01:56Mais d'où le MEDEF fait des efforts en permettant aux femmes d'avoir un meilleur calcul de retraite.
02:01Ce n'est pas eux qui payent.
02:02Donc ils se sont donné des efforts en leur nom qui est des efforts de la société
02:09et pas eux.
02:10Et eux financièrement, ils ne veulent participer à rien.
02:12Et pourtant Patrick Martin pour le MEDEF transmet à François Bayrou une liste de points de friction.
02:17Vous savez ce que ça veut dire ?
02:18Et de quoi il va y avoir, ce qu'il y aura dedans ?
02:20C'est les points sur lesquels on ne s'est pas entendus, comme l'âge de la décote.
02:24Il faut savoir que lorsque vous n'avez pas tout votre trimestre jusqu'à 67 ans,
02:27vous êtes obligé de travailler principalement des femmes.
02:30Nous la CFTC, on a demandé 66 ans.
02:32Le MEDEF est prêt à aller jusqu'à 66 ans et demi.
02:34Et pourquoi pas 66 ans, 75 ans.
02:36Et après 66 ans, 90 ans, au bout d'un moment, ça suffit.
02:40Ils ne veulent pas parler de la même pénibilité que nous.
02:43C'est-à-dire qu'ils ne veulent parler que de prévention, mais pas de réparation.
02:46Donc on va envoyer des salariés se casser au travail.
02:49Et ils seront cassés.
02:50Et on va leur dire, faites des formations.
02:52Mais on ne va pas leur réparer leur santé, avec les conséquences sur la retraite.
02:56Ils veulent aussi ne pas que la retraite progressive,
03:01le départ en retraite progressive,
03:02ils ne veulent pas que ce soit non-opposable.
03:04C'est-à-dire que le salarié qui veut partir en retraite progressive,
03:07nous, on souhaite que sa décision, c'est la sienne.
03:09Eh bien, ils ne souhaitent pas que ce soit non-imposable.
03:11Et puis, bien évidemment, ils ne veulent absolument pas parler du forfait social.
03:15Aujourd'hui, ils payent 20% de forfait social.
03:17Nous, on proposait 22%.
03:19Tout ce que vous venez de nous citer coûte combien ?
03:20Vous l'avez chiffré ?
03:21Alors, normalement, ça permet de remettre à l'équilibre,
03:27d'une part, les 6,5 milliards que nous a demandé le Premier ministre,
03:31et puis de remettre à l'équilibre ce qu'on vient de demander.
03:34Ce n'est pas une histoire de combien ça coûte,
03:36puisqu'on reprend à d'autres endroits.
03:38Par exemple, on fait participer les retraités.
03:41Les carrières longues, on diminue un petit peu à partir de 21 ans.
03:45Nous, les salariés, à 63%, nous ont dit qu'on préfère payer un peu plus de cotisations par mois
03:51et qu'on veut partir à l'âge que l'on veut, en tous les cas plus tôt.
03:55Il suffisait que les entreprises veuillent bien payer une cotisation supplémentaire
03:59et on avait zéro euro de déficit.
04:01Et on corrigeait les inégalités ou les injustices de la réforme borne.
04:05Alors, je précise qu'Emmanuel Macron, à la mi-journée,
04:07encourageait, lui, ardemment les partenaires sociaux
04:09à aller au-delà des désaccords
04:11et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays.
04:13Que lui répondez-vous ce soir ?
04:15Que vous avez fait votre part ?
04:18On a fait notre part pendant 4 mois
04:21face au MEDEF
04:22qu'à chaque proposition, c'était non.
04:25Par rapport à la CPME, c'était non également.
04:27Donc, dès qu'on fait une proposition
04:29pour leur demander de faire, eux, un effort,
04:32c'est non. On ne peut pas aller plus loin que ça.
04:34On ne va pas aller faire un chèque
04:36au nom du MEDEF pour mettre dans la caisse retraite.
04:38On ne pouvait pas aller plus loin que ça.
04:40C'était un véritable blocage.
04:41Alors que le Président dise, il faut faire des efforts,
04:45on y allait quand même pour parler des 64 ans,
04:47aller faire baisser à 63, 62,
04:49on s'assoit dessus.
04:50Je pense que ça, c'est quand même un super effort.
04:52Ça n'est pas rien, oui.
04:53On voulait la retraite avant 67 ans
04:56pour ceux qui n'avaient pas tous les trimestres.
04:59On voulait 65, on remonte à 66.
05:02On est prêt à accepter à la limite 66,5.
05:04Au bout d'un moment, il faut que le MEDEF
05:06fasse des efforts aussi.
05:07Que demandez-vous ce soir à François Bayrou ?
05:10Très sincèrement, pensez-vous qu'il soit
05:12un partenaire, comment dirais-je,
05:16clair dans cette affaire ?
05:17Je pense qu'il aurait peut-être dû
05:20nous faire une commande peut-être un peu plus précise
05:23de façon à ce qu'on ait vraiment des bornes
05:26et de nous donner une date définitive.
05:29On était normalement pour fin mai.
05:30Et on a rallongé, et on a rallongé.
05:32Une négociation qui traîne comme ça
05:33parce qu'on sent que c'est jamais bon.
05:36Le MEDEF, au début, s'est dit
05:37si fin mai, ce n'est pas terminé,
05:39tant pis, sauf qu'à chaque fois,
05:40on a rajouté une séance.
05:42Et du coup, pratiquement trois semaines après,
05:44on arrive exactement au même résultat.
05:46Après, le Premier ministre,
05:47il a été désigné par le Président de la République.
05:50Il doit prendre toutes ses responsabilités.
05:52En tous les cas, nous, ce que l'on a fait,
05:53c'est améliorer la carrière des femmes.
05:55C'est faire en sorte que ceux qui sont
05:56en situation de pénibilité,
05:58avec des trois critères ergonomiques,
06:00puissent partir plutôt à la retraite.
06:01et c'est de ne pas pénaliser ceux
06:03qui ont une petite retraite.
06:04Ça veut dire quoi, prendre ces responsabilités ?
06:06Ça veut dire, aujourd'hui, je tranche
06:08et j'entends les salariés
06:09qui m'ont dit, dans la rue,
06:12avec des millions de manifestants,
06:15je souhaite partir plus tôt
06:16parce que dans mon travail, ça ne va pas.
06:18C'est peut-être de dire,
06:19écoutez, je ne peux pas changer sur les 64 ans,
06:21mais dès 67, ça sera 65.
06:24C'est de faire partir un maximum de gens
06:26qui sont en situation de pénibilité
06:28et de dire, voilà, les salariés font des efforts
06:30en payant plus de cotisations,
06:32les retraités également,
06:33les entreprises mettant,
06:34c'est à vous de participer.
06:35Il doit taper du poing sur la table,
06:37c'est chef de gouvernement
06:38ou ce n'est pas le chef du gouvernement.
06:40Et donc, ça veut dire,
06:41in fine quand même,
06:42proposer un texte
06:43et le faire passer à l'Assemblée ?
06:44Je pense que oui,
06:46et l'Assemblée se prononcera.
06:48Merci beaucoup, Pascal Coton,
06:49d'avoir pris la parole ce soir.
06:50Merci à vous.
06:50RTL, je rappelle que vous êtes vice-présidente
06:52de la CFTC
06:53et qu'on vous a senti extrêmement remonté ce soir.
06:56Dans un instant,
06:56le journal de 18h30,
06:58puis dans RTL Insight,
06:59nous irons à Fessenheim en Alsace.
07:00La centrale nucléaire peut-elle vraiment redémarrer ?
07:03Comme l'ont voté les députés
07:04Rassemblement National la semaine dernière,
07:06notre correspondant Yannick Holland
07:07a pu s'y rendre en exclusivité pour RTL.
07:10Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
07:14RTL Soir.
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