- hier
L'écrivain, philosophe et réalisateur Bernard-Henri Lévy était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Bernard-Henri Lévy.
00:02Bonjour Sonia Mabouk.
00:03Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:05Vous êtes philosophe, réalisateur, engagé sur plusieurs fronts.
00:09On parlera d'ailleurs tout à l'heure de votre film, Notre guerre.
00:12Mais tout d'abord, une autre guerre est sur le front de cette guerre entre Israël et l'Iran.
00:16A chaque jour, Bernard-Henri Lévy, une nouvelle donne.
00:18Donald Trump a donc annoncé un cessez-le-feu désormais effectif, a-t-il dit, entre Israël et l'Iran.
00:24Nous le verrons dans les faits.
00:25Le président américain qui précise que la guerre aura duré 12 jours.
00:28Vous aviez dit merci au président Trump après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens.
00:34Est-ce que ce matin, vous le remerciez également pour le cessez-le-feu ?
00:38Je lui ai dit merci il y a trois jours.
00:41Aujourd'hui, je lui dis de quoi je me mêle.
00:44Franchement, qui est-il pour ordonner à Israël et à l'Iran, à Israël, à cessez-le-feu ?
00:52Il y a quelque chose qui m'échappe.
00:53Franchement, il est venu, c'était bien, c'était audacieux, en renfort d'Israël pour frapper des positions qu'Israël était sans doute mal équipé pour frapper.
01:06Il n'a pas les informations, il n'a pas le droit de demander à cessez-le-feu.
01:12C'est au Premier ministre d'Israël et à son armée d'en juger.
01:17Vous pensez que c'est un cessez-le-feu imposé, qu'il n'y a pas eu de négociation, d'accord secret ?
01:22Écoutez, moi je crois à sa décharge, si j'ose dire, que l'opération israélienne n'a pas été concertée avec les États-Unis.
01:33Je crois qu'elle a été décidée par le Premier ministre d'Israël, sans engagement américain,
01:42à une date d'ailleurs qui n'aurait certainement pas convenu au président des États-Unis, l'avant-veille de sa parade militaire, ainsi de suite.
01:49Le hasard a fait que j'étais au Sénat des États-Unis ce jour-là.
01:53Je présentais le film dont nous allons parler tout à l'heure, Notre guerre, aux sénateurs américains.
01:58Donc ils étaient là.
01:59Et le hasard a fait que le film s'est terminé à l'instant où les frappes israéliennes ont commencé.
02:04Et j'ai vu, il y avait des gens d'administration dans la salle, il y avait des proches de président Trump.
02:09Et j'ai vu la stupeur.
02:10J'ai vu qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'Israël frappe ce jour-là.
02:16Donc, dans ce genre, dans la géopolitique, et y compris entre alliés, il y a des éléments d'imprévisibilité.
02:27– Oui, on va en parler d'ailleurs pour la France.
02:28– Parce qu'Emmanuel Lévina s'appelait des imprévus, des imprévus de l'histoire.
02:31Donc moi, je doute que le président des États-Unis ait concerté ce cessez-le-feu avec le premier ministre israélien.
02:38– J'entends bien, mais ça interpelle ce que vous dites ce matin à Bernard-Henri Lévy sur CNews Europe 1.
02:42De quoi se mêle-t-il ?
02:43Enfin quand même, il a engagé des frappes américaines qui, semble-t-il, sont déterminantes
02:48pour remettre un terme à la nucléarisation de l'Iran.
02:52Qu'est-ce qui vous embête, si je puis dire, dans ce cessez-le-feu ?
02:56C'est que rien ne va changer pour le peuple iranien, pour le régime des Mollah ?
02:59– Attendez, ce qui m'embête, c'est que l'Iran a déclaré une guerre contre son peuple d'abord,
03:07une guerre métaphorique, mais une guerre quand même, et une guerre contre Israël.
03:11L'Iran a déclaré la guerre en avril 2024, puis en septembre 2024,
03:17avec des frappes de missiles jamais vues dans l'histoire des guerres,
03:22l'Iran a déclaré une guerre.
03:23Bien, à Israël, c'est à Israël de savoir s'il a ou non neutralisé la puissance militaire
03:35qui a failli lui commettre des débats irréparables.
03:41– J'entends, mais quel est l'objectif, selon vous, final d'Israël ?
03:44Nous ne sommes pas dans le secret des dieux et des États-majors.
03:46Est-ce que c'est la fin du nucléaire iranien ou est-ce que c'est la chute du régime des Mollah, selon vous ?
03:53– Le but d'Israël, pour autant que je le sente, je ne suis guère qu'un observateur averti,
04:00c'est la dénucléarisation de l'Iran, cette construction, cette accumulation de matières fissiles
04:10à 60 degrés contre 3,5% autorisées, dans des quantités 25 fois supérieures
04:18à ce qui est nécessaire au nucléaire civil, c'est contraire au droit international.
04:23Donc premier objectif d'Israël.
04:24– On va en parler du droit international.
04:25– Premier objectif, deuxième objectif aujourd'hui, à réduire fortement
04:31la capacité de lancer des missiles sur Israël ou ailleurs.
04:37Donc c'est ça.
04:38Après, est-ce qu'il y a aussi objectif d'un changement de régime ?
04:43Je suppose que si j'étais israélien, je ne serais pas mécontent que le régime change.
04:48Étant citoyen français, je vous avoue franchement que je ne pleurerai pas
04:52ce régime d'assassins que sont les Mola, je ne crois pas que ce soit le but de guerre
05:01pour autant des Israéliens, voilà.
05:03Et c'est le but de guerre des femmes iraniennes, c'est le but de guerre du mouvement
05:08Femmes, Vie, Liberté, c'est le but de guerre de la société civile iranienne
05:13qui se bat depuis dix ans avec une vaillance extraordinaire et à main nue
05:17contre ce régime terroriste, c'est leur but de guerre idéologique et politique à eux.
05:24Et pourtant, certains affirment, y compris le président français,
05:28Bernard-Henri Lévy, qu'un régime aussi détestable soit-il,
05:31aussi honi soit-il, et vous avez rappelé ce qui est fait aux femmes iraniennes
05:35quand elles portent mal le voile ou alors encore aux homosexuels,
05:39eh bien ce régime ne devrait pas tomber par les bombes.
05:43Pourquoi ? Parce qu'il y aurait des conséquences néfastes.
05:44Alors une fois pour toutes, que répond des fois à cet argument ?
05:47Mais bien sûr qu'un régime, enfin d'abord il y a des cas où des régimes insupportables
05:53sont tombés par les bombes, pardonnez-moi, mais Hitler ne serait pas tombé sans les bombes.
05:58Le fascisme japonais ne serait pas tombé sans les bombes et hélas sans les pires des bombes.
06:05Donc ce n'est pas les occidentaux qui vont donner des leçons de changement de régime par les bombes.
06:10Vous savez ce qu'ils vont vous répondre ?
06:12Après, après, évident.
06:13Vous le direz, oui.
06:14Non mais après, bien sûr que la meilleure manière...
06:17On a le précédent de la guerre en Irak en 2003.
06:20S'il n'y a pas un mouvement populaire qui souhaite le changement de régime
06:25et au secours duquel on vient, à qui on tend la main, ça ne marche pas.
06:30C'est plutôt ça la vérité.
06:32Donc si on ne pense pas à l'après, comme on ne l'a pas fait en Irak,
06:35comme on ne l'a pas fait en Libye, c'est le chaos ou d'aige ?
06:38La Libye, c'est une autre histoire.
06:39Et d'ailleurs, l'histoire n'est pas finie.
06:42Prenons rendez-vous, l'histoire n'est pas finie.
06:44Mais enfin, ce n'est pas tellement à penser à l'après, c'est penser au pendant.
06:48C'est-à-dire qu'il faut évaluer les forces.
06:51Il y a une théorie de la guerre juste.
06:53Chez Saint-Augustin, grand philosophe...
06:56Bien sûr, pour éviter un massacre.
06:58Pour éviter un massacre, à condition que la cause soit juste,
07:01à condition que tous les autres moyens aient été épuisés,
07:05et à condition, ça Saint-Augustin ne le dit pas,
07:08mais Michael Walzer, philosophe américain, qui continue sa pensée, le dit,
07:14à condition qu'il y ait sur place des gens qui souhaitent cette guerre
07:19et qui en tirent avantage.
07:20Et à condition, Bernard et lui, qu'après, il n'y ait pas un régime pire que le précédent.
07:24Mais est-ce qu'on est vraiment dans ce scénario ?
07:26Puisqu'à l'instant, le gouvernement israélien affirme que tous les objectifs,
07:31tous ces objectifs, ont été atteints désormais sur le sol iranien, à l'instant.
07:37Je ne veux pas être plus royaliste que le roi et plus israélien que les israéliens.
07:41Je suis français, donc si les israéliens pensent ça, très bien.
07:46Si tous leurs objectifs ont été atteints, il y aura la guerre de 12 jours,
07:49comme il y a eu la guerre des 6 jours.
07:51C'est possible.
07:52Mais certains diront, là où vous avez raison, tout ça pour ça.
07:55On pense à certains.
07:56Si tout ça, c'est pour détruire à jamais le potentiel nucléaire,
08:02détruire à jamais la capacité de lancer des missiles sur Israël,
08:06sur les pays arabes voisins, signataires des accords Abraham,
08:09ce trésor, ce chef-d'œuvre diplomatique,
08:13les gens qui nous en font des kilos sur la diplomatie,
08:16voilà un cas où la diplomatie a été magnifique, c'est les accords Abraham.
08:20Alors parlons de ceux qui en font des kilos au niveau de la diplomatie.
08:23Est-ce que vous pensez que vous visez notamment l'exécutif français
08:27qui n'a eu que ce mot à la bouche ?
08:28Diplomatie, négociation, cessé le feu ?
08:30Je pense au ministre des Affaires étrangères, Jean-Jacques Barrault.
08:33Il est sous l'autorité du président Emmanuel Macron.
08:34Il n'a rien trouvé de mieux à dire quand il y a eu une bombe
08:37qui est tombée à la porte de la prison Évine
08:40que de dire on a deux ressortissants francs.
08:42Ce qui est vrai, mais ce n'est pas le principal problème.
08:45Quand on fait tomber la Bastille, on fait tomber la Bastille.
08:52Il y a une préoccupation pour nos deux otages.
08:55Vous trouvez que c'est regarder les choses par le petit bout de l'ordinateur,
09:00si je peux me permettre, dans une telle région ?
09:01Écoutez, oui, parce qu'il y a des femmes et des hommes
09:06qui sont torturés depuis des décennies.
09:09Il y a les cadavres de dissidents et de femmes
09:12qui sont enterrés là, dans la cour de la prison Évine.
09:16La prison Évine, c'est un symbole immense.
09:18C'est un symbole de liberté bafouée, de dignité offensée.
09:26Donc, il faut voir les choses par le grand bout de la lorniette.
09:29Donc, voilà.
09:31Là, on est en présence, que ce soit en Iran
09:35ou que ce soit dans la guerre contre l'Ukraine.
09:39On va en parler.
09:39On est en présence d'événements historiques majeurs.
09:43Nous les vivons d'ailleurs en direct.
09:45On a annoncé tout à l'heure que Donald Trump avait dit
09:47que le cessez-le-feu était désormais effectif.
09:50Je rappelle à nos téléspectateurs et auditeurs,
09:52Bernard-Henri Lévy, qu'à l'instant,
09:53Israël affirme que tous les objectifs ont été atteints.
09:56Ça veut dire quoi ?
09:57Tous les objectifs atteints, ça veut dire que les sites nucléaires iraniens
10:01ont été visés, détruits, annilés en quelques jours.
10:05Ça veut dire que l'Iran, si c'est vrai, que l'Iran a perdu la guerre qu'il a déclarée.
10:12Mais que le régime des Mollahs subsisterait.
10:15Et que le régime de Mollahs subsisterait malheureusement.
10:18Mais je connais peu de cas dans l'histoire,
10:22si les informations que vous donnez sont exactes,
10:25de défaites militaires aussi cuisantes,
10:29sans que s'en suivent des conséquences politiques au sommet.
10:32Voilà.
10:32Un régime qui tient par la terreur,
10:34qui tient par la force,
10:36qui tient par ses gardiens de la révolution,
10:38qui tient par ses missiles,
10:39et qui tient par sa menace de bombes nucléaires,
10:41si tout ça est liquidé,
10:44je ne donne pas cher de son avenir.
10:46Ce qui peut faire, pour certains, en tout cas, mal au pays,
10:49c'est que certains affirment que la France joue un second rôle.
10:51Dans une région aussi stratégique du proche et du Moyen-Orient.
10:54On sait que vous avez souvent,
10:55je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui,
10:56Bernard-Henri Lévy,
10:57des échanges avec le président Emmanuel Macron.
11:00Vous en avez eu suite aux attaques du 7 octobre.
11:01Vous l'avez écrit.
11:02Est-ce que vous avez échangé sur sa position,
11:05eu et gère à ce qui se passe ?
11:05Ce n'est pas seulement des échanges.
11:08J'ai voté deux fois pour le président Macron
11:10et je ne le regrette toujours pas.
11:13Et j'ai pour lui beaucoup de sympathie.
11:17Et je pense qu'il y a un sujet qui me tient aussi à cœur,
11:21qui est le sujet ukrainien,
11:22où il a une position formidable.
11:26Sur ces sujets-là,
11:29j'ai peut-être eu des échanges,
11:30mais je n'ai pas été entendu.
11:33Mais pardon, Nima, comment vous l'expliquez ?
11:35Certains disent que c'est par rapport à la situation intérieure de la France
11:39que le président prend ses décisions dans cette région.
11:42Honnêtement, je vous dirais,
11:43si j'avais une conviction, je n'en ai pas.
11:45C'est vrai que ça me fait de la peine
11:46de voir que sur un sujet aussi important,
11:51la diplomatie française,
11:53la politique française est aussi à côté de la plaque.
11:56Ça me fait de la peine, ça me fait mal au cœur.
11:59Il y a ces deux sujets-là
12:01où se joue le destin de mes enfants, des vôtres.
12:04Le destin de nos enfants, c'est-à-dire que c'est notre guerre
12:07entre Israël et l'Iran ?
12:09Mais naturellement.
12:11C'est une menace existentielle pour la France ?
12:13Vous savez, Claude Lanzmann a fait...
12:15Claude Lanzmann, c'est l'auteur de Shoah,
12:17il a fait un premier film 30 ans avant
12:19qui s'appelait « Pourquoi Israël ? »
12:21« Pourquoi Israël ? »
12:22Et la réponse de Claude Lanzmann, c'était
12:23« Parce que le destin de l'Occident en dépend. »
12:26Voilà.
12:27Parce que si Israël n'était pas né
12:29ou si Israël venait à disparaître,
12:31comme il en était déjà question à l'époque,
12:33ce serait un effondrement symbolique et moral
12:36tel pour l'Occident qu'il ne s'en remettrait pas.
12:40Menaces existentielles ?
12:41Menaces essentielles.
12:42Oui, parce qu'il y a beaucoup de menaces.
12:43Menaces essentielles.
12:44Il y a beaucoup de menaces.
12:45Quand on est dans les périodes historiques lourdes,
12:49bien sûr qu'il y a beaucoup de menaces, oui.
12:51Mais pourquoi je vous pose...
12:51Aujourd'hui, mais il n'y a même pas que celle-là,
12:55la Chine est une menace.
12:56Oui, il y a aussi des menaces intérieures.
12:57La Turquie, si elle n'était pas dans l'OTAN
13:00où elle fait du sabotage permanent,
13:03elle serait une menace.
13:04Parce qu'Erdogan n'est pas...
13:06Permettez-moi l'action.
13:07N'est pas notre ami.
13:08Sur la Syrie, vous vouliez qu'on s'engage.
13:10Sur l'Afghanistan, vous vouliez qu'on s'engage.
13:12Sur l'Irak, vous vouliez qu'on s'engage.
13:14En quoi ?
13:14Non, sur l'Irak, je ne voulais pas qu'on s'engage.
13:16Bernard-Henri Lévis n'est pas...
13:17Sur l'Irak, j'étais contre la guerre en Irak.
13:21Sur la Syrie, c'était pour arrêter le massacre.
13:24Pour arrêter les 600 000 morts
13:25et les 4 millions de déplacés.
13:29Sur l'Afghanistan,
13:30ce n'est pas que je voulais qu'on s'engage.
13:31C'est que je ne voulais pas qu'on se retire
13:33parce qu'on avait gagné la guerre.
13:35En Afghanistan, personne ne dit ça.
13:37Quand Biden a pris la décision
13:39mise en œuvre par Trump
13:41ou l'inverse, pardon.
13:42Quand Trump a pris la décision
13:44mise en œuvre par Biden
13:45de se retirer d'Afghanistan,
13:47vous savez dans quel état...
13:49Moi, j'étais en Afghanistan à ce moment-là.
13:51J'étais en reportage
13:52auprès du fils Massoud,
13:53auprès de la société civile afghane.
13:56Les femmes étaient dévoilées.
13:58La société civile fonctionnait.
14:00Des journaux se multipliaient.
14:02Les talibans étaient terrés.
14:04Mise au point.
14:04Mise au point.
14:05Moi, j'étais pour qu'on ne parte pas
14:09et qu'on ne livre pas
14:10sur un plateau d'argent
14:11l'Afghanistan ou talibans.
14:12À l'instant, Bernard-Henri Lévy,
14:14vous voyez comme les choses évoluent
14:15tout au long de notre entretien.
14:17Israël vient d'accepter,
14:18formalement,
14:19c'est un urgent de l'AFP,
14:20les conditions du cessez-le-feu américain.
14:24Preuve qu'il y a eu accord.
14:25Preuve, semble-t-il que les sites nucléaires,
14:28en tous les cas,
14:28que le job a été fait.
14:30Soit que le job a été fait,
14:33soit qu'Israël,
14:34je ne suis pas non plus naïf,
14:35et vous non plus,
14:36soit qu'Israël n'a pas les moyens
14:38de la jouer deux fois à l'envers
14:41à Trump.
14:41C'est possible.
14:42Ce qui est beaucoup dit aux Etats-Unis.
14:43Donald Trump n'a pas apprécié
14:44que certains ont dit qu'il l'a eu.
14:46Moi, je suis témoin de ça,
14:49je vous l'ai dit.
14:50J'étais au Capitol,
14:52sur Capitol Hill,
14:54j'étais au Congrès,
14:55au moment où cette guerre s'est déclarée,
14:57avec des membres d'administration,
14:59avec des sénateurs républicains,
15:01et j'ai bien vu l'état de stupeur
15:03de cette Amérique trumpiste
15:07qui était persuadée
15:09que la guerre n'allait pas éclater.
15:11Mais on note que votre anti-trumpisme primaire,
15:14il n'est plus...
15:15Il est moins fort, en ce moment.
15:18Ce n'est pas qu'il est moins fort.
15:19Mon anti-trumpisme, il est total.
15:22Quand Trump déclare la guerre aux migrants,
15:25au mépris d'ailleurs de son économie,
15:28quand Trump applique des tarifs douaniers grotesques,
15:31quand Trump traite le Mexique et le Canada
15:33comme si c'était des ennemis,
15:36alors que ce sont les plus doux
15:37et les meilleurs des alliés de l'Amérique,
15:40là, je suis évidemment totalement anti-trumpiste.
15:43En revanche, quand Trump bombarde
15:45le site de Forneau,
15:48là, c'est vrai,
15:48comme je suis quelqu'un d'honnête,
15:51de propre,
15:51je dis merci Trump.
15:52Ça m'a été reproché.
15:53Écoutez, tant pis, c'est comme ça.
15:55Au contraire, c'est votre lucidité.
15:58En tous les cas, vous le défendez.
15:59C'est mon honnêteté.
15:59C'est votre honnêteté.
16:01Certains disent lucidité,
16:02mais je vous laisse le mot honnêteté.
16:03Bernard-Henri Lévy,
16:04il y a la guerre dans laquelle vous êtes engagé.
16:07Vous êtes allé sur le terrain,
16:08évidemment, en Ukraine.
16:09Je voudrais qu'on montre un extrait
16:11de ce film,
16:12Notre guerre.
16:13Là encore, vous estimez, évidemment,
16:14que cette guerre nous concerne
16:15au premier chef.
16:16Regardons un extrait ensemble.
16:18Vous êtes allé récemment sur le front.
16:19Sous-titrage Société Radio-Canada
16:50Là encore, on verra qu'elle sera l'issue
16:52alors que Poutine a déclaré
16:53que toute l'Ukraine ne serait plus ukrainienne,
16:57si je puis dire.
16:58Oui, Poutine a déclaré ça.
17:00Poutine a déclenché la semaine dernière
17:02les plus grands bombardements sur Kiev
17:06depuis le début de la guerre.
17:08Poutine soutient l'Iran,
17:10beaucoup plus qu'on ne le dit.
17:12Et Poutine a déclaré, lui aussi,
17:15depuis des années,
17:16personne ne veut l'entendre,
17:17qu'il a la haine.
17:19De tout ce que nous représentons,
17:21vous et moi,
17:22avec nos différences politiques,
17:23mais enfin, l'Europe et l'Occident.
17:25Donc moi, ce que vous venez à montrer,
17:27c'est un bout de bande-annonce.
17:28Mais ça fait trois ans
17:29que je documente,
17:31en première ligne,
17:32quand je le peux,
17:33cette guerre.
17:34que je filme ces soldats héroïques,
17:36que je filme ces femmes magnifiques,
17:39que je filme ce peuple qui défend sa nation
17:42et qui défend nos valeurs,
17:44sa nation et l'Europe et l'Occident,
17:47et que je les trouve admirables,
17:49et que je pense que nous devrions les aider
17:52bien davantage que nous le faisons.
17:53C'est pourquoi mon film,
17:55qui sera diffusé dimanche prochain,
17:56sur le service public,
17:57s'appelle « Notre-Mienne ».
17:59Évidemment.
17:59Quelles que soient nos différences,
18:00elles ne sont pas politiques.
18:02Je ne sais pas,
18:02vous avez dit nos différences politiques,
18:04je ne les connais pas.
18:05Je ne connais pas vos convictions.
18:06Je pense que vous ne connaissez pas les miennes.
18:07Vous connaissez les miennes,
18:08mais je ne connais pas les vôtres.
18:09C'est ça la loi.
18:10Vous connaissez les miennes,
18:11puisque vous m'interrogez.
18:13Ce n'est pas la première fois.
18:14En revanche,
18:14je ne connais pas les vôtres.
18:15Merci Bernard-Henri Lévy.
18:17Bonne journée à vous.
18:17Merci, Seigneur.
Recommandations
1:35
|
À suivre
0:56
16:49
16:52
17:25
15:49
15:58
16:48
15:27
17:45
16:21
14:39
24:30
2:42
1:24