00:00Le petit matin Sud Radio, 5h07, Benjamin Glaze.
00:05Sud Radio, il est 6h39, l'avion vrai, 38 degrés, c'est la température qui a été relevée dans les salles de classe d'une école du Pontet, près d'Avignon.
00:14Les parents d'élèves sont en colère et se mobilisent, nous sommes avec l'un d'entre eux, Thomas Baratégui, bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes le représentant du syndicat Snudy Force Ouvrière et vous avez deux enfants dans cette école du Pontet.
00:32Comment avez-vous déjà été mis au courant que vos enfants travaillaient dans de telles conditions ?
00:36Ce sont des enseignants, des écoliers qui vous ont alerté, vous les parents ?
00:42Oui, en effet, d'abord ce sont nos enfants qui nous ont alertés, qui rentraient de l'école extrêmement fatigués,
00:49qui se plaignaient pour certains de maux de tête, on ressentait un épuisement anormal.
00:55Et puis pour certains enfants, ça a été aussi des saignements de nez beaucoup plus fréquents, anormaux et tous les symptômes du coup de chaleur, en fait.
01:06Donc les parents d'élèves de l'école ont demandé aux enseignants quelles étaient les températures dans les classes pour mieux comprendre le problème.
01:14Donc il y a eu des relevés de températures effectuées et en effet, on a relevé les températures au-dessus de 35 degrés.
01:20Ça a pu monter une journée à 38 degrés dans une salle de classe.
01:25Jusqu'à 38 degrés dans une salle de classe, comment on arrive à travailler quand on est un élève, un enfant, à travailler dans de telles conditions ?
01:33Pour vous, c'est inacceptable ?
01:36Alors c'est inacceptable, c'est impensable d'imaginer un enfant de 7 ans, 8 ans, travailler dans une salle de classe chauffée au-delà de 35 degrés.
01:46On imagine plus de 25 enfants dans cette classe, c'est juste irrespirable.
01:54Et puis il faut rappeler que c'est quand même un public à risque.
01:57Les enfants, on considère qu'au-delà de 30 degrés, il y a déjà un risque dans une classe.
02:06Et quand on dépasse les 33 degrés, si on se fie aux recommandations de l'INRS, on est dans une situation de danger.
02:14Des enfants qui sont en danger, forcément avec des températures comme ça, il y a un risque très important pour leur santé.
02:21Comment on arrive à de telles températures ? 38 degrés dans une salle de classe.
02:25Il n'y a aucun dispositif mis en place pour tenter de baisser cette température-là, en tout cas de préserver une certaine fraîcheur en classe.
02:35Le seul dispositif qu'on retrouve en l'occurrence dans cette école, ce sont des ventilateurs.
02:42Et encore, il n'y en avait pas un par classe au moment où les parents se sont saisis de la question.
02:47Avec Force Ouvrière, c'est quelque chose qu'on dénonce et on alerte depuis près de 10 ans l'été, mais aussi l'hiver, sur les problèmes de température.
02:55Et puis donc rien n'est fait par les collectivités.
02:59Alors c'est vrai que...
03:00Vous êtes en contact avec la mairie, vous les avez contactés pour demander à ce que des dispositions soient prises ?
03:07Bien sûr, bien sûr. Aujourd'hui, la réponse de la mairie est un nom catégorique pour des systèmes de climatisation qui seraient hors budget.
03:18Et à l'heure actuelle, donc vendredi, à livrer un ventilateur par classe.
03:23Mais on sait que ce n'est pas suffisant, ça brasse de l'air chaud, ça ne suffit pas pour rafraîchir une classe.
03:29Et puis imaginez un seul ventilateur pour une classe, c'est loin d'être suffisant.
03:34Bien sûr. Est-ce que vous en avez référé à l'État peut-être, à l'échelon supérieur ?
03:39C'est vrai qu'au niveau des collectivités territoriales, les budgets sont assez serrés, même si on parle bien évidemment de la santé d'enfants.
03:46Mais est-ce que l'État, éventuellement, vous avez fait remonter jusqu'au rectorat ?
03:53Alors, on est évidemment conscients des contraintes budgétaires des collectivités.
03:59Mais si les mairies n'ont pas les moyens, il faut qu'ils leur indiquent auprès de l'État.
04:03Nous, nous avons saisi avec force ouvrière notre employeur, le directeur académique.
04:07Nous avons alerté également le préfet sur les conditions dans les classes, parce que ce n'est pas qu'au Ponté, c'est dans tout le département qu'on retrouve ce type de situation.
04:19Ce n'est pas la première année, ce n'est pas une surprise pour nous.
04:22Chaque année, nous alertons et puis voilà, ça reste sans réponse.
04:28Alors qu'il y a une véritable urgence pour les enfants, mais aussi pour les enseignants qui travaillent dans des conditions qui ne sont pas acceptables.
04:35Et puis, qui engagent leurs responsabilités.
04:39On est responsables de la santé des enfants, que nous avons dans notre classe également.
04:46Et puis, notre métier est d'enseigner.
04:48Et dans ces conditions-là, ce n'est juste pas possible.
04:51Que demandez-vous précisément, Thomas Baratelli ?
04:54Alors, nous, ce qu'on demande, c'est de répondre aux défis climatiques actuels.
05:02Et d'investir dans une véritable rénovation thermique du bâti scolaire.
05:09Beaucoup d'établissements scolaires, que ce soit les écoles, mais aussi dans le second degré.
05:13On est en période d'examen.
05:15Bien sûr.
05:17Se déroulent dans des bâtiments anciens, avec des problèmes d'isolation.
05:22Et donc, les températures dans les classes montent très vite.
05:26Et puis, encore une fois, ça a été le cas aussi cet hiver.
05:28Vous savez, sur certaines écoles de la commune, il faisait très froid.
05:32Des classes mal chauffées.
05:34J'ai pu intervenir dans des classes avec des enfants de 4 ans qui apprenaient à écrire avec des doudounes et des bonnets.
05:40Donc, voilà, c'est juste impensable et inacceptable pour nous.
05:43Oui, parce que quand on parle de rénovation du bâti, rénovation thermique, ça devrait être la priorité pour les enfants.
05:49C'est pour nous la priorité pour les enfants.
05:54C'est l'image de l'école que nous voulons envoyer aux enfants, pas l'image d'une école abandonnée dans laquelle on souffre.
06:01Jusqu'à 38 degrés, je le rappelle, dans les salles de classe de cette école primaire où vous avez deux enfants, Thomas Baratégui.
06:07Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio depuis Montaix, c'est près d'Avignon.
06:14Également, je le rappellerai, présentant du syndicat SNUDI Force Ouvrière.
06:17Merci d'avoir été avec nous ce matin et très bonne journée.
