Pesticides: a life ruined by glyphosate

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Pesticides: a life ruined by glyphosate  Ludovic Maugé, a former landscaper, thought he would live happily for many years to come on the coast of Brittany in France, where our reporter Valérie Gauriat met him.  READ MORE : http://www.euronews.com/2025/06/18/pesticides-a-life-ruined-by-glyphosate  Subscribe to our channel. Euronews is available on Dailymotion in 12 languages

Transcript

00:00The glyphosate has destroyed my life. It has been poisoned. And it continues to sell us.

00:11I'm in Bretagne.

00:13It is also known as being the first agricultural region of France

00:18and very consummate of pesticides in the glyphosate.

00:22It's the herbicide the most used in the world and also the most controversial,

00:26recognized as potentially cancerous by the World Health Organization.

00:31And yet, Europe opened up the authorization until 2033.

00:36Several organizations of defense the environment and consumers

00:39have seized the European Union in avril last.

00:43European Stories comes back on a dossier toxic.

00:47Le glyphosate est une molécule présente dans la composition des produits herbicides

00:59pour détruire les plantes indésirables.

01:02Il est utilisé dans l'agriculture, l'arboriculture, la viticulture,

01:06l'entretien des espaces verts et équipements publics

01:09ou des espaces industriels.

01:12On en trouve des traces dans l'eau souterraine,

01:14les sols et les organismes vivants.

01:17Ces effets sur l'environnement et la santé animale et humaine

01:20sont au cœur d'un vif débat.

01:23En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer,

01:26agence de l'Organisation Mondiale de la Santé,

01:29a classé le glyphosate comme génotoxique,

01:31soit dommageable pour l'ADN et probablement cancérogène pour l'Homme.

01:37La même année, l'Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments, l'EFSA,

01:41jugeait au contraire improbable ce risque cancérogène.

01:46Les dernières évaluations de l'EFSA et de l'Agence Européenne des Produits Chimiques

01:49allaient dans le même sens.

01:52Fin 2023, la Commission Européenne a prolongé de 10 ans

01:56l'autorisation du glyphosate dans l'Union.

01:58L'effet des pesticides et notamment du glyphosate sur la santé est sujet à polémique.

02:08Mais pour beaucoup de ceux qui ont été exposés, il n'y a aucun doute possible,

02:13comme pour Ludovic, dont la vie est aujourd'hui en sursis.

02:17Nous venions toujours tout le temps à la plage ici.

02:25C'est là que j'ai appris à mes enfants à nager.

02:28Maintenant, malheureusement, je ne peux plus en profiter comme avant.

02:32Pour la plage, c'est compliqué. Il ne faut pas être handicapé pour y aller.

02:36Si je n'avais pas eu ces problèmes de santé, je vivrais comme tout le monde.

02:40Mais ça a bien pourri ma vie. En tout cas, c'est maudit désherbant.

02:48Ludovic Mogier, 54 ans, est atteint d'un cancer très rare.

02:53Un lymphome B intravasculaire diagnostiqué il y a 5 ans

02:57est reconnu aujourd'hui comme maladie professionnelle.

03:01Ancien paysagiste, Ludovic ne peut plus travailler.

03:0430 ans d'exposition au glyphosate ont anéanti sa vie.

03:09Ce lymphome, il est très, très vicieux parce qu'il se balade dans tous les organes.

03:14Il m'a mangé le nerf de la moelle épinière.

03:17La douleur est permanente.

03:19Mes douleurs sont localisées du genou jusqu'au pied et dans les deux jambes.

03:25Je suis implantée d'un neurostimulateur.

03:28J'ai deux électrodes sur la colonne vertébrale, une à droite et une à gauche.

03:33C'est pour brouiller la douleur, pour l'empêcher d'arriver au cerveau.

03:38Tout ça, malheureusement, c'est à cause des pesticides.

03:41C'est en travaillant.

03:42Et à cette époque-là, on ne nous disait pas de mettre de masque.

03:45On ne nous disait rien.

03:47Ça, c'est un pulvérisateur de la mort.

03:49Voilà.

03:50C'est celui-là qui m'a rendue malade.

03:52Quand on a le pulvérisateur sur le dos,

03:54quand on pompe manuellement, des fois, ça déborde.

03:57Et automatiquement, on en a plein le t-shirt.

04:00Depuis la reconnaissance de son cancer comme maladie professionnelle,

04:05outre une faible allocation sociale,

04:07Ludovic perçoit une indemnité de la part de Bayer Monsanto,

04:11fabricant du produit qu'il a empoisonné.

04:14180 euros par mois.

04:16C'est dérisoire.

04:17Mais quelque part, je m'en fiche de cette somme-là.

04:20Moi, ce que je voulais, c'était être reconnu comme maladie professionnelle.

04:23Je suis content, quelque part, de m'être battu pour ça.

04:26Quand je vois les politiques qui autorisent de nouveau tous ces produits,

04:31moi, ça me révolte.

04:33C'est un lobby des PCC, en fait.

04:34Malheureusement, contre ces politiciens et Bayer Monsanto, on ne peut rien.

04:41Si j'aurais une chose à dire au niveau de l'Union Européenne,

04:44qui supprime ces produits, tout simplement, quoi.

04:46Ça détruit la nature.

04:48Ça détruit l'être humain.

04:50Et il continue à nous en vendre.

04:53Malgré un calvaire quotidien,

04:55Ludovic veut continuer à témoigner, tant qu'il en aura la force.

04:59Ce que je souhaiterais, c'est passer le message pour tout le monde.

05:02Parce qu'il ne faut rien lâcher.

05:04Chaque jour, quand je me lève, je me dis qu'il ne faut pas baisser les bras.

05:07Malgré que je sais que ma vie ne tient qu'à un fil,

05:13aujourd'hui, vous êtes là et demain, vous n'êtes plus là.

05:18Comme le cancérologue m'a dit, on ne parlera plus de guérison.

05:21C'est terminé.

05:23Et ça me fait quelque chose d'en parler.

05:29Mais c'est pas grave.

05:32Il faut passer le message quand même.

05:34De plus en plus de cas de cancer ont été reconnus comme étant liés aux pesticides.

05:47Alors, manque-t-on encore de preuves pour en interdire l'usage ?

05:51J'ai interrogé Xavier Coumoule, toxicologue et chercheur

05:54à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale en France.

06:03Peut-on ou non affirmer scientifiquement que le glyphosate présente un risque pour la santé humaine ?

06:08Cette molécule, elle a fait l'objet d'une réglementation par les agences européennes, nationales.

06:15Elle a été autorisée.

06:16Et en parallèle de ça, il y a des instituts comme l'Inserm qui ont conduit des expertises.

06:22C'est aussi le cas du Centre international de recherche sur le cancer.

06:26Pour le CIRC, ils ont statué que c'était un cancérogène probable.

06:29Et pour l'Inserm, il y avait une présomption de lien moyenne de développer un certain type de cancer du sang.

06:36Alors, comment explique-t-on que les agences réglementaires aient écarté ce risque ?

06:40Ce sont des entités qui vont, lorsqu'un fabricant de pesticides souhaite commercialiser un produit,

06:46demander à ce que ce fabricant fasse lui-même des tests.

06:51L'Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments se base beaucoup sur ce que font les industriels.

06:57Alors que l'Inserm ou le CIRC vont se baser beaucoup plus sur la littérature dite académique

07:01et qui va effectuer un suivi de l'utilisation du produit.

07:04Ceux qui bénéficient de la vente de pesticides au tenté,

07:0820 ans après, ce n'est pas eux qui vont payer les coûts de la Sécurité sociale

07:12pour prendre en charge tel ou tel type de pathologie.

07:14C'est là que peut-être que le politique se heurte.

07:17Il s'engage rarement pour 20 ans de gouvernance sur des décisions qui ont un impact à long terme.

07:22On parle aussi d'enjeux de santé planétaire.

07:25Ce n'est pas seulement l'impact qu'ont ces pesticides sur la santé,

07:28mais aussi sur, par exemple, les aveilles qui polliniseront moins bien,

07:32font baisser des rendements agricoles.

07:34Sur les microbiotes du sol, les champignons, les bactéries,

07:36c'est évidemment après la richesse en nutriments des fruits et légumes.

07:39À un moment ou à un autre, perturber les écosystèmes,

07:41ça aura un impact sur la santé humaine.

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