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L'Italie affronte la Moldavie ce lundi en match de qualification pour le Mondial 202, avec sur son banc un entraîneur démissionnaire, Luciano Spalletti. Le symbole d'une "absence totale de gestion" de la Fédération italienne, selon Johann Crochet. 

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Transcription
00:00Alors, l'Italie qui affronte la Moldavie ce soir, match déjà capital pour la nationale et en vue de cette Coupe du Monde 2026,
00:06et alors là, c'est déjà n'importe quoi en ce qui concerne le sélectionneur,
00:09puisque Luciano Spalletti, il a fait une conf de presse en annonçant qu'en gros il s'était fait virer,
00:14qu'il ne partait pas de lui-même, et pourtant c'est lui qui va diriger l'équipe ce soir.
00:18C'est fou comme histoire quand même.
00:21Tardelli disait dans la journée, c'est absolument surréaliste d'avoir un entraîneur démissionnaire sur le banc
00:28pour un match de qualification au prochain mondial.
00:31Alors, l'idée de la Fédération et de Gravina, selon la Gazeta dello Sport, qui fait un peu le point aujourd'hui,
00:36c'était d'annoncer ça après le match contre la Moldavie.
00:39Sauf que Luciano Spalletti, il a dit, c'est hors de question, vous avez pris une décision,
00:43et donc moi je vais l'assumer en conférence de presse.
00:45Donc ils ont laissé Spalletti gérer la conférence de presse.
00:48Semble-t-il que le président de la Fédération, Gabriele Gravina, avait demandé à Spalletti,
00:51s'il voulait, qu'il vienne avec lui en conférence de presse pour répondre à d'éventuelles questions
00:55autour de ce départ du sélection national, ce qu'il a refusé.
01:01Mais en tout cas, ça participe au sentiment de grand n'importe quoi,
01:06d'absence de gestion totale, de gestion à la petite semaine,
01:08de dirigeants complètement dépassés, d'une situation où tu te demandes
01:17à quel moment les gens vont prendre conscience de l'état actuel du foot italien.
01:21Et ce n'est pas quelques clubs, moi ce que je dis souvent, c'est quand je parle de révolution
01:26qui vient de la province en Italie, ils ne vont pas suffire à masquer toutes les lacunes
01:31du système italien.
01:32Et c'est sympa, la Talenta c'est super, Sassuolo ça a été super, Koum c'est super,
01:38mais ce n'est pas suffisant en réalité.
01:40Le Napoli de Spalletti c'était top, mais ce n'est pas suffisant.
01:44Et c'est vrai que Spalletti, changer l'entraîneur c'est toujours le truc le plus facile.
01:49Après il y avait quand même des choses qui étaient un peu étonnantes.
01:55Il y a deux choses pour moi, la première c'est que je n'ai pas le sentiment qu'il
01:59était hyper épanoui en étant sélectionneur, c'est-à-dire ne pas être sur les terrains
02:02chaque jour.
02:03Spalletti c'est un vrai entraîneur qui met en place des systèmes, qui a besoin du
02:09contact quotidien avec le terrain et je ne suis pas sûr qu'il était hyper épanoui
02:11comme ça parce qu'il avait beaucoup de choses qu'il voulait mettre en place très
02:14rapidement sans forcément laisser le temps aux joueurs de digérer un peu tout ça.
02:17Et la deuxième chose c'est des relations avec les joueurs, alors il s'est un peu
02:20agacé avec ça en conférence de presse, mais il semble assez réel que beaucoup de
02:26journalistes italiens, et on a à peu près tous les mêmes retours, qu'il y a des
02:29joueurs avec qui ça ne passait pas du tout, que je voyais encore des arrêts de jeu en
02:35Norvège.
02:36Spalletti réunissait quelques joueurs, il y en a qui ne l'écoutaient absolument pas.
02:39Il s'adressait à eux et il ne les regardait pas du tout dans les yeux.
02:45Il y en a qui écoutaient comme Coppola, le premier de la classe, c'était sa première
02:47sélection, donc lui écoutait, hochait la tête, etc.
02:51D'autres avaient l'air de s'en foutre royalement.
02:54Donc peut-être que c'est une bonne chose, mais le problème c'est toujours pareil en
02:58Italie, c'est qu'on s'intéresse à ce qui est en surface et pas du tout à la grande
03:03majorité du travail qui est à effectuer sous la surface, un peu comme l'histoire
03:10de l'iceberg, on voit combien de pourcentage de l'iceberg on voit à la surface et combien
03:14il reste en dessous.
03:15C'est la même chose pour le football italien, on va faire 10% du travail quand il faudrait
03:19faire surtout les 90% autres.
03:21Il y a aussi la question de la succession qui se pose forcément, puisque Spalletti a
03:24annoncé qu'il se faisait virer, et là il y a pas mal de noms qui ressortent, il
03:28y en a notamment un qui revient, je crois que c'est le favori selon la Gazzetta dello
03:32sport, c'est Claudio Ranieri.
03:34Oui, alors il y en a deux, il y a Stefano Pioli et lui, Pioli est en contrat encore avec
03:39Al Nassar en Arabie Saoudite, et il ne peut pas partir avant juillet pour des raisons
03:45fiscales, mais à la limite l'Italie n'a pas de match après celui de ce soir contre
03:49Alain Moldavie, donc il pourrait très bien attendre.
03:52Ranieri, c'est un nom qui fait évidemment consensus quand tu vois ce qu'il a réussi
03:55à faire dans un vestiaire éclaté en deux, un vestiaire qui se rebellait contre
04:00son entraîneur avant l'arrivée de Ranieri et ce qu'il a réussi à faire à la Roma,
04:03c'était absolument incroyable.
04:05Mais pour moi, là encore, il y a deux éléments.
04:08Le premier, c'est quelle est la valeur que tu donnes au poste de sélectionneur quand
04:13tu te dis que tu as envie de confier le poste de sélectionneur à Claudio Ranieri, sachant
04:18qu'il est conseiller spécial des propriétaires de la Roma, d'Anne Rayad Frinkin, et qu'il
04:23ne quitterait pas ce poste-là pour être sélectionneur.
04:25Ça, c'est quand même un élément qui, pour moi, me semble assez terrible parce qu'avec
04:32tout le respect, et ça se trouve, eux, ils seront au Mondial et pas nous, mais quand
04:37la Slovaquie le fait avec Altsona pour aller à Naples, OK, mais on est quand même quatre
04:42fois champions du monde.
04:43Donc, tu ne peux pas te permettre ce genre de choses-là.
04:47Et Claudio Ranieri, c'est un peu le sentiment de, le mec prend sa retraite, il revient pour
04:53son club de cœur, il reprend sa retraite, il va aller maintenant en sélection.
04:58Vous n'avez pas envie de lui foutre la paix et de le laisser prendre sa retraite un peu
05:01hors des terrains et être simplement conseiller spécial ? Vous n'avez pas d'autres idées
05:05que ça ?
05:06Oui, ça manque d'idées, oui.
05:07Il y a un conflit d'intérêt.
05:09Oui, il y a ça aussi.
05:09Tiens, j'aimerais bien vous entendre là-dessus, les autres aussi, le fait qu'un sélectionneur
05:13puisse cumuler d'autres activités à côté.
05:16Je ne parle pas de conflit d'intérêt éventuel, Nico, parce qu'il va être conseiller spécial
05:21des Fritkin à la Roma, donc il va parler de la stratégie de développement, il va parler
05:25du mercato, mais même si on ne va pas lui prêter de mauvaises intentions, mais sur
05:30le principe, est-ce qu'on ne pourrait pas convoquer du côté de Ranieri des joueurs
05:34de la Roma, leur faire prendre de la valeur pour les vendre plus cher ?
05:36Oui, c'est ça, c'est ça le conflit d'intérêt.
05:38C'est un conflit d'intérêt à Nagelsmann au Bayern, c'est à l'époque où il était
05:41sous contrat au Bayern Munich et il avait fait une pige, on l'avait libéré, vous savez
05:45qu'il avait été mis à pied, entre guillemets, retiré de l'équipe première et qu'il
05:50avait pris l'équipe nationale, et évidemment que ça fait un conflit d'intérêt parce
05:54qu'au Bayern, qui était très heureux de cette situation, il s'est dit, il va peut-être
05:57favoriser nos joueurs pour les faire aller en équipe nationale, alors évidemment
06:01c'est le Bayern, donc ce n'est pas forcément des gars qui ont les pieds carrés, mais
06:04ça pose évidemment éthiquement un problème.
06:06Maintenant, toutes ces choses-là, quand je vois l'évolution un peu partout du football
06:13où on t'explique que rien n'est grave, ça ne m'étonne pas que ça arrive un jour.
06:17Et alors, il y a aussi peut-être des nations qui ont l'habitude de ce genre de choses
06:22parce qu'ils n'ont pas une grande culture de l'équipe nationale ou des choses comme
06:25ça, mais il y a peut-être d'autres nations où c'est un peu plus sensible, et notamment
06:29des nations, je parle de l'Italie ou l'Allemagne, qui sont plutôt des nations conservatrices
06:33historiquement parlant, et tu te dis que c'est un peu compliqué parce que le bas-peuple
06:39aime bien qu'il y ait une séparation entre guillemets des pouvoirs qui soit très stricte
06:42entre l'équipe nationale et le club. Mais moi, je ne suis pas surpris de ce genre de
06:46choses que ça arrive.
06:48Juju, tu en penses quoi de ça, toi ?
06:50Ça n'arriverait jamais en Angleterre, ça c'est sûr. Mais oui, j'ai un peu de mal
06:53à comprendre pourquoi est-ce que tu vas comme ça aller chercher Ranieri il y a 73 ans.
06:58Oui, il a fait une super saison avec la Roma, mais tu ne peux pas me dire que tu n'as
07:01pas d'autres candidats au poste de sélectionneur. C'est ça. Et Mancini, c'est impossible,
07:05c'est pas...
07:06Vu comme ils se sont quittés avec Gravina, vu comme Gravina, le président de la Fédération
07:12italienne, ça paraît compliqué, très sincèrement. Mais après, Mancini a un peu tout fait pour
07:17dire « Ah, je n'aurais pas dû quitter la Nationale », il l'a fait récemment, c'était
07:19d'ailleurs le jour du match, je crois, contre la Norvège, en interview en disant « Ah,
07:24maintenant je regrette d'avoir quitté la Nationale, je n'aurais pas dû aller en Arabie
07:27Saoudite ». Donc il fait un peu tout pour en gros dire « C'est super la sélection nationale »,
07:32mais ils se sont assez malement quittés. C'est pas du tout français, mais c'est
07:36pas grave. Ils se sont quittés de manière...
07:39Salement, sinon, c'est bien.
07:41Ouais, ouais, c'est ça, salement avec le président.
07:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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