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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec mes camarades de la première heure, bonsoir Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles, bonsoir Joseph Massé-Scaron, écrivain et essayiste.
00:13Notre invité David Amiel, bonsoir David Amiel.
00:15Bonsoir.
00:16Merci d'être en ligne avec nous, vous êtes député Renaissance de Paris.
00:20Je le disais tout à l'heure, seuls 9% des Français voient une satisfaction à cette dissolution décidée par Emmanuel Macron l'an passé.
00:29C'est un sondage IFOP.
00:30Je vous interroge dans un instant, mais je voudrais que vous écoutiez avec moi la réaction, quand il m'a demandé ce qu'il pensait de cette dissolution l'an dernier,
00:39à l'un des membres du gouvernement, le numéro 3 du gouvernement, Manuel Valls, qui était mon invité hier dans le grand rendez-vous Europe 1 C News.
00:46Cette situation instable, nous la devons évidemment aux conséquences de la dissolution et aux résultats des élections législatives.
00:53Que le président a décidé lui-même.
00:55Bien évidemment, et je ne vous apprends rien.
00:58C'était une mauvaise idée ?
00:59C'est une idée originale, en tout état de cause.
01:03Vous avez dit que la France ne s'arrêterait pas, que vous ne le souhaitiez pas, mais il peut y avoir une nouvelle dissolution.
01:07Ça c'est de la responsabilité du président de la République.
01:10Moi, ce qui n'est pas souhaitable, c'est le désordre.
01:12C'est-à-dire que vous rendez compte...
01:13Dans la situation que nous connaissons, à l'automne, avoir une dissolution sur la base d'une motion de censure, ou une motion de censure qui fasse que la France n'ait plus de budget, serait véritablement irresponsable.
01:25David Amiel, est-ce que vous partagez l'analyse de Manuel Valls ? La dissolution de l'an dernier était une décision à tout le moins originale.
01:32Je crois surtout que ce qu'on voit depuis la dissolution, c'est l'incapacité des partis politiques, dans cette assemblée émiettée, à travailler ensemble.
01:42Et d'ailleurs, quand on se regarde la situation avant la dissolution, entre 2022 et 2024,
01:48On avait à l'époque déjà une majorité relative, qui était certes plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui, mais relative cependant.
01:56Et on voyait déjà à l'époque, par exemple, le refus absolu des LR de négocier un pacte ou un contrat de gouvernement avec la majorité d'alors.
02:04Je vous rappelle que la réforme des retraites, par exemple, avait dû être soumise à l'article 49.3,
02:10parce que les LR refusaient de soutenir le décalage de l'âge de départ à la retraite, qui était pourtant indispensable.
02:18Et donc, ce qui aurait dû fournir un électrochoc pour les partis de gouvernement, c'est-à-dire la dissolution, depuis plusieurs mois, ne l'a pas à faire.
02:27Évidemment, le Rassemblement National, la France Insoumise, joue la politique du pire, mais ça, ce n'est pas une surprise.
02:33Mais on voit aussi la tétanie du Parti Socialiste, qui est encore sous le joug intellectuel, stratégique, idéologique de la France Insoumise.
02:44Et puis, la grande difficulté, pour les partis du socle commun, à pouvoir porter des réformes.
02:50Et je crois que c'est ça qu'il faut qu'on arrive à changer dans les deux à trois mois.
02:53Donc, cette situation préexistait à la dissolution.
02:56Elle, d'ailleurs, conduisait à de grandes difficultés en cas d'adoption d'un budget.
02:59Et surtout, j'espère qu'on arrivera à changer notre façon de faire à l'Assemblée dans les trois prochains mois, le temps qui nous sépare du prochain budget.
03:06Je crois qu'on a tendu la main à plusieurs reprises, mais effectivement, je crois que dans la période actuelle, tout le monde doit balayer devant sa porte.
03:23Le Président l'a fait lors des voeux du 31 décembre.
03:26Il a dit qu'il fallait reconnaître, et d'ailleurs qu'il en prenait sa part de responsabilité.
03:31Mais bien sûr, mais surtout, il faut qu'on sache maintenant comment on peut avancer dans ce pays francophone.
03:38C'est ça qui m'intéresse.
03:39Parce que l'Assemblée nationale reflète, pardonnez-moi, l'Assemblée nationale reflète le vote des Français.
03:43Un vote qui, en plus, avait été très important.
03:45Non, non, vous savez bien que...
03:47Le vote de participation a été élevé aux élections législatives.
03:50Oui, mais le barrage républicain fausse complètement le message de l'urne jusqu'au siège de l'Assemblée.
03:55Le barrage républicain reflète une chose, pardonnez-moi, c'est que la majorité des Français ne voulaient pas du Rassemblement national.
04:01D'ailleurs, ce n'est pas une surprise.
04:02La majorité des Français a voté contre le Rassemblement national.
04:04Pas du tout, la majorité des Français a voté pour le Rassemblement national, en majorité aux Européennes, M. Amiel.
04:10Pas à plus de 50%.
04:11Non, effectivement, pas à plus de 50%.
04:14Non, mais ils étaient majorités à l'Assemblée.
04:15Ils faisaient deux fois plus que...
04:16Non, mais ne jouez pas, ne jouez pas, ne jouez pas sur les mots.
04:19Une majorité absolue, plus de 50% des Français, ne veut pas, pour le moment, du Rassemblement national.
04:26Non, mais ni de renaissance, si je peux me permettre.
04:28En attendant, vous avez vu le sondage élable, 33% pour le Rassemblement national, en cas de législative anticipée, là, c'est sorti hier.
04:39Vous avez tout à fait raison, et à peu ou crou, ce qu'on avait vu lors des dernières élections législatives.
04:45Donc, s'il devait y avoir des élections législatives, probablement qu'on verrait la même Assemblée, mais ce qui reflète le pays actuel,
04:51c'est-à-dire un pays qui est extrêmement fracturé, où le Rassemblement national est en tête des forces politiques aujourd'hui,
04:57mais est incapable de rassembler une majorité de Français, si ce n'est une majorité de Français contre lui.
05:02Et donc, comment est-ce qu'on arrive, dans ce pays fracturé, à avancer ? C'est ça la question clé, parce qu'on a face à nous des puissances qui ne nous attendent pas.
05:11Les États-Unis, la Chine, sont dans une grande accélération quand la France tourne en revanche.
05:14Ça ne s'est pas échappé.
05:15Question pour vous de Joseph Massescaron, M. Amiel.
05:18Oui, j'ai bien entendu le socle de votre argumentation.
05:23Vous nous avez dit que, en fait, cette situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui préexistait avant la dissolution.
05:29Mais pourtant, avant la dissolution, ça n'a pas empêché le vote d'un certain nombre de textes.
05:35On est bien d'accord ? Il n'y a pas eu que, pardonnez-moi, il n'y a pas eu que le 49-3.
05:40Non, on a réussi à voter un certain nombre de textes entre 2022 et 2024, bien évidemment.
05:47Ah, voilà, je ne veux pas que vous soyez passé dans l'opposition à un moment donné.
05:51Non, mais on a eu un 49-3 sur la réforme des retraites, sur le budget.
05:58Mais évidemment que l'Assemblée étant encore plus fracturée depuis 2024 qu'elle ne l'était entre 2022 et 2024,
06:05c'est devenu encore plus difficile.
06:07Mais pardonnez-moi, pardonnez-moi.
06:09La question est surtout de savoir pourquoi la classe politique française en est là.
06:13En réalité, on voit très bien qu'on a une vie politique qui est malade de l'hyperprésidentialisme.
06:19C'est-à-dire qu'elle attend tout du président de la République, y compris son propre salut.
06:23Je crois que c'est aux forces politiques d'assumer leurs responsabilités.
06:26Et nous sommes aujourd'hui au Parlement, nous sommes députés, nous pouvons négocier, travailler pour faire passer des lois.
06:33Si nous n'y parvenons pas, je crois qu'on peut s'en vouloir qu'à nous-mêmes.
06:36Donc, nous sommes bien d'accord.
06:37Aujourd'hui, vous venez de nous dire que Renaissance ne doit pas être le parti du président.
06:43Je ne comprends pas, pourquoi ?
06:47Vous venez, là, il y a quelques secondes juste.
06:51Vous avez dit qu'il fallait éviter l'hyperprésidentialisation.
06:54Donc, j'imagine qu'aujourd'hui, on est ça, ce n'est plus le parti du président.
06:58On s'en doutait, vu les dernières déclarations, pardonnez-moi, de Gabriel Attal, on s'en doutait.
07:03Absolument pas.
07:04Enfin, franchement, vous tordez les arguments pour alimenter votre thèse.
07:08Attendez, c'est vous qui venez de dire il y a cinq minutes qu'on jouait tous sur les mots.
07:12Donc, pardonnez-nous, on essaye de vous suivre.
07:14L'analyse de la vie politique française ne peut pas tourner autour du seul président de la République.
07:20Si on veut comprendre le blocage, en tout cas les ralentissements actuels, il faut se tourner vers l'Assemblée nationale.
07:29Si le gouvernement de Michel Barnier a été censuré, ce n'est pas par le président de la République,
07:32c'est par le Rassemblement national allié avec la gauche et la France insoumise, le Parti socialiste.
07:38Les écologistes.
07:39Si nous avons eu tant de mal à voter un budget, c'est parce qu'il était si difficile pour les forces modérées,
07:44LR, Bloc central, Parti socialiste, de s'accorder sur un texte qui évitait la censure qui a finalement été le cas.
07:51Dernière question, Victor.
07:51Monsieur le député, moi ce qui me chafouine, c'est que vous en appelez, et je suis bien d'accord avec vous,
07:55à la responsabilité des partis pour pouvoir se mettre d'accord et mettre en place une culture du parlementarisme
08:01et de la négociation avec différents partis qui ne sont pas d'accord au départ.
08:03Mais vous ne pouvez pas dire ça après avoir fait 7 ans de politique en expliquant que le Rassemblement national était en dehors de l'arc républicain,
08:10que la France insoumise et tous ceux qui sont alliés à la France insoumise sont en dehors de l'arc républicain,
08:14sous-entendu la République, c'est moi et seulement moi, et puis ensuite les autres ne se mettent pas d'accord avec moi,
08:18donc il y a un problème de parlementarisme.
08:19Là, il y a une hypocrisie.
08:20Dans tous les pays parlementaires, quand on forge une coalition, on la forge avec les partis politiques
08:26qui sont les plus proches de ces opinions, de ces idées, c'est bien normal.
08:30Donc je crois qu'il y a effectivement une cohérence à pouvoir avoir aujourd'hui une coalition avec les républicains,
08:37c'est ce qu'on appelle le socle commun, et en espérant pouvoir avoir un dialogue avec les sociodémocrates.
08:44Ça ne vous aura pas échappé que nous sommes plus proches du Rassemblement national ou de la France insoumise ?
08:49Tout en respectant David Amiel, rassurez-moi le travail du Parlement.
08:54Bien sûr, je suis parlementaire, je ne fais que rester le travail du Parlement,
08:56mais quand on regarde ce que disait le Rassemblement national il y a un an,
09:00on n'a pas l'impression, pardonnez-moi, d'être face à Nostradamus.
09:03J'ai re-regardé son programme des élections législatives.
09:06C'était un parti qui voulait raser gratis avec un programme qui avait été chiffré à l'époque à 70 milliards d'euros.
09:12C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la France aurait été envoyée tout droit dans les bras du FMI.
09:17C'est un parti qui se profernait devant le Rassemblement national.
09:20C'est-à-dire que les États-Unis n'attaquent systématiquement l'économie française, européenne,
09:26nos industriels, nos agriculteurs, en grandissant des droits de douane contre eux.
09:31Et on pourrait ainsi multiplier les exemples.
09:33Merci David Amiel d'avoir été en direct sur Europe 1, 19h26.
09:37La suite des programmes, c'est dans un instant, et c'est sur Europe 1, bien sûr.
09:3919h21, Europe 1 Soir.

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