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00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00On ne pouvait pas, à cette époque-là, on ne pouvait pas imaginer chanter cette musique avec un nom français.
01:08Donc moi je me suis appelé Dick Rivers, l'autre il s'appelait Eddie Mitchell, alors il s'appelait Claude Moine.
01:12Mais ça paraît illogique aux gens aujourd'hui, mais à cette époque-là c'était illogique
01:17parce qu'on voulait quelque part rentrer dans la cour des grands qui étaient tous des Américains voire des Anglais.
01:30Oui, laisse les filles, tu as bien le temps d'avoir des milliers d'embêtements, crois-moi.
01:41On fait rêver une jeunesse qui n'est lieu que pour l'Amérique.
01:47On invente de toutes pièces pour l'occasion une biographie aux jeunes artistes.
01:50Son père serait américain et il aurait grandi dans un ranch.
01:53Et il bouge comme Elvis Presley, Elvis Presley qui aux Etats-Unis avait déjà choqué l'Amérique puritaine.
02:12Et lui, le jeune Jean-Philippe Smet, pour sa première émission de télévision, il décide de bouger comme Elvis Presley.
02:19Il fallait avoir une espèce d'impudeur et de, je ne sais pas, de courage pour faire ça.
02:32Mais alors je n'ai jamais autant reçu de lettres.
02:35Alors il y avait les deux, des lettres d'un chute.
02:38Comment avez-vous pu, vous, une femme équilibrée, présenter ce garçon qui se roule par terre,
02:44qui ne chante pas, il crie, et d'autres lettres, oh, qu'il est beau, qu'il a de beaux yeux bleus, qu'il chante bien.
02:51On n'a pas bien compris son nom.
02:54Et là, mon mari, Loulou Gastet, a dit, il a gagné, il n'a pas gagné, il n'a pas créé l'indifférence.
03:01Il a été le précurseur.
03:04Paris de gagner, les ventes d'école, en une semaine seulement, laissent tomber les filles, s'écoulent à plus de 100 000 exemplaires.
03:10Dans la foulée, il sort Souvenir Souvenir, qui va devenir son véritable premier hit.
03:16A l'été 1960, Johnny joue durant l'été au Vieux Colombier à Jus en Lépin,
03:21et il va y faire une rencontre qui va à nouveau bouleverser sa carrière.
03:24Raymond Deveau se prend d'affection pour lui, et l'invite à Paris pour faire sa première partie à la rentrée à l'Alhambra.
03:29C'est là que je l'ai vu sur scène la première fois, et j'ai été très très frappé par le fait que quand même une partie de la salle était enthousiaste,
03:40une autre était un petit peu réticente.
03:42Parce que c'était quand même une autre musique, un autre personnage,
03:45qui remet sur scène de façon telle que ça troublait un peu les gens.
03:49Et il avait déjà une vigueur, une puissance, un sang-froid, un culot inouïe.
03:55Rien ne l'arrêtait. Et je savais que rien ne l'arrêterait.
03:58Il y avait quelqu'un qui était capable d'oser faire des trucs que personne n'avait jamais osé avant.
04:05Tomber à genoux sur scène, de faire des choses style, je ne sais pas, je suis seul, je ne veux pas mourir seul,
04:15de pleurer sur scène, à la limite de se rouler par terre.
04:19C'est vrai qu'à l'époque, quand il se produit à l'Alhambra, avec Raymond Deveau, ce qui fait la première partie,
04:25le balcon est rempli de ses amis du Golfe de Roureau qui viennent faire la claque,
04:31et le par terre de gens qui vont être absolument scandalisés par ce qu'ils vont voir,
04:35qui vont hurler, siffler, trouver ça scandaleux,
04:37parce qu'il y a un chanteur qui se roule par terre avec sa guitare et sur des rythmes endiablés,
04:42et qui menace de parvenir, enfin, c'est une vraie cavale contre lui.
04:46Il a irrité, il a bousculé tous les clivages, Johnny, quand il est arrivé.
04:55La folie du rock s'empare de la jeunesse française.
04:58A tel point que le 28 février 1961, au Palais des Sports,
05:02est organisé le tout premier festival rock, avec évidemment comme tête d'affiche, Johnny.
05:06Sous-titrage Société Radio-Canada