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Le 25 janvier 1987, Johnny Hallyday est l’invité de l’émission Tam Tam sur TV6. À l’occasion de la sortie du film Terminus, il revient sur son rôle dans ce long-métrage de science-fiction français, un projet atypique dans sa carrière. Une interview rare où l’artiste évoque son rapport au cinéma, ses envies de comédien et son expérience sur le tournage.
Transcription
00:00Johnny Hallyday qui va nous parler du film Terminus, le film de Pierre William Glenn.
00:06Johnny bonjour, je suis heureux qu'on parle de Sinoche aujourd'hui dans Tam Tam.
00:09Alors après détective de Godard, conseil de famille Costa-Gavras,
00:11comment on se retrouve sur un film de Pierre William Glenn ?
00:14Vous aviez vu Les Enragés sans précédent ?
00:16J'ai vu Les Enragés, bien sûr.
00:17Alors c'est un musclé, c'est un cow-boy Glenn, c'est une histoire de famille ?
00:20C'est un cow-boy français, oui. C'est bien connu.
00:23C'est un vieux pote à vous ?
00:24Non, c'est pas un ami à moi, enfin je ne le connaissais pas avant de le rencontrer pour ce film.
00:30J'avais vu Les Enragés parce qu'il se trouve que c'est le frère de la femme de Claude Miller, que je connais.
00:40Et je me suis retrouvé à voir ce film, que j'ai bien aimé.
00:43Et puis on devait se voir, au départ c'était pour une pub qu'il devait réaliser.
00:52Et puis on est parti sur ce scénario au départ de Terminus.
00:56Et puis on s'est retrouvé en Hongrie, voilà.
01:01Alors comment vous le situez ce film ? Qu'est-ce que vous dites ?
01:03C'est un conte fantastique pour Môme ?
01:06C'est un western des années 80 ?
01:09Qu'est-ce qu'on peut dire ?
01:09C'est un film d'aventure avant tout, oui, ça peut être catalogué dans les films fantastiques, oui.
01:19Mais c'est avant tout un film d'action et un film d'aventure, quoi.
01:23On peut parler du personnage, le Manchot ?
01:26Le Manchot, c'est un conducteur de camion qui se retrouve en prison et qui se retrouve à conduire monstre, donc le camion, à un endroit qui s'appelle Terminus.
01:36Mais le Manchot, c'est un peu comme la mythologie de tous les westerns, c'est-à-dire qu'il y a des bons, il y a des méchants, il y a des...
01:45Mais lui, il est plutôt gentil puisqu'il se retrouve en taule pour avoir sauvé des mômes, donc on lui brise la main.
01:49On lui brise la main à coup de batte de baseball, c'est très agréable, ça fait très mal.
01:52Et puis, Karen Allen, qui est la première conductrice du camion, on se retrouve donc enfermée dans cette prison avec lui, lui est libérée le jour où elle, elle est torturée.
02:04Et ce qui fait qu'elle fait passer un mot de passe par la petite fille qui est Julie Glenn, qui est la fille du metteur en scène.
02:11Et ensemble, ils vont essayer d'amener monstre à Terminus.
02:16Alors, je voudrais dire à notre public, à Tam Tam, que Julie Glenn, elle était aussi la partenaire de Charlotte, dans les frontées.
02:23Dans les frontées, de Claude Miller, justement.
02:25Oui, de Claude Miller, et qu'elle était assez étonnante.
02:27Alors, ça fait quoi de jouer avec des enfants ? À quoi vous aviez déjà joué avec des enfants dans Conseil de Famille ?
02:31Oui, mais moi j'aime bien jouer avec des enfants, contrairement à certains acteurs, parce que je trouve que les enfants ne jouent pas, ne surjouent pas, ils ne jouent pas, ils sont naturels, ils sont...
02:39Et c'est bien de jouer avec des... Moi j'aime bien jouer avec des enfants.
02:43Alors, quand c'est un ordinateur, une machine, puisque ce camion, c'est aussi un ordinateur, le monstre, il est acteur aussi.
02:50Qu'est-ce que ça fait de jouer...
02:51Le camion ?
02:52Oui, qu'est-ce que ça fait de jouer face à une machine ? Vous avez des dialogues avec le camion qui vous parle.
02:55Oui, le camion, enfin monstre, le cerveau de monstre a été complètement créé par un enfant qui lui-même est une création du docteur.
03:06D'un docteur, c'est un personnage un petit peu... c'est un méchant dans l'histoire des films, mais l'enfant est un clone, c'est-à-dire qu'il a été créé...
03:16C'est un humanoïde, oui.
03:17Voilà. Et il a... l'enfant, c'est un... l'enfant a changé un petit peu les... les... les... les... les programmations de monstres, puisque le monstre est programmé, et il lui a donné des sentiments immanes, ce qui fait que le monstre est un être imparfait, puisque c'est une machine qui a des sentiments immanes.
03:35Oui, en tout cas c'est une machine qui vous fait le café, mais je vous ai plaint parce que les... les croque-monsieur, ça n'avait pas l'air vraiment bon.
03:40Oui, et puis c'est un peu froid.
03:41Oui, oui. Je l'ai plaint de manger, le camion assure, mais il n'assure pas vraiment du côté de la bouffe.
03:47Surtout quand... moi je m'en suis mangé au moins 7 ou 8, à la suite.
03:52Alors vous avez tourné dans plein de pays, il y a plein d'équipes différentes.
03:54Oui, alors nous avons commencé le film, tous les extérieurs ont été tournés en Hongrie, dans les alentours de Budapest.
04:00Ensuite une certaine partie des intérieurs studios ont été... ont été tournés à Munich, en Allemagne.
04:07Et puis les intérieurs de la cabine du camion ont été tournés à Bonneuil, dans un endroit qui a été spécialement aménagé pour les effets spéciaux.
04:13Mais est-ce que vous l'avez aimé sur le tournage, ce camion, comme un personnage, puisqu'il existe tellement ce monstre ?
04:18Est-ce qu'on arrive à l'aimer, à le chouchouter ? Est-ce qu'on va lui dire bonjour le matin avant de commencer le tournage ?
04:21J'ai fini par le détester parce que je ne me voyais plus que lui.
04:25Moi je trouve qu'il ressemble à un train.
04:27Oui, je crois que c'est volontaire de la part du metteur en scène.
04:29Je crois que l'idée c'était de construire un camion comme ça, qui sort d'un peu de l'ordinaire et qui fait penser un petit peu à ces locomotives.
04:37Alors Johnny, si vous êtes d'accord, j'aimerais bien qu'on voit le clip du film sur une musique de Stan Ridgway,
04:43qui est un oiseau que j'aime beaucoup, puisque c'est le chanteur d'un groupe qui s'appelait Wallowoodoo.
04:47Je suis client de cette musique depuis longtemps et on vous retrouve tout de suite après les images, donc de Terminus.
06:22Il faut quand même qu'on raconte que c'est une course aussi, puisqu'on parle du camion.
06:26Oui, c'est-à-dire que le camion, le prétexte de l'aventure, il ne faut pas oublier que c'est un jeu.
06:33Un jeu avec des embûches, et c'est un jeu.
06:40Et à fur et à mesure, le pilote s'aperçoit parce qu'il ne connaît pas. Il ne sait pas d'abord que c'est un jeu, il croit qu'il doit amener un camion à un certain point. Il ne sait pas que c'est un jeu.
06:49Et cet endroit s'appelle Terminus.
06:51Oui, l'endroit où il doit amener le camion. Et il découvre petit à petit, au fur et à mesure de l'histoire, il découvre que c'est un jeu et que ce jeu est truqué.
07:01C'est un prétexte, finalement, ce camion à petit frère, qui est un autre camion, qui transporte des embryons d'enfants.
07:11Les monstres.
07:11Les monstres, oui. Alors il y a les mêmes que ceux que Mati, Mati le petit garçon qui a créé.
07:19Mati le petit garçon qui a créé.
07:21Voilà, c'est ça, oui.
07:22C'est très, très bizarre. Quand vous avez lu le scénario, qu'est-ce que vous imaginez ?
07:27À quel point de vue ?
07:28Comment peut-être ce film quand on écrit sur papier ? Qu'est-ce qui vous a donné envie de le faire ?
07:34Je l'ai lu comme un roman de science-fiction.
07:36Oui, science-fiction.
07:37Et puis, un film change énormément entre le premier moment où on lit un scénario, le moment où on tourne.
07:45Parce que déjà, on lit un personnage. Et puis quand on interprète le personnage, on l'interprète par rapport à comment on l'a ressenti nous-mêmes.
07:54Donc déjà, le personnage change un petit peu par rapport aux acteurs.
07:57Et ensuite, le metteur en scène fait son montage, fait son film, fait ses effets spéciaux et puis ça devient autre chose.
08:02Alors des fois, c'est très drôle parce qu'on lit, entre le moment où on lit le scénario avant de le tourner et le moment où on le voit terminé monté par le metteur en scène, des fois, ça donne deux films différents.
08:12Alors, vous aimez les Mad Max ?
08:14Moi, j'aime bien Mad Max, oui.
08:15Mais je ne veux pas qu'on compare ceci à Mad Max parce que ça n'a rien à voir.
08:18Oui, ça n'a rien à voir.
08:19Ça n'a absolument rien à voir.
08:21Absolument rien à voir.
08:22Bon, alors, en plus du côté cinéma, pellicule, tournage 35 mm, il y a beaucoup de travail vidéo, 3D, 3D, enfin, ce qu'on appelle le 3D.
08:32Il y a des hologrammes.
08:34Il y a des hologrammes.
08:34Vous avez un peu essayé de voir un peu ce qui se passait de ce côté-là ?
08:38Moi, dans tout ce qui concerne la technique, je suis nul.
08:41Est-ce qu'il y a des images de synthèse ?
08:43Oui, je ne sais pas du tout comment ils les ont fait.
08:45Oui, mais ça vous intéresserait ou pas du tout ?
08:48Par exemple, est-ce que vous voudriez utiliser ça pour vos clips quand vous chantez, pour un titre ?
08:52Pour un clip, je ne sais pas, mais en tout cas, j'avais une idée, peut-être, éventuellement, pour le prochain spectacle que je dois faire à Bercy, éventuellement, peut-être d'utiliser des hologrammes.
09:04Oui.
09:04Alors, il y a quelque chose que j'ai reconnu par rapport à...
09:06Le programme, il faut bien dire, c'est...
09:08On peut reproduire des objets grandeur nature ou en plus grand à n'importe quel endroit qui sont filmés, qui n'existent pas.
09:15Il peut y avoir d'y à l'idée sur scène, quoi.
09:17Par exemple.
09:17Oui, ça serait pas mal, ça.
09:18Le choix de la musique, alors, Stan Ridgway, c'était un choix de Glenn ?
09:23C'était un choix de Glenn, bien sûr.
09:25Alors, moi, je suis déçu, c'est que j'adore le titre qui sert générique de fin et j'aurais aimé qu'il y en ait plus avant.
09:31Vous êtes satisfait avec la musique du film en tant que musicien ?
09:34Il pourrait y avoir plus de musique, c'est vrai.
09:38Il y a des moments, j'aurais aimé que la musique me fasse plus peur.
09:41J'aurais aimé avoir plus peur grâce à la musique.
09:44Vous avez le sentiment ou pas ?
09:47C'est possible. Vous savez, moi, je ne l'ai pas vu le film terminé.
09:49Je ne l'ai pas vu avec la musique, alors je vous le dirai quand je l'aurai vu.
09:52C'est un choix d'Haliday de jamais voir un film qu'il a fait terminé ?
09:55C'est toujours un peu douloureux de voir sur un écran, de voir.
09:58On a quand même bossé pendant quatre mois sur ce tournage et tout d'un coup, ça vous arrive comme ça en pleine figure.
10:05Et puis on reste assis dans un fauteuil pendant deux heures.
10:08Et puis on voit finalement en deux heures le travail de toute l'équipe de quatre mois.
10:14Enfin, même plus parce qu'un metteur en scène commence à écrire son scénario.
10:20C'est un an et demi de travail pour un metteur en scène.
10:22Alors moi, j'ai reconnu dans le film un plan qu'il me semble que j'ai vu, que vous avez utilisé sur scène au Zénith.
10:30C'est le regard de Johnny à un moment.
10:33J'ai l'impression qu'il y a des faisceaux qui viennent de ses yeux.
10:35Ah oui, mais ça c'est un trucage qui a été fait avec des lentilles.
10:38Ah oui ? Vous aviez utilisé ça sur scène ?
10:40Non, j'avais fait, oui, j'avais fait, non, avec des lunettes, j'avais fait un spectacle qui s'appelait Les yeux de la serre.
10:44Oui, parce que je me souvenais de ça.
10:46Tiens, clac, clac, je reconnais le Hallyday bête de scène.
10:50Bon, je dis au revoir aux manchots.
10:52Qu'est-ce que vous avez fait de la main, là, au fait ?
10:55Je l'ai gardé, on s'est dit, là, chez moi.
10:56C'est chiant d'avoir ça, de tourner avec une main métallique, de passer des heures et des heures sur un tournage.
11:01C'est sûr qu'au bout d'un certain moment, surtout quand on est sous les projecteurs, la main gonfle un peu,
11:04ce qui fait qu'on est quand même pris un peu là-dedans.
11:07Je me sens beaucoup mieux sans.
11:09Ça ne devait pas être pratique pour faire des câlins à votre complice, la belle américaine, dans le film.
11:14C'est un peu compliqué, oui, de monter sa blouse à la fin avec la main de fer, ce n'était pas évident.
11:20Bon, Johnny, à bientôt.
11:21A bientôt.
11:22Et j'aimerais, ça vous fait plaisir, qu'on repasse de Tatan quand vous étiez venu chanter en direct à Tam Tam, il y a quelques semaines.
11:28D'accord, j'ai bien aimé celui-là.
11:30Merci, Johnny.
11:30Dans mes nuits, c'est pas grave, mes nuits c'est pas la vie.
11:56Dans mes nuits, c'est pas grave, dans mes nuits on oublie.
12:19Et tant pis si c'est du strass, tant pis si c'est du top, si le capot battre en place le rôle.
12:30Tant pis si mes amours se disent ces faux matins, ils ont fondé si ils sont les miennes.
12:36Les miennes, les miennes, dans mes nuits.
12:42Les miennes, les miennes, les miennes, les miennes se déguisent.
12:53Mais dans mes nuits, c'est pas grave, mes nuits c'est pas la vie.
13:04Dans mes nuits, les miennes se consument.
13:09Dans mes nuits, c'est pas grave, dans mes nuits on oublie.
13:25Dans mes nuits, il y a des montres jours.
13:51Dans mes nuits, je propose et dispose.
14:01Mais dans mes nuits, c'est pas grave, mes nuits c'est pas la vie.
14:06Et tant pis si c'est des restes, tant pis si c'est bidon, si c'est pas la vie, ni pour de bon.
14:17Tant pis si mes amours me quittent au petit jour.
14:21Au moins cela revient toujours.
14:25Toujours.
14:27Toujours.
14:27Dans mes nuits, les miennes se pardonnent.
14:36Dans mes nuits, chaque fois, nouvelles donnent.
14:43Mais dans mes nuits, rien n'est grave, mes nuits c'est pas la vie.
14:48Dans mes nuits, c'est pas grave, dans mes nuits c'est courir.
14:59Mais dans mes nuits, rien n'est grave, dans mes nuits on oublie.
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