L'invité(e) de Nicolas Crozel
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00:00Nicolas Creusel, votre invitée, c'est la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain,
00:04ancien membre de la France Insoumise, aujourd'hui chef de file du mouvement qui s'appelle l'Après.
00:08Bonjour Clémentine Autain.
00:09Bonjour.
00:10Et merci d'être dans le studio d'ici Loire-Océan.
00:12Vous êtes un peu chez vous, ici, quand vous revenez à Nantes, vous avez forcément des souvenirs.
00:16Votre oncle a été maire de Bouguenay pendant plus de 20 ans, entre 71 et 93.
00:22Oui, c'est un berceau familial, puisque mon père et son frère,
00:25donc François, ont grandi à Saint-Jean-de-Mont et ont fait leurs études à Nantes.
00:30Et François était, en effet, maire de Bouguenay.
00:33Il est mort il y a seulement quelques années.
00:35J'étais très proche de lui.
00:37J'ai beaucoup appris aussi de la politique avec lui,
00:40parfois dans la confrontation, parfois dans le plein accord sur un certain nombre de sujets.
00:47Donc oui, oui, c'est un lieu qui me parle.
00:50Qui vous parle, et forcément, comme vous faites en ce moment le Tour de France,
00:54je trouvais intéressant aussi de rappeler vos racines, plus ou moins,
00:58directs et familiales ici, autour de Nantes.
01:02La métropole nantaise, dirigée par la gauche, autour de Johanna Roland,
01:05est-ce que ça peut être un modèle, un laboratoire de ce que vous voudriez voir à l'échelle du pays ?
01:11J'observe que dans de nombreuses villes dans lesquelles je vais,
01:14qui sont gérées par la gauche, il y a au fond des politiques publiques
01:17qui se ressemblent, qui cherchent à améliorer le quotidien des habitants,
01:24notamment par des politiques qui visent l'égalité, l'accès à des biens essentiels,
01:29et aussi la transition écologique.
01:32Et de ce point de vue, Johanna Roland fait partie de celles et ceux qui sont particulièrement dynamiques.
01:38Et je veux saluer à votre micro, je la vois tout à l'heure,
01:40et je la vois régulièrement à Paris, elle le sait, elle le sait très bien,
01:45mais je veux aussi saluer son engagement pour l'Union.
01:48Oui, et d'ailleurs, elle est sur une ligne politique qui dit qu'il faudrait une alliance,
01:53c'est elle qui le dit, Olivier Faure aussi, au Parti Socialiste,
01:55une alliance de François Ruffin et Clémentine Autain, jusqu'à Raphaël Glucksmann.
02:00Ça vous va, ça ? C'est ça l'idée ?
02:01Moi, je n'aimais pas forcément de borne,
02:03je préfère dire quel est le cœur de la gauche que nous avons à rassembler,
02:07et de ne pas mettre de limites extérieures,
02:11mais plutôt de réfléchir à ce qui est commun,
02:15et c'est pourquoi je souhaite que nous soyons au travail.
02:18Vous savez, on a perdu beaucoup de temps depuis un an.
02:20Depuis un an, on aurait dû déjà mettre en place...
02:22Depuis la dissolution.
02:23La dissolution, les 9 millions de voix du nouveau Front Populaire,
02:26qui ont créé un espoir formidable,
02:28et ça aurait dû être un point de départ.
02:30Et je vois que chacun semble avoir repris ses vieilles lunes,
02:34et que les tentations à la France Insoumise,
02:37ou à la droite du Parti Socialiste,
02:39de reconstituer le scénario des deux gauches,
02:42aient d'une immense responsabilité,
02:44et nous a empêchés de nous mettre au travail.
02:47Le caillou dans la chaussure, Clémentine Autain,
02:49le caillou dans la chaussure, c'est quand même Jean-Luc Mélenchon.
02:50Vous vous dites, vous ne voulez pas mettre de borne.
02:52D'autres, en l'occurrence, Johanna Roland en met une avec Jean-Luc Mélenchon.
02:56Qu'est-ce qu'on fait de Jean-Luc Mélenchon ?
02:58Mais qu'est-ce qu'on fait tout court ?
02:59Qu'est-ce qu'on fait pour les Françaises et les Français ?
03:01C'est ça le sujet. Le sujet de la présidentielle, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
03:05Le sujet de la gauche ne peut pas se réduire à Jean-Luc Mélenchon.
03:07Non, mais comme il est là...
03:08Il est là tant que rien d'autre ne se passe.
03:13Et si on n'est pas capable de se mettre autour d'une table,
03:15comme le propose Lucie Casté pour le 2 juillet,
03:18c'est-à-dire qu'elle a écrit une lettre à l'ensemble des forces du Nouveau Front Populaire,
03:23pour nous inviter à se mettre au travail à partir du 2 juillet,
03:26sur une base programmatique commune et sur une démarche, une méthode
03:31pour départager notre candidature à la présidentielle.
03:34Et bien voilà, c'est ça qu'il faut faire. On a une feuille de route.
03:36Donc je souhaite que...
03:37Et ça pourrait être vous ?
03:39Bien sûr. Bien sûr.
03:41Bien sûr. Le moment venu, chacune et chacun se positionnera,
03:46mais ce n'est pas un mystère de vous dire que j'y travaille depuis de nombreuses années.
03:49Et dans ce travail, il y a ce parcours, en ce moment, que vous faites,
03:54vous labourer la France, vous ratissez le terrain,
03:56et vous allez à la rencontre, notamment de salariés en difficulté,
04:00de Général Electric Sillière, ArcelorMittal tout à l'heure.
04:03Dans votre livre, L'Esprit Public, vous défendez le renouveau nécessaire des services publics.
04:07Or, on a tendance à nous dire, à l'entendre,
04:09que la situation financière du pays semble plutôt nous conduire
04:11à devoir toujours faire plus d'économies dans les dépenses publiques.
04:14D'accord. D'abord, je tiens à souligner que j'y défends les services publics,
04:19mais aussi, et plus généralement, l'esprit public.
04:21Et quand on prend le cas de Général Electric ou d'ArcelorMittal...
04:25Qui sont des boîtes privées, mais qui pourraient être aidées par l'État.
04:27C'est ça que je voulais dire.
04:27Exactement. L'esprit public, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:30Ça veut dire une économie du partage qui respecte la planète,
04:33et ça veut dire un État stratège, capable d'organiser la satisfaction des besoins.
04:37Et qu'est-ce que j'ai vu hier à Général Electric ?
04:40C'est une entreprise qui fabrique de l'éolien offshore,
04:43dont on a besoin pour la bifurcation écologique de manière fondamentale.
04:47C'est le seul endroit en France qui le fait.
04:49Des salariés motivés, une entreprise qui ne dégage pas des bénéfices faramineux,
04:54mais qui ne coule pas non plus sous la mer.
04:58Et pourtant, le choix des entrepreneurs, des grands groupes économiques qui gèrent,
05:06c'est un choix de sabrer l'emploi,
05:09de faire mourir à Petit Feu Général Electric.
05:13Et je n'en veux pas des capitalistes de faire du capitalisme,
05:15je n'en veux à l'État de ne pas être capable de les contraindre.
05:17De ne pas être capable, bien sûr, de commander d'abord, ça commence par là.
05:23Et si vraiment l'entreprise est menacée, c'est à l'État de la nationaliser.
05:28Comme pour ArcelorMittal.
05:30Ils ne font rien, strictement rien.
05:32Ou plutôt, ils font quelque chose qui est de laisser faire,
05:35et de démanteler en fait la capacité de l'État à agir.
05:38C'est vrai dans l'industrie, mais c'est vrai dans plein d'autres domaines.
05:41Donc il faut tirer la sonnette d'alarme.
05:43Et je pense que si on met l'esprit public au sommet de l'État,
05:46alors on peut avoir à nouveau un pilote dans l'avion, si vous me permettez l'expression.
05:50Et c'est le message que vous allez porter en ratissant le terrain ces prochaines semaines encore.
05:54Clémentine Autain, ancienne membre de la France Insoumise,
05:57aujourd'hui chef de file de ce mouvement qui s'appelle l'après-député de Seine-Saint-Denis,
06:01et donc candidate, pourquoi pas, à être l'incarnation de la gauche à la présidentielle.
06:05Merci beaucoup.
06:06Merci à vous.