Pourquoi Freud aurait eu son mot à dire dans le débat sur la fin de vie ?

rtl.fr

Aujourd'hui sort le film "Freud, la dernière confession", avec Anthony Hopkins dans le rôle du père de la psychanalyse. L'occasion pour Florian Gazan de vous expliquer pourquoi Freud aurait eu son mot à dire dans le débat sur la fin de vie... Regardez Les pourquoi de l'info avec Florian Gazan du 04 juin 2025.

Transcript

00:00La dernière confession, c'est avec Anthony Hopkins dans le rôle du père de la psychanalyse.

00:05Et vous allez nous expliquer pourquoi Freud aura eu son mot à dire dans le débat sur la fin de vie.

00:10Oui, Freud qui ne serait d'ailleurs pas allé voir ce film sur lui car il détestait le cinéma.

00:14Il trouvait ça stupide.

00:16Il avait d'ailleurs refusé une offre du grand producteur Samuel Goldwyn

00:19qu'il voulait comme consultant sur son péplum Antoine et Cléopâtre

00:23pour avoir un regard psychanalytique sur leur relation amoureuse.

00:26Freud s'était vu proposer 100 000 dollars, soit l'équivalent de 5000 consultations

00:30puisqu'il prenait 20 dollars en vin.

00:33Mais en fait, s'il détestait le cinéma, en revanche, il adorait la cocaïne et le tabac.

00:36Ah bon, c'était un drogué, un addict ?

00:38Ah mais pas qu'un peu.

00:39La cocaïne, dont on connaissait alors mal les effets toxiques,

00:41il a commencé à l'expérimenter sur lui en 1884.

00:45Il écrit même un article titré « Uber Coca »

00:48où il l'a décrit avec enthousiasme comme un remède miracle,

00:51un coup fin, d'antifatigue, un euphorisant, un euphrodisiaque.

00:54Voilà pourquoi il en a consommé abondamment pendant 10 ans

00:57avant d'arrêter quand il a dû se faire opérer du nez

01:00pour désencombrer ses voies nasales.

01:02Et surtout, quand un de ses meilleurs amis

01:04à qui il l'avait chaudement recommandé, eh bien, en est mort.

01:07Mais le tabac, ça, Sigmund Freud n'a jamais arrêté

01:09et ça a fini par lui être fatal.

01:11Parce qu'il fumait beaucoup aussi ?

01:12Il a commencé à 24 ans et il n'a jamais arrêté,

01:15tournant à une moyenne de 20 cigares par jour

01:17qu'il considère indispensables à son travail intellectuel

01:20et son équilibre psychique.

01:22Pendant la Première Guerre mondiale, en période de pénurie,

01:24il se faisait même payer en cigares par ses patients qui en avaient.

01:28Résultat, en 1923, il développe un cancer de la bouche

01:31qui lui vaut 32 opérations de la mâchoire

01:33et de se retrouver avec une prothèse métallique dans la bouche.

01:36Freud, conscient que l'inéluctable approche,

01:38se met à réfléchir sur la fin de vie, sa fin de vie.

01:42Il écrit « Je ne crains pas la douleur, je redoute la dépendance,

01:45l'humiliation de perdre mon intégrité.

01:47Je peux soulager la douleur, mais ce que je ne veux pas faire,

01:50c'est me perdre, perdre le contrôle de ma vessie et de mes intestins. »

01:53Et donc, il pense à l'euthanasie ?

01:55Oui, il fait promettre en 1926 à son ami et médecin, le docteur Schur,

01:59que le moment venu, il ne le laisse pas souffrir inutilement.

02:02Voilà pourquoi, le 23 septembre 1939, hospitalisé à Londres,

02:06Freud lui demande de respecter sa promesse.

02:08Il dit que sa vie n'a plus de sens, c'est devenu une torture.

02:11Avec l'accord d'Anna, la fille de Zygmunt,

02:12il s'exécute et lui injecte 2 centigrammes de morphine.

02:16Le psy part au pays des rêves dont il a passé sa vie à interpréter,

02:19il n'en reviendra plus.

02:21Ses derniers mots ont été pour le docteur Schur,

02:23en lui serrant la main avec le peu de force qui lui restait.

02:25Il lui a dit « Je vous remercie ».

02:28Dicidément, vous avez plombé à la bâche.

02:31Florian, merci pour tout ça.

Catégorie

Transcription

Recommandations