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Avec Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-05-29##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Glaze.
00:07Sud Radio, il est 8h33, mon invité politique ce matin, c'est Yann Brossat, sénateur communiste de Paris, porte-parole du PCF.
00:14Bonjour Yann Brossat.
00:15Bonjour.
00:15Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:17Beaucoup de sujets dont on va parler et que l'on va développer tout au long de cette vingtaine de minutes.
00:23D'abord l'Assemblée nationale qui a voté hier soir, tard hier soir, la suppression des ZFE, les zones à faible émission,
00:29qui consiste à interdire l'accès à les véhicules les plus polluants à certaines agglomérations.
00:33Est-ce que vous vous félicitez tout d'abord de ce vote ?
00:36Je pense que c'est un vote assez logique d'une certaine manière, parce que les ZFE, depuis le départ,
00:42étaient conçus comme une mesure particulièrement injuste.
00:45Moi je pense qu'on a besoin d'une politique volontariste pour réduire les émissions de gaz à effet de serre,
00:50mais on doit le faire d'une manière qui soit juste socialement, en accompagnant les propriétaires de véhicules polluants,
00:58en augmentant en parallèle l'offre de transports en commun, en diminuant la tarification des transports en commun.
01:04Or c'est tout l'inverse qui a été fait, c'est d'une certaine manière le coup de bambou sans les mesures d'accompagnement.
01:10D'ailleurs cette année encore, en 2025, le gouvernement a considérablement augmenté le malus automobile,
01:16sans augmenter le bonus automobile, au contraire, puisque son budget a été réduit.
01:22Donc, d'une certaine manière, c'est logique.
01:24Le gouvernement qui a tout fait pour maintenir cette suppression des ZFE, c'est un camouflet pour le gouvernement, très clairement, ce vote ?
01:29En tout cas, il faut, je crois maintenant, en tirer les conséquences.
01:33Si on veut mener une bonne politique de lutte contre la pollution, il faut le faire en s'attachant à ne pas s'aliéner les classes populaires,
01:41celles qui, bien souvent, n'ont pas les moyens d'acheter des voitures propres.
01:45Et donc, à chaque fois qu'on diminue la place de la voiture, à chaque fois qu'on lutte contre la pollution,
01:50on doit réfléchir aux moyens d'embarquer la population dans les mesures qu'on met en place.
01:55Là, manifestement, ça n'a pas été le cas.
01:57Ça veut dire que c'est une victoire sociale ? On pourrait la qualifier ainsi, hier, ce vote de suppression des ZFE ?
02:02Ce sera une victoire sociale le jour où on aura une vraie politique de lutte contre la pollution,
02:07qui sera juste socialement. Pour l'instant, on n'y est pas.
02:09Parce que supprimer les ZFE, très bien, sauf que, dans le même temps, on a besoin de lutter contre la pollution.
02:16Notamment parce que ce sont les catégories les plus populaires qui souffrent des émissions de gaz à effet de serre.
02:21Donc, maintenant, il faut passer à la phase 2.
02:23Et la phase 2, c'est comment on met en place des politiques de lutte contre la pollution qui n'excluent pas les plus modestes.
02:28Bon, la suppression des ZFE, ce n'est pas pour tout de suite.
02:30Long processus législatif à l'Assemblée, avec le vote de ce projet de loi de simplification.
02:38Après, il y aura le Sénat. Donc, c'est encore très long.
02:40En tout cas, la suppression de ces ZFE pourrait avoir un coût.
02:43C'est la transposition d'une directive européenne.
02:46Ça pourrait coûter à la France plus de 3 milliards d'euros.
02:48Qu'est-ce qu'on fait ? On s'assoit dessus ?
02:50Non, mais on remet les choses dans le bon sens.
02:52On développe d'une manière beaucoup plus forte les transports en commun dans notre pays.
02:57On met en place des mesures de gratuité pour les classes populaires et pour les classes moyennes en matière de transports en commun.
03:03On a vraiment besoin d'aller beaucoup, beaucoup plus loin dans ce domaine.
03:07On n'y est pas.
03:08À Paris, par exemple, nous avons mis en place la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans.
03:12La gratuité des transports en commun pour les personnes âgées.
03:15On doit être capable de le faire à l'échelle de bien d'autres agglomérations.
03:18Si on a envie de permettre que le droit à la mobilité soit garanti.
03:23Yann Brossat, à l'actualité, c'est aussi l'état de nos finances publiques.
03:25François Bayrou qui demande un effort qui va demander.
03:29C'est ce qu'il dit, un effort à tous les Français sans exception.
03:31Vous pensez que tous les Français doivent aujourd'hui faire un effort financier ?
03:35Pas du tout, non.
03:36Je pense que c'est honteux.
03:37D'abord, la première des choses, c'est entendre ce Premier ministre nous expliquer que la situation de la dette est particulièrement préoccupante.
03:46Alors que ses amis gouvernent depuis 7 ans comme s'ils découvraient la situation des finances publiques.
03:51Je trouve ça lunaire.
03:53Aller expliquer dans le même temps que tous les Français vont devoir mettre la main à la poche,
03:56s'est oublié quand même un peu qu'il y a des gens dans notre pays qui littéralement se gavent.
04:02Quand vous voyez que sur l'année passée, les entreprises du CAC 40 ont versé plus de 100 milliards d'euros à leurs actionnaires.
04:08100 milliards d'euros !
04:10Et que...
04:11Ils payent aussi des impôts.
04:13Oui, très bien.
04:14Heureusement.
04:15Heureusement.
04:16Simplement, aujourd'hui, tout le monde n'est pas dans la même situation financière.
04:21Vous avez des gens qui se portent bien, vous avez des gens qui n'ont pas de difficultés, une petite minorité qui va particulièrement bien.
04:27Et puis vous avez dans le même temps un monde du travail qui n'arrive plus à vivre de son salaire.
04:32Donc ça n'est pas aux classes populaires, aux classes modestes, à ceux qui font tourner le pays et qui ont des difficultés, de mettre la main à la poche.
04:38Et maintenant, les voilà qui envisagent, c'est le cas du Premier ministre, une TVA sociale.
04:43C'est-à-dire, en réalité, une augmentation des prix à la consommation, une baisse du pouvoir d'achat.
04:48Enfin, tout ça me paraît quand même lunaire.
04:50Avec, dans l'idée, à terme, en théorie, en tout cas, une augmentation du salaire net pour les salariés.
04:55C'est ce qui est...
04:55C'est présenté ainsi par le gouvernement.
04:58Non, mais c'est une arnaque monumentale.
05:00Vous savez, la TVA sociale, c'est comme un lion végétarien.
05:03Ça n'existe pas.
05:04En réalité, ça se traduira par une augmentation des prix.
05:08On a quand même des Français qui, majoritairement, aux dernières élections législatives,
05:13ont voté pour des partis politiques qui s'engageaient à augmenter les salaires,
05:18à augmenter le pouvoir d'achat.
05:19Et on se retrouve avec un gouvernement qui annonce aux classes populaires, aux classes moyennes,
05:24qu'on va les ponctionner en augmentant les prix à la consommation.
05:28Enfin, tout ça...
05:28Comment en venir, François Bayrou, selon vous, avec cette TVA sociale ?
05:32Je pense qu'il essaye, piteusement, de boucler son budget, puisqu'il cherche des recettes.
05:39Oui, d'accord. Très bien.
05:40Moi, je prends un exemple tout simple.
05:42Puisqu'on cherche des recettes, puisqu'on cherche à équilibrer le budget.
05:45Il y a 200 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises chaque année.
05:48200 milliards d'euros.
05:49Il y a des entreprises, des petites entreprises qui en ont besoin.
05:51Très bien, maintenant-les.
05:53Mais il y a aussi de très grosses entreprises.
05:54Quand vous voyez qu'une entreprise comme Arcelor a touché, en 2023, quasiment 300 millions d'euros d'aides publiques.
06:02Et que maintenant, il supprime des centaines d'emplois.
06:04Est-ce qu'il est normal que cette gabegie continue ?
06:07Qu'on continue à verser des aides publiques à des entreprises qui gavent leurs actionnaires,
06:12qui licencient, enfin quand même...
06:14Valoriser le travail.
06:16C'est ce que dit Fabien Roussel, patron des communistes.
06:20Valoriser le travail.
06:21Si ce n'est pas par une TVA sociale, est-ce que ça peut être par un impôt sur le revenu universel ?
06:27Que tout le monde paie un impôt sur le revenu, même modeste.
06:32D'abord, aujourd'hui...
06:33C'est ce que propose notamment le président de la CPME.
06:35Je ne sais pas ce que vous en pensez.
06:36D'abord, aujourd'hui, tout le monde paye des impôts.
06:39Quand vous payez la TVA, vous payez un impôt.
06:42Vous contribuez au budget de la nation.
06:44Donc, partir du principe...
06:45C'est un impôt peut-être moins visible.
06:47D'accord, mais enfin, vous le savez quand même, quand vous passez à la caisse, que vous faites vos courses, vous savez que vous payez la TVA.
06:53Donc, la réalité, c'est que c'est un faux débat qui vise à faire croire qu'une partie de la population française se déroberait à l'effort fiscal.
07:01La réalité, si on regarde les chiffres, c'est qu'en matière d'optimisation fiscale, en matière de fraude fiscale,
07:07ce n'est pas du côté des catégories populaires qu'il faut regarder les champions de la fraude fiscale et de l'optimisation fiscale dans notre pays.
07:15Ce n'est pas la même chose.
07:16C'est plutôt les très grosses entreprises.
07:18Donc, s'il y a des recettes à chercher, c'est plutôt du côté des fraudeurs fiscaux.
07:22D'ailleurs, il y a en ce moment même une très bonne commission d'enquête qui est menée par mon collègue Fabien Guay au Sénat sur l'enjeu des aides aux entreprises.
07:30Et on s'aperçoit, par exemple, que vous avez de très grosses boîtes qui touchent des aides publiques et qui font de l'optimisation fiscale en se débrouillant pour ne pas être localisé fiscalement en France, mais au Luxembourg ou aux Pays-Bas.
07:44Ça, c'est honteux.
07:45Ce n'est quand même pas normal que des entreprises puissent toucher des aides publiques et dans le même temps se dérober à l'effort fiscal.
07:51Vous voyez, si on cherche des idées, c'est plutôt de ce côté-là qu'il faut chercher à mon avis.
07:54Yves-Yves Brossard, je rappelle, vous êtes le porte-parole du Parti communiste.
07:56Question cache, réponse cache.
07:58Fabien Roussel, est-ce qu'il doit être candidat pour la présidentielle de 2027 ?
08:01Moi, je trouve qu'il est un peu tôt pour parler des élections présidentielles.
08:04En tout cas, pour parler des candidats à l'élection présidentielle, avant les présidentielles, il y a des municipales.
08:09Je pense que la priorité, c'est de faire en sorte qu'un maximum de villes reste à gauche ou soit conquise par la gauche.
08:15Pour le reste, moi, j'aime beaucoup Fabien Roussel.
08:17C'est un ami, un camarade pour qui j'ai énormément d'estime.
08:21Et je pense que sa voix a besoin d'être entendue.
08:25Après, il faudra décider pour ce qui concerne l'élection présidentielle.
08:28Mais il a des idées, vous l'avez dit, notamment sur le travail.
08:31Il a consacré un très bon livre à ce sujet.
08:33Et je pense que cette voix, cette gauche du travail, elle a besoin de se faire entendre.
08:36Primaire à gauche, avec LFI, c'est envisageable ou pas du côté du Parti communiste ?
08:40Une fois de plus, je trouve qu'on met la charrue avant les bœufs.
08:43Le sujet, c'est d'avoir un candidat de gauche qui puisse être au deuxième tour.
08:47Donc vous ne dites pas non ?
08:49Vous n'êtes pas opposé à l'idée d'une éventuelle primaire avec LFI ?
08:53Je pense, un, il faut un candidat de gauche qui soit capable d'être au deuxième tour.
08:57Ça n'a pas été le cas lors des dernières présidentielles.
08:59Et surtout, il faut un candidat de gauche qui soit capable...
09:04Jean-Luc Mélenchon était pas loin d'atteindre le second tour.
09:06De gagner au deuxième tour.
09:08De gagner au deuxième tour.
09:09Et donc, d'être suffisamment rassembleur pour pouvoir conquérir une majorité d'électeurs.
09:18Ça veut dire que pour vous, Jean-Luc Mélenchon ne peut pas gagner au second tour ?
09:21Non, moi je ne vous ferai pas de procès aux uns et aux autres.
09:22Chacun peut juger en fonction de l'expérience qu'il y a eu ces dernières années.
09:25Moi je pense qu'il faut être rassembleur.
09:27Et pour être rassembleur, il faut faire de la question du travail, de la rémunération du travail, des conditions de travail.
09:33Le socle d'un programme de gauche, pour moi, c'est ça le plus important.
09:36En tout cas, pour ce qui nous concerne, nous, au Parti Communiste, c'est notre priorité.
09:39Et nous l'assumons très clairement.
09:40Et en ce qui vous concerne directement, Yann Brossat, ce sont ces municipales à Paris.
09:45Vous êtes toujours candidat ?
09:46Absolument, plus que jamais.
09:48Parce que j'ai envie que cette ville reste à gauche et puisse mener des politiques progressistes.
09:52Reste à gauche, ça bouchonne quand même pas mal à gauche.
09:55Énormément de candidats.
09:56Vous pensez être le mieux placé pour rassembler socialistes et écologistes, pas LFI ?
10:01Est-ce que vous avez une réponse déjà sur les écologistes et socialistes ?
10:03Moi, je suis favorable, je vous le dis très clairement, moi, je suis favorable à une liste de la majorité municipale,
10:08socialiste, communiste, écologiste, au premier tour des élections municipales à Paris.
10:12Pour une raison assez simple, c'est que nous dirigeons cette ville ensemble,
10:16depuis plusieurs mandats maintenant, puisque les électeurs nous ont fait confiance à de nombreuses reprises.
10:20Et donc, je pense que c'est une équipe qui a montré qu'elle était capable de travailler,
10:24de travailler bien, de changer la vie des Parisiens, de doubler, par exemple, la proportion de logements sociaux,
10:30y compris dans des arrondissements qui, on n'avait jamais vu la couleur, de diminuer par deux la pollution.
10:35Nous avons divisé par deux la pollution, on ne le dit pas suffisamment.
10:38Et donc, je pense que ça mérite d'être poursuivi et amplifié.
10:41La pollution qui a augmenté en sept mois, depuis l'instauration du 50 km, je ne sais pas si vous avez vu passer ça.
10:48En tout cas, pour ce qui concerne les dix dernières années, sur Paris, la pollution a été divisée par deux,
10:52et le nombre de décès liés à la pollution a été divisé par deux aussi.
10:57Je souhaite à toutes les métropoles de France d'atteindre les objectifs que nous avons atteints.
11:00En tout cas, pour vous, à Paris, c'est tout, sauf Rachida Dati ?
11:04Vous savez, d'abord, je ne sais pas bien ce que la droite choisira,
11:06puis je crois que Mme Dati elle-même ne sait pas très bien où elle habite.
11:09Est-ce qu'il y a un risque en 2026, l'an prochain, que Paris bascule à droite ?
11:12Oui, bien sûr qu'il y a un risque.
11:13Il y a un risque de basculement à droite, et dans un contexte où, dans le monde entier,
11:18on voit la montée des idéologies réactionnaires, on le voit avec Trump aux Etats-Unis,
11:24on le voit y compris dans notre propre pays, dans un certain nombre de pays d'Europe,
11:27on a besoin que Paris reste un pôle de résistance à ses idées réactionnaires.
11:32Paris, vous savez, c'est une ville...
11:33Rachida Dati, ce sont des idées réactionnaires, selon vous, ou pas ?
11:35Moi, je pense que Paris mérite mieux que la petite sœur de Trump, oui, bien sûr.
11:39Et je pense que Dati...
11:40La petite sœur de Trump, Rachida Dati ?
11:41Oui, Dati est l'incarnation de ça.
11:43Pourquoi ?
11:44Parce qu'elle passe son temps à mentir, elle pratique la calomnie matin, midi et soir,
11:49elle fait croire, par exemple, que son budget de la culture est en augmentation,
11:53alors que tous les acteurs du monde de la culture constatent des coupes claires dans leur budget.
11:58Donc, la réalité, c'est que je pense que Paris...
12:00Ce serait une mauvaise mer de Paris, Rachida Dati ?
12:03Ce serait une mer désastreuse pour Paris.
12:06Et d'ailleurs, vous savez, quand on voit son arrondissement,
12:08c'est l'arrondissement qui perd le plus d'habitants.
12:11C'est l'arrondissement qui a refusé avec obstination le logement social.
12:15C'est un arrondissement dans lequel Mme Dati a mené une politique profondément réactionnaire.
12:20Je ne veux pas de ça pour Paris.
12:21Paris, vous savez, c'est une ville de mélange, c'est une ville écolo,
12:25c'est une ville engagée socialement.
12:27Quand on voit le nombre de Parisiens qui sont engagés dans des associations de solidarité,
12:32Paris doit rester ça.
12:33Un mot sur la loi PLM qui prévoit de changer le mode de scrutin pour Paris, Lyon et Marseille.
12:38Le texte a été voté à l'Assemblée.
12:40Il doit arriver au Sénat en séance publique la semaine prochaine, mercredi prochain.
12:44Vous allez la voter, cette loi ?
12:46Je pense que c'est une loi très injuste.
12:49D'abord, on ne tripatouille pas les modes de scrutin à moins d'un an des élections.
12:53Vous savez, c'est une règle de base.
12:55Et d'ailleurs, c'est ce qui fait que des élus aujourd'hui de gauche comme de droite...
12:59Ça permettrait un vote peut-être plus direct, non ?
13:01Non, vous savez, les maires, dans aucune ville de France,
13:05ne sont élus au suffrage universel direct.
13:07Un maire, il est élu par son conseil municipal.
13:08C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on peut changer de maire sans vote des électeurs.
13:13C'est le conseil municipal qui se réunit.
13:15Donc ça ne changera strictement rien.
13:17Et puis surtout, c'est du tripatouillage électoral à moins d'un an des élections.
13:21Et tout cela répond en réalité aux caprices de Mme Dati.
13:25Non, moi je pense qu'il y aura...
13:26C'est pour Rachida Dati cette loi ?
13:27Evidemment, c'est elle qui l'a réclamée à corps et à cri.
13:31Mais je constate qu'aujourd'hui, y compris à droite d'ailleurs,
13:35beaucoup d'élus disent qu'il ne faut pas changer le mode de scrutin à moins d'un an des élections.
13:41Et c'est ce qui fait que cette loi sera vraisemblablement rejetée au Sénat.
13:45Elle a d'ailleurs été rejetée en commission des lois de manière unanime.
13:49Et donc très massivement, y compris par des sénateurs de droite.
13:53Et donc je pense que si le Sénat rejette cette proposition de loi,
13:58le gouvernement serait bien inspiré d'y renoncer définitivement.
14:00Yann Brossin, un autre sujet, le co-living.
14:03Vous vous battez contre ce phénomène qui est selon vous le nouveau fléau immobilier qui s'attaque à Paris.
14:08C'est quoi exactement le co-living et comment vous comptez vous battre contre cette tendance ?
14:14C'est effectivement un phénomène qui se développe considérablement.
14:17De quoi il s'agit ?
14:18Il s'agit de logements qui étaient souvent des logements familiaux,
14:21qui accueillaient des familles de la classe moyenne.
14:23Des investisseurs les rachètent, virent les familles qui vivaient à l'intérieur
14:26et les transforment en colocation d'une certaine manière.
14:29Des colocations pour des étudiants, bien souvent des étudiants étrangers
14:33qui ont besoin de se loger.
14:35Mais ça ne peut pas se faire au détriment des familles.
14:37Et surtout, ça se fait à des tarifs qui sont proprement hallucinants.
14:40On parle parfois de chambres de 9, 10 mètres carrés qui sont louées à 900 euros.
14:45Vous savez, à Paris, on a mis en place l'encadrement des loyers.
14:47C'est-à-dire faire en sorte qu'on ne puisse pas louer un logement à n'importe quel tarif.
14:51Donc on ne peut pas accepter dans le même temps, à Paris,
14:53mais comme dans d'autres métropoles qui sont concernées par ce phénomène,
14:56que des spéculateurs utilisent Paris ou utilisent nos villes
15:00comme un terrain de jeu pour des pratiques lucratives scandaleuses comme celle-là.
15:05C'est bien dénoncé ? Vous faites quoi concrètement ?
15:06Je vais déposer d'ici la fin du mois de juin une proposition de loi sur le sujet
15:10pour remettre un peu tout ça à déquerre
15:13et faire en sorte que le co-living ne soit pas un outil de détournement
15:16des règles mises en place par les élus.
15:19Et moi, ce que je souhaite vraiment, c'est que...
15:20Comment concrètement ?
15:21Comment, par exemple, en faisant en sorte que, y compris dans le co-living,
15:24l'encadrement des loyers soit respecté,
15:26qu'on ne puisse pas avoir des logements de 9, 10 mètres carrés
15:29à 900 ou 1000 euros de loyer
15:32avec pour simple justification qu'il y ait une machine à laver collective.
15:36Enfin, tout ça est quand même lunaire, scandaleux, une fois de plus,
15:40qu'il y ait besoin d'une offre de logement pour des étudiants
15:43ou pour des jeunes, bien sûr,
15:45que ça se fasse au prix d'un détournement de toutes les règles d'urbanisme ?
15:49Certainement pas.
15:49Et donc, il y a besoin de réguler ce phénomène.
15:51On vit avec ce phénomène un peu la même chose
15:54que ce qu'on a connu il y a 10 ans avec le développement d'Airbnb.
15:56Et donc, il y a besoin d'outils de régulation.
15:58Parlons du port du voile que Gabriel Attal veut interdire au moins de 15 ans.
16:03Qu'est-ce que vous inspire cette proposition ?
16:05Je trouve que c'est ridicule.
16:07J'ai d'ailleurs vu Henri Guénaud,
16:09qui n'est pourtant pas de la même sensibilité que moi,
16:11dire la même chose.
16:12Moi, j'en ai un peu ras-le-bol.
16:14Qu'on fasse de l'islam, des musulmans,
16:16l'alpha et l'oméga de la vie politique française,
16:18comme si c'était le seul défi à relever.
16:21Et donc, non, je pense que cette proposition est ridicule.
16:25Qu'elle en dit plus sur Gabriel Attal, d'ailleurs,
16:26que sur l'évolution de la société.
16:28Voilà quelqu'un qui est en mal de reconnaissance
16:31et qui a besoin de faire le buzz tous les quatre matins
16:33en inventant n'importe quoi.
16:34Il a sans doute compris, quand t'as pensé sur les musulmans,
16:37il aurait un peu de visibilité médiatique.
16:38Mais enfin, je pense que quand on est...
16:39Emmanuel Macron, en tout cas, qui s'y est opposé,
16:41très clairement, qui a recadré Gabriel Attal.
16:43Je vois, vous vous êtes devenu macroniste, entre-temps ?
16:45Non, c'est peut-être Emmanuel Macron
16:47qui a retrouvé la boussole qu'il avait perdue.
16:50La patronne des députés LFC, Mathilde Panot,
16:52qui compare, je ne sais pas si vous avez entendu,
16:53le port du voile islamique par les petites filles
16:55au baptême d'enfants.
16:57Ça vous choque ou pas, comme comparaison ?
16:59Je comprends ce qu'elle a voulu dire.
17:00C'est-à-dire qu'elle partait de la justification de Gabriel Attal
17:03qui consistait à dire qu'il n'est pas normal
17:05qu'il faisait un parallèle entre les arguments utilisés
17:11pour interdire le port du voile pour les moins de 15 ans,
17:14à savoir que leurs parents avaient peut-être fait pression sur elle
17:17et elle ne l'avait pas choisi,
17:18et le baptême.
17:19Et de fait, quand on est baptisé,
17:20on n'a pas donné son avis.
17:22Donc vous êtes d'accord avec cette comparaison ?
17:23Non, est-ce que ce parallèle était juge ?
17:25Je n'en sais rien.
17:25En tout cas, je comprends pourquoi elle l'a dit.
17:26Parlons de Gaza.
17:28Yann Brossard, on a atteint les 600 jours de guerre.
17:31Le Premier ministre Benyamin Netanyahou
17:32qui déclare qu'Israël a tué Mohamed Sinouar,
17:36chef présumé du Hamas.
17:37Est-ce que ça peut être un tournant dans cette guerre ?
17:39Il a surtout tué beaucoup, beaucoup, beaucoup,
17:42beaucoup de populations civiles,
17:44puisque la revue The Lancet parle de plus de 60 000 femmes,
17:48enfants, populations civiles,
17:50assassinées par Benyamin Netanyahou
17:53et par son gouvernement d'extrême droite.
17:55Moi, je crois qu'aujourd'hui, les choses sont très claires.
17:57L'extrême droite israélienne ne lutte pas contre le Hamas.
18:01Aujourd'hui, le but de guerre de Netanyahou,
18:05c'est de reprendre Gaza.
18:06Il y a la libération des otages encore,
18:07vous le savez, Yann Brossard.
18:09Mais d'ailleurs, les familles d'otages elles-mêmes
18:10disent que la politique menée par Netanyahou
18:13n'aide pas la cause qui est la leur.
18:15La réalité, c'est que Netanyahou
18:17veut reprendre la bande de Gaza.
18:19Il est dans une logique purement et simplement expansionniste.
18:22Il veut empêcher demain la création d'un État palestinien.
18:26Empêcher par conséquent toute perspective de paix
18:28parce qu'il n'y aura pas de paix
18:29s'il n'y a pas un État de Palestine souverain.
18:32Et donc, je pense qu'aujourd'hui,
18:33ce qui devrait être à l'ordre du jour,
18:35c'est de mettre ce gouvernement d'extrême droite,
18:38raciste, suprémaciste de Benyamin Netanyahou
18:40hors d'état de nuire.
18:42Ce sont mes propos, mais tous les mots
18:45de Benyamin Netanyahou attestent de ce projet.
18:48C'est un projet raciste
18:49qui consiste à annihiler les Palestiniens.
18:52Et donc, bien sûr, il faut mettre Netanyahou,
18:54et c'est ça le rôle de la communauté internationale,
18:57hors d'état de nuire.
18:58Il s'est mis au banc de l'humanité
19:00par des sanctions.
19:02Il faut des sanctions.
19:03Il faut la fin de l'accord d'association
19:05entre l'Union Européenne et Israël.
19:09Il faut que Netanyahou soit asphyxié économiquement.
19:12Sinon, il continuera à perpétrer les massacres
19:16qu'il perpétre continuellement.
19:18Vous parlez de massacres,
19:19vous ne parlez pas de génocide.
19:20Je parle de génocide,
19:21et ce n'est pas que moi qui parle de génocide.
19:23C'est l'ONU qui parle aujourd'hui de génocide,
19:25qui a pointé le risque de génocide
19:27et qui pointe aujourd'hui le fait
19:28que ce seuil a été atteint.
19:30Il faut donc l'arrêter et le mettre au banc.
19:32En droit international, en tout cas,
19:34pour l'instant, ça n'a pas été statué.
19:36Vous savez,
19:37quand les tribunaux se prononceront,
19:41il sera trop tard.
19:42Et il est encore temps d'agir.
19:43Et agir, c'est le mettre au banc
19:45de la communauté internationale.
19:47Netanyahou s'est mis au banc de l'humanité
19:49par ses pratiques.
19:50Il faut le mettre au banc
19:51de la communauté internationale.
19:53Et que demandez-vous précisément à Emmanuel Macron ?
19:55Parce qu'il fait beaucoup.
19:55En tout cas, il dit beaucoup.
19:56Il s'est prononcé en faveur
19:57de la reconnaissance d'un État palestinien.
20:00Libération des otages.
20:01Et un cessez-le-feu immédiat.
20:03Qu'est-ce qu'il peut faire de plus, Emmanuel Macron ?
20:05En l'occurrence, ce qu'il peut faire,
20:08c'est reconnaître un État de Palestine.
20:09Non pas dire qu'il envisage peut-être demain
20:12la reconnaissance de l'État de Palestine,
20:14mais qu'il reconnaisse d'ores et déjà
20:16l'État de Palestine.
20:18Qu'enfin, ce peuple ait la possibilité
20:21de bénéficier d'une souveraineté
20:24qui lui a échappé depuis maintenant des décennies.
20:26Donc, je dis au Président de la République,
20:29les déclarations, c'est bien,
20:30les actes, c'est mieux.
20:32Reconnaissez l'État de Palestine.
20:33Avec le Hamas qui ne reconnaît pas
20:34le droit Israël d'exister.
20:36Oui, avec, pour l'instant,
20:38Netanyahou qui massacre
20:39des dizaines de milliers de civils.
20:41Voilà la situation
20:42dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
20:44Et donc, le Président de la République
20:45doit passer la seconde,
20:47reconnaître l'État de Palestine,
20:48parce que, de toute façon,
20:49il n'y aura pas de perspective de paix
20:51s'il n'y a pas d'État de Palestine.
20:52Et tant que ce peuple sera humilié,
20:55nous serons dans une situation catastrophique.
20:57À Paris, des ONG qui ont coloré en rouge
20:59la fontaine des innocents
21:00pour dire stop au bain de sang à Gaza.
21:02Vous soutenez une telle initiative ?
21:04Je pense que les associations,
21:06en l'occurrence,
21:07peuvent prendre des initiatives.
21:09Vous savez, j'ai vu des indignations
21:10sur les réseaux sociaux.
21:12Je pense que ce qui est grave
21:13dans la situation à Gaza,
21:15ce n'est pas qu'on peigne une fontaine en rouge,
21:18c'est qu'on ait des dizaines de milliers de morts.
21:20Et si aujourd'hui, quelque chose m'indigne,
21:22c'est la situation à Gaza
21:23bien davantage que ce qui a été fait
21:25par ces associations.
21:26On passe à tout autre chose,
21:27Yann Brossin,
21:28un anniversaire,
21:29les 20 ans aujourd'hui,
21:29du non au référendum
21:31sur la Constitution européenne.
21:33Vous avez voté à l'époque ?
21:34Vous avez voté quoi ?
21:35Oui, j'avais 25 ans.
21:36J'ai voté, non seulement,
21:37j'ai voté contre la Constitution européenne
21:39comme 55% des Français,
21:41mais j'ai fait campagne à l'époque
21:43avec les communistes
21:45et beaucoup d'autres d'ailleurs à gauche
21:46pour faire obstacle à ce projet.
21:48Finalement, le projet est passé ?
21:50Oui, c'est honteux.
21:51C'est honteux.
21:51Et d'ailleurs, je pense que ça a largement pesé
21:55dans le divorce démocratique en France.
21:58Vous avez des Français
21:59qui ont majoritairement voté
22:00contre la Constitution européenne
22:02et Nicolas Sarkozy, ensuite, à l'époque,
22:04a fait voter par le Parlement
22:06le traité de Lisbonne
22:07qui en réalité reprenait
22:09toutes les dispositions
22:09de la Constitution européenne.
22:10C'est le début de la rupture
22:11entre le peuple et ses élites ?
22:15En tout cas, entre le peuple
22:17et une partie de la classe politique.
22:19En tout cas, ça a engendré
22:21un sentiment de trahison
22:23parfaitement légitime.
22:25Il est normal que des Français
22:26se sentent trahis quand ils votent
22:28et qu'ensuite, on fait l'inverse
22:30de ce pour quoi ils se sont prononcés.
22:32Mais vous savez, c'est exactement
22:33ce qu'on a vécu aux élections législatives.
22:35Quand une majorité de Français
22:36vote pour des partis,
22:38certes très différents,
22:39mais qui s'engagent à abroger
22:40la réforme des retraites
22:41et que vous avez ensuite
22:42un gouvernement qui persiste à l'appliquer,
22:44vous avez un sentiment de trahison
22:45qui grandit.
22:46Et je pense qu'il est grand temps
22:48d'avoir des responsables politiques
22:49qui respectent la parole des Français.
22:50Beaucoup plus léger, Yann Brossat.
22:52Samedi soir, finale de la Ligue des champions
22:54Paris-Saint-Germain-Inter-Milan.
22:55Aller Paris ou pas ?
22:57Aller Paris, j'irais dans un bar
22:59à côté de chez moi
23:00pour regarder le match.
23:01Sans doute, Rucustine,
23:02dans le 18ème.
23:04Vous soutenez le PSG,
23:05vous avez vu Anne Hidalgo
23:06qui ne se rend pas à Munich
23:07pour cette finale.
23:08Ça vous surprend ou pas ?
23:09Elle a des contraintes d'agenda.
23:10Mais j'ai vu que...
23:11Elle a des contraintes d'agenda ?
23:12J'ai vu que...
23:13Samedi soir ?
23:14Qui font qu'elle ne peut pas être à Munich.
23:16Mais j'ai vu en tout cas
23:17que la Tour Eiffel
23:18serait au diapason du match.
23:19Et c'est très bien.
23:20Oui, la Tour Eiffel
23:20qui va s'illuminer à chaque but du PSG.
23:22J'espère qu'il y en aura beaucoup.
23:24En tout cas, c'est une bonne chose.
23:25C'est une très bonne chose.
23:27Merci beaucoup.
23:27Merci à vous.
23:28Yann Brossat,
23:29sédateur communiste de Paris,
23:30porte-parole du PCF
23:30et candidat à la mairie de Paris pour 2026.
23:33Merci d'avoir été avec nous ce matin
23:34sur Sud Radio.
23:35Très bonne journée à vous.
23:378h57 sur Sud Radio.
23:38On se retrouve dans un instant.
23:39Vous nous appelez
23:39pour débattre de l'actualité.
23:41Toute l'actualité,
23:410826 300 300.
23:44Je vous accueille juste après ça.

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