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00:00Europe 1. Pascal Prohib, de 11h à 13h sur Europe 1, avec notre invité Pascal-Sylvain Maillard, député ensemble pour la République de Paris.
00:07Monsieur Maillard, bonjour. Vous m'avez entendu lorsque j'ai dit « faites entrer l'accusé » ?
00:11Non, je ne vous ai pas entendu, mais on m'a dit que vous étiez très en forme ce matin.
00:14Mais non, mais j'ai dit « faites entrer l'accusé ». Franchement, vous avez du mérite, parce que vous êtes quand même avec des drôles de gens dans votre parti.
00:21Madame Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale, elle a dit cette chose ce matin sur les sujets de sécurité, justice, le bilan du macronisme est extrêmement positif.
00:34Elle n'a pas dit « il est positif ». Elle a dit sur les sujets de sécurité, justice, le bilan est extrêmement positif.
00:42Donc, en fait, moi je suis démuni, parce que ou on ne fait plus d'interviews, ou on ne parle plus, ou les faits n'existent plus.
00:49Et je ne veux pas me servir, je le disais tout à l'heure, qu'elle aille dire ça à la mère d'Elias, que le bilan est très positif sur les problèmes de sécurité.
01:00Je trouve ça invraisemblable. La parole politique, je la trouve invraisemblable.
01:05Ce n'est pas tant les faits, je sais bien que c'est difficile. Je sais bien qu'on est dans des sociétés occidentales extrêmement compliquées, l'état de droit n'est pas simple.
01:13Tout cela est entendu et est audible. Mais ce que je ne veux pas, ce que je ne supporte pas, c'est qu'on nous prenne pour des imbéciles.
01:24Madame Brown-Pivet dirait « c'est compliqué, c'est difficile », je ne suis...
01:28Mais on ne peut pas dire que c'est extrêmement positif.
01:31Alors, je vous propose de l'écouter, et puis vous allez me donner votre avis, vous allez me dire si vous partagez l'analyse de Madame Brown-Pivet.
01:38Écoutez ce qu'elle disait.
01:38Oui, moi je suis... J'ai été cinq ans présidente de la commission des lois à l'Assemblée nationale.
01:44Donc tout le bilan régalien des cinq premières années du quinquennat, c'est... J'en prends ma part.
01:49Je me suis occupée des lois immigration, des lois terroristes, des lois sur la sécurité intérieure, du doublement du budget de la justice.
01:56Donc ce n'est pas vrai, vous dites le bilan, il est bon.
01:57Ce n'est pas vrai, le bilan, il est extrêmement positif.
02:01C'est nous qui avons réembauché 10 000 policiers et gendarmes de plus.
02:05C'est nous qui avons augmenté le budget de la justice de façon extrêmement conséquente, créant des postes de magistrats, de greffiers, d'assistants de justice.
02:12Alors pourquoi il dit ça, Gabriel Attal ?
02:13Tout n'est pas parfait.
02:14Pourquoi il dit ça, Gabriel Attal ?
02:15Mais parce que ça met longtemps de mener une politique.
02:18Ce n'est pas parce que vous augmentez le budget qu'en un claquement de doigts, et tout le monde, tous les Français peuvent le comprendre, les effets s'en font ressentir.
02:26Est-ce que vous comprenez qu'on puisse dire que Mme Yaël Braun-Pivet est déconnectée de la société française quand elle dit ce qu'elle dit ?
02:36Ce qui est très compliqué, c'est toujours de répondre à une interview avec une phrase, de caractériser ce que vous avez fait depuis 8 ans, avec des choses positives, des choses négatives.
02:44Il y a des choses positives sur lesquelles elle a raison.
02:46C'est-à-dire qu'on a réenclenché du budget pour la justice.
02:49Honnêtement, on a une justice extrêmement paupérisée, c'est encore le cas, mais on a réenclenché, moi, à Paris et au tribunal de Paris, ce sont des greffiers, des juges, en plus, qu'on avait pu.
02:59On en a besoin, on veut une justice rapide, il faut plus de juges, il faut plus de greffiers, il faut des moyens techniques.
03:05Vous saviez qu'on n'avait pas les logiciels qui fonctionnaient entre la justice et la police.
03:10Donc on retapait les greffiers, retapait l'intégralité des actes.
03:13Des choses très concrètes sur lesquelles on a avancé.
03:15Monsieur et Madame, tout le monde français ne voit pas forcément les difficultés là-dessus.
03:21Par contre, il dit, en fait, les décisions de justice, elles n'arrivent jamais.
03:24Les délinquants, ils restent dehors.
03:26Nous ne sommes pas assez efficaces, alors qu'on a une justice qui est assez dure, en réalité, quand vous regardez les peines.
03:31Mais nous n'allons pas encore assez vite pour rendre la justice.
03:34Et ça, là-dessus, les Français ont raison.
03:36On a fait des choses, et vous savez quoi, parce qu'après, je vais vous dire une chose, on a du mal à recruter aussi.
03:40Moi, je n'ai pas fait, depuis que je suis député, ça fait maintenant 8 ans que je suis député à Paris,
03:44on n'a jamais fait une promotion entière de policiers.
03:46On n'arrive pas à faire une promotion entière, donc nous n'arrivons pas à recruter entiers.
03:49Les postes sont budgétaires, on n'arrive pas à recruter les policiers.
03:51Ma question n'était évidemment pas celle-là, je vous demandais de réagir.
03:57Non, mais c'est important que vous l'entendiez aussi, que vos citoyens l'entendent.
04:00Mais, il y a presque de la provocation et même de l'arrogance à dire ce qu'elle dit,
04:06et c'est insupportable à entendre, après ce qu'on vient de vivre depuis tant d'années,
04:12une insécurité croissante, des jeunes gens qui sont morts, des attaques au couteau répétées,
04:19et vous avez une présidente de l'Assemblée nationale qui vient nous dire que le bilan du macronisme est extrêmement positif.
04:25C'est ça que je trouve insupportable, je ne vous dis pas que vous êtes responsable de cette insécurité,
04:30je ne dis même pas cela, voyez-vous.
04:32Je dis que je ne veux pas entendre ça, parce que ça s'appelle du déni,
04:36et que si vous trouvez que c'est extrêmement positif, ça veut aussi dire que rien ne changera.
04:41Mais je voulais vous faire écouter deux, trois réactions, et puis on entamera la discussion ensemble.