Qui a dit que Pierre-Hugues Herbert n'était plus dans le coup ? Le Français de 34 ans, invité et 147e joueur mondial, s'est imposé au premier tour de Roland-Garros en cinq sets contre son ami et partenaire de double en Coupe Davis Benjamin Bonzi. En conférence de presse, il a avoué en avoir rigolé avec son adversaire, de le jouer sur "tous" les tournois où ils participent tous les deux...
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00:00BNP Paribas, partenaire des plus belles histoires de Roland-Garros, aux côtés des ramasseurs de balles depuis plus de 50 ans.
00:18De quoi les impressions ?
00:21Non, effectivement, mais surtout que c'est même plus qu'un collègue,
00:25parce qu'on a même vécu une rencontre de Coutte-Dévis côte à côte en tant que coéquipier, en tant que partenaire de double.
00:34C'est quelqu'un avec qui cette année, en plus, on a gagné le tournoi de Marseille.
00:40Et en plus, c'est quelqu'un que j'apprécie énormément, donc jamais évident.
00:44Et rajouté à ça, c'est quelqu'un qui m'avait battu cinq fois et je n'avais jamais gagné contre lui,
00:49donc quatre fois sur les six derniers mois.
00:52Donc tout ce mélange a fait qu'effectivement, c'était un match particulier et qu'il a été très très dur à gagner.
01:07S'il vous plaît.
01:10Tu vis ça comme un joli clin d'œil, cette qualification en deuxième tour,
01:14après tout ce qui t'est arrivé ces dernières années, c'est un bon moment pour toi, particulièrement spécial ?
01:21Non, c'est un très très bon moment et c'est un beau clin d'œil.
01:26En tout cas, je suis un peu passé par tous les états sur ce match-là.
01:33Et voilà, c'est vrai que c'est un beau cadeau, un beau cadeau.
01:38C'est ma seizième participation à Roland-Garros quand même.
01:40Je ne fais pas partie des genoux de ce tableau maintenant.
01:44Mais c'est vrai que les trois, quatre dernières années ont été un peu difficiles.
01:50Donc arriver à gagner ce match-là, c'est un beau clin d'œil et moi, je suis hyper heureux d'être au deuxième tour.
02:02Ça peut être un match encore plus sympa.
02:03Tu risques de tomber contre Fonseca, je pense qu'il est bien parti.
02:07Mène de 7-0, c'est un petit jeune, un nouveau.
02:11Tu l'as déjà joué ? Non, tu n'as pas joué, je pense pas.
02:12Je ne l'ai jamais joué, non.
02:14Tu as suivi un peu son début de carrière, un peu tonitruant ?
02:17Complètement, je l'ai suivi, notamment parce que depuis deux, trois ans, je suis beaucoup sur les Challenger.
02:23Et qu'il est un peu passé par là l'année dernière, donc je l'ai vu.
02:29Et non, c'est un...
02:32En plus, je l'ai croisé aussi en Coupe Davis, puisqu'on les a joués à Orléans.
02:37Et voilà, c'est un jeune qui monte.
02:41Je l'ai vu énormément gagner sur ce début d'année, sur une tournée australienne où il a extrêmement bien joué.
02:48Et voilà, donc là, il y a 2-7-0.
02:52Après, ce n'est pas encore fini.
02:54Il joue quand même un bon joueur, on va voir.
02:57Mais c'est sûr que déjà, le fait de jouer à un étranger, c'est sûr que ça me fait plaisir.
03:02À Roland-Garros, ce n'est pas la même chose quand on joue à un Français.
03:10Tu te considères toujours comme un joueur un peu spécial, un joueur de service volé ?
03:14Il y en a de moins en moins.
03:16Tu ne fais pas systématiquement, bien sûr, au moins sur Terre, mais malgré tout, c'est quand même ta base de jeu.
03:22Ça ne t'a pas empêché de très bien jouer sur Terre, à Monaco notamment.
03:27Tu te considères toujours comme un peu spécial, un peu à part ?
03:31Tu as un peu changé d'optique depuis que tu as pris un peu de...
03:35Non, mais c'est sûr que je pense que j'ai un style de jeu un peu différent.
03:39Ça, c'est certain.
03:39Aujourd'hui, on a quand même énormément de joueurs qui frappent très, très fort, qui ont des très grosses qualités de balles et qui cassent beaucoup la balle.
03:49Je ne me considère pas comme un joueur comme ça.
03:52Je pense que j'ai un jeu un peu plus varié, un jeu où je peux aller au filet.
03:56Et donc, voilà, un jeu un peu différent, ça, c'est certain.
04:01Après, pour le coup, oui, j'ai fait quelques services volés sur ce match-là, mais peut-être pas assez même.
04:10Mais dans les conditions, il pleuvait, etc., c'est quand même des conditions qui sont difficiles pour jouer un jeu vers l'avant.
04:15Bonsoir, Pierre-Hugues, et bravo.
04:22À quel point le changement de surface par rapport aux cinq duels précédents a joué un rôle dans ta victoire ?
04:26Est-ce que tu avais adapté ta tactique avant le match en te disant haute surface, haute stratégie contre Benjamin, que tu connais par cœur ?
04:33D'ailleurs, ce qui est rigolo avec Benjamin, c'est qu'on s'est écrits en début de semaine.
04:37Et on a l'impression quand même d'être un peu maudit parce qu'on ne fait pas souvent les mêmes tournois et on n'a fait que jouer sur les tournois où on était ensemble.
04:46Et on s'écrivait.
04:47Et moi, en fait, quand je lui ai écrit, c'était pour prendre un peu des nouvelles parce que je sais qu'il s'était quand même fait bien mal aux obliques à Madrid.
04:53Et donc, je venais aux nouvelles en sachant, voilà, en espérant que ça aille bien et qu'il puisse jouer Roland.
04:58Mais à aucun moment, moi, j'ai pensé à ça.
05:01Il m'a dit qu'on peut se faire un entraînement fin de semaine.
05:04On parlait d'un entraînement le samedi avant le tournoi, quoi.
05:08Et il a mis, en rigolant, il a quand même mis un truc en mode, bon, on va quand même attendre le tableau pour voir.
05:13Alors que je n'y pensais pas du tout.
05:14Et au final, on s'est quand même retrouvé à se jouer alors qu'il y a eu une chance sur 126, 125.
05:19Je ne suis pas bon en mathématiques.
05:21Mais voilà, en gros, il y a très peu de chances qu'on se joue et on se retrouve à se jouer.
05:25Donc, on a quand même l'impression d'être un peu maudit.
05:28Et ensuite, sur ce match-là, il y avait ça à gérer.
05:31C'est sûr qu'on jouait sur une autre surface, en grand chelem.
05:35Ce n'était pas un match en challenger, donc c'était un match à enjeu.
05:39Après, c'est vrai que j'ai essayé de gérer tout ça.
05:43Déjà, pas trop me concentrer sur son état, savoir s'il jouerait à fond, etc.
05:47Bon, j'ai vite vu quand même que ça allait, ses obliques, parce qu'il a vite bien servi.
05:51Et ensuite, essayer de combattre, finalement, ces mauvais automatismes que j'ai pu avoir,
05:59où j'ai toujours eu des combats, mais je ne m'en sortais jamais.
06:02Ce n'est jamais moi qui gagnais.
06:06Donc, le changement de surface, forcément, c'est un peu différent.
06:09Ça change un petit peu la chose.
06:11Mais c'est plutôt tout ça que j'ai essayé de préparer au mieux.