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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Joseph Masses-Caron, Victor Hérault et notre invité, le député LR du Val-de-Marne, Vincent Jean Brun,
00:09qui dépose une proposition de loi visant à interdire et sanctionner les contenus et discours à caractère anti-républicain.
00:17Vous avez dit sur les réseaux sociaux, donc il s'agit des mots, discours, théories, idéologies,
00:23qui visent à fracturer notre société, notre République.
00:26Le but est de créer un délit d'anti-républicanisme, non pas que je m'étonne de cela, de cette proposition de loi,
00:35mais est-ce que vous ne faites pas de doublon avec ce que fait le ministre de l'Intérieur et accessoirement votre chef maintenant ?
00:42Non, au contraire. Bruno Retailleau, en tant que ministre de l'Intérieur, a immédiatement réagi avec ce que la loi lui permet de faire aujourd'hui.
00:48Un certain nombre de circulaires, un certain nombre de directives, il va porter un certain nombre de combats,
00:52et personnellement je m'en félicite, d'autant plus qu'on a un certain nombre à ne pas avoir, j'allais dire, presque découvert grand-chose dans ce rapport.
00:59Il a un énorme mérite, c'est qu'il vient officialiser une situation, que notamment en tant qu'élu locaux,
01:03moi j'étais maire de l'Eyleros pendant dix ans, on sentait monter progressivement dans nos terreaux, notamment dans les quartiers difficiles.
01:11Donc il a officialisé ce qui existait, mais il l'a mis au goût du jour ?
01:14Non, exactement. Il est dans l'action avec ce que la loi lui permet.
01:17Moi ce que je propose à travers cette proposition de loi, qui commence à être largement co-signée,
01:22c'est qu'on puisse avoir un nouvel outil dans notre arsenal juridique,
01:27pour faire en sorte que demain, on puisse juger d'un fait, et condamner de fait,
01:31une infraction grave qui viendrait à l'encontre de la philosophie qui est celle de la République française.
01:37Autrement dit, quand vous prêchez ou diffusez un message qui dit
01:40« la loi est en dessous de la foi », c'est contraire à la philosophie de notre République,
01:46eh bien on doit pouvoir avoir un outil pour le condamner.
01:48Aujourd'hui, on vous dira « non, c'est uniquement de la liberté d'expression »,
01:51donc ce n'est pas condamnable.
01:52Si demain, je dis « la femme est inférieure à l'homme »,
01:55au lieu de dire « la femme et l'homme sont égaux en droit »,
01:58eh bien aujourd'hui, on vous dira « c'est de la liberté d'expression ».
02:01Là, demain, avec cette proposition de loi, on pourra le sanctionner.
02:04La liste est longue.
02:05Grosso modo, l'idée c'est qu'aujourd'hui, vous avez, dans notre pays,
02:09des nouveaux suprémacistes,
02:11qui considèrent que l'homme est supérieur à la femme,
02:14que le pratiquant de la religion,
02:17avec le dogme qui est celui, par exemple, des fréristes, des frères musulmans,
02:21ça les rend supérieurs à tout autre croyant,
02:23et encore plus aux non-croyants.
02:26Mécréants.
02:27C'est donc une forme de suprématie qu'il faut absolument condamner.
02:31Et dans notre pays, on a décidé de condamner l'apologie du nazisme, par exemple,
02:37qui était une autre forme de suprémacisme.
02:38Eh bien, moi je propose qu'on puisse lutter contre toutes les formes de suprémacisme,
02:43et notamment celles des frères musulmans aujourd'hui.
02:46C'est l'esprit de cette proposition de loi.
02:47Moi j'ai souhaité l'envoyer à absolument tous les députés.
02:50Que tous ceux qui souhaitent la co-signer, l'améliorer, puissent le faire.
02:56Eh bien, figurez-vous que les députés de gauche ne pensent pas utile de co-signer ce type d'outils.
03:02Ça ne m'étonne pas, mais j'avais aussi envie de le démontrer.
03:06De montrer qu'il y avait visiblement les amis de la République d'un côté,
03:09et les ennemis de la République de l'autre.
03:11Victor.
03:11Pierre dit que ça fait penser à l'action de Bruno Retailleau, il a parfaitement raison.
03:14Ça fait aussi penser au tout récent virage à droite de Gabriel Attal.
03:17Ses propositions qu'il a énumérées ce matin, et il y a quelques jours également,
03:21vont dans ce sens-là.
03:23Il propose un délit de communautarisme.
03:24Je crois savoir que du côté de l'aile droite de la Macronie,
03:28on n'est pas très content que LR n'ait pas soutenu les propositions de Gabriel Attal.
03:32LR de son côté répond oui, mais Attal n'a qu'à voter, ce qu'on propose aussi,
03:35parce qu'en fait c'est la même chose.
03:37En gros, ma question est, est-ce que vous avez continué à vous engueuler,
03:43pardonnez-moi l'expression, sur ces sujets-là,
03:45ou est-ce que vous allez enfin pouvoir voter ensemble des propositions de loi
03:47qui sont tout à fait similaires quand on regarde ce moment-là ?
03:49D'abord, on ne s'engueule pas sur ces sujets-là.
03:51D'accord.
03:52Ce n'est pas le sujet.
03:53C'est même pas une question d'être de droite ou de gauche à ce moment-là.
03:56Est-ce qu'on est patriote ?
03:59Est-ce qu'on défend son pays, la France, la République française et ses valeurs ?
04:02Ou est-ce qu'on est effectivement à la cinquième colonne ?
04:05C'est ça le sujet qui est en train d'être affronté.
04:07Moi, je me réjouis qu'il y ait de plus en plus de personnalités dans le spectre politique
04:11qui tiennent des propos forts.
04:13Et ceux de Gabriel Attal sont des propos forts.
04:16Maintenant, il a fait des annonces médiatiques, il a fait des annonces dans la presse.
04:19Ce ne sont pas encore des propositions de loi qui arrivent à l'Assemblée nationale.
04:23Auquel cas, à mon avis, elles seront non seulement débattues,
04:25probablement renforcées, amendées et soutenues par la droite républicaine.
04:29Et je pense par une large majorité au sein de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
04:33Donc, le sujet, c'est plutôt mettons nos travails.
04:35C'est pour ça que moi, je ne suis pas venu faire une déclaration dans la presse.
04:38J'ai tout de suite travaillé la proposition de loi,
04:40qui est co-signée par mes collègues de la droite républicaine,
04:42qui est défendue par mon groupe.
04:44Et ensuite, elle va devoir passer au bureau de l'Assemblée nationale.
04:47Et c'est là où on espère pouvoir la programmer rapidement,
04:50pour venir en soutien d'ailleurs à l'action de l'Assemblée nationale à l'intérieur.
04:52Oui, j'aimerais savoir, justement, quels sont ceux,
04:54parce que j'imagine que vous avez des contacts en dehors du groupe Prédé-Républicain,
04:58quels sont ceux qui ont répondu favorablement ?
05:01Ou qui ont envoyé des signaux favorables ?
05:03Écoutez, aujourd'hui, encore une fois, je ne me suis pas adressé au groupe politique,
05:06mais à tous les députés.
05:08Vous avez des députés d'Horizon, de Liottes, de tout le Bloc central,
05:13et y compris des députés du Rassemblement national,
05:16qui, certains, étaient étonnés, d'ailleurs, en disant
05:17« C'est marrant, d'habitude, on ne nous demande pas de co-signer. »
05:19Mais moi, je considère que quand c'est une question de République,
05:23on écrit à tout le monde.
05:24Moi, j'ai combattu l'idéologie de la LFI,
05:26j'ai gagné contre Mme Rachel Kéké,
05:28pour ceux qui se souviennent de la députée ancienne femme de ménage.
05:32Donc, je pense que personne ne reprochera d'acquantance avec la LFI.
05:35Mais je leur ai aussi envoyé un mail pour leur dire
05:38« Co-signer, si vous êtes attaché à la République,
05:41comme parfois vous le prétendez, prouvez-le ! »
05:44Et tout ça avec la bénédiction de Romain Retailleau,
05:46qui est le chef des Républicains.
05:48Moi, je suis député.
05:49Je dis ça parce que vous étiez un soutien de Laurent Wauquiez,
05:51c'est un secret pour personne.
05:53Absolument, j'assume.
05:56Là, c'est une action parlementaire.
05:57Donc, moi, j'ai simplement prévenu le président de mon groupe à l'Assemblée nationale,
06:01Laurent Wauquiez, qui soutient la démarche.
06:03On n'a pas eu l'occasion d'en parler dans les instances du bureau national de notre famille politique,
06:07puisque c'est seulement en train de se constituer.
06:09On a un bureau ce mercredi matin.
06:11Mais je suppose que ça ira dans le sens de l'action du ministre de l'Intérieur.
06:17Est-ce qu'à partir de là, pourrait se dessiner, là, un arc républicain,
06:22mais à fond renversé par rapport à celui qu'on a connu pour les législatives ?
06:27Non, parce que ce qu'on appelle l'arc républicain pour les législatives,
06:30d'abord, c'est des consignes de vote,
06:32et c'est une forme de petits accords de partis politiques.
06:35Moi, c'est pas ça.
06:36Moi, je veux la République avec un grand R, la France avec un grand F,
06:40au sens où il y a aujourd'hui des députés qui ont tous,
06:44même les types de la LFI, la légitimité du peuple.
06:47Ils ne sont pas là par hasard.
06:49Donc, chacun a le droit de s'engager pour défendre la République.
06:53Et moi, là-dessus, je propose à tous ceux qui le souhaitent,
06:57qui sont d'accord avec ce que j'écris,
06:58de venir créer une majorité de faits.
07:00Mais ce n'est pas de la tambouille politicienne,
07:02ou ce n'est pas des petits accords électoraux.
07:04Alors, je vais me tourner autrement.
07:05Vous disiez, le Rassemblement National prétend être républicain,
07:09je leur donne la chance de le démontrer.
07:11Est-ce que si le Rassemblement National vote pour votre texte...
07:13Je l'ai dit pour tout le monde.
07:14Oui, ma question est très simple.
07:17Si le Rassemblement National vote à l'unidimité ou à la majorité votre texte,
07:21est-ce que le Rassemblement National aura prouvé qu'il est républicain ?
07:24En tout cas, il est attaché aux valeurs de la République qui sont dans ce texte,
07:27et qui veut doter, lui, comme toutes les autres formations politiques,
07:30ou tous les députés qui co-signeraient,
07:32qu'ils ont envie de renforcer l'arsenal de la République pour se défendre.
07:36Et pour moi, c'est important.
07:37Et vous aurez fait, Vincent Jambrun, peut-être sans le savoir ou sans le vouloir,
07:41un embryon d'union des droites.
07:43Non, parce qu'encore une fois, l'union des droites, c'est des accords politiques.
07:46Ce n'est pas du tout mon combat aujourd'hui.
07:48Vous l'avez gentiment rappelé tout à l'heure,
07:50ma ville a été mise à feu à sang par les émeutes.
07:52J'en ai payé le prix à titre personnel.
07:54Je ne suis pas à l'Assemblée Nationale pour des petits combats.
07:57Rappelons-le.
07:58Elle est passée par le jardin avec vos enfants.
08:00Elle a dû faire le mur.
08:01Elle s'est blessée.
08:02Par contre, c'est des souvenirs de l'heureux.
08:03Non, non, bien sûr, bien sûr.
08:05Et vous étiez retenue, malheureusement, dans une réunion.
08:08En mairie, pas en réunion.
08:09Je défendais la mairie avec la police.
08:11Mais merci de le rappeler.
08:13Mon sujet, c'est juste pour vous dire que quand je suis à l'Assemblée Nationale,
08:17a fortiori dans une Assemblée Nationale qui ne produit quasiment rien,
08:19on en parlait tout à l'heure.
08:21Je ne suis pas là pour penser à un accord électoral.
08:23Je suis là pour faire avancer les choses
08:24et faire en sorte que plus jamais notre pays soit mis à feu à sang,
08:27comme ça a été le cas la dernière fois.
08:27Ça fait partie des sujets sur lesquels il faut qu'on se réunisse.
08:31Merci.
08:32Merci.