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  • 26/05/2025
Alors qu'on entre dans la dernière semaine du Tour d'Italie, Cyrille Guimard revient sur Cyclism'Actu pour une nouvelle chronique... Et "Le Druide" avait envie de parler chiffres et classement UCI ! L'ancien coureur, directeur sportif, manager d'équipe et sélectionneur de l'équipe de France dresse en effet un bilan alarmant pour le cyclisme français sur route, il est vrai auteur d'un début de saison 2025 assez peu reluisant, même si quelques lueurs d'espoir pointent le bout de leur nez pour les prochaines années. Que ce soit d'un point de vue individuel, par équipes et même par nation, les classements UCI parlent d'eux-mêmes, et notre chroniqueur Cyrille Guimard avait envie de rentrer un peu plus dans le détails de cette mauvaise passe et de ses causes. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais c'est à lire ci-dessous et/ou à regarder en vidéo !

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Sport
Transcription
00:00Bonjour Cyril, re-bienvenue une énième fois sur Cyclisme Actu, je sais que tu voulais aborder
00:11avec nous quelques sujets, notamment un sujet qui te tient à cœur en tant qu'ancien sélectionneur
00:17de l'équipe de France notamment, l'état du cyclisme français actuel, cyclisme français
00:22qui vit un début de saison assez compliqué, est-ce qu'en quelques mots tu peux un peu
00:27nous donner tes impressions sur ce début de saison ?
00:32Bonjour Titouan, oui effectivement c'est pas la première fois qu'on se rencontre dans
00:36ces circonstances, oui maintenant je suis un observateur un petit peu plus en retrait
00:43mais pas obligatoirement totalement à la retraite et depuis le début d'année je trouve que
00:52le cyclisme français est un petit peu en recul et les chiffres d'ailleurs démontrent les
01:00différents classements UCI, que ce soit à titre individuel, à titre collectif, font qu'aujourd'hui
01:09on peut être inquiet sur l'évolution du cyclisme français et surtout de la présence des Français
01:17car on a une présence très forte sur les Coupes de France, mais les Coupes de France
01:23sont des courses un petit peu franco-françaises, c'est le seul endroit où on a des Français
01:304, 5 voire 6 Français dans les 10 premiers, mais lorsqu'on va sur les épreuves de plus grande
01:38envergure, on se rend compte qu'on ne pèse pas sur la course et 2, le nombre de top 10
01:46depuis le début de l'année, je dis bien de top 10 est relativement rare, et de top 5
01:50on en a également très très peu et c'est peut-être un petit peu ça qui est le plus alarmant.
01:57Juste pour donner quelques chiffres aux gens qui nous écoutent, tout simplement il y a
02:05eu 3 podiums français sur les courses World Tour, alors qu'on parle de classement général
02:09bien sûr pas d'étape, c'est Paul Manier sur l'Homme Loop qui finit 2e, Kevin Vauclin
02:14sur la Flèche Wallonne, 2e aussi, et Leni Martinez, 2e du Tour de Romandie, on est quand
02:22même sur des résultats, enfin sur des courses de très haut niveau du World Tour, des résultats
02:26assez pauvres.
02:28Oui, c'est vrai qu'en dehors de Vauclin sur les courses d'un jour, que ce soit à l'Amstel
02:37ou à la Flèche où il prend la 2e place, on n'est pas présents en Tour des Flandres,
02:44Paris-Roubaix, même les Milan-Saint-Rémeaux, les classiques, on va dire non pas les grandes
02:52classiques au niveau des monuments, mais même les classiques en dessous, on n'est
02:58pas dans les classements.
03:00Et c'est là où, quand on fait le bilan, oui la France est en net recul et on a également
03:08un classement, qui est le classement des Nations, où la France était 4e et aujourd'hui elle
03:16est 8e.
03:16elle vient de revenir à la 8e place parce qu'elle était 9e, mais par rapport aux Anglais
03:21on n'a plus qu'une centaine de points d'avance, ce qui fait qu'on risque très rapidement de
03:27se retrouver 9e ou 10e nation.
03:29Donc ça sont des chiffres, c'est des faits.
03:32On dit toujours les faits, ça ne se discute pas, ça peut se commenter.
03:35Mais non, là on est quand même très mal, même si on a certains éléments, mais on
03:45en parlera peut-être après, certains éléments qui nous font garder un peu d'espoir, espoir
03:50sur l'avenir.
03:53On l'a déjà cité, il y a déjà Léni Martinez qui incontestablement est celui qui a été
03:57le meilleur depuis le début de l'année.
03:59Pour revenir un peu sur ces chiffres du classement UCI, des Nations, on était meilleure nation
04:07tout simplement en 2020, et puis ça a été un peu la dégringolade, 3e en 2021, 3e en
04:132022, 2023 à la 5e place, 2024 4e, et là cette année, sur 2025 on est 8e.
04:20Qu'est-ce qui explique selon toi justement cette rétrogradation du cyclisme français
04:27en 5 ans quand même, de passer de la 1re à la 8e place, c'est un peu inquiétant ?
04:33Oui, c'est inquiétant, on ne passe pas de la 1re à la 8e place sur ce type de classement
04:38sans que ce soit inquiétant, ça veut dire qu'on n'est plus présent.
04:41Alors c'est vrai que si on prend 2020, 2021, on avait Julien Alaphilippe qui faisait,
04:48qui marquait un maximum de points pour la France, mais bon Alaphilippe maintenant,
04:57bon il est un petit peu rentré dans le rang, il marque très peu de points, et donc progressivement
05:01on recule, on pouvait penser que Madouas aurait peut-être été un peu plus performant
05:09depuis sa médaille d'argent aux Jeux Olympiques, mais sur l'ensemble de ce début de saison
05:17il a été inexistant, mais bon voilà, ça ne peut être qu'inquiétant parce qu'on a des équipes
05:29qui également reculent au classement par équipe, c'est-à-dire que les teams français
05:34reculent. Et si on regarde bien, on risque peut-être d'avoir la saison prochaine que
05:42deux équipes en retour, c'est-à-dire Decathlon et Groupama.
05:48Kofidis est menacé, il leur reste 300 points d'avance sur Astana et à peu près la même
05:54chose, même moins 250 sur Astana et à peu près la même chose sur Pitnick.
06:00Donc je ne sais pas si Kofidis pourra se maintenir dans le pro team, dans le pro tour.
06:09Donc toutes les flèches vont vers le bas, il n'y en a pas une qui va vers le haut.
06:14Oui, justement, ce classement UCI qui est un peu l'une des animations de Stana, comme
06:19tu as dit, pour Arkea c'est déjà fini, ils ont déjà beaucoup trop de points de retard.
06:24Kofidis qui risque d'être à la bataille avec Pignic, parce qu'Astana est sur une très
06:29très bonne lancée en ce début d'année, et à mon avis, ils ne sont plus trop en danger.
06:36Mais est-ce qu'aussi, on se demande comme ça pour Arkea, pour Kofidis, est-ce que ce n'est
06:41pas tout simplement leur place d'être parmi les meilleures équipes pro team, mais qui
06:45n'ont pas le niveau forcément pour être en World Tour ?
06:48Est-ce qu'ils sont à leur place en World Team ? C'est la question qu'on peut se poser.
06:52Est-ce qu'ils sont à leur place en World Team ? Aujourd'hui, non.
06:56C'est évident, même s'il y a un petit sursaut au niveau de Kofidis, surtout lié à leur
07:07Sprinter belge, qui a marqué lui un maximum de points, qui les a maintenus encore dans
07:14le groupe des 18 équipes, mais Frétin, est-ce qu'il va, à lui tout seul, sauver l'équipe ?
07:23Je ne pense pas.
07:27Si on prend Aston, ils sont en tête du classement de la montagne au Giro, et les points du classement
07:35de la montagne font qu'ils vont pratiquement se retrouver à égalité avec Kofidis, sans
07:42parler des différents points pris, soit sur les étapes, soit sur le classement général
07:48final.
07:51Oui, aussi, au niveau des équipes, l'année dernière, on avait une très grosse équipe
07:55d'Ecathlon qui avait fait une superbe année, qui avait terminé, si je ne dis pas de bêtises,
07:59dans les six premiers du classement UCI.
08:03Oui, c'est ça, je crois.
08:05Cette année, c'est un peu plus compliqué pour eux, bon, ils sont quand même 11e du
08:09classement, ça reste solide, Groupama qui est 13e, c'est vraiment les deux locomotives
08:15du cyclisme français, mais qui ne sont pas non plus des super-fils à l'image.
08:19Mais ils ne sont pas dans le top 10.
08:20C'est ça.
08:20Ils ne sont pas dans le top 10 non plus.
08:23Sans parler du AE, qui est bien sûr une super-puissance au niveau des points qui sont
08:28intouchables.
08:29On n'a pas d'équipe au niveau de Dineos, de Visma, de Lidl, de Bora.
08:35Enfin, on n'a pas ces équipes-là en France.
08:37Non, non, on n'a pas les coureurs et on n'a pas la puissance collective pour pouvoir
08:43jouer dans le top 5 aujourd'hui, dans le top 10 peut-être, puisque Decathlon l'an
08:50dernier avait réussi.
08:52C'était une année exceptionnelle quand même pour Decathlon.
08:55Comment ?
08:55C'était un peu une année exceptionnelle pour Decathlon qui a surperformé.
08:58Oui, il y a eu pas mal de choses qui ont été remises en cause dans l'équipe.
09:05Ça a créé un boost et une motivation.
09:12C'est vrai qu'ils ont remporté un certain nombre de victoires, mais nous ne trompons
09:16pas.
09:17La plupart des victoires n'étaient pas dans les courses, dans les classiques, n'étaient
09:22pas dans les World Tours ou très peu.
09:25C'était souvent là aussi les courses franco-françaises où ils ont cartonné.
09:31Comme ça a été le cas d'ailleurs il y a une quinzaine de jours sur les épreuves Coupe
09:35de France en Bretagne, entre autres.
09:37Mais pour pouvoir monter l'étage au-dessus, il faut aller marquer des points dans les
09:45World Tours.
09:46Mais pour l'instant, on n'a pas la maille.
09:51Alors si on regarde d'ailleurs le premier coureur étranger d'équipe française, c'est
10:00Kung, Kung qui est tout simplement 34e, c'est le premier coureur d'une équipe française
10:07dans le classement UCI.
10:09Donc c'est-à-dire que même les étrangers qui sont dans les équipes françaises, alors
10:14est-ce que c'est un problème des équipes françaises, que c'est un problème de management,
10:18que c'est un problème de motivation ? On pourra toujours dire qu'il peut y avoir
10:23un problème d'ordre financier.
10:25On n'a pas les mêmes budgets que les équipes étrangères, ou certaines, on peut le dire,
10:36les équipes comme UAE, Bahreignes, Ineos, c'est difficile d'arriver à leur niveau,
10:42mais il y a d'autres équipes qui n'ont pas ces budgets-là et qui tournent relativement
10:47bien, ne serait-ce que comme Soudal par exemple.
10:50Ou Alpessine.
10:52Ou Alpessine.
10:53Donc c'est vrai, les moyens français sont en plus, il faut quand même l'ajouter,
11:02c'est que la France est quand même championne du monde des charges, et que le coût d'un
11:10employé, le coût d'un coureur cycliste en France à égalité de valeur n'a pas le même
11:18coût. Donc ça grève aussi en partie les budgets. Et la question qu'il faut se poser,
11:25est-ce que les groupes français, les équipes françaises ont intérêt à rester en France ?
11:27That is the question. Et on peut se poser la question.
11:34Oui, on entend beaucoup de rumeurs. Alors là, on est un peu dans la période des rumeurs
11:39de Mercato. On entend notamment Décathlon qui seraient sur beaucoup de dossiers, notamment
11:44Kevin Wauklin, on a entendu Ilan Van Wieter, Olaf Coye, Tiche Benute. Est-ce que Décathlon
11:51pourrait justement passer ce cap-là et rester pendant plusieurs années, être vraiment une équipe
11:56solide du top 5-6 mondial ? Oui, il n'y a pas de souci. Soit on va dans un pays où les charges
12:12sont moins importantes, ce qui permet d'avoir plus de budget, pour aller chercher justement dans le cadre
12:18du Mercato, d'aller chercher des coureurs d'une autre pointure, ou tout simplement,
12:27essayer d'esserrer le cordon de la bourse et puis de dire bon, il faut qu'on vient pour qu'on soit
12:32dans les cinq premiers, voire dans les trois premiers. Il faut 40, 45, 50 millions, on met
12:38ou on ne met pas. Mais si on veut jouer là-haut, il n'y a pas 50 solutions. J'ai déjà eu l'occasion
12:47de le dire, mais en fond, on a aussi une vision du sponsoring qui me paraît un peu obsolète
12:59compte tenu du retour sur investissement tel qu'on peut le constater depuis des années.
13:06C'est-à-dire, vous mettez 25 millions, vous allez avoir pour 25 millions de retour sur
13:09investissement. Vous mettez 10 millions de plus, c'est 75% que vous allez avoir. C'est-à-dire
13:15que où vous mettez le budget nécessaire pour être devant, mais vous ne dites pas
13:20je ne mets que 25 millions, mais je veux être devant. C'est un problème de tout simplement
13:29de bon sens. Si on veut aller chercher le maximum de retour sur investissement, il faut
13:35être dans les trois premiers. Et pour être dans les trois premiers, le budget, c'est combien ?
13:39Oui. On est plus autour des grosses équipes, des 50 millions.
13:44C'est-à-dire que vous avez 100% de plus de retour sur investissement. Mais ce n'est
13:50pas la culture française. On dit vous avez un budget, vous ne devez pas le dépasser.
13:57Oui, mais il y a un tel, si on peut l'avoir, l'équipe va prendre 15% de plus de puissance.
14:05Ou tel coureur, tel coureur, on ne peut pas le garder. On ne peut pas le garder, donc on est
14:11obligé de laisser partir. Ça, ce sont des choix qui sont faits par les équipes françaises
14:19et qui ne correspondent pas à la réalité du terrain. La communication, il faut mettre
14:24le prix pour l'avoir. Le retour sur investissement, il faut mettre le prix pour l'avoir. Sinon,
14:31on joue dans le deuxième peloton. On sert de faire valoir aux grandes équipes.
14:45Je pense qu'on a assez évoqué le cas des équipes. Mais là où on peut aussi noter
14:50une régression des Français, c'est au niveau individuel, tout simplement. Là où on avait
14:58encore il y a quelques années, des Julien Laphilippe, Thibaut Pinault, Romain Bardet
15:02qui étaient constamment dans les meilleures places au classement UCI. Là, le meilleur
15:05Français est 42e. C'est Romain Grégoire. On n'a pas un Français parmi les 40 premiers
15:10mondiaux. Par contre, ce qu'on peut noter aussi, c'est qu'on a une grosse densité de
15:13coureurs juste après. Par exemple, entre 40 et 70, on a 10 coureurs. Mais on n'a pas
15:19de top coureurs. C'est assez étonnant d'avoir une homogénéité, mais pas de coureurs
15:27pour l'instant, en tout cas en attendant peut-être les Sexas, les Martinez et compagnie,
15:30qui sortent du lot.
15:31Oui, mais c'est un petit peu logique. Comme je dis, on a un circuit de course en France
15:37qui permet de marquer un maximum de points sur les courses françaises. Et sur des courses
15:41françaises, où la plupart du temps, moins de 50% des équipes sont des équipes World
15:49Tour. Et quand c'est des équipes World Tour, ils viennent avec l'équipe réserve.
15:53Ils viennent avec la deuxième équipe. Voir avec la Conti. Donc c'est des courses au
16:01niveau français, où les Français marquent un maximum de points. Et comme on n'a pas
16:07de grands leaders aujourd'hui, un coup c'est Pierre, un coup c'est Paul, un coup c'est
16:11Roger. Ce qui fait qu'on se retrouve avec une densité de coureurs, comme tu l'as évoqué,
16:19entre la 50ème et 70, 75ème place. Mais à aucun moment, à aucun moment on pèse sur
16:29la course. Et j'ai envie de dire, au-delà de la 40ème place, on s'en fiche. On s'en fiche
16:37complètement. Ce n'est pas ces cours-là qui vont faire la différence dans les World
16:43Tours. Il faut être présent sur les Grands Tours et dans les World Tours. Pour ça, il
16:49faut des coureurs qui ont le talent, qui ont les Watt, puisqu'on parle de Watt. Mais
16:55sinon, vous servez de faire valoir. C'est tellement évident.
17:00Et qu'est-ce qui nous manque, justement ? Pour avoir ce coureur qui… sans dire le
17:09nouveau Pogacar, parce qu'il n'y en aura peut-être jamais d'autres.
17:12Mais si, dans un peu de temps, il y en aura un qui le remplacera.
17:15Oui, mais peut-être pas quelqu'un d'aussi fort, c'est ça que je veux dire. Mais pour avoir
17:20un coureur qui est, tout au long des années, dans le top 10, 15 mondial, qu'est-ce qui
17:27nous manque ? C'est juste que c'est génétique. Est-ce qu'il faut qu'il soit dans une équipe
17:31française ? Sans parler même d'équipe française. Pourquoi il n'y a pas de Français ?
17:38Pourquoi il n'y a pas de Français ? Il faut peut-être poser la question aux dirigeants
17:42de la Fédération. Ils vont vous répondre. Parce que là, tu abordes un sujet que je n'ai
17:49pas du tout envie d'aborder. On sait comment ça fonctionne.
17:53C'est très bien. De toute façon, ils sont contents. Ils sont capables de dire
18:00on a neuf médailles au jeu. Oui, d'accord. Mais pas une qui est liée à la Fédération.
18:05Toutes les médailles qui ont été obtenues aux Jeux Olympiques l'ont été par des
18:11coureurs qui étaient dans des team pro. Que ce soit en VTT, en BMX, sur la route, mais
18:20sur la piste, même la seule médaille sur la piste, c'est un coureur de cofinis.
18:27Alors bon, c'est peut-être chez eux qu'il fallait poser les questions.
18:30Et puis si vous posez la question au président, Calot vous dira, pour moi, le plus important,
18:34c'est les Jeux d'Albert Ville. Les super championnats du monde.
18:40Mais bon, c'est un autre sujet.
18:44Ce n'est plus mon problème, ce n'est plus mon sujet.
18:46Voilà. Jusqu'à présent, on a vu le verre à moitié vide. Est-ce qu'on peut le voir
18:54à moitié plein en passant justement à cette nouvelle génération qui arrive de coureurs
18:59jeunes ? On parle de Grégoire, de Martinez, de Vauclin, par exemple, qui est encore jeune,
19:05ou des coureurs encore plus jeunes qui arrivent. On pense notamment, bien sûr, à Paul Seixas,
19:09mais aussi on peut penser à des Sparfell, à des Bisio. Est-ce qu'on a quand même des
19:15motifs d'espoir pour le futur et avoir deux, trois coureurs qui pourraient s'installer
19:18parmi les 15, 20 meilleurs coureurs mondiaux ?
19:23Oui, et c'est peut-être le soleil de demain. Alors c'est vrai que Léo Visio, Seixas, Sparfell et
19:34deux, trois autres jeunes qui aussi ont démontré qu'ils avaient des qualités. Mais c'est plus
19:40au niveau de Seixas et de Visio que les espoirs sont réels. D'abord, d'une part, parce que ce sont des
19:49garçons que l'on suit déjà depuis junior 1 et que l'on a vu progresser, surtout et grâce au cycle
19:59cross, là où ils ont acquis des qualités ou développé des qualités qui leur permettent
20:06aujourd'hui, comme Paul Seixas, à 18 ans, de pouvoir exister dans les grandes courses pro
20:16et en étant acteurs. C'est vrai également pour Léo Visio. Sparfell, il faudra attendre
20:25encore. C'est aussi un très très bon cycle crossman. On l'a vu, là, sur la Coupe de France
20:32à Quimper où il s'est imposé. Ce sont des coureurs qui, demain, peuvent venir, je pense,
20:37même pour Seixas, je pense, dans les dix meilleurs mondiaux d'ici deux ans ou trois ans. Sauf
20:46qu'il faut quand même mettre un tout petit bémol. C'est qu'en même temps qu'on a ces deux
20:52ou trois coureurs qui arrivent, eh bien, on a la même chose à l'étranger. On a aussi
21:01la même chose à l'étranger. Donc, lesquels progresseront suffisamment pour y être ou
21:10pas, dominer ou pas. Je croise les doigts. Ça serait bien qu'on retrouve des grands champions
21:19pour redonner un peu de lustre au cyclisme français. Parce que si, au niveau professionnel,
21:26ça ne va pas très bien, quand on regarde tout ce qui se passe au niveau amateur, ce n'est
21:32pas beau non plus.
21:35Bon, allez, petite conclusion. Tu me dis si tu es d'accord avec moi. Mais pour faire simple,
21:41on a quand même une bonne homogénéité des coureurs français. Quelques équipes sont
21:46bien sûr en difficulté. On pense notamment à Arkea. A Total, qui, au niveau du sponsoring,
21:52on ne sait pas trop ce qui va se passer. La Cofidis est aussi en danger au niveau de la
21:56relégation. Là, en fait, ce qui nous manque surtout, hormis bien sûr pour ces équipes-là,
22:02c'est deux, trois coureurs qui sortent du lot et qui, enfin, des grands champions, même
22:08si on a bien sûr l'espoir dans le futur que des Sexas ou autres Martinez ou Vauclin passent
22:14ce cap. Je pense que pour cette année, il faudra surtout se remettre en cause. Parce
22:25que, bon, on voit sur le Tour d'Italie, on est inexistant, à part Romain Bardet qui est
22:31présent. Mais ensuite, on est quand même absent des vrais débats. Le Tour de France,
22:40je n'ai pas le sentiment qu'on est un Français ou plusieurs Français capables de jouer dans
22:46le top 10. Donc, on va continuer à regarder Pogacar, Vingegaard et les autres. On va espérer,
22:58comme chaque année, une victoire d'étape, deux ou trois. Mais il ne faut pas rêver non plus.
23:03Donc, moi, je crois que pour les équipes françaises aujourd'hui, Decathlon a commencé à le faire
23:10depuis l'an dernier. Il faut revoir le modèle économique et revoir le modèle sportif et être
23:17capable de pouvoir, d'avoir la volonté politique de mettre en place les structures qu'il faut,
23:25y compris sur le plan humain. Parce que n'oubliez pas que les coureurs, c'est une chose, mais quand
23:31une équipe ne tourne pas, ça veut dire que c'est au-dessus que ça ne tourne pas bien.
23:37Ça sera le mot de la fin, Cyril. Merci beaucoup pour encore une nouvelle fois ton intervention sur
23:44Cyclisme Actu. Et puis, on te souhaite une bonne fin de Giro et une bonne semaine.
23:50Oui, une bonne semaine. Ce sera de toute façon une bonne semaine, puisque j'irai voir le trophée
23:56Centre Morbihan, la grande course par étape pour les juniors, déjà remportée par quelques
24:03grandes stars, dont Van Der Poel et Van Der Poel, entre autres. Mais ce ne sont pas les
24:09personnes. Quelques petits noms. Voilà. Merci beaucoup, Cyril.

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