En déplacement à Nanterre à la suite de la publication d'un rapport sur l'influence des Frères musulmans en France, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dévoile les différentes pistes pour faire face à l'entrisme islamiste.
00:00Seule une action coordonnée de l'État peut aboutir à quelque chose. Donc on va, comme pour le terrorisme où on avait un PNAT, un parquet national, on avait aussi un État-major, idem sur le narcotrafic, là aussi une nouvelle organisation de l'État, de l'État central et de l'État territorial.
00:14Au niveau de l'État central, ce sera parce que ce qui est fondamental en matière d'entrée, puisque c'est la dissimulation, c'est donc l'information, c'est donc le renseignement, c'est donc la transparence. Et donc le renseignement, on aura donc une organisation avec un chef de fila qui sera caractérisé vraiment sur et confié à la Direction nationale du renseignement territorial et au directeur, là encore, du renseignement territorial,
00:44de la préfecture de police pour son ressort, préfecture de police de Paris. Mais le chef de fila, vous vous souvenez que sur le terrorisme, c'était la DGSI, sur le narcotrafic, là encore, c'était la DNPJ, la Direction nationale de la police judiciaire, eh bien là, ce sera la filière du renseignement territorial, préfecture de police et nationale.
01:05Ça, c'est fondamental. Et à ses côtés, on aura une autorité administrative qui existe, la DLPJ, qui est représentée par Pascal Léglise, qui sera une plateforme centralisée au ministère de l'Intérieur,
01:17participeront à cette plateforme plusieurs autres ministères dont les ressources seront importantes, parce que Bercy, Traquefin, etc., la fiscalité, tout ça, est fondamental.
01:28Et cette plateforme-là, sorte d'utiliser le parquet administratif, sera chargée de centraliser, d'aider les préfectures en soutien,
01:41de diligenter un certain nombre de contrôles, mais d'orienter les services qu'ils vont contrôler pour savoir quelles sont les preuves, quels sont les indices,
01:48quelles sont les traces qui permettront de solidifier un dossier, et ensuite, qui montera ce service, cette autorité administrative, montera les dossiers en matière de police administrative.
02:00Donc, cette autorité administrative, ce sera pour l'entrave, faire en sorte d'utiliser tous les moyens possibles et imaginables qu'on peut avoir pour une entrave vis-à-vis de cet écosystème et de ces associations.
02:12Donc, ça, c'est le niveau central. Au niveau local, c'est les clirs, justement. Les clirs qui pourront être des clirs de forme plénière ou des clirs de façon plus opérationnelle.
02:23Le propre d'une clir, ce n'est pas de s'attacher à des individus, c'est de s'attacher à partir d'individus. Voilà. C'est de s'attacher à décrire des écosystèmes, à tracer des organigrammes,
02:33à tracer des liens, des relations entre des associations, entre des sociétés, etc., des communes, parfois. On a eu le cas, notamment, d'un directeur de cabinet d'une commune du département
02:45qui est très impliquée dans un des écosystèmes. Donc, on voit bien que l'entrisme, il est partout, y compris au niveau, parfois, municipal.
02:54Voilà. Donc, premier groupe de décision, une réorganisation de l'État central et une organisation aussi de l'État territorial, bien sûr, pour qu'on puisse être beaucoup plus efficace.
03:08Deuxième groupe de décision, un arsenal de nouvelles armes qui nous permettront d'agir de façon beaucoup plus précise. Ce sera le cas, par exemple, on en a parlé,
03:17on a vu un certain nombre de cas ce matin sur des publications qui sont des publications qui s'opposent aux principes de la République
03:24et qui peuvent être mises à disposition de jeunes consciences, notamment de jeunes élèves. Donc, là aussi, un certain nombre de mesures pourront être prises,
03:32notamment sur les publications étrangères, pour qu'on puisse réinstaurer un contrôle. Il y en avait eu un dans le cadre de la loi du 29 juillet 1881,
03:46qui est la grande loi sur la presse, mais il faut, là encore, je pense, demain, reprendre des mesures pour mieux contrôler le régime de ces publications.
03:56Deuxième type de mesures, faciliter les dissolutions, des dissolutions, notamment des associations avec plusieurs mécanismes.
04:04On pourrait, par exemple, ajouter des mécanismes de nouveaux motifs pour dissoudre, qui pourraient être, je prends un des exemples,
04:13faire en sorte qu'une association qui prêcherait, justement, le fait de se prévaloir de sa religion, de ses croyances, de ses origines,
04:22pour échapper à la règle commune. C'est le cas typique d'un comportement anti-républicain, d'un comportement ou séparatisme,
04:30ou qui caractériserait l'antrisme. Là encore, j'avais cité l'autre jour au Sénat le régime de dévolution des biens.
04:39Il y a eu deux associations qui avaient été dissoutes, le CCIF et puis Baraka City.
04:47Et avant d'être dissoutes, ces associations avaient pu, en réalité, transférer leurs biens pour Baraka City à Londres,
04:56et puis pour le CCIF en Belgique. Là aussi, ça nous interroge. Il faut qu'on arrive à parfaire notre système et notre arsenal.
05:07Et enfin, et surtout, on l'a encore vu ce matin, ce sont les circuits financiers qui peuvent nous permettre de tracer ces relations,
05:15ces liens entre les organisations, qui peuvent nous permettre de décrire progressivement quelque chose qui n'est pas transparent,
05:22mais qui, comme avec une encre sympathique, peut se révéler à notre regard, grâce, justement, à l'inervation des flux financiers.
05:31Et là, là encore, les fonds de dotation qui nous permettra d'assécher ces écosystèmes, leur meilleure connaissance, ce sera là encore fondamental.
05:41Je terminerai par une troisième série de mesures qui sont très importantes, puisque on a, vous le voyez bien, une action qui se dissimule et une action subversive.
05:52Par conséquent, c'est la transparence. C'est pour ça que je me suis félicité de la publication du rapport.
06:01Et là aussi, il faudra sans relâche expliquer.
Écris le tout premier commentaire