La psychiatre Faroudja Hocini était l’invitée de 100% Politique WE ce dimanche 25 mai sur CNEWS. Elle a exprimé son inquiétude quant au texte de loi sur la fin de vie : «Les critères sont extrêmement flous, on parle d’affection incurable», a-t-elle expliqué.
00:00Alors d'abord, les critères sont extrêmement flous, extrêmement flous.
00:04C'est-à-dire, là, on n'est plus du tout chez une personne en fin de vie.
00:07On parle d'affection incurable.
00:11Et bon, aujourd'hui, vous savez bien qu'il y a quand même beaucoup, beaucoup d'affection incurable.
00:15Ce qui nous inquiète le plus, nous, psychiatres, c'est qu'on est quand même l'année de la santé mentale de 2025, rappelez-vous.
00:24Eh bien, écoutez, il se trouve que les personnes qui souffrent de troubles psychiques, eh bien, sont surexposées à la maladie somatique, à la maladie chronique, aux maladies incurables.
00:36Ils ont, par exemple, ou elles ont, par exemple, une espérance de vie de 10 à 15 ans de moins par rapport à des personnes qui ne souffriraient pas de ça.
00:43C'est-à-dire, accumuler une maladie du registre psychiatrique et une maladie physique, eh bien, les deux maladies, en fait, s'aggravent l'une l'autre, vous voyez.
00:55Donc, en fait, les personnes, elles sont tout à fait incluses dans cette question.
01:02Quand elles deviennent malades, d'une maladie physique ?
01:04Mais ce que je suis en train de vous dire, c'est que les deux maladies sont présentes et que, en fait, la difficulté d'accès aux soins psychiques fait que ça s'aggrave, ça aggrave leur maladie somatique.
01:16Donc, on est aujourd'hui, quand même, à 2025, année de la santé mentale.
01:20La première grande proposition qui nous est faite, c'est celle du suicide assisté.
01:25Ne l'oublions pas, ça s'appelle un suicide assisté.
01:28Donc, nous, on est quand même très fâchés de ça, c'est-à-dire que, vraiment, l'hôpital public va mal, les services de psychiatrie sont vraiment en grande, grande difficulté pour accéder à des soins psychiques,
01:40pour avoir la possibilité, comme ça, d'un simple accès aux soins et à la santé tout court, n'en parlons pas.
01:46Donc, c'est vraiment une proposition qui est, pour nous, scandaleuse, c'est-à-dire qu'il y a de quoi vraiment s'inquiéter.
