Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 jours
Les représentants des chauffeurs de taxi ont été reçus ce samedi 24 mai au ministère des Transports en présence du Premier ministre.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00J'aimerais qu'on évoque aussi la situation, ce conflit avec les taxis, alors que la pression, les taxis maintiennent la pression ce soir.
00:08Boulevard Raspail, où ils sont plusieurs milliers réunis, alors qu'il y avait une réunion avec François Bayrou.
00:13François Bayrou qui promet de retravailler le détail de la Convention sur les transports sanitaires, qui promet aussi une cellule de concertation.
00:20Mais certains taxis dénoncent ce soir un non-fumage.
00:24Anne Charlène, on va parler de la méthode Bayrou la semaine prochaine.
00:27Pourrait-elle être celle de la convergence des luttes entre taxis et tracteurs dans Paris ?
00:34Alors c'est un peu ce que craint François Bayrou.
00:36Et je voudrais d'abord faire un petit peu en arrière pour vous expliquer d'où vient son traumatisme de la crise sociale.
00:42Et ça vient d'un nom un peu étrange qui est celui de la loi Bourbroch de 1994.
00:46Alors il est jeune ministre de l'Éducation dans le gouvernement de cohabitation d'Edouard Balladur.
00:50Et propose une réforme de la loi Falou, c'est-à-dire celle sur l'enseignement privé.
00:55Pour permettre notamment de débloquer le financement direct des collectivités territoriales aux établissements d'enseignement privé.
01:02Qui s'y frotte si pique ?
01:03Ça avait déjà porté malheur en 1984, cette loi Falou.
01:07Pour la loi Savary, on se débarrasse du ministre.
01:10C'est le président de la République qui s'en mêle, qui abandonne la loi alors qu'elle est presque votée par le Parlement.
01:16Et bien le feuilleton de la loi Bayrou de 1994, c'est le même échec.
01:19Les syndicats qui montent au créneau en décembre.
01:22Ensuite, on a une censure du Conseil constitutionnel qui est partielle.
01:25Le 16 janvier, c'est presque un million de manifestants qui viennent pour manifester sur l'école laïque.
01:31Et on menace même de démission de ce ministre de l'Éducation.
01:35Alors pour sauver sa tête, qu'est-ce que fait François Bayrou ?
01:38Et bien une large concertation sur le système éducatif, des tables rondes.
01:43Vous reconnaissez un petit peu cette même médiation, cellule de concertation.
01:46Et bien on est complètement là-dedans.
01:48Et c'est depuis ce jour-là qu'on a une méthode Bayrou qui est celle de la réforme en douceur, prudente, à base de concertation.
01:55Et je cite ici un ancien ministre qui était Roger Fouroux, qui l'avait chargé de présider une commission.
02:00Et qui disait, en fait, il gouverne avec un sondoscope en bandoulière.
02:04Et aujourd'hui alors ?
02:05Alors aujourd'hui, les ingrédients sont un peu les mêmes.
02:07Une coupe budgétaire qui est passée assez inaperçue.
02:09On le sait, on lui avait reproché une même réforme à la hussarde.
02:13Et ce qui pourrait mettre le feu aux poudres, on le sait très bien, c'est un sujet très très clé pour les Français.
02:18Les transports et en plus l'agriculture.
02:20Donc après l'école, ça fait quand même beaucoup.
02:22Alors ça effraye notre tranquille Premier ministre qui veut éviter à tout prix cette crise sociale.
02:28Et c'est pour ça qu'il se rend en personne à la négociation d'aujourd'hui.
02:31Alors qu'au départ, c'est le ministre des Transports, c'est au ministère des Transports.
02:34Mais il veut l'incarner personnellement.
02:37Alors pourquoi est-ce qu'il faut absolument qu'il évite une vraie crise sociale ?
02:41Parce que ce que veulent les taxis, c'est le retrait, pur et simple.
02:44Ce mot retrait, ça nous rappelle vaguement 2023.
02:47Et il y a deux écueils, en réalité, pour le Premier ministre.
02:49Le premier, c'est d'être face à l'Himalaya.
02:51Il l'a dit, je veux affronter courageusement ce que 30 ans de réformes n'ont pas permis.
02:56Donc là, prendre l'Himalaya à reculons, ça risque d'être quand même particulièrement difficile pour lui.
03:01C'est pourquoi il dit, je ne veux rien lâcher.
03:02Mais de l'autre côté, on sait qu'il a une très faible base parlementaire,
03:07qu'il n'est pas complètement soutenu par l'opinion,
03:09et peut-être encore moins par le Président de la République.
03:12Donc ce qu'il faut absolument qu'il évite, c'est d'être aussi impopulaire que Jean-Marc Ayrault,
03:15d'avoir une crise sociale comme Alain Juppé,
03:17et d'être désavoué autant que Jacques Chirac par Valéry Giscard d'Estaing.
03:22Donc vous savez que c'est un grand admirateur d'Henri IV.
03:25Il ne reste plus qu'à suivre son panage blanc.
03:26Bon, c'est dit. Merci Anne-Charlène.
03:30Les adversaires politiques de François Bayrou, ils sont en embuscade.
03:33Et d'ailleurs, on a vu Olivier Faure cette semaine à Pau, dans la ville du Premier ministre,
03:38aller à la rencontre des chauffeurs de taxi.
03:40Vous les avez rencontrés, vous ?
03:41Je les ai vus en partie à Rouen, mais c'était plutôt des personnes que je rencontre à Rouen,
03:47parce qu'il y a des taxis à Rouen et on a pu parler de ce qu'il y a.
03:48– Mais vous avez pensé quoi de cette séquence avec Olivier Faure, face caméra ?
03:52– La séquence elle-même, je trouve que c'est très bien qu'Olivier Faure s'exprime sur le sujet.
03:56Ce qu'il dit, je le partage, c'est qu'au moment où il s'exprime, il dit qu'il y a un déficit d'écoute.
04:01Il devait être reçu. Ils ont été reçus, vous venez de le rappeler.
04:04Et dans quelles conditions ? Maintenant, ce qu'il faut, c'est des actes.
04:07Et en fait, le problème, il est assez simple.
04:08C'est que la situation budgétaire de l'État est catastrophique,
04:11qu'il y a des milliards et des milliards d'économies à trouver.
04:13– L'Himalaya.
04:14– Oui, l'Himalaya, sauf que pour gravir l'Himalaya,
04:17on pourrait utiliser un certain nombre de leviers que le gouvernement refuse d'utiliser,
04:21notamment sur les questions de recettes.
04:24Et donc, évidemment, ça tombe sur un certain nombre de catégories,
04:27on vous l'avait dit, les agriculteurs, les taxis,
04:29et le risque d'une gilet jaunisation nouvelle est réelle.
04:33Moi, je suis quand même, là encore comme élu local, je dois vous le dire,
04:36assez inquiets, parce que vous avez parlé de convergence des luttes,
04:39il y a un risque, effectivement, d'agglomération, d'agrégation,
04:44de luttes différentes au départ, mais qui convergeraient vers une colère nationale.
04:48Je ne le souhaite pas, mais on voit bien que s'il n'y a pas de réponse à porter rapidement,
04:51il y a un risque.
04:52– Semaine sous tension qui s'annonce, une nouvelle semaine sous tension pour François Bayrou.
04:55Merci Nicolas Maillard-Rossignol d'avoir été avec nous ce soir.
04:58Et je rappelle cette information, François Bayrou, qui est à l'issue de cette réunion avec les taxis,
05:02a promis de retravailler le détail de la Convention sur les transports sanitaires
05:05et de mettre en place une cellule de concertation.

Recommandations