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  • il y a 6 mois
François-Xavier Bellamy, eurodéputé et vice-président exécutif des Républicains, était l’invité du Face-à-Face sur RMC et BFMTV de ce lundi 19 mai. Il a été interrogé notamment sur la victoire de Bruno Retailleau à la présidence de LR, sur la place qu'occupera Laurent Wauquiez au sein de la famille politique et également sur la loi sur la fin de vie. 

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Transcription
00:00BFM TV face à face, Apolline de Malherbe.
00:09Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour François-Xavier Bellamy.
00:14Bonjour.
00:14Merci de répondre à mes questions ce matin. Vous êtes député européen, vous étiez d'ailleurs le chef de file LR au Parlement européen
00:22et vous êtes aujourd'hui numéro 2 du parti Les Républicains, vice-président exécutif des Républicains.
00:27Vous êtes l'un des premiers soutiens de Bruno Retailleau qui a donc, je le disais, plié le match hier.
00:3274,3% des suffrages des adhérents face à Laurent Wauquiez. Il est donc élu et très bien élu président du parti. Et maintenant ?
00:42Et maintenant le travail commence parce que l'essentiel c'est ce qui va se passer à partir d'aujourd'hui.
00:46On a maintenant un immense travail devant nous, un immense chemin pour reconstruire une famille politique
00:52qui doit pouvoir réunir une majorité de Français pour relever ce pays.
00:55Parce que vous savez, ce qui compte pour nous, ce qui compte pour Bruno Retailleau,
00:59et je pense que les Français l'ont senti depuis qu'il est au ministère de l'Intérieur,
01:02les Français l'ont connu, l'ont reconnu, ce qui compte pour nous, ce qui compte pour lui,
01:07ce n'est pas d'abord un parti, c'est le pays.
01:10La France traverse une crise politique profonde et elle ne sortira pas de cette crise
01:14sans qu'on ait une vraie alternance, sans qu'on ait un vrai changement
01:17avec la politique menée depuis trop longtemps
01:19et qu'on puisse faire en sorte d'agir pour tout ce qui aujourd'hui préoccupe les Français.
01:24Comment vous définiriez, on va rentrer évidemment dans le détail,
01:27ce qu'on peut attendre ou pas d'ailleurs, du partenariat avec Laurent Wauquiez,
01:30à quoi ça va ressembler ?
01:31Est-ce qu'il peut rester d'ailleurs au gouvernement Bruno Retailleau ?
01:35Est-ce que pour 2027 c'est évident ?
01:36Mais en fait, je me disais, c'est quoi le Retailleauisme, si je puis me permettre ?
01:42C'est quoi ?
01:43D'abord, c'est une constance.
01:45Bruno, je le connais depuis des années, je ne l'ai jamais vu,
01:48changer d'opinion au gré des circonstances, au gré des opportunités.
01:53C'est quelqu'un qui croit en ce qu'il dit et qui fait ce qu'il croit devoir faire.
01:57Et ça, tout le monde l'a vu au ministère de l'Intérieur.
01:59Ça fait des années qu'on défend avec Bruno la nécessité
02:02de retrouver une politique migratoire qui nous permette de maîtriser nos frontières.
02:07C'est ce que Bruno est en train d'essayer de faire aujourd'hui à Beauvau.
02:10Ça fait des années que nous disons que l'insécurité qui monte partout dans le pays
02:14est le signe d'un effondrement de notre vie civique, de notre civilité commune.
02:20Et aujourd'hui, Bruno mène ce combat déterminé pour lutter contre ces violences.
02:24Tout est dans le « essayer de faire ».
02:27Est-ce qu'il peut se contenter d'essayer de faire ?
02:29Aujourd'hui, oui, parce qu'aujourd'hui, on hérite d'une situation infiniment difficile.
02:33Et cette situation fait qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
02:36Nous ne sommes pas rentrés au gouvernement avec Bruno Retailleau et les ministres
02:40qui représentent notre famille politique.
02:42Nous n'avons pas fait collectivement le choix de rentrer au gouvernement
02:44parce que nous aurions le sentiment d'avoir déjà gagné l'élection présidentielle.
02:49Nous savons très bien que ce n'est pas le cas.
02:50Et donc, dans ce contexte très incertain, il fallait assumer cette responsabilité
02:54pour empêcher que la gauche mélanchonisée ne soit le premier parti à l'Assemblée nationale
03:01susceptible de pouvoir revendiquer le pouvoir.
03:03Donc, il y a été par défaut, vous voulez dire ?
03:04Bien sûr, on y a été pour faire en sorte d'éviter le pire
03:07et pour faire en sorte que ces deux ans soient aussi utiles que possible au pays.
03:12Maintenant, on ne se fait aucune illusion pour réussir à changer en profondeur
03:15la politique migratoire, pour sortir de la folie fiscale,
03:18pour reconstruire un budget sérieux, pour faire en sorte de libérer
03:21les entrepreneurs et tous ceux qui travaillent tous les jours
03:24et qui se sentent asphyxiés par le poids des charges,
03:27pour sortir les impôts de la folie fiscale qu'on connaît aujourd'hui.
03:29Pour faire tout ça, il va falloir une majorité claire et forte.
03:33Et cette majorité-là, il faut qu'on la construise entre aujourd'hui, entre maintenant, ce matin et le deuxième qui vient.
03:40Alors, jusqu'où est-ce qu'elle va cette majorité ?
03:42On y reviendra dans un instant, parce que Laurent Wauquiez, lui, avait dit qu'il était prêt à gouverner
03:45avec des alliances qui iraient, je cite, de Gérald Darmanin à Sarah Knaffo.
03:49Mais d'abord, Laurent Wauquiez, précisément, lui, il dit, il a reconnu sa défaite,
03:53il dit, nous devons nous ajouter et non pas nous diviser,
03:57mais il pointe tout de suite un risque, je cite, de dilution dans le macronisme.
04:02Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
04:03La première chose que je voudrais dire, c'est que Laurent Wauquiez aura évidemment un rôle à jouer dans cette famille politique.
04:09On a la chance d'avoir eu une élection démocratique, transparente, ouverte,
04:13à laquelle 122 000 Français ont pu participer.
04:16Cette élection, elle fait le point de départ d'un nouvel élan.
04:20Et moi, je voudrais dire d'ailleurs à tous les électeurs de droite qui veulent contribuer à ce travail de reconstruction,
04:24c'est le moment de nous rejoindre.
04:25On voit qu'il y a un nouvel espoir qui s'est levé et on sera tous unis pour porter cet espoir.
04:29On nous a expliqué que ça allait être la division de la droite,
04:32que de nouveau on allait se déchirer, qu'il allait y avoir du sang sur les murs.
04:36Ça n'a pas été le cas, on a vécu un vrai débat, une vraie discussion à l'intérieur d'une même famille.
04:41Et maintenant, cette famille est unie pour pouvoir reconstruire demain.
04:44Laurent Wauquiez, vous dites qu'on est unis, mais enfin, il a tout de suite pointé ce qui, à ses yeux,
04:50est un problème chez Bruno Retailleau.
04:52C'est le fait d'être à la fois membre d'un gouvernement sous la présidence d'Emmanuel Macron
04:56et de l'autre côté président DLR quand il dit que le risque, c'est la dilution dans le macronisme.
05:01Moi, je pense que tous les Français l'ont compris.
05:03Bruno Retailleau, en rentrant au gouvernement, n'a pas changé d'un iota le discours qu'il tenait.
05:08Et il n'a évidemment pas changé d'avis sur la nécessité des changements très profonds
05:14qu'il va falloir porter pour l'avenir du pays.
05:17Nous ne sommes pas devenus macronistes.
05:19Nous sommes rentrés dans ce gouvernement, je le répète, pour éviter que la gauche n'exerce le pouvoir,
05:24d'une part, et d'autre part pour faire en sorte que dans ce contexte
05:27où il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, on fasse au moins ce qui est possible.
05:30Et ce qui est possible, c'est déjà beaucoup.
05:32C'est la loi narcotrafic qui a été votée à l'Assemblée et au Sénat, portée par le groupe LR initialement au Sénat.
05:37C'est bien sûr tout le travail qui se fait aujourd'hui pour la lutte contre la délinquance.
05:41C'est ce que fait Annie Gennevard pour soutenir nos agriculteurs.
05:43C'est ce que nous faisons aussi depuis le Parlement européen,
05:46en accord avec nos parlementaires nationaux,
05:49pour porter les changements profonds dont l'Europe a besoin pour que la France soit mieux protégée.
05:53Vous avez dit de l'envoquer, il aura un rôle à jouer. Lequel ?
05:56Il aura le rôle qu'il voudra jouer dans cette famille politique.
05:59Il représente évidemment un atout.
06:02Et je partage totalement son avis lorsqu'il dit que maintenant, il faut additionner plutôt que soustraire.
06:07Je n'ai aucune inquiétude sur le fait que dès aujourd'hui, nous sommes tous unis autour de Bruno,
06:12qui est notre chef de file pour mener ce travail de reconstruction.
06:14Vous lui faites toute confiance ?
06:15Bien sûr. On a tous conscience.
06:18Et je crois que c'est ça qui fait que la droite a changé et qu'elle suscite un espoir.
06:22Vous savez, on est aujourd'hui le premier mouvement politique en France, avec ses 120 000 adhérents.
06:26Et si les gens viennent et reviennent, et certains, je l'ai vu partout dans le pays en allant faire campagne pour Bruno ces dernières semaines,
06:33des gens qui n'avaient jamais adhéré au LR, qui n'avaient jamais adhéré à un parti politique, ont décidé de nous rejoindre.
06:39Pourquoi ? Parce qu'ils voient que la droite a changé et que le premier changement, c'est celui-là.
06:43C'est que nous avons tous une conscience très claire que ce qui nous engage ensemble, c'est l'avenir du pays.
06:49Et dans la crise politique que la France traverse aujourd'hui, personne ne peut se payer le luxe de divisions inutiles.
06:53Quelle est la différence entre les LR de Bruno Retailleau et le RN de Marine Le Pen ou Jordan Bardella ?
07:00Mais d'abord, on n'a pas besoin de se comparer pour se définir.
07:03Nous, nous sommes la droite française.
07:05Ce que Marine Le Pen n'a jamais réussi à dire, d'ailleurs, jusqu'à la dernière élection législative.
07:09Et encore aujourd'hui, elle passe son temps à expliquer que le RN n'est pas un parti de droite.
07:14Finalement, elle a un point commun avec Emmanuel Macron.
07:16Et elle a parfaitement le droit, c'est la cohérence de sa ligne.
07:19Je lui reconnais d'être totalement claire sur ce point.
07:22Elle ne croit pas au clivage droite-gauche.
07:24Elle ne croit pas qu'il faille qu'à la gauche, qui s'assume dans ce pays et qui reconnaît qu'elle est de gauche et qui l'affirme haut et fort,
07:31elle ne croit pas qu'à cette gauche-là, il faille qu'un parti politique réponde en disant « nous sommes la droite ».
07:35Eh bien moi, je crois à cela.
07:37Je crois que le clivage gauche-droite structure la vie démocratique dans tous les grands pays, dans toutes les grandes démocraties occidentales.
07:43Et je le vois en Europe.
07:44Vous savez, au Parlement européen.
07:44Mais c'est ça la différence ?
07:46C'est-à-dire que quand je vous demande c'est quoi la différence avec le RN, vous me dites « en fait, elle, elle ne dit pas que c'est la droite, nous on dit que c'est la droite ».
07:50Mais ce n'est pas une question de dire, c'est une question de cohérence, de vision.
07:53Au Parlement européen, ce que je vois, c'est que les deux grandes forces politiques qui structurent le débat politique,
07:59c'est d'un côté nous, la droite européenne, le PPE, de l'autre côté les sociodémocrates.
08:03Mais donc, c'est-à-dire que c'est une différence de forme ?
08:05Et le problème, c'est que moi, je n'ai pas été macroniste parce que je n'ai jamais cru ou en même temps.
08:09Et je ne pense pas qu'on sortira la France de la crise par d'autres en même temps.
08:13Notamment sur la question du rapport au travail, du rapport à la liberté, du rapport à l'économie.
08:18Ce ne sont pas des sujets anecdotiques.
08:19Pourriez-vous ?
08:20Quand Marine Le Pen a le même discours que Jean-Luc Mélenchon sur ces sujets-là,
08:23je ne crois pas qu'elle puisse incarner l'espoir dont notre pays a besoin pour sortir de cette crise qui est une crise globale.
08:30La question migratoire, elle est liée aussi aux impasses de notre modèle social.
08:34Et si on ne touche pas aux impasses de ce modèle social, qui est devenu un modèle antisocial,
08:38parce qu'il punit ceux qui bossent, il punit ceux qui travaillent...
08:41Mais ça, Marine Le Pen dit la même chose.
08:42Pardon, non.
08:43Quand Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale, vote contre la proposition de nos députés
08:47pour conditionner le RSA à 15 heures de travail ou de formation par semaine, c'est tout simple.
08:5115 heures.
08:52Vous touchez des aides de l'État, vous devez, en contrepartie, vous réengager pour pouvoir trouver un emploi.
08:58C'est la moindre des choses. Marine Le Pen vote contre ça.
09:01Donc non, pardon, ça n'est pas la même chose.
09:03François-Xavier Bellamy, lorsque le prédécesseur, au fond, de Bruno Retailleau,
09:08qui était Éric Ciotti, puisqu'entre-temps, il y a eu une sorte de vacances de la présidence des LR,
09:13Éric Ciotti, lui, il a dit, on va s'allier avec le RN.
09:17Est-ce que cette option-là est absolument, totalement refusée par Bruno Retailleau et par vous,
09:23ou est-ce qu'elle est envisageable selon les circonstances ?
09:25Oui, je pense qu'on a montré très clairement quel était notre choix à ce moment-là.
09:28Et moi, je crois que le rôle de notre famille politique, qui a traversé bien des difficultés,
09:33qui a souvent déçu, qui a souvent manqué à ses responsabilités,
09:37c'est de se reconstruire aujourd'hui pour mériter de nouveau la confiance des Français.
09:40Et c'est ça, cette nouvelle page. Parce que l'avenir de ce parti, c'est pas de devenir le supplétif d'une autre formation politique.
09:47C'est pas de devenir l'auxiliaire, ni du RN, ni de qui que ce soit d'autre.
09:52L'avenir de cette formation politique, c'est de réunir demain, de nouveau, une majorité de Français autour d'une ligne qui soit claire.
09:58Et je le redis, je ne dis pas ça pour un parti, je dis ça pour le pays.
10:03Parce que c'est le seul chemin possible pour que la France se relève.
10:06J'ai bien compris, mais François-Xavier Bellamy, vous dites, nous ne serons pas les supplétifs du RN.
10:11Est-ce que le RN pourrait être le supplétif des LR ?
10:13Est-ce qu'à un moment ou un autre, s'ils veulent vous rejoindre, s'ils vous proposent des alliances,
10:17est-ce que vous pourriez dire oui ?
10:18Mais en fait, la Ve République, c'est pas une logique d'alliance d'appareils.
10:23Et c'est ce qu'il y a de plus important.
10:25Est-ce que le RN, c'est non ?
10:26Écoutez, je vous le redis, c'est très clair.
10:29La Ve République, c'est la proposition politique portée par une formation,
10:34par une personnalité qui rencontre une majorité de Français.
10:37Et notre devoir, c'est d'être cette formation politique
10:40et de porter celui ou celle qui, demain, réunira une majorité de Français autour d'un projet clair.
10:45Vous ne dites pas, le RN, c'est non ?
10:46Non mais, on n'est pas dans une situation, de toute façon, quoi qu'il arrive,
10:49on n'est pas en Italie, on n'est pas en Allemagne,
10:51on n'est pas dans une logique de coalition en France.
10:54La situation que le général de Gaulle a voulue pour notre vie politique...
10:57Donc c'est plus pour des raisons de méthode que pour des raisons de conviction ?
11:00Non mais, je viens de vous expliquer nos différences de fond avec le Rassemblement National.
11:03Je ne vais pas passer mon temps à expliquer pourquoi on n'est pas dans le même camp.
11:06Si j'avais pensé que le RN était l'avenir du pays,
11:09moi, je ne porte pas de jugement moral.
11:10Je ne passe pas mon temps à insulter les électeurs
11:12et je n'irai pas vous expliquer que les gens qui ont voté pour Marine Le Pen
11:14sont coupables de l'avoir fait.
11:16Je crois que notre devoir, c'est de les convaincre de revenir.
11:19Notre devoir, c'est de montrer que nous méritons leur confiance
11:22et que nous pouvons sortir ce pays de la crise.
11:25C'est ça le sujet.
11:26Mais maintenant, encore une fois, on ne va pas passer mille ans
11:28à expliquer pourquoi on est différent d'eux.
11:30Si on avait dû penser que le RN était l'avenir du pays,
11:33on aurait été au RN, on ne l'a pas fait.
11:34On va reconstruire la droite, on est passé par bien des difficultés
11:38et maintenant un nouvel espoir se lève
11:39et ce nouvel élan, il va devenir, j'en suis sûr, une promesse pour l'avenir.
11:43Ça veut dire que pour vous, les choses sont évidentes.
11:46Désormais, Bruno Retailleau a la légitimité
11:48qui lui permet d'avoir le chemin pour 2027.
11:53J'imagine qu'il y aura des étapes supplémentaires.
11:54Mais au fond, pour vous, il y a une légitimité.
11:57Cette élection a donné une légitimité à Bruno Retailleau.
11:59Une légitimité forte.
12:00Quand vous avez le premier parti de France
12:02en nombre d'adhérents qui vote à 75%
12:04pour élire quelqu'un à sa tête,
12:06bien sûr que sa légitimité est très forte.
12:08La question de savoir ce qu'il voudra faire lui-même
12:09pour l'élection présidentielle,
12:11cette question-là, elle lui appartient, bien sûr.
12:13Mais une chose est absolument certaine depuis hier soir,
12:16c'est que Bruno Retailleau sera l'un des artisans
12:19absolument déterminants de cette reconstruction
12:21de la droite et surtout de la France.
12:23Il y en a au moins trois officiellement en lice
12:25pour représenter une sorte de grande droite.
12:28Et encore,
12:29trois si on ne compte pas Laurent Wauquiez
12:31qui, de fait, depuis hier,
12:33est en plus mauvaise position.
12:34C'est Édouard Philippe, notamment.
12:36C'est Gérald Darmanin.
12:37C'est Xavier Bertrand.
12:38Tous les trois ont dit leur souhait d'être candidat en 2027.
12:42Est-ce que ces trois personnages-là,
12:44Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Xavier Bertrand,
12:46sont des gens avec qui vous pourriez travailler ?
12:48Est-ce qu'il faudra, à un moment, se départager ?
12:50Mais mettons les choses à l'endroit.
12:52Ce qui compte le plus, c'est le projet.
12:54Ce qui compte le plus, c'est la ligne, c'est la vision.
12:56Et moi, je vous le redis,
12:57je n'ai jamais été macroniste
12:59parce que je n'ai jamais cru en même temps.
13:01Et je pense qu'il suffit d'écouter les Français.
13:04Je vais partout dans le pays
13:05et je les entends parler de la situation de la France
13:07pour comprendre que demain,
13:10ils vont choisir en 2027
13:12une alternance au macronisme
13:13et pas sa continuité.
13:15Le but, c'est de faire en sorte
13:16qu'on arrive à sortir de la crise que le pays traverse.
13:19Et je ne dis pas ça pour distribuer les mauvais points.
13:22Le but n'est pas de juger le passé.
13:23Le but, c'est de se tourner vers l'avenir.
13:25Mais pour incarner l'avenir,
13:26il faudra quelqu'un,
13:27et je crois que Bruno a montré la voie hier
13:30par la confiance qu'il a suscité,
13:32quelqu'un qui n'est jamais varié.
13:33Bruno n'a jamais varié.
13:35Et cette constance-là,
13:36elle est la clé de la confiance retrouvée.
13:37François-Xavier Bellamy,
13:38dans le travail qu'il fait avec son autre casquette,
13:40celle de ministre de l'Intérieur,
13:42il y a, comme vous le disiez,
13:43il essaye de faire,
13:44je reprends l'expression que vous avez utilisée,
13:47parfois il n'y arrive pas.
13:48Et il y a un certain nombre de points.
13:50Il avait demandé,
13:51il avait effectué une liste
13:52de personnes sous OQTF
13:54jugées particulièrement dangereuses
13:56qu'il fallait renvoyer.
13:57au moment où l'on se parle,
13:59ils n'ont pas pu être renvoyés.
14:01Jusqu'à quand est-ce que ça peut tenir
14:02le « essayer de faire » ?
14:04Mais, encore une fois,
14:05la situation politique,
14:07elle ne change pas.
14:07Il n'y a pas de majorité
14:08à l'Assemblée nationale.
14:09Aucun gouvernement, aujourd'hui,
14:11n'aura les moyens de faire
14:12exactement ce qu'il voudrait.
14:14Parce qu'aucun gouvernement
14:15n'aura une majorité claire au Parlement.
14:18Donc, la situation,
14:19elle est pour n'importe quel responsable politique.
14:19Donc, il faut qu'il reste
14:20le plus longtemps possible à vos yeux.
14:22Moi, je suis reconnaissant
14:24à Brune Retailleau d'une chose.
14:26Et je pense que les Français
14:27partagent exactement mon sentiment.
14:29C'est qu'il n'a sans doute pas
14:30gagné tous ses bras de fer.
14:32Mais il mène des bras de fer.
14:33Vous parliez de ces OQTF
14:34que l'Algérie refuse de reprendre.
14:36On peut dire que Brune Retailleau
14:37n'a pas encore gagné son bras de fer
14:38avec l'Algérie.
14:39C'est vrai.
14:40Mais il mène le bras de fer.
14:41Il mène le bras de fer.
14:42Et tant d'autres avant lui
14:43ne l'avaient pas mené.
14:44Pendant tant d'années,
14:44vous avez entendu des gens vous expliquer
14:46que tout était normal,
14:47que tout allait bien,
14:48que tout était sous contrôle.
14:49Bruno, lui, ne fait pas
14:50comme si tout était normal.
14:51Et quand le gouvernement algérien,
14:53en refusant de reprendre
14:54ses ressortissances sous OQTF,
14:56se rend complice d'un attentat
14:58à Mulhouse, il y a quelques semaines,
14:59qui en deuille le sol français,
15:00parce que celui qui a commis
15:01cet attentat,
15:02le gouvernement avait tenté
15:03par dix fois
15:04de le reconduire en Algérie.
15:06C'est donc le refus
15:07du gouvernement algérien
15:08qui produit cette insécurité
15:09qui ensuite frappe la France.
15:11Eh bien, je vais vous dire
15:12une chose très simple.
15:13Tant de gouvernants
15:14avant Brune Retailleau
15:15auraient expliqué
15:16circulé, il n'y a rien à voir.
15:17Lui dit, c'est inacceptable
15:19et on va tout faire
15:19et on va mettre la pression.
15:20Et la pression,
15:21elle continue d'être mise
15:22par tout le gouvernement d'ailleurs.
15:23Parce que les diplomates
15:25qui ont récemment été expulsés
15:27d'Algérie,
15:27les diplomates français,
15:29ont donné lieu
15:29à une riposte
15:30du gouvernement français.
15:31Il faut qu'on continue
15:32dans cette voie
15:33jusqu'à ce qu'on obtienne
15:35les succès dont on a besoin.
15:35Vous estimez donc là-dessus
15:36que Bruno Retailleau
15:37a fait plier,
15:39en quelque sorte,
15:39puisque plusieurs lignes
15:40étaient en concurrence
15:42en quelque sorte
15:43sur l'attitude
15:44d'adopter vis-à-vis de l'Algérie.
15:45Vous estimez qu'aujourd'hui,
15:47c'est la ligne de Bruno Retailleau
15:48qui l'a emportée ?
15:48Pendant très longtemps,
15:50on prenait des claques
15:50et on disait merci.
15:51Aujourd'hui, c'est terminé.
15:52Et cette ligne-là,
15:53c'est celle du gouvernement.
15:54En effet, c'est certain.
15:55Vous ne tendez pas la joue gauche.
15:57Ah ben non,
15:58en politique,
15:58il ne vaut mieux pas.
15:59Vous savez,
15:59Max Weber,
15:59dans le métier
16:00et la vocation de politique,
16:01explique qu'il y a une chose
16:02qui est la beauté
16:05des messages de l'Évangile
16:09et une autre chose
16:09qui est la réalité
16:10Donc, il y a le chrétien
16:11d'un côté
16:11et il y a le philosophe
16:12de l'autre.
16:13Et l'homme politique
16:14est plutôt du côté du philosophe.
16:15Non, ce qui est sûr,
16:16c'est qu'il y a d'un côté,
16:17évidemment,
16:17les convictions qu'il faut défendre,
16:19dit Max Weber.
16:19De l'autre côté,
16:20il y a l'expérience
16:20de la responsabilité.
16:22Et la responsabilité,
16:23ça implique,
16:23si on veut vraiment
16:24défendre nos convictions,
16:26ça implique de mener des combats.
16:27Et si nous voulons
16:28défendre nos convictions,
16:29il va falloir mener des combats
16:30dans les mois qui viennent.
16:30Et qu'en est-il sur la fin de vie ?
16:31On sait vos convictions,
16:33elles sont aussi celles
16:34de Bruno Retailleau.
16:35Vous estimez que la loi
16:37telle qu'elle est en train
16:38d'être adoptée
16:39par l'Assemblée,
16:40la loi sur la fin de vie,
16:42est pour vous
16:42une loi qui refuse
16:44d'accompagner les plus faibles.
16:46C'est comme ça
16:46que Bruno Retailleau le dit.
16:48Si toutefois,
16:48elle était adoptée,
16:50est-ce que ça fait partie
16:51des points sur lesquels
16:52Bruno Retailleau se dit
16:53je devrais mettre presque
16:54ma démission en balance ?
16:57Est-ce que...
16:58Elle n'est pas adoptée.
16:59Et moi, je veux dire
17:00ma gratitude,
17:01ma reconnaissance
17:02à tous les parlementaires,
17:03les républicains en particulier,
17:05à tous les parlementaires
17:05de tous les bords d'ailleurs,
17:07parce que dans tous les bords,
17:08il y a des élus
17:09qui aujourd'hui,
17:10à l'Assemblée nationale,
17:11alertent sur la dérive
17:12que représente cette loi.
17:13Et ça n'est pas pour des raisons
17:14qui appartiendraient
17:15à des convictions particulières,
17:17c'est seulement parce que
17:18nous voyons aujourd'hui
17:19la réalité dans la vie
17:20de notre pays,
17:21dans notre système de soins.
17:23Moi, ce qui me révolte,
17:24c'est qu'aujourd'hui,
17:24on voudrait faire croire
17:25aux Français
17:25que le choix est
17:27entre souffrir et mourir.
17:30On est au 21e siècle.
17:32On a plus de moyens
17:32que jamais
17:33pour soigner
17:34et soulager la souffrance.
17:36Et le vrai choix,
17:37ça n'est pas celui-là.
17:38Le vrai choix,
17:39il est pour notre société
17:40toute entière
17:40entre soigner
17:42ou laisser mourir.
17:44Moi, je crois que
17:45notre société,
17:46elle s'honorerait aujourd'hui
17:47de réinvestir
17:49dans notre système de soins,
17:50de soutenir les personnels
17:51soignants sur le terrain.
17:52C'est l'objet de la loi
17:54sur les soins palliatifs.
17:56Mais le comité consultatif
17:57national d'éthique
17:57qui s'était pourtant prononcé
17:58en faveur de l'euthanasie
17:59avait dit qu'il serait
18:00absolument impossible
18:02de légiférer
18:03sur l'euthanasie
18:04avant d'avoir
18:05mis en œuvre
18:06une vraie application
18:08de la loi existante.
18:09Il y a une vraie inégalité
18:12du territoire
18:12face à la question
18:13de l'accès aux soins palliatifs.
18:14Et cette inégalité
18:15est une injustice
18:16révoltante,
18:17encore une fois.
18:17Vous vous rendez compte
18:18qu'on parle là
18:18de ce qu'il y a
18:19de plus essentiel.
18:20Comment on naît
18:21et comment on meurt.
18:23Ce sont les moments
18:23les plus importants
18:24de la vie humaine.
18:25La mort aujourd'hui
18:27en France
18:27est le lieu
18:28d'une injustice immense.
18:29Vous avez 21 départements
18:30dans lesquels
18:31il n'y a pas un seul lit
18:32de soins palliatifs.
18:33Vous avez des gens
18:34tous les jours
18:34qui auraient besoin
18:35des soins palliatifs
18:36qui pourraient être soulagés
18:37de leur souffrance
18:38et qui n'y ont pas accès.
18:39Et quelle est la réponse
18:40que certains voudraient
18:41leur offrir aujourd'hui ?
18:42Vous inquiétez pas,
18:43on va vous montrer la sortie.
18:44Moi je ne crois pas
18:45que ce soit ça.
18:45L'humanité, la dignité.
18:47Je ne crois pas
18:47que ce soit ça la justice
18:48dont notre pays a besoin.
18:49Vous avez entendu
18:50la ministre de la Santé
18:51qui elle dit
18:53on va mettre
18:54un certain nombre
18:54de garanties,
18:55de garde-fous,
18:56s'assurer que la personne
18:58est totalement lucide,
18:59que ce n'est pas
19:00le médecin seul
19:01qui décide.
19:02Est-ce que ces garde-fous
19:03comme elle dit
19:04vous paraissent suffisants ?
19:05D'abord dans tous les pays
19:06où l'euthanasie a été légalisé,
19:08tous les garde-fous
19:08ont sauté.
19:09Et c'est d'ailleurs
19:09ce que promet aujourd'hui
19:10des promoteurs,
19:11ce que promettent
19:12des promoteurs de ce texte.
19:13Je pense par exemple
19:13à Jean-Louis Touraine
19:14qui est l'un des artisans
19:16de longue date
19:16de cette réforme
19:18et qui le disait
19:19de manière totalement explicite
19:20devant les caméras.
19:21Ne vous inquiétez pas,
19:22au début il y aura
19:22quelques contraintes
19:23mais ensuite on les lèvera
19:24dans les étapes
19:25qui suivront.
19:26Donc on le voit bien.
19:27Maintenant je passe
19:28beaucoup de temps
19:28en Belgique
19:29au Parlement européen.
19:30En Belgique on discute
19:31de l'euthanasie
19:36que le début ?
19:38D'abord c'est certain
19:39et même dans ce texte de loi
19:40tel qu'il est discuté aujourd'hui,
19:41je suis désolé
19:42mais les garde-fous
19:43j'ai du mal à les voir.
19:44J'ai le sentiment d'ailleurs
19:45qu'ils ont tous sauté.
19:46Le délai de réflexion
19:47pour pouvoir être opéré
19:49d'une opération
19:50de chirurgie esthétique
19:51c'est généralement
19:52autour de deux semaines
19:52en France.
19:53Là ce sera deux jours.
19:54Vous pourrez avoir accès
19:56à la fin de vie
19:57sans avoir vu
19:59un deuxième médecin.
20:00Un seul médecin
20:01suffira sans collégialité.
20:05Finalement aujourd'hui
20:05on le voit bien
20:06d'ailleurs les soignants
20:07qui sont aujourd'hui
20:08à l'Assemblée Nationale
20:09notamment chez les Républicains
20:11je pense à Philippe Juvin
20:12par exemple
20:13nous disent aujourd'hui
20:14la gravité
20:15ce que ça représente
20:15pour notre système de soins.
20:17Pour faire une opération
20:18des dents de sagesse
20:18vous avez besoin
20:19de signer un formulaire
20:20de décharge.
20:21Là vous n'aurez pas besoin
20:21de signer un papier
20:22pour la mort administrée
20:23et il suffira seulement
20:24d'un consentement oral.
20:26Est-ce qu'on est vraiment certain
20:27de vouloir s'engager
20:27dans cette voie ?
20:28Pour ma part je crois
20:29que c'est au contraire
20:30le danger qui est devant nous.
20:31Merci François-Xavier Bellamy
20:33d'avoir répondu à mes questions
20:33ce matin
20:34député européen
20:35vice-président des Républicains
20:37il est 8h52
20:38sur RMC BFM TV
20:39Merci François-Xavier Bellamy
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