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  • 19/05/2025

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Transcription
00:00Et à 7h19 sur Europe 1, place à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:04Bonjour Olivier Babaud.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Olivier, ce matin vous nous parlez du chômage des jeunes, aïe aïe aïe, ça repart à la hausse là.
00:11Et oui Dimitri, en période de ralentissement économique, ce sont toujours les plus jeunes qui payent les premières conséquences.
00:15Le chômage des 15-24 ans reste structurellement beaucoup plus élevé, on sait que celui du reste de la population active.
00:21Près d'un sur cinq, c'est aujourd'hui sans emploi.
00:23En moyenne, pour la population totale, c'est 7,4.
00:25En un an, ce taux a encore progressé de plus d'un point.
00:28Mais tous les jeunes ne sont pas touchés de la même manière.
00:32Effectivement, la moyenne cache des disparités immenses.
00:34Le meilleur rempart contre le chômage reste encore et toujours la formation.
00:38Parmi les jeunes sortis d'études depuis 1 à 4 ans, 41% des non-diplômés sont au chômage,
00:44contre seulement 8% pour ceux qui ont obtenu un diplôme de l'enseignement supérieur.
00:48Et cet écart ne se résorbe pas avec le temps.
00:50Dans l'ensemble de la population active, 13% des personnes sans diplôme sont sans emploi,
00:54seulement 5% pour les Bac plus 2 et au-delà.
00:56Donc il suffit d'avoir un diplôme et un bon, c'est encore mieux pour éviter le chômage ?
01:00Alors ce serait trop simple.
01:01Alors bien sûr, il vaut toujours mieux être diplômé que non-diplômé, mais ce n'est pas suffisant.
01:04Récemment, sur une antenne publique, une journaliste relayait l'amertume d'une Bac plus 5
01:08qui, après 150 candidatures envoyées, n'avait obtenu en 8 mois qu'une quinzaine d'entretiens et aucun emploi.
01:15Alors il est vrai que les jeunes sont les premiers touchés par le ralentissement actuel des embauches, c'est vrai.
01:18Il y a aussi un effet qu'il faut dire.
01:20On surproduit des diplômés Bac plus 5 dont le niveau réel n'est en toute franchise, pas toujours celui d'autrefois.
01:25Dans certains secteurs, comme le marketing et communication, il y a embouteillage de juniors.
01:32Ensuite et surtout, toutes les formations ne se valent pas.
01:34Vous voulez dire Olivier que certaines formations protègent mieux que d'autres contre le chômage ?
01:38Exactement. Et ce qui est étonnant, c'est qu'on feigne de le découvrir.
01:41En France, on entretient un culte des études longues et du diplôme au point de croire qu'ils garantiraient à eux seuls un emploi.
01:47C'est cette illusion qui pousse tant de jeunes à prolonger leurs études sans se soucier de leur déboucher.
01:51Mais alors justement, quelles sont les formations qui offrent le plus de débouchés ?
01:54Vous n'allez pas être très étonné. Les écoles d'ingénieurs et de commerce, leur taux de chômage tourne autour de 6%.
01:58En revanche, pour les diplômés de sociologie ou d'art, ce taux dépasse les 13%.
02:03Et la différence est encore plus flagrante si on regarde les temps partiels subis.
02:07Seuls 3% des jeunes diplômés d'écoles de commerce ou d'ingénieurs y sont confrontés,
02:10contre environ un tiers des diplômés en sociologie ou en art.
02:13Est-ce qu'il faut décourager ces filières qui sont moins professionnalisantes que les autres ?
02:18Décourager, non. Ayant moi-même étudié la philosophie et l'histoire de l'art dans ma folle jeunesse,
02:22je peux témoigner combien c'est passionnant.
02:24Mais il faut mieux informer les jeunes sur les voies et disons même les impasses qu'ils empruntent.
02:28Notre système doit plus s'orienter vers une logique de professionnalisation,
02:33quitte à poser enfin la question taboue d'une adaptation des effectifs pour certaines filières.
02:37Signature Europe 1, Olivier Babaud. Merci Olivier.
02:39Bonne journée.
02:40Bonne journée.

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