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  • 18/05/2025
L’Iran serait aujourd’hui à quelques semaines d’avoir une bombe atomique. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Iran possédait 275 kg d’uranium enrichi à 60% en février 2025. Ce qui équivaut à plus de 41 fois la limite autorisée par l’accord de 2015.

Un scénario qui inquiète, car l’Iran pourrait s’en servir comme arme dissuasive, ou même pour attaquer Israël. Et cela pourrait aussi donner envie à ses voisins régionaux, comme l’Arabie saoudite ou la Turquie, d’avoir la bombe atomique à leur tour. Mais des négociations diplomatiques sont justement en cours pour empêcher ce scénario ! Alors : un accord ou la guerre ? C’est la question qu’on se pose dans cette vidéo.

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Transcription
00:01L'Iran serait aujourd'hui à quelques semaines d'avoir une bombe atomique.
00:09Un scénario qui inquiète car l'Iran pourrait s'en servir comme arme dissuasive
00:13ou même pour attaquer Israël.
00:16Et cela pourrait aussi donner envie à ses voisins régionaux
00:19comme la Turquie ou l'Arabie Saoudite d'avoir à leur tour la bombe atomique.
00:24Mais des négociations diplomatiques sont justement en cours en ce moment
00:27pour empêcher ce scénario.
00:29Alors un accord ou la guerre, c'est la question que l'on se pose dans cette vidéo.
00:43Depuis les années 50, le gouvernement iranien assure que son programme nucléaire
00:47n'a qu'un seul objectif, produire de l'électricité.
00:51Mais selon l'Agence internationale de l'énergie atomique,
00:54l'Iran possédait en février 2025 275 kg d'uranium enrichi à 60%.
01:01Un chiffre suffisant en théorie pour fabriquer une demi-douzaine d'armes nucléaires.
01:07Mais pour cela, il faut continuer à enrichir son uranium.
01:10Pour tout comprendre, on a pu échanger avec Naysan Rafati,
01:27spécialiste du nucléaire iranien à l'International Crisis Group.
01:31Le programme nucléaire est le plus avancé point d'avoir été.
01:35Comme vous l'avez dit, Iran est aujourd'hui enrichi à 60%,
01:39donc il devait prendre un petit peu à 90% enrichi à l'uranium,
01:42qui est souvent ce qui est de l'électricité de l'électricité.
01:45Aujourd'hui, l'Iran possède plusieurs sites nucléaires,
02:05dont une centrale en service,
02:07deux sites d'enrichissement d'uranium,
02:10deux mines d'uranium et plusieurs réacteurs de recherche.
02:12Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique,
02:16l'Iran exploite actuellement 15 000 centrifugeuses
02:19dans le but d'enrichir son uranium.
02:21Cela représente environ le double de ce que l'Iran est censé posséder,
02:25on le verra tout à l'heure.
02:26Pour Frédéric Ancel, professeur de géopolitique
02:28et auteur de La guerre mondiale n'aura pas lieu,
02:31l'ampleur du programme nucléaire iranien en dit long sur leurs réelles intentions.
02:34La République islamique d'Iran, non.
02:36Jusque-là, la République islamique d'Iran avait toujours considéré
02:39que ce n'était pas ce qu'elle voulait
02:41et qu'elle souhaitait surtout se doter d'un système à caractère civil.
02:46Le problème est le suivant.
02:47La République islamique d'Iran dispose d'une capacité balistique
02:50parmi les meilleures au monde.
02:51On l'a bien vu, notamment face à Israël, il y a un an, il y a six mois.
02:55Donc, de ce point de vue-là,
02:57toutes les pièces du puzzle, en quelque sorte,
02:59sont réunies et s'emboîtent bien
03:01pour constater que Téhéran, non seulement a menti,
03:05mais veut réellement devenir un État nucléaire.
03:08En fait, il y a deux pistes pour empêcher ce scénario.
03:12La voie diplomatique et la voie militaire.
03:14Mais commençons par la diplomatie.
03:16Une voie déjà empruntée, il y a dix ans,
03:19avec la signature de l'accord de Vienne,
03:21autrement appelé JCPOA.
03:23Cet accord, signé par sept pays, dont la France,
03:34visait à contrôler les activités nucléaires iraniennes.
03:37Sur le papier, l'Iran s'engageait à
03:39ne plus produire d'uranium enrichi à plus de 3,67% pendant 15 ans,
03:44réduire de 95% son stock d'uranium enrichi
03:47et limitait son nombre de centrifugeuses à 6 000 pendant 10 ans.
03:51En contrepartie, les sanctions économiques internationales étaient levées
03:55en fonction ou non du respect des engagements iraniens
03:58et des inspections réalisées par l'Agence internationale de l'énergie atomique.
04:02En pratique, les engagements des deux parties
04:04ont été respectés pendant trois ans.
04:07Mais l'arrivée de Donald Trump en 2017
04:09a brutalement changé la donne.
04:11Et les États-Unis se sont retirés de l'accord un an plus tard.
04:14La secousse économique est très importante pour l'Iran,
04:27qui annonce en 2020 la reprise de l'enrichissement de son uranium.
04:31Aujourd'hui, l'Iran possède de l'uranium enrichi à 60%,
04:35ce qui équivaut à 41 fois la limite autorisée par l'accord de 2015.
04:40En avril 2025, Donald Trump relance alors le dialogue
04:43et de nouvelles négociations sont organisées.
04:45Les États-Unis ont dit qu'ils ont dit qu'ils ont une approche
04:50qui est une approche qui est plus grande,
04:52mais ce n'était pas facile,
04:55et il n'a pas besoin d'avoir une approche de tous les deux parties.
05:00En effet, lors d'une grande interview, à l'occasion des 100 jours de son deuxième
05:28mandat, Donald Trump a de nouveau été très clair sur le démantèlement du programme iranien.
05:52D'un côté, on exige donc un démantèlement complet des installations nucléaires,
05:57et de l'autre, l'Iran assure en avoir besoin pour sa production d'électricité.
06:01Bref, les deux parties semblent camper sur leur position.
06:14La question est maintenant de savoir si Donald Trump parviendra à obtenir un meilleur accord
06:19que Barack Obama en 2015.
06:21C'est loin d'être sûr, et il faut encore que les Iraniens l'acceptent.
06:25S'ils ne l'acceptent pas, considérant qu'ils sont aujourd'hui plus ou mieux soutenus
06:29par Moscou et Pékin, même si, encore une fois, ce soutien ne prendrait pas une forme militaire,
06:33j'en suis absolument convaincu, et qu'ils sont beaucoup plus proches d'avoir la bombe qu'autrefois.
06:38Bref, si les Iraniens n'entretiennent pas le pragmatisme suffisant pour accepter un tel accord,
06:43alors j'affirme que ce sera la guerre.
06:44Ce sera la guerre parce que les Israéliens n'accepteront pas, de droite comme de gauche,
06:48n'accepteront pas l'échéance d'une nucléarisation de l'Iran.
06:52Quand il a appris la reprise des négociations entre les Iraniens et les Américains,
06:56Benyamin Netanyahou a rappelé sa position.
06:59Il veut un démantèlement complet.
07:01Ce qui signifie pour lui, nous entrons, faisons exploser les installations
07:04et démantelons tout l'équipement iranien sous la supervision et l'exécution américaine.
07:10Et en cas d'échec, Israël n'exclut pas l'intervention militaire.
07:14Qui peut garantir aux Israéliens qu'une bombe iranienne, en aucun cas, jamais, nulle part, ne leur sera destinée ?
07:22Ce n'est pas possible.
07:23Aujourd'hui, la majorité, finalement, de l'opinion considère que l'Iran ne peut pas, ne doit pas avoir la bombe atomique.
07:28Une option également envisagée par le président des États-Unis.
07:43Selon Reuters, Donald Trump envisagerait même de bombarder l'Iran en cas d'échec des négociations.
08:02Le problème de ce fameux plan B, c'est la réaction de l'Iran face au potentiel bombardement.
08:26Selon Frédéric Ancel, l'Iran pourrait très bien se venger en frappant les installations pétrolières et les alliés des Américains
08:33ou encore bloquer le détroit d'Hormuz où transitent un tiers du pétrole mondial.
08:38Mais pour l'heure, la voie diplomatique est privilégiée et de prochains pour parler devraient être organisés.
08:44Donc moi, je pense que soit dans les prochains jours, prochaines semaines, la négociation aboutit sur la base, finalement, approximative de 2015.
08:54Soit c'est la guerre. De toute façon, je suis absolument convaincu, je l'ai toujours été, que l'Iran ne possédera pas la bombe atomique, pour toutes les raisons qu'on appelle.
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