Être chef d’entreprise, c’est précaire. Selon les chiffres de l’association GSC, 60 852 dirigeants d’entreprises se sont retrouvés au chômage en 2024, suite à la fermeture de leur structure.
00:00Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission, alors c'est un peu une couleur un peu sombre aujourd'hui parce qu'on parle beaucoup de défaillance d'entreprise et on va continuer à en parler avec Hervé Kermarek.
00:21Bonjour Hervé, ravi de vous accueillir, président de l'association GSC, vous êtes chef d'entreprise par ailleurs, vous êtes dans l'immobilier, la promotion immobilière, la construction, secteur d'ailleurs impacté très durement d'ailleurs par la crise économique.
00:36GSC, là c'est une étude que vous portez, 6852 000 pertes d'emploi chez les chefs d'entreprise en 2024. D'abord c'est un chef d'entreprise et derrière c'est une famille.
00:48Enfin je veux dire, ce sont des trames sociaux derrière ça, c'est pas qu'un chiffre.
00:52Oui alors c'est vrai que l'observatoire montre un chiffre qui est le pire depuis que cet observatoire existe, 60 000 chefs d'entreprise qui ont perdu leur emploi.
00:59Alors un chef d'entreprise n'a pas d'assurance chômage, il n'est pas couvert par ce risque-là.
01:02Contrairement à ce qu'on avait entendu de la voix de la bouche d'Emmanuel Macron, vous vous souvenez ?
01:06Donc lorsqu'un dirigeant dépose le bilan, lorsqu'il perd son emploi, il perd tout et lorsque sa famille nécessite des frais de scolarité, évidemment des loyers,
01:21le dirigeant n'a aucune ressource pour faire face à toutes ces charges-là.
01:24Et donc c'est un vrai drame familial.
01:26Peut-être d'abord redire, avant d'arriver à ce drame-là, que l'aventure entrepreneur, ça reste quand même une très belle aventure.
01:30Une aventure formidable et qu'il ne faut évidemment pas décourager les dirigeants de se lancer dans cette aventure.
01:37Mais c'est le moment où il y a des risques.
01:39Le dépôt de bilan, la perte de l'entreprise est un risque et il faut impérativement s'assurer contre un risque de perte de son entreprise et la GSC,
01:48puisque c'est la vocation de la GSC finalement, elle a cette vocation à rendre...
01:53De tendre la main, d'accompagner.
01:55À faire en sorte qu'on ait un filet de sécurité. Vous l'avez dit, 60 000 chers d'entreprises ont perdu leur emploi.
02:01C'est 166 par jour. Il peut y avoir des raisons structurelles.
02:05Je n'ai pas trouvé mon marché. Mais il peut aussi y avoir des raisons conjoncturelles.
02:09Prenons l'exemple, par exemple, des boulangers qui ont vu la facture énergétique très fortement flamber.
02:14C'est pas parce qu'ils ne faisaient pas du bon pain, tout simplement parce qu'ils n'étaient plus capables de payer leurs charges.
02:18Et donc, si vous n'avez pas cette capacité à vous assurer contre une perte d'emploi et d'assurer un revenu minimum pendant les 12 prochains mois de l'arrêt de votre entreprise,
02:28alors vous n'avez pas capacité à rebondir.
02:30Et ce que l'on dit aux dirigeants, c'est que ce risque existe.
02:34Ce n'est pas une fatalité, mais il existe.
02:38Ça fait partie finalement des règles du jeu quand on monte une entreprise.
02:41Voilà. Donc il faut s'assurer.
02:42Ça coûte 87 euros par mois, pardon, pour être un peu plus précis, pour redonner les chiffres, parce qu'on peut se dire, mais finalement, ça coûte peut-être extrêmement cher.
02:49Non. 87 euros par mois pour vous garantir un revenu de 2000 euros par mois pendant 12 mois, ça vous laisse suffisamment le temps de rebondir et de travailler à un nouveau projet professionnel.
02:59Donc rejoignez GSC, cotisez, puisque c'est de ça dont vous nous parlez, parce qu'il y a une forme de solidarité qui s'installe à travers la structure.
03:06Allez voir l'observatoire, parce que chaque année et régulièrement, d'ailleurs tous les ans, vous venez sur notre plateau nous présenter l'observatoire de l'emploi des entrepreneurs,
03:14qui vient quand même faire écho à l'émission précédente et à notre débat, puisqu'on voit quand même qu'il y a quand même les entrepreneurs, les artisans, les TPE,
03:22qui sont des secteurs impactés, très durement impactés.
03:25Est-ce que vous, GSC, on a bien compris l'enjeu de solidarité, est-ce que vous dites qu'il faut que le gouvernement vraiment prenne conscience
03:33de la difficulté dans laquelle sont ces entrepreneurs, chefs d'entreprise ?
03:37Oui. J'ai même envie de dire que c'est pratiquement le seul chiffre, le seul observatoire qui est incontestable.
03:43Pardon de le dire ainsi, mais lorsque vous confrontez les chiffres de l'URSSAF, les chiffres de la Direction régionale du Travail,
03:49lorsque vous confrontez les chiffres de la Banque de France, finalement, toutes les organisations publiques disent que les chiffres ne sont pas si mauvais que ça.
03:57C'est vrai. Pourtant, ce que vous nous présentez là...
04:00Mais oui, pardon de le dire, il se conforte, entre guillemets, pour dire finalement, vous, les entrepreneurs, votre situation n'est pas si pire,
04:04puisque les chiffres ne sont pas mauvais. Il y a toujours évidemment un décalage dans les chiffres qui sont donnés.
04:09Et puis, voilà, ce que l'on concède sur le terrain, c'est qu'il y a des entrepreneurs qui ont perdu leur emploi.
04:1360 000, c'est le pire chiffre. Donc on ne peut pas dire que l'activité économique, finalement, est résiliente.
04:18On est en 2024 sur une économie qui a été extrêmement bousculée. Dans la construction, vous avez parlé tout à l'heure de la filière du logement,
04:27qui est une des filières qui est la plus souffert. Le transport et la logistique qui a également souffert.
04:32De manière un peu plus surprenante, les métiers de la sécurité qui ont là aussi plus souffert.
04:37D'autres secteurs s'en sont mieux sortis. Le commerce, un peu moins mal.
04:41Mais enfin, ça reste quand même une situation qui est compliquée.
04:44Allez lire cet observatoire annuel de l'emploi des entrepreneurs, c'est GSC.
04:49Inscrivez-vous, cotisez. On vient d'entendre le prix.
04:52Ça vous permet d'avoir évidemment un petit garde-fou qui permet de pouvoir parer au plus pressé et puis rebondir.
04:59Évidemment, étude de l'observatoire faite avec Altares.
05:03Merci en tout cas d'être venu nous rendre visite, M. le Président.
05:05Hervé Kermarek, lui-même chef d'entreprise, qui nous dit quand même continuer à entreprendre.
05:10Parce que c'est important et c'est peut-être la plus belle aventure humaine qu'on puisse imaginer.
05:14Évidemment.
05:16Merci de nous avoir rendu visite. C'est un vrai plaisir.
05:18Merci à vous. Merci de votre fidélité.
05:19Merci à toute l'équipe qui m'aide à faire cette émission.
05:22Merci à Romain aujourd'hui à la réalisation.
05:23Merci à Thibaut au son.
05:25Et merci évidemment à l'incontournable Nicolas Juchat.