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  • il y a 8 mois
La boutique Louis Vuitton du 6e arrondissement de Paris a été cambriolée, pour la troisième fois à la voiture-bélier, dans la nuit de dimanche à lundi.

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Transcription
00:00Juliette Veil c'est avec nous, bonjour Juliette, journaliste spécialiste luxe pour BFM Business.
00:05Alors c'est la troisième fois que cette boutique en particulier, cette boutique de luxe Louis Vuitton est visée.
00:10Est-ce qu'on a une idée de la raison ?
00:11Bon alors déjà la première c'est parce que c'est Louis Vuitton.
00:14Louis Vuitton sont des produits qui sont très identifiables, qui sont très recherchés.
00:18Ils ont des modèles particulièrement connus, on pense à l'épi, au monogramme.
00:21Donc ce sont des pièces qui vont être très recherchées, très ciblées.
00:24Deuxième chose, évidemment ça fait la troisième fois maintenant en huit mois.
00:28Donc les criminels le savent, c'est une boutique qui est, on peut y aller, elle est accessible, d'une façon évidemment un peu conventionnelle.
00:34Mais c'est une vulnérabilité qui est connue.
00:37Donc voilà, on a vraiment ce fait que ce soit très recherché, très ciblé et que c'est déjà arrivé, donc on peut y arriver.
00:44Ça c'est vraiment pourquoi est-ce que cette boutique est ciblée.
00:47Et vous évoquez ces produits qui sont très recherchés justement, comment se passe la revente de ces produits ?
00:52Alors c'est de plus en plus compliqué Pauline, dû à la traçabilité, j'y reviendrai tout à l'heure.
00:56Mais tout d'abord, il faut savoir qu'aujourd'hui on a une nouveauté dans le recel, par exemple.
01:01On ne va pas pouvoir vendre ça sur des plateformes officielles, évidemment.
01:04Donc on va passer par d'autres façons, notamment sur les réseaux sociaux, WhatsApp, Instagram, TikTok.
01:10On va avoir des marketplaces non officiels où les recelers peuvent revendre leurs produits.
01:16Donc même les réseaux sociaux sont aujourd'hui une plateforme de revente.
01:19On va avoir aussi, c'est intéressant, on va utiliser des plateformes comme Vinted, comme Vestiaire Collective,
01:24qui sont elles tout à fait officielles, mais au moment de vendre, le recèleur va passer de particulier à particulier.
01:30Vous voyez, il va contourner cette façon d'authentifier et donc il va se retrouver directement avec le vendeur et avec l'acheteur.
01:37Et ça va être beaucoup plus facile de revendre des produits volés.
01:41On a aussi, alors c'est plus rare, mais ça arrive, on va appeler ça une dissimulation.
01:45Les produits peuvent être dépecés et complètement reformés.
01:48Un sac va devenir un portefeuille.
01:51Un portefeuille peut revenir à un sac.
01:53Tant qu'on a les logos, ça peut quand même attirer et on peut les revendre de cette façon-là.
01:56Particulier, mais ça fonctionne.
01:58Alors est-ce que les maisons de mode comme Louis Vuitton, du coup, sont plus visées que les bijouteries ?
02:03Alors, c'est une bonne question.
02:05Les bijouteries seront toujours visées.
02:06Il ne faut pas se dire maintenant que ce n'est plus que la mode, évidemment.
02:08Cependant, quand on vise une maison de joaillerie, il va y avoir toute la partie de revente qui est très compliquée.
02:14C'est-à-dire qu'on va devoir fondre les bijoux pour effacer les preuves.
02:17On va devoir les revendre en pièces détachées.
02:19Et ça nécessite un réseau spécialisé, un rendement qui est moins immédiat,
02:22puisqu'il va falloir travailler vraiment sur tout ce recel qui est un petit peu plus compliqué.
02:27Et aussi, les boutiques de joaillerie sont particulièrement sécurisées.
02:31Un petit peu plus quand même que les boutiques de mode.
02:33Des sasses de sécurité, on peut même avoir du personnel armé, des vitrines blindées.
02:36Mais on a quand même une dimension sécuritaire qui est peut-être plus importante pour la joaillerie
02:40que pour la mode et la maroquinerie.
02:42Pour la dimension sécuritaire, justement, vous évoquez la traçabilité de ces produits tout à l'heure.
02:46Comment lutter justement contre ça, contre ces braquages et ces reventes ?
02:50Alors, je m'entretenais ce matin avec un spécialiste de la traçabilité
02:53avec une société suisse, Anvista, qui m'expliquait que si la sécurité physique est importante,
02:57aujourd'hui, Pauline, c'est bien la traçabilité numérique qui est la clé.
03:00Donc pour ça, il faut vraiment...
03:02Les maisons le font, on le voit bien chez Kering, chez Richemont, LVMH également.
03:06mettent vraiment tout en place pour avoir une traçabilité avec des codes RFID,
03:11avec une puce numérique.
03:13Tout ça, c'est de plus en plus compliqué.
03:15Mais on a toujours, comme je l'expliquais tout à l'heure,
03:17des façons de les revendre sur des sites non officiels.
03:20Mais vraiment, la traçabilité, aujourd'hui, c'est le nerf de la guerre des maisons de luxe.
03:24Elles investissent, on le voyait bien à Richemont, de plus en plus sur cette partie-là.
03:27Et ça va devenir vraiment le fer de lance d'une protection rapprochée en termes de luxe.
03:32Merci beaucoup, Juliette, pour toutes ces précisions.
03:34Merci de venir sur le plateau de l'Aprême Info.
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