Un homme, père d'un chef d'entreprise qui a fait sa fortune dans la cryptomonnaie, a été enlevé ce jeudi avant d'être retrouvé ce samedi soir à Palaiseau avec un doigt sectionné. Quatre personnes ont été interpellées. Thierry Sabot, chef de la Brigade de Recherche et d’Intervention, était l’invité de Première Édition sur BFMTV de ce lundi 5 mai.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Oui, c'est une opération complexe. Comme je le disais, l'ADN de la BRI, c'est les enlèvements-séquestrations depuis toujours, depuis le baron Rampin en 1978.
00:08Sauf que vu qu'il n'y a plus cette matérialité de la remise de l'argent, il faut avoir des nouveaux préceptes.
00:12Et on s'est adapté à ces circonstances-là. Ça faisait des mois qu'on commençait à travailler sur ces nouveaux modes d'enlèvement.
00:20On a commencé à travailler sur les rançongiciels il y a plusieurs mois pour comprendre comment on pouvait travailler dans ce type de situation.
00:26Et puis ça nous a amené aux affaires récentes sur les enlèvements dans le monde de la crypto-monnaie.
00:33Et donc on a étudié tous ces retours d'expérience pour essayer de voir comment on s'adopterait pour gérer ces situations.
00:40Donc vos hommes analysent des millions de données en quelques heures, notamment des données de téléphonie, qui vous conduisent jusqu'à ce pavillon de Palaiso en Essonne.
00:49Oui, c'est un peu plus compliqué que ça. Encore une fois, on a toute cette task force. C'est eux qui brassent la donnée.
00:55C'est eux qui... L'image, c'est celle de... La BRI, elle est là pour trouver l'aiguille dans la botte de foin.
01:01Mais on a besoin d'une équipe qui nous dise où est cette meule de foin à fouiller.
01:06Qu'est-ce qui se passe lorsque vous vous retrouvez face à eux ? Est-ce que ce sont des gens qui vous apparaissent chevronnés ou est-ce que ce sont des amateurs ?
01:14Quand on est face à eux, déjà, une fois qu'on a localisé l'appartement, il faut à un moment donné choisir de donner l'assaut.
01:19C'est ce qu'on a fait.
01:20Vous êtes sûr à ce moment-là que c'est...
01:21On n'est jamais sûr à 100%. On a des données techniques qui nous ont été rapportées par notre cellule d'assistance technique.
01:27On a, nous, notre flair policier qui nous fait recentrer nos investigations sur cette ville-là,
01:34qui a toutes les caractéristiques d'un lieu potentiel où on pourrait faire ce genre de fait.
01:39Un lieu caché, un peu isolé, tranquille, dans une zone où on suspectera rien.
01:47Et puis, il faut, à un moment donné, faire le choix de donner l'assaut ou de payer la rançon.
01:52On a quand même la vie de l'otage qui est en jeu.
01:54Ça se passe comment, l'assaut ? Est-ce qu'il résiste ?
01:56Ou est-ce que...
01:56Alors, oui, immédiatement, dès qu'on rentre dans l'appartement, nous, on mise sur la fulgurance.
02:03Ce qu'on veut, c'est absolument pas qu'ils prennent l'idée de transformer la personne qui est séquestrée
02:11en un otage sous la contrainte immédiate d'une arme, comme bouclier humain.
02:16Donc, on doit agir rapidement.
02:16Parce qu'en plus, il est déjà mutilé. On est d'accord, la victime est déjà mutilée.
02:19Oui, on sait déjà qu'ils sont capables de passer à l'acte. Ils sont capables du pire.
02:22Ils sont capables de faire plus que de lui couper un doigt comme ça s'est produit.
02:25On l'imagine.
02:26On n'en a pas la certitude, toujours, mais on l'imagine.
02:28Donc, il faut agir très rapidement. On rentre, on est face à des individus qu'on s'est armés.
02:33On a vu sur une vidéo une arme de poing. Ils ont, à proximité d'eux, et l'un d'entre eux tient une arme blanche.
02:41Le deuxième fouille en direction d'outils pour s'en saisir, pour essayer de réagir.
02:50Et donc, on doit intervenir.
02:51Et donc, on a vu sur une arme blanche.