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  • il y a 9 mois

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alexis, la commission des affaires sociales de l'Assemblée entame aujourd'hui l'examen de deux propositions de loi.
00:11L'une sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide active à mourir.
00:15François Bayrou s'était engagé à séparer les deux textes.
00:19Finalement ils le sont, mais ils sont aussi liés.
00:21Ça vous semble naturel cette méthode Alexis ?
00:24Permettez-moi pour vous répondre Dimitri, de faire un court détour par un film documentaire,
00:29ensemble, qui va être projeté aujourd'hui à l'Assemblée,
00:32et qui, sans asséner sa vérité, par la simple force des témoignages,
00:37montre bien que non, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire,
00:41il n'y a pas de continuité naturelle, mais au contraire une profonde contradiction
00:47entre accompagner une personne qui va mourir en l'entourant de soins et d'affections,
00:53et ce matin je pense à Emmanuel,
00:55et abréger sa vie en lui administrant du poison.
00:59Ce film, produit pour le Figaro TV, et écrit par Laurence de Charette,
01:04raconte l'histoire bouleversante, mais jamais déprimante d'une poignée de bénévoles
01:10qui prennent sur leur temps libre pour accompagner les patients en fin de vie,
01:14les patients d'un centre de soins palliatifs non confessionnels situé à Gardanne en Provence.
01:20Le dévouement, la bonne humeur, la gentillesse de ces bénévoles
01:24sont évidemment admirables, mais ce qui n'est pas moins,
01:28et peut-être plus encore, c'est le courage, l'appétit de vie,
01:32et je dirais même la joie de vivre de ces malades qui savent qu'ils vont mourir bien sûr,
01:37mais dès lors qu'ils ne souffrent pas physiquement,
01:40et tous les moyens médicaux existent aujourd'hui,
01:42pour éviter la souffrance jusqu'à la sédation profonde prévue par la loi Leonetti,
01:47et bien non seulement ne demandent pas à mourir,
01:50mais sont heureux de parler, de rire, de jouer,
01:53de voir leur famille, de profiter du soleil, d'aller au marché,
01:56de pleurer aussi parfois, mais en tout cas de vivre,
01:59et de vivre pleinement, aussi sereinement que possible, leurs derniers instants.
02:04Je ne saurais trop recommander à ceux qui nous écoutent
02:07de visionner ce film ensemble sur Youtube ou sur le site et l'appli du Figaro.
02:11Il nous fait toucher du doigt tout ce qu'il y a de faux et de biaisé
02:16dans cette loi qu'on nous impose dans ce débat escamoté.
02:20Je me sens très touché par ce que vous nous racontez Alexis ce matin.
02:23Qu'est-ce que vous voulez dire par débat escamoté ?
02:25Eh bien que dans cette affaire, tous les mots sont pipés.
02:28Vous voyez déjà ceux qui ne figurent pas dans la loi.
02:31Suicide assisté, euthanasie, inutile de les chercher, vous ne les trouverez pas.
02:36Et pourtant, dissimuler derrière le vocable douceur d'aide à mourir,
02:40c'est bien de cela qu'il s'agit.
02:42Mais on préfère nous parler du droit à mourir dans la dignité,
02:46comme si c'était être indigne ou moins digne de respect que d'être dépendant,
02:51diminué ou tout simplement à la charge financière de la société.
02:55Et donc, alors que la France est dans l'état qu'on sait,
02:58il n'aurait rien de plus urgent que d'adopter ce texte
03:01élaboré par une majorité qui n'existe plus,
03:04dont on nous prétend qu'il est strictement encadré,
03:07mais dont les plus grands noms de la médecine et de l'éthique,
03:09pas tous hostiles à l'origine, constatent avec effroi
03:12qu'on en a retiré les derniers garde-fous.
03:15Avouez que c'est confondant.
03:16La réforme des retraites, votée elle définitivement il y a deux ans,
03:19a eu droit à son conclave,
03:21mais la vie, la mort, la fin du serment d'Hippocrate,
03:24la fin de l'interdit anthropologique majeur, tu ne tueras pas,
03:27et bien tout cela ne mérite pas, semble-t-il,
03:30qu'on s'arrête un moment pour en parler.
03:32Mais on vous répondra, Alexis, que c'est le sens de l'histoire,
03:36que la France ne peut pas rester à la traîne des autres pays.
03:38Bien sûr, c'est ce qu'on va seriner aux parlementaires,
03:41et notamment aux sénateurs, pour les dissuader d'arrêter le train fou.
03:44Mais à la traîne de qui ? De quoi ?
03:46L'écrivain Michel Houellebecq, les larmes aux yeux,
03:49après avoir visionné le documentaire que j'évoquais en commençant,
03:52le rappelait sur le plateau de Figaro TV.
03:54Il n'y a en Europe que la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal
03:58pour reconnaître l'aide active à mourir.
04:01Rien ne nous oblige à faire ce grand saut,
04:03puisqu'il y a deux lois, on peut fort bien n'en voter qu'une.
04:06Au chevet de nos fragilités,
04:08les soins palliatifs défendent,
04:10plutôt que le droit à mourir,
04:12le devoir de soulager.
04:14Eh bien l'urgence, la seule urgence,
04:16c'est de les développer.
04:18L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezard.
Commentaires
1
  • sertif.lechoixil y a 9 mois
    Qu'une personne veuille souffrir jusqu'au bout, avoir le souffle coupé, des douleurs atroces, s'étouffer, .... libre à elle, elle aura une belle place au paradis. Mais moi, déjà octogénaire, bientôt nonagénaire, si je respire péniblement, si j'étouffe, si j'ai des douleurs atroces, .... je serai heureux de rencontrer un médecin compatissant qui m'administrera le "dernier soin"
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