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  • 25/03/2025
"Les skinheads attendaient de tomber sur des noirs, des arabes, pour les agresser."

C'est l'histoire d'un gang qui chassait les skins dans la capitale. Son nom : les Black Dragons. Ils racontent.

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Transcription
00:00On est noir de peau. Certains ne nous supportent pas parce que nous sommes noirs.
00:05On ne va pas leur dire oui, d'accord, on ferme notre bouche et puis on se tourne. Non, non, non.
00:11Ce n'est pas comme ça. On a grandi ici aussi. On a grandi à l'école de la République.
00:15On veut la liberté et l'égalité comme tout le monde.
00:18Je vous le dis, les Black Dragons, c'est les plus grands chasseurs de skins de Paris.
00:30Dans les descentes, oui, on était là. On a laissé des plumes.
00:47À l'époque, on descend dans le quartier latin. On est une cinquantaine, une soixantaine.
00:53Il y avait le stress. Vraiment, il y a le stress. Il y a tout ça. Il y a plein de choses.
00:58À des moments, je suis dans l'erreur. Qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce que je fais là ?
01:03Que vont penser mes parents ? Je me pose plein de questions.
01:06Après, quand on arrive, on ne s'attendait pas à avoir autant de skins.
01:10En face, ils ont des points américains, des battes de baseball, de l'acide. De l'acide.
01:18Dès ma première descente, j'ai vu de l'acide.
01:22J'ai un ami qui a reçu un liquide sur son blouson. Son blouson fondé. Son bomber fondé.
01:28Il y a la bagarre qui se fait. Les flics arrivent. On se sauve tous.
01:33Que ce soit les skins, nous, on se sauve. On se disperse. Mais on s'est battus.
01:38Mais qu'est-ce que j'ai aimé ça ? Qu'est-ce que j'ai aimé ça ? C'était vraiment…
01:45Je me suis mis là, les gars, parce que j'étais hontré de voir toutes ces choses-là.
01:48Toutes ces choses, ces personnes qui prenaient des coupures au cul parce qu'elles étaient blacks.
01:54Il y en avait beaucoup, ça, dans les années 80.
01:57Ils passent leur journée à signer des graffitis et boire de la bière en attendant les ratonnades nocturnes.
02:03Moi, je peux vous garantir qu'à cette époque-là, vous ne marchiez pas dans les métros.
02:07Vous ne marchiez pas à la défense. Vous ne marchiez pas dans la rue. Ce n'est pas possible.
02:10Partout où on allait, on était apeurés. Et en plus, ils étaient comme des milices, les skinheads, à cette époque-là.
02:16Ils prenaient des voitures, trois, quatre voitures, ils se baladaient dans les quartiers et ils attendaient de tomber sur des gens,
02:20des noirs, des arabes, pour les agresser.
02:22Ils s'attapaient, quoi. Donc, il y avait une vraie chasse à l'homme de leur côté.
02:27Et des gens ont souffert, oui. Des gens ont souffert. Et c'est pour ça qu'on a existé.
02:33Vous avez bon aller porter plainte au commissariat, c'est s'arrêter à quelqu'un, c'est sans suite, quoi.
02:38Donc, à partir d'un moment, il fallait bien que quelqu'un se retrousse les manches.
02:44Une des dernières descentes, il fallait deux RER.
02:48Quand vous attendez deux RER, c'est que vous devez atteindre les plus de 1000 personnes.
02:54Franchement, même si vous êtes 100 skinheads, je ne donne pas soin de votre peau.
02:57Il y avait une personne qui était un chef, parce qu'il y avait des skinheads aussi, c'était comme ça, il y avait des clans aussi.
03:04Et je te jure, j'en ai repéré, on en a repéré un là qui ne voulait pas lâcher Saint-Lazare. Il ne voulait pas lâcher Saint-Lazare.
03:11Et tous les jours, il était là, tous les jours, il était là.
03:14Un soir, je me suis dit, bon, écoute, les frérots, moi, moi, vous allez rentrer à la défense, moi, je ne rentre pas.
03:20Et le mec, je l'ai pisté, pisté, pisté jusqu'à chez lui.
03:24Il a ouvert la porte, il est rentré. Moi, je me suis posé, j'ai dormi dans les escaliers.
03:29Toute la nuit, j'ai dormi dans les escaliers, j'ai attendu.

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